Le monarque : profil d’une espèce en péril

Photo de monarque

À propos du monarque

Le monarque est l’une des espèces de papillons les plus connues au monde. Au Canada, il est présent de l’Alberta à Terre-Neuve, et compte d’importantes aires de reproduction dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec. On trouve aussi une petite population de monarques dans le sud de la Colombie-Britannique.

La chenille du monarque se distingue par des bandes blanches, jaunes et noires. Elle se métamorphose en un grand papillon coloré aux ailes orange et noires, bordées de taches blanches. Les larves et les chenilles se nourrissent uniquement d’asclépiade, la seule plante sur laquelle les monarques peuvent pondre leurs œufs.

Migration annuelle

Contrairement à la plupart des papillons, le monarque migre. Chaque automne, les monarques du Canada parcourent approximativement 4 000 kilomètres pour se rendre jusqu’au Mexique. La migration automnale de ce papillon est un phénomène incroyable. Comme ils ne peuvent pas survivre aux hivers froids du Canada, ils se rendent dans les forêts de sapins sacrés (oyamels) du centre du Mexique, où ils passent environ six mois. La population de monarques du sud de la Colombie-Britannique migre vers la région côtière de la Californie.

Au printemps, le monarque qui revient au Canada effectue une migration multigénérationnelle. En d’autres mots, les monarques qui reviennent au printemps ne sont pas les mêmes que ceux partis à l’automne. Dans certains cas, ce sont les arrières-arrières-petits-enfants des monarques de l’été précédent qui arrivent au Canada.

L’importance du monarque

L’absence ou la présence de monarques en dit long sur l’évolution des conditions environnementales.

Le monarque, comme beaucoup d’autres insectes, est un pollinisateur. Les pollinisateurs aident à transférer le pollen des fleurs d’une plante à une autre. C’est ainsi que les plantes sont fertilisées et peuvent produire des graines et des fruits. Sans les pollinisateurs, de nombreuses cultures et fleurs sauvages n’existeraient pas.

Le monarque est un symbole international de la conservation et de la nature. Il fait partie du patrimoine naturel commun entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Il est utilisé dans les salles de classe de toute l’Amérique du Nord pour enseigner aux enfants la biologie, la métamorphose, la conservation et l’amour de la nature.

Pourquoi le monarque a besoin d’aide

Les populations de monarques de l’Amérique du Nord ont connu un déclin considérable ces dernières années, ce qui nous amène à craindre pour la survie de l’espèce. Les facteurs ci-dessous jouent un rôle dans le déclin rapide de ce papillon.

Dégradation de l’habitat d’hivernage

Pendant l’hiver, la plupart des monarques vivent dans quelques hectares seulement de la forêt de sapins oyamels du centre du Mexique. Cette petite région est vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux incendies, aux maladies et à la prédation. Cet habitat a également été fragmenté et dégradé par l’agriculture, les incendies, l’exploitation forestière et l’éclaircissage des forêts. Le Mexique travaille fort pour réduire le niveau de destruction afin de conserver le monarque.

Changements climatiques

Les conditions météorologiques changeantes résultant des changements climatiques pourraient avoir des effets négatifs sur le monarque. Des tempêtes plus fréquentes pourraient réduire l’habitat forestier au Mexique. En outre, une intensification des printemps et des étés frais et humides au Canada et aux États-Unis pourrait restreindre les taux de croissance de la population de monarques.

Utilisation d’herbicides et d’insecticides

L’augmentation de l’utilisation des herbicides en Amérique du Nord a été associée à un déclin de l’asclépiade, la plante dont dépend le monarque. L’utilisation des herbicides entraîne également une diminution des plantes qui produisent du nectar, dont les monarques ont besoin pour leur migration automnale.

Espèces végétales envahissantes

Le monarque ne pond ses œufs que sur l’asclépiade, qui est aussi la seule plante dont les larves et les chenilles du monarque se nourrissent. Cependant, les monarques peuvent, par erreur, pondre leurs œufs sur le dompte-venin de Russie, une espèce envahissante « analogue » de la famille des asclépiades. Malheureusement, les larves de monarque qui éclosent sur cette plante ne peuvent survivre.

Ce que fait le Canada pour aider le monarque

Les dirigeants du Mexique, des États-Unis et du Canada se sont réunis lors du Sommet des leaders nord-américains de 2014 et ont conclu une entente internationale pour la conservation du monarque. Cet engagement trinational est essentiel à la protection des populations de monarques.

