Un foyer tout en couleur – L’histoire de Kobra Safi

Kobra Safi

Kobra Safi, réfugiée afghane et chirurgienne plasticienne, a dû quitter sa famille, ses amis et sa carrière en quête d’une vie meilleure et plus sécuritaire. Elle est arrivée au Canada en septembre 2022 et s’est réinstallée à Windsor, en Ontario.

Le père de Kobra attachait beaucoup d’importance à l’éducation de ses 6 filles. Même s’il était analphabète, il a par son soutien encouragé Kobra pendant son enfance à briser les stéréotypes sexistes. Kobra a terminé ses études secondaires et est entrée à l’université avec les notes les plus élevées de son district en 2009. L’obtention de son diplôme de médecine a représenté une autre avancée majeure pour de nombreuses femmes pachtounes, parce que bon nombre d’entre elles continuent à être peu instruites, génération après génération.

Malheureusement, Kobra n’exerçait la médecine que depuis environ 3 ans et demi lorsque les talibans ont commencé à prendre le contrôle de différentes régions de l’Afghanistan. Malgré le danger, Kobra a mis en place, avec 2 collègues féminines, un camp d’aide d’urgence afin de venir en aide aux milliers d’Afghans déplacés qui vivaient dans les rues de Kaboul. Elle a décidé de fuir après que les talibans ont brutalement battu sa collègue parce qu’elle ne portait pas de vêtements appropriés couvrant le corps pendant une intervention chirurgicale.

« Après l’invasion des talibans, jour après jour, nous avions de plus en plus peur d’être une cible », explique Kobra. « J’étais effrayée et je me sentais malheureuse. Renoncer à ma famille, à ma carrière, à mon indépendance, à mes espoirs et à ma vision était ma seule option. »

Pendant qu’elle vivait dans un camp de réfugiés à Abu Dhabi, Kobra a continué à aider les autres en donnant des cours aux enfants et en se portant volontaire comme traductrice dans la clinique du camp.

À son arrivée au Canada, Kobra a reçu un accueil très chaleureux à l’aéroport de la part du Conseil multiculturel de Windsor et du comté d’Essex, et de représentants du gouvernement canadien. Même si elle sent qu’elle a de nouveau le pouvoir sur sa vie grâce à son indépendance et sa sécurité retrouvées, elle éprouve toujours de la solitude et de la tristesse pour tout ce qu’elle a perdu. Dans les moments difficiles, elle se tourne vers la peinture et trouve la paix dans son travail d’artiste. Elle représente des histoires de femmes afghanes, illustrant à la fois leurs souffrances et leurs espