Récit des FAC | Ruck for the Cure

Vidéo / Le 27 Janvier 2022

Transcription

(AN) J’ai failli abandonner. J’ai commencé à me demander si je voulais poursuivre et persévérer.

À l’âge de quatre mois, mon petit frère Sean Niles, a reçu un diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique infantile, un cancer qui affecte la moelle osseuse et les cellules sanguines. Après trois ans de traitement, les médecins et les infirmières nous ont dit qu’il n’y avait plus rien à faire et qu’il lui restait environ 30 jours à vivre. Évidemment, ma famille et moi étions dévastés par cette nouvelle. Beaucoup de questions nous trottent dans la tête dans ces moments; on se dit que c’est injuste, on se demande comment quelqu’un de si jeune et de si innocent peut nous être enlevé.

J’ai contacté l’équipe des soins de santé de la région pour leur parler de mon intention de participer à la marche Ruck for a Cure. Je savais déjà que l’objectif de cette marche était d’amasser 30 000 $. Le but était de  transporter une charge de 30 livres, tout comme le nombre de jours qu’il restait à vivre à mon petit frère selon les médecins. Je suis très reconnaissant envers les membres de l’équipe de soins de santé de la région qui ont soutenu cette idée. Puis, comme s’il s’agissait d’un acte du destin, j’ai appris que la distance à parcourir entre la Base des Forces canadiennes Borden et le centre régional de santé était de 30 km; ce qui correspondait au thème en quelque sorte, de façon involontaire. Encore une fois, on peut pratiquement dire que c’est qu’était un signe du destin. Lorsque j’ai quitté la 16e Escadre pour commencer la marche Ruck for a Cure, le commandant et l’adjudant‑chef de l’Escadre se sont joints à moi jusqu’au milieu de la Base. Puis, le commandant adjoint, l’adjudant supérieur de l’Escadre, a pris le relais et m’a accompagné jusqu’à la frontière de la Base. C’est devenu assez difficile cependant. Je dirais qu’aux alentours du kilomètre 20, on commence à penser qu’on ne peut pas y arriver. Une fois arrivé à Barrie et qu’on commence à monter la côte, dans notre esprit, on se demande si on va pouvoir y arriver, si on veut vraiment poursuivre ce défi. On se dit que ce serait beaucoup plus facile d’abandonner. Mais le cancer lui, persiste, alors je devais persister moi aussi.  J’avais la responsabilité d’amasser des fonds, de terminer cette course, pour que d’autres personnes puissent être inspirées, d’une certaine façon, à continuer, tout comme je devais le faire.

Alors que nous nous approchions du centre régional de cancérologie, on pouvait apercevoir, à plus d’un kilomètre de distance, de nombreux membres de la 16e Escadre qui m’attendaient, et plus important encore, mon petit frère était là à m’attendre pour pouvoir marcher avec moi. Heureusement, il est toujours vivant, il va bien, il est heureux et en bonne santé, et il est avec nous. Le traitement en question était une forme expérimentale de chimiothérapie qui était à l’essai aux États‑Unis à l’époque. Il y était admissible. Ce traitement a contribué à réduire le pourcentage de cellules cancéreuses, permettant ainsi une greffe de moelle osseuse.  J’ai toujours su au fond de moi que j’avais de la chance que mon petit frère soit encore en vie, mais je sais que tout le monde n’a pas cette chance.

Cette course m’a permis de me libérer de ma charge émotionnelle et physique. Cette expérience a été incroyable. Je suis tellement heureux, et je suis reconnaissant envers toutes les personnes qui étaient là pour me soutenir, que ce soit la 16e Escadre, les membres de la communauté ou le personnel du centre régional de santé. Je suis si reconnaissant pour tout ce qu’ils font, chaque jour. On se dit qu’on sera fort, qu’il n’y a aucune raison de pleurer, mais les émotions nous envahissent, puis on fait de notre mieux pour ne pas fondre en larmes tout en continuant.

Je suis le lieutenant Aaron Niles, et je suis officier des affaires publiques à la 16e Escadre. Même si la marche Ruck for a Cure est terminée, j’ai la responsabilité innée de faire le bien en ce monde, de faire ma part pour la communauté. Nous devrions toujours nous efforcer d’être aimables, d’être gentils, parce que même les plus petits gestes de bonté peuvent changer la vie de quelqu’un à tout jamais.

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