Le parcours de soldat à commandant : le commandant du 435e Escadron se penche sur sa carrière et son leadership

4 novembre 2022 — Aviation royale canadienne

Rédigé par : la capitaine Bettina McCulloch-Drake, Affaires publiques de la 1re Division aérienne du Canada

Fils d’un pilote de transport de l’Aviation royale du Canada (ARC), le lieutenant-colonel Arthur « Art » Jordan connaissait bien le mode de vie militaire, mais ce n’est que lorsqu’il a franchi les portes de la 8e Escadre Trenton en 1989 qu’il a compris toutes les possibilités que les FAC avaient à offrir.

Et comme tout voyage, la route, ou peut-être l’itinéraire aérien, pour devenir commandant (Cmdt) du 435e Escadron de transport et de sauvetage « Chinthe » (435 Esc) devait commencer quelque part.

Son parcours a débuté à Penhold, en Alberta : c’est là que se trouvent l’École nationale d’instruction de la Réserve aérienne, aujourd’hui désaffectée, et l’ancien Centre d’instruction d’été des cadets de l’air, Penhold (ce dernier a été utilisé pour la dernière fois en août 2014).

« En tant que technicien de moteurs d’avion (Tec MA), j’ai suivi mon instruction militaire de base et les six premières semaines de ma formation professionnelle commune à l’école, précise le lieutenant-colonel Jordan. Après cela, j’ai commencé à travailler sur des avions, notamment le CC-109 Cosmopolitan et le CC-144 Challenger. »

Comme beaucoup de réservistes à l’époque, le lieutenant-colonel Jordan a concilié études postsecondaires et travail à temps partiel.

« J’ai commencé mes études universitaires à l’Université Carleton à Ottawa, en Ontario, tout en travaillant comme technicien au Bureau des techniques de maintenance des aéronefs de la base des Forces canadiennes (BFC) Ottawa, au site d’Uplands. »

Après l’aliénation des appareils CC-109, la remise des CC-144 à des équipes de maintenance civiles et la fermeture du site d’Uplands de la BFC en octobre 1994, le lieutenant-colonel Jordan retourne à la BFC Trenton et commence à travailler avec le 8e Escadron de maintenance (Air) (8 EMA) tout en poursuivant ses études universitaires, cette fois-ci à l’Université Queen’s (située dans sa ville natale de Kingston, en Ontario).

« Les années 1990 ont été une période difficile pour les FAC, car l’organisation a connu un certain nombre de changements, se souvient le lieutenant-colonel Jordan. L’un d’eux était la révision des métiers de la série 500, dont mon groupe professionnel militaire (GPM) faisait partie. En janvier 1997, 13 métiers techniques de la série 500 ont été fusionnés en un GPM non lié aux aéronefs (technicien en imagerie) et trois GPM sur aéronef : technicien en structures d’aéronefs (SA), technicien en systèmes aéronautiques (Aéro) et technicien en systèmes avioniques (Avio). »

Mais, même s’il appréciait la satisfaction de pouvoir résoudre un problème de maintenance et de remettre un aéronef en service, il voulait contribuer davantage.

Après avoir obtenu son diplôme en politique et en économie dans le cadre du programme d’études permanentes du Collège militaire royal (CMR) du Canada, Art Jordan, alors caporal, a posé sa candidature pour devenir officier dans le cadre du Programme spécial d’attribution de commission (PSAC).

« Tout a changé, affirme le lieutenant-colonel Jordan en souriant. Une nuit, en février 1999, alors que j’étais allé travailler au 8 EMA, j’ai été informé par mon commandant que j’avais été accepté comme navigateur aérien, un GPM qui a depuis été remplacé par le métier d’officier de systèmes de combat aérien (OSCA). »

« Quelques jours plus tard, alors que j’étais en train de changer une hélice avec les autres membres de l’équipe de maintenance, l’un des autres techniciens m’a retiré les outils des mains, a désigné un endroit de l’atelier et a dit en plaisantant : “Monsieur, restez là et essayez de nous laisser faire le travail.” »

Ayant déjà terminé son cours de chef subalterne (maintenant la qualification élémentaire en leadership), le lieutenant-colonel Jordan est envoyé suivre la deuxième phase de la formation de base des officiers à l’école que l’on connaît désormais sous le nom d’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes, à Saint-Jean (Québec).

« Nous étions huit (8) à avoir une expérience préalable en tant que militaires du rang, se souvient le lieutenant-colonel Jordan. Ayant entre 8 et 15 ans d’expérience, nous avons certainement apporté une saveur différente au cours. »

« Les occasions de tenir un rôle de leadership se présentent sous de nombreuses formes, ajoute le lieutenant‑colonel Jordan. Bien que nous ayons été stagiaires nous‑mêmes, nous avons pu offrir à nos camarades de cours inexpérimentés une perspective supplémentaire. Par exemple, nous avons pu faire comprendre que les tâches et les inspections apparemment banales n’étaient pas conçues comme une punition; elles étaient plutôt destinées à nous rapprocher en tant qu’équipe grâce à l’accumulation d’expériences communes. »

Après avoir terminé sa formation de base des officiers et son cours de langue seconde, le lieutenant‑colonel Jordan est envoyé à l’école de navigation de l’ARC située à Winnipeg (Manitoba), où il est resté jusqu’à l’obtention de son brevet de pilote en mars 2001.

« Ma première mission opérationnelle en tant que navigateur s’est déroulée au sein du 435e Escadron, explique le lieutenant‑colonel Jordan. Après avoir terminé mon cours de navigateur du CC-130 Hercules, j’ai commencé à piloter en appui aux missions de transport aérien stratégique au Canada et ailleurs dans le monde, un travail qui n’a fait que gagner en importance après le 11 septembre 2001. »

À la fin du mois de juin 2002, le lieutenant-colonel Jordan est devenu spécialiste en recherche et sauvetage (SAR).

