On est bien chez nous

Lorsque Natasha a reçu un appel lui demandant de se rendre à Yellowknife, la tentation a été irrésistible. Elle savait qu’elle devrait faire le sacrifice de laisser sa famille à Calgary, à près de 1 500 km de distance, mais elle savait également qu’à Yellowknife, elle aurait aussi l’impression d’être chez elle. Natasha aimait le rythme de la vie dans une collectivité du Nord. Ayant grandi au Yukon et en Alaska, elle a de bons souvenirs de la culture et de la camaraderie, et connaît bien la difficulté de faire face aux éléments et à l’isolement. Elle était impatiente de retrouver le milieu auquel elle avait appartenu, où tout le monde connaît la différence entre les gens du Nord et ceux du Sud. Elle n’était pas certaine de l’accueil qu’elle recevrait.

En août 2019, l’avion de Natasha a atterri à Yellowknife, où se trouvait son bureau d’attache au Centre de services du Nord. Son travail l’a toutefois amenée dans des collectivités dans l’ensemble du territoire. Pour son premier voyage, elle s’est rendue à Hay River, l’une des 33 collectivités où elle serait appelée à travailler à titre d’agente de visibilité pour l’Agence du revenu du Canada. Elle savait que les résidents ne verraient pas nécessairement son arrivée d’un bon œil, mais elle savait aussi qu’elle était là pour apporter aux gens des renseignements qui les aideraient à produire leurs déclarations de revenus et à recevoir les prestations et crédits auxquels ils ont droit. Pour commencer, elle a participé à une foire commerciale à l’aréna du coin. Elle a pu répondre aux questions et promouvoir le service téléphonique spécialisé, le service Mon dossier, l’agent de liaison des entreprises, et bien plus encore, auprès de plus de 200 participants. Comme la plupart étaient très heureux de bénéficier d’un service téléphonique spécialisé pour les résidents du Nord, c’était un bon sujet pour entamer une conversation.

Après quelques visites dans des collectivités, Natasha a réalisé que le modèle de prestation de services ne fonctionnait pas; il fallait rajuster le tir. Au lieu des habituelles présentations PowerPoint accompagnées de périodes de questions et réponses, Natasha a collaboré avec l’agent de liaison de l’Agence et le représentant de Service Canada pour répondre aux questions individuelles et organiser des cercles d’information. Elle prenait une tasse de thé avec les gens, écoutait leurs histoires et posait des questions pour comprendre leurs besoins à l’égard du gouvernement. À Inuvik, une gestionnaire autochtone avisée lui a dit qu’elle était plus susceptible de réussir si elle disait immédiatement aux membres de la collectivité qu’elle venait du Nord. Cela aiderait à abattre les barrières et favoriserait la communication. À partir de ce moment-là, Natasha s’est présentée dès le départ comme étant originaire du Nord, et elle a noté que cela mettait toujours les gens plus à l’aise d’expliquer leur situation.

Il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre les différents ministères fédéraux. Par conséquent, que la question porte sur les passeports, le financement du gouvernement local ou la Sécurité de la vieillesse, l’essentiel était que la personne obtienne des réponses ou qu’elle retourne à la maison en sachant où trouver l’information voulue.

Au sujet de ses efforts pour s’assurer que les gens avaient les outils dont ils avaient besoin pour produire leurs déclarations, Natasha a raconté : « J’étais toujours heureuse d’être accompagnée d’un agent des services gouvernementaux des Territoires du Nord-Ouest. Je savais que sa présence aidait à mettre les résidents à l’aise et cela leur permettait de communiquer dans leur langue. »

Elle est très fière d’avoir contribué à changer les perceptions de certaines personnes, à réduire les craintes et à fournir les outils nécessaires pour permettre à d’innombrables personnes de produire leurs propres déclarations ou de devenir des bénévoles pour le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt. Elle est honorée d’avoir pu proposer des façons d’améliorer les communications et les processus afin de fournir aux Canadiens du Nord ce dont ils ont besoin d’une façon qu’ils peuvent comprendre.

Natasha a de bons souvenirs de son expérience : « Je suis restée à Yellowknife et j’ai travaillé au Centre de services du Nord aussi longtemps que j’ai pu, jusqu’à ce que la pandémie de COVID-19 me force à rentrer à la maison ». Assise dans son bureau à domicile, à Calgary, près de deux ans plus tard, elle raconte : « Je me rends compte que le fait de retourner dans le Nord m’a donné la chance de renouer avec les gens, la culture et l’environnement, et cela m’a procuré des émotions qui m’ont marquée. Le fait d’y retourner en tant qu’adulte et professionnelle a changé ma vie. Cette fois, j’ai eu la chance de montrer aux gens ce que l’Agence pouvait faire pour eux d’une façon qu’ils pouvaient comprendre. »

Le retour aux sources lui a apporté plus que ce à quoi elle s’attendait.

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