Nous avons inscrit le monarque sur la liste des « espèces préoccupantes » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Nous avons élaboré un plan de gestion qui décrit les stratégies et les mesures de conservation visant à réduire les menaces qui pèsent sur le monarque au Canada. Nous travaillons avec des organisations de conservation, des chercheurs, des Premières Nations, des représentants du secteur agricole et des citoyens scientifiques pour aider le monarque. Nous collaborons avec les États-Unis et le Mexique pour coordonner la recherche, la surveillance et la conservation de l’habitat. Par exemple, les trois pays s’efforcent d’atteindre une cible de six hectares d’habitat d’hivernage occupé au Mexique d’ici 2020 afin de réduire sensiblement le risque d’extinction de la population de monarques de l’est.

Le plan de gestion a guidé les mesures suivantes.

Gestion et conservation de l’important habitat du monarque

Il est essentiel de pouvoir offrir un habitat suffisant pour les monarques au Canada. Nous gérons nos propriétés fédérales et nos aires protégées, notamment les parcs nationaux et les réserves nationales de faune, de manière à fournir un habitat essentiel pour la migration du monarque. Plusieurs ministères fédéraux, provinces et partenaires en matière de conservation collaborent pour gérer les terres au profit du monarque.

Recherche et surveillance

Nous avons financé directement des recherches en vue de mieux comprendre le monarque. Ces recherches visaient à :

Sensibilisation et participation du public

Le Canada fournit du matériel de sensibilisation et d’éducation sur le monarque, comme des programmes d’interprétation, des expositions sur les papillons, des festivals de la migration et des projets de science citoyenne.

Nous appuyons également la sensibilisation et la participation du public aux activités concernant le monarque, notamment le programme Mission monarque. Il s’agit d’un réseau de citoyens scientifiques de tout le pays qui aident l’espèce en recueillant des données sur la répartition et l’abondance des monarques et des asclépiades. Le réseau fournit des données précieuses qui améliorent notre compréhension du monarque au Canada et dans toute l’Amérique du Nord.

Programmes de financement

Depuis 2015, nous avons financé 74 projets qui profitent directement au monarque et à d’autres pollinisateurs. Le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) pour les espèces en péril et le Fonds autochtone pour les espèces en péril (FAEP), entre autres, ont contribué au financement de ces projets. Les projets comprennent des activités comme la création et la restauration d’habitats, ou l’éducation et la sensibilisation du public. Ils ont tous un objectif global : la conservation des monarques.

Ce que vous pouvez faire

Plantez des asclépiades indigènes ou créez un jardin pour les monarques

En plantant des asclépiades indigènes et d’autres plantes propices aux pollinisateurs dans votre jardin, vous contribuez à la diversité naturelle et vous aidez à créer un habitat pour le monarque. L’asclépiade est la seule plante sur laquelle les monarques pondent leurs œufs, et la seule plante dont se nourrissent les chenilles du monarque. Les monarques adultes ont également besoin d’une variété de plantes à fleurs pour obtenir le nectar dont ils se nourrissent. Vous pouvez trouver des asclépiades, des plantes indigènes et des fleurs sauvages dans votre centre de jardinage local ou auprès de votre société des plantes indigènes.

Évitez d’enlever les asclépiades de votre jardin ou de votre cour

Il est également important d’éviter que les niveaux d’asclépiades indigènes ne diminuent. L’élimination des asclépiades existantes peut réduire la disponibilité de l’habitat pour les monarques.

Évitez d’utiliser des insecticides et des herbicides

Les herbicides réduisent les asclépiades et les plantes à fleurs dont dépend le monarque, et les insecticides peuvent lui nuire ou le tuer. Restreindre l’utilisation d’insecticides et d’herbicides dans la mesure du possible profitera au monarque et à de nombreuses autres espèces de plantes, d’insectes, d’animaux et d’oiseaux qui ne sont pas nuisibles.

Devenez un citoyen scientifique et surveillez les monarques dans votre région

Des programmes comme Mission monarque demandent aux amateurs de papillons et aux citoyens scientifiques de parcourir la nature pour repérer les œufs de monarques, les larves, les chenilles et les papillons, ainsi que les asclépiades. Vous pouvez signaler vos observations sur le site Web de Mission monarque et, ainsi, contribuer grandement à la science et à la conservation du monarque.

Participez à la vie de votre collectivité

Des ateliers éducatifs, des recensements et des campagnes éclair sur le monarque ou encore la création d’habitats du monarque comptent parmi les nombreuses activités auxquelles vous pouvez participer pour aider à la conservation du monarque. Communiquez avec des organismes locaux ou des offices de protection de la nature pour voir comment vous pouvez aider!

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