Vidéo : Changement de comportement soutenu grâce à l’éducation financière

Transcription

Nicole Rivest : Bonjour à tous, et au nom de l’ACFC, je vous remercie tous d’être venus. Je suis contente que vous soyez venu par ce temps maussade.

J’aimerais donc d’abord remercier le personnel de Carotte Points Santé, Lauren White et Megan Nobrega, et j’espère que vous avez eu l’occasion de leur rendre visite à leur kiosque plus tôt aujourd’hui. Je sais qu’elles seront là pour le reste de la journée et aussi demain. Lauren et Megan ont contribué à la conception et à la mise en œuvre de nos deux études dont je vais vous parler aujourd’hui.

Je suis donc heureuse d’être parmi vous aujourd’hui pour vous faire part de la façon dont l’Agence de la consommation en matière financière du Canada a tiré parti de la technologie mobile pour diffuser nos messages d’éducation financière. Ce faisant, nous avons réussi à créer un changement de comportement durable chez les personnes qui n’établissent pas des budgets.

Maintenant, pourquoi avons-nous mis l’accent sur l’augmentation de l’établissement des budgets en particulier? C’est parce que nous savons que les budgets agissent comme un mécanisme d’autocontrôle. De plus, des recherches ont montré que les personnes qui établissent des budgets ont recours à la planification des priorités pour réduire leurs dépenses excessives. Aujourd’hui, j’aimerais donc vous donner un aperçu de la méthodologie derrière nos deux études sur l’établissement d’un budget, ainsi que des principales conclusions de ces études.

Donc, pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas bien Carotte Points Santé, il s’agit d’une application mobile qui vise à habiliter les Canadiens à avoir et à adopter de meilleurs styles de vie et à faire des choix plus sains, et ce, en offrant aux Canadiens la chance de recevoir des points de fidélité comme des Petro-Points ou des points Scène en échange de la lecture de messages éducatifs, de la participation à des jeux-questionnaires ou du visionnement de courtes vidéos.

Ainsi, en 2016, l’ACFC a élaboré une étude pilote sur l’application Carotte Points Santé, et nous avons offert notre étude aux utilisateurs de la Colombie-Britannique et de Terre-Neuve-et-Labrador. Nous avions deux objectifs dans le cadre du projet pilote : le premier était en fin de compte d’accroître l’établissement de budgets chez les personnes qui n’en ont pas et le second était d’évaluer si une plateforme mobile était un moyen efficace de le faire.

Ainsi, au départ, environ 11 000 utilisateurs de Carotte Points Santé en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador ont reçu un premier message d’éducation financière portant sur l’établissement de budgets. Nous avons ensuite été en mesure de déterminer qui avait un budget et qui n’en avait pas. Et pendant trois semaines, nous avons ciblé ces personnes n’ayant pas de budget en leur envoyant d’autres messages d’éducation financière. Nous voulions accroître leur confiance à l’égard de budgets, leurs connaissances en matière de budgets et leur établissement de budgets. Nous avons découvert qu’ils ont réussi à le faire.

Par exemple, nous avons été en mesure d’augmenter de 14 % l’établissement de budgets chez ces personnes qui n’en avaient pas. Ainsi, 14 % ont adopté l’utilisation d’un budget à la fin du projet pilote. Mais il était également important pour nous d’évaluer les répercussions à long terme de notre étude.

C’est pourquoi, environ 18 mois plus tard, nous avons participé à un retour à l’échantillon, que nous avons appelé notre étude de suivi. Il y a trois groupes principaux de participants à notre étude de suivi. Le premier est celui que nous appelons notre groupe de référence. Il s’agit donc de personnes qui avaient un budget au début du projet pilote et qui n’ont donc reçu que le premier message initial d’éducation financière. Le deuxième groupe et le troisième groupe sont notre groupe d’intervention. Ce sont donc des personnes qui ont reçu tous nos messages d’éducation financière et, à la fin du projet pilote, elles avaient soit un budget, soit un plan pour établir leur budget. Au total, environ 5 000 participants ont donc participé à notre étude de suivi.

Nous avions trois objectifs de suivi. Le premier, comme je l’ai mentionné, consistait à évaluer la persistance des comportements menant à l’établissement de budgets. Le deuxième était de déterminer si un budget avait une incidence sur leurs résultats financiers et leurs attitudes. Et le troisième était de cerner, lors du suivi, tous les obstacles à l’établissement de budgets qui existent parmi les personnes n’ayant pas de budget.

Nous avons donc obtenu des résultats extrêmement positifs. Nous avons constaté que nos messages d’éducation financière sur la budgétisation dans le cadre du projet pilote entraînent un changement de comportement soutenu chez les personnes n’ayant pas de budget. Par exemple, parmi les personnes de notre groupe d’intervention qui avaient un budget, à la fin du projet pilote, nous avons constaté que 54 % continuaient leurs habitudes budgétaires 18 mois plus tard.

