Entrevue Nouvelles de l’Équipe de la Défense avec la Lcol Hope Carr, qui nous parle du soutien à l’instruction pour les opérations de paix (SIOP) de l’Op PRESENCE

Vidéo / Le 18 mars 2022

Transcription

(GG) Les Forces armées canadiennes participent actuellement à l’opération PRESENCE, dirigeant les efforts de validation du soutien à l’instruction pour les opérations de paix dans le cadre de l’initiative de peloton d’engagement de l’ONU à Entebbe, en Uganda.

Plusieurs pays prennent part à la mission et ont pour tâche conjointe d’améliorer la connaissance de la situation du bataillon d’infanterie de l’ONU en cartographiant la zone d’opérations pour identifier les zones vulnérables et les populations à risque. Ces efforts font suite au cours de validation de concept du contingent canadien, qui s’est auparavant déroulé au Rwanda.

Nous recevons aujourd’hui la lieutenante-colonelle Hope Carr, commandante de la Force opérationnelle de soutien à l’instruction pour les opérations de paix de l’Op PRESENCE, pour nous en dire plus.

Merci de vous joindre à nous, Madame.

Pouvez-vous nous donner un aperçu du travail du contingent canadien et de ses membres?

(LCHC) Donc, notre force opérationnelle est quelque peu unique. La force opérationnelle a été constituée pour aider à soutenir les efforts déployés par l’ONU visant le développement de son concept de peloton d’engagement. Bien qu’il ne soit pas chose nouvelle, l’engagement n’a jamais été un élément officiel ou opérationnel du bataillon d’infanterie. Nous sommes ici à la demande de l’ONU. Et puisque le Canada est l’un des dirigeants du groupe de travail, nous sommes ici pour appuyer la conception et la mise en œuvre du projet. Cet ensemble de travaux et le concept seront désormais utilisés au sein de chaque bataillon d’infanterie dans le cadre de toutes les missions futures de l’ONU dès 2023.

(GG) Et comment le cours pilote de peloton d’engagement, donné dans le cadre de l’instruction du bataillon d’infanterie, améliorera-t-il la préparation de l’ONU à aider les populations à risque?

(LCHC) Nous savons tous que les missions modernes sont complexes, car elles nécessitent l’intervention de beaucoup de personnes. Nous ne menons pas de missions ailleurs que dans des lieux densément peuplés. Il est donc primordial pour nous de comprendre ces populations, car elles nous donnent des indices nous permettant de savoir ce qui se passe vraiment, ainsi que de mieux comprendre les façons dont nous pouvons appuyer ou adapter les missions pour offrir un soutien efficace. Les pelotons d’engagement se concentrent uniquement sur l’exécution d’activités, d’engagements et de rencontres qui accroissent notre compréhension de l’environnement et appuient le bataillon d’infanterie, puisque celui-ci aura une meilleure connaissance de la situation dans sa zone d’opérations.

(GG) Je crois comprendre que le peloton compte un nombre égal de femmes et d’hommes. Pouvez-vous nous dire pourquoi c’est si important?

(LCHC) C’est important pour diverses raisons. Nous savons que les femmes jouent un rôle essentiel dans la consolidation de la paix, tant sur le plan militaire que sur le plan civil. Ainsi, la stratégie pour la parité des genres a notamment pour objet de veiller à ce que la moitié du peloton d’engagement soit formé de femmes militaires, de sorte que nous puissions joindre la population. Dans bien des communautés, les femmes ne voudront peut-être pas parler à des hommes, soit en raison de normes cultures, soit parce qu’elles ne se sentent tout simplement pas à l’aise de le faire. Ainsi, cela nous permet d’obtenir un aperçu d’un segment important de la population que nous n’aurions pas connu si nous n’avions pas autant de femmes militaires au sein de l’équipe.

(GG) Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter?

(LCHC) Notre force opérationnelle est vraiment extraordinaire, et nous sommes très uniques. Nous avons accompli beaucoup de premières au sein de la force opérationnelle. Lorsque nous avons entrepris notre déploiement au Rwanda, nous étions les premiers soldats canadiens en sol rwandais depuis le génocide. C’était donc une expérience extraordinaire de collaborer avec les forces de défense rwandaises après tant d’années. De plus, nous étions à peu près tous membres de la Réserve de l’Armée. C’est donc une force opérationnelle unique. Seul un membre de ma force opérationnelle relève de la Force régulière; cela met vraiment en valeur les compétences singulières des réservistes et prouve également le concept d’une seule armée. Peu importe l’élément de l’armée que nous appuyons, nous formons une seule équipe et nous apportons tous une contribution. Et finalement, ma force opérationnelle… Nos officiers supérieurs sont majoritairement des femmes. Et, nous n’avons pas été choisies parce que nous étions des femmes, mais plutôt parce que nous possédions les meilleures compétences. De plus, cela souligne un aspect primordial sur lequel le peloton d’engagement de l’ONU est fondé : les femmes jouent un rôle important dans les forces militaires lorsque nous accomplissons un tel travail.

(GG) Merci d’avoir discuté avec nous aujourd’hui.

(LCHC) Merci beaucoup.

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