Récit des FAC | Le PM 2 Stevens renoue avec sa culture dans les FAC

Vidéo / Le 15 juin 2022

Transcription

(PS) Je dirais que les forces armées ont pu me redonner une partie de ma culture et m’ont vraiment lancé sur le chemin de ma prise de conscience spirituelle.

Je m’appelle Patrick Stevens, premier maître de 2e classe dans la Marine royale canadienne. Je suis opérateur de sonar de métier, et j’occupe actuellement le poste de conseiller autochtone auprès de l’aumônier général.

J’ai grandi dans la Première Nation de Nipissing, près de North Bay, en Ontario. Nous avons beaucoup de croyances traditionnelles, mais étant donné que nous n’étions pas aussi isolés que d’autres, nous avons perdu une grande partie de notre culture. Avoir l’occasion de parler de ma culture, au début, était très difficile. Je ne voulais pas le faire. Il n’y avait pas beaucoup de possibilités pour qui que ce soit, de possibilités d’emploi, de travail. Encore moins pour les Autochtones. Et je voulais changer. Je voulais faire mieux.

J’ai eu l’occasion d’assister à une activité de recrutement dans ma réserve. Et cette activité de recrutement m’a amené à participer au Programme d’enrôlement des Autochtones des Forces armées canadiennes. J’ai alors pu me joindre à l’infanterie de la Réserve et examiner quel serait le bon élément pour moi – et au sein de cet élément, les divers choix qui s’offraient à moi. C’est ainsi que je me suis joint à la Marine à titre d’opérateur de sonar.

J’étais à Thunder Bay, en Ontario, à bord du NCSM Halifax. À l’occasion d’un événement, un chef local est monté à bord et devait remettre une plume d’aigle aux membres autochtones de l’équipage. Je ne sais pas ce qui s’est passé ce jour-là. C’est comme si quelque chose en moi avait parlé. Je voulais parler un peu de ma culture. J’ai envisagé de participer à la cérémonie. Quand je suis allé sur le pont d’envol et qu’on m’a remis la plume d’aigle, ça a vraiment été un moment déterminant de ma carrière. À ce moment-là, j’ai commencé à dire : « Oui, je suis autochtone. Je suis un Anishinaabe, fier de servir. C’est mon identité, c’est ma culture. » La plume d’aigle m’a entraîné au début d’un chemin, mon cheminement dans les forces armées, mon renouement avec ma culture, ma soif de connaissances.

J’apprends maintenant à parler ma langue traditionnelle, vous savez, j’apprends à parler ma propre langue. Lorsque les forces armées m’ont accueilli, je parlais anglais. Elles m’ont permis d’apprendre le français, et maintenant, je veux dire, elles m’ont permis d’apprendre à parler ma langue autochtone, ce qui est un exploit remarquable.

Par la suite, je suis devenu porteur du bâton à exploits. Pour moi, cela a donc commencé avec une plume d’aigle dans les forces armées. Avec le temps, par l’entremise des forces armées, j’ai pu suivre les enseignements pour porter le bâton des exploits. Cet honneur associé à mon poste, la capacité de porter maintenant le bâton à exploits et de le porter fièrement, vous savez, pour quelqu’un qui, au départ, était mal à l’aise et ne voulait pas parler de ses origines… Récemment, j’ai même porté le bâton à exploits le jour du Souvenir!

Il est vrai qu’il y a souvent des obstacles à surmonter au sein des FAC. Mais il est tout aussi vrai que les FAC offrent beaucoup de soutien aux Autochtones. Elles offrent un espace multiconfessionnel, multiculturel. Un espace ouvert à de multiples origines.

Le Canada lui-même est une nation de différences. Si nous apprenons réellement à accueillir nos différences, cela fait de nous une nation plus forte. Et les Forces armées canadiennes représentent vraiment cela.

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