Mais comme je l’ai mentionné, nous voulions aller plus loin. Oui, nous avons été en mesure d’accroître les habitudes d’établissement de budgets chez les personnes qui n’en avaient pas, mais pourquoi est-ce important? Quel est le lien avec les résultats financiers et les attitudes? Et nous avons trouvé un lien positif entre l’établissement d’un budget et les attitudes. Par exemple, parmi les personnes ayant établi un budget qui ont participé au suivi, nous avons constaté qu’ils utilisaient leur budget pour rembourser leurs dettes, économiser pour faire face aux imprévus et augmenter leurs économies pour l’avenir. Nous avons également constaté un lien positif entre l’établissement d’un budget et leur capacité de payer leurs factures.

Nous avons donc demandé à tout le monde lors du suivi : Au cours des 12 derniers mois, dans quelle mesure avez-vous respecté vos engagements financiers? Lorsque nous avons examiné notre groupe de référence, il s’agit donc de personnes qui ont commencé le projet pilote avec un budget, qui n’ont reçu que le premier message d’éducation financière et qui ont encore un budget établi 18 mois plus tard. Nous constatons que 85 % respectent bien ou très bien... 84 %, désolée, respectent bien ou très bien leurs engagements financiers.

Maintenant, lorsque nous comparons cela aux personnes qui n’avaient pas de budget et qui n’ont pas adopté l’utilisation d’un budget à la fin du suivi ou 18 mois plus tard... j’ai sauté ma phrase-choc, en tout cas, nous constatons que 45 % respectent bien ou très bien leurs engagements financiers. Et puis, quand on regarde les groupes qui ont établi un budget à la suite de notre intervention et qui utilisent encore le budget, on constate que 70 % d’entre eux respectent bien ou très bien leurs paiements de factures. Nous constatons donc qu’ils ont un rendement supérieur à celui des personnes n’ayant pas de budget et qu’ils obtiennent des résultats qui ressemblent de près à ceux des personnes qui ont établi leur budget depuis plus longtemps.

Nous constatons une tendance semblable lorsque nous examinons la confiance à l’égard du budget. Nous constatons donc, comme vous pouvez vous y attendre, que les personnes qui établissent un budget sont plus confiantes dans leur capacité d’établir et de respecter un budget. Mais pourquoi est-ce important? Cet élément est important, car il montre la boucle de rétroaction positive entre l’établissement d’un budget et la confiance. Ainsi, au fur et à mesure que les gens apprennent de leurs essais et de leurs erreurs, de leurs succès et de leurs échecs, ils sont en mesure d’accroître leur confiance et de persister dans leurs habitudes budgétaires.

Cela est également important lorsqu’on considère les obstacles à l’établissement de budgets. Par exemple, lors du suivi, nous avons demandé aux personnes quels étaient leurs principaux obstacles à l’établissement d’un budget. Et les deux obstacles les plus courants étaient qu’ils n’avaient pas besoin d’un budget pour gérer leurs finances. Et le deuxième était qu’ils se sentaient dépassés par la gestion de leur argent. Parmi ces personnes débordées n’ayant pas de budget, seulement 38 % sont confiants ou très confiants dans leur capacité à établir et à respecter un budget. Ce groupe en particulier est un groupe vulnérable. Et nous le savons parce que nous avons constaté qu’ils avaient des revenus plus faibles, qu’ils étaient moins nombreux à bien respecter ou à très bien respecter leurs engagements financiers, et que près de la moitié d’entre eux se concentraient sur le présent plutôt que sur l’épargne pour l’avenir.

Mais, comme toujours, nous avons de bonnes nouvelles à venir. Nous avons également demandé à toutes les personnes n’ayant pas de budget ce qu’elles changeraient dans leurs capacités de gestion financière Et nous avons constaté que les principaux domaines qu’ils souhaitaient changer, par exemple, l’établissement d’objectifs financiers et la réalisation d’économies, l’établissement de priorités en matière de dépenses et une meilleure connaissance de la destination de leur argent, correspondent directement aux avantages que les personnes ayant un budget tiraient d’un budget. Nous constatons donc que 31 % des personnes ayant un budget l’utilisent pour savoir où va leur argent, et nous constatons également que 21 % l’utilisent pour établir des objectifs financiers et réaliser des économies.

En conclusion, j’aimerais donc vous présenter un résumé de nos principales constatations. La première constatation clé était que l’éducation financière peut avoir un effet durable sur l’établissement d’un budget. La deuxième constatation était que l’établissement d’un budget peut être associé à des attitudes et à des résultats financiers positifs. Et notre troisième constatation était que les budgets peuvent aider les particuliers à atteindre leurs objectifs de gestion financière.

J’aimerais donc tous vous remercier de m’avoir écouté, et je vais céder la parole à Nick. Merci.

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