« À l’époque, les équipages apprenaient d’abord à effectuer du transport aérien stratégique avant de se spécialiser dans le ravitaillement air‑air, le transport aérien tactique ou les activités de SAR. Désormais, les équipages des CC-130 (H) Hercules s’entraînent tous à la recherche et au sauvetage dès le départ. »

Après avoir terminé le cours sur les systèmes aérospatiaux (CSA) à l’École d’études aérospatiales des Forces canadiennes (maintenant connue sous le nom de Collège de l’aérospatiale William G. Barker VC de l’Aviation royale canadienne) en 2005, ce n’est que sept ans plus tard qu’il servira de nouveau au 435 Esc, cette fois dans une succession de postes. Après avoir quitté son domaine de spécialisation, la navigation aérienne, le lieutenant-colonel Jordan a été exposé aux opérations de l’escadron au point de devenir responsable de la supervision de l’ensemble des opérations et des missions du 435 Esc.

« Tout ce que vous apprenez tombe dans le sac de l’expérience, révèle le lieutenant-colonel Jordan. Que vous soyez confronté à une situation, à un problème ou à quelque chose de nouveau, vous pouvez mettre la main dans ce sac et habituellement réussir à trouver quelque chose qui pourra vous servir. »

Au cours de ses affectations subséquentes, le lieutenant‑colonel Jordan a continué à réfléchir à ses propres expériences et à celles des autres afin d’apporter des changements positifs au sein de l’ARC et des FAC dans leur ensemble, y compris la réouverture d’une clinique médicale sur les terrains du CMR et la création d’un centre de réussite pour les élèves.

« L’amélioration de la vie et du bien‑être des cadets du CMR était au cœur du travail de mon équipe », résume le lieutenant‑colonel Jordan.

Après son mandat au CMR, le lieutenant‑colonel Jordan retourne à Winnipeg en tant qu’officier supérieur d’état‑major (OSEM) – Recherche et sauvetage (SAR) au Quartier général de la 1re Division aérienne du Canada (QG 1 DAC). Et bien que son expérience antérieure avec le 435 Esc ait éclairé sa connaissance des opérations quotidiennes de SAR dans un escadron de l’ARC, son mandat d’OSEM SAR a élargi ses perceptions des activités de SAR dans tout le Canada.

« Les officiers responsables de chaque centre de coordination régional me faisaient rapport pour me tenir au courant de leurs cas de SAR et des défis qu’ils devaient relever dans l’exécution de la mission de SAR, explique le lieutenant‑colonel Jordan. Les escadrons de recherche et de sauvetage me contactaient également pour diverses questions relatives à la formation et aux opérations de recherche et de sauvetage.  »

Ses expériences ont renforcé ce qui est encore vrai aujourd’hui : la recherche et le sauvetage au Canada ne sont possibles que grâce à la coopération de nombreuses organisations qui transcendent les frontières fédérales, provinciales, municipales et parfois internationales. «  Le travail d’équipe et la communication sont essentiels.  »

En prenant le commandement du 435 Esc le 31 juillet 2020, le lieutenant‑colonel Jordan a été confronté à deux défis : être un leader à l’ère de la COVID-19 et préparer son escadron à la prochaine conversion des aéronefs de recherche et sauvetage à voilure fixe (ARSVF).

« La SAR est une mission sans faille, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, souligne le lieutenant‑colonel Jordan. Et si nous exigeons beaucoup de nos collaborateurs, je reconnais la nécessité d’un équilibre entre le travail et la vie à la maison. Quand je le peux, je donne congé à mon personnel. »

Enfin, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il aimerait faire après sa période de commandement, le lieutenant‑colonel Jordan n’a pas hésité à répondre : « J’aimerais être le prochain directeur du Centre d’opérations aériennes du Canada. Ce serait très stimulant, exigeant même, mais avoir le doigt sur le pouls de l’Armée de l’air est une chose passionnante pour quelqu’un qui veut opérer à un niveau mondial. »

Un homme en uniforme militaire, appuyé sur un aéronef.
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Pendant son séjour à la 1re Division aérienne du Canada, le lieutenant‑colonel Jordan travaille avec Transports Canada, NAV Canada, la Marine royale canadienne, l’Armée canadienne, la United States Air Force et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord pour développer la capacité de l’Aviation royale canadienne en matière de véhicules aériens sans pilote.

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Un homme en uniforme militaire assis à un bureau, avec un stylo à la main.
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« La mission de recherche et sauvetage est une mission sans faille, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », souligne le lieutenant‑colonel Jordan qui prend le commandement du 435e Escadron de transport et de sauvetage « Chinthe » en juillet 2020.

Un homme debout derrière une hélice d'aéronef, vêtu d'un uniforme de mécanicien.
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Avant d’être admis dans le Programme spécial d’attribution de commission (PSAC) en février 1999, le lieutenant‑colonel Jordan était technicien de moteurs d’avion pour des aéronefs tels que le CC‑109 Cosmopolitan (sur la photo) et le CC‑144 Challenger.

Un homme en uniforme militaire penché au-dessus d'un jeune garçon qui est assis sur le siège du pilote, dans un cockpit d'aéronef.
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Après avoir terminé sa formation en navigation à Winnipeg, au Manitoba, le lieutenant‑colonel Jordan est affecté au 435e Escadron de transport et de sauvetage « Chinthe », où il commence à effectuer des missions de transport aérien stratégique au Canada et dans le monde entier. En juin 2002, il termine sa formation de spécialiste en recherche et sauvetage. (On le voit ici, en tant que capitaine, montrant à son neveu le poste de pilotage d’un avion Hercules en 2004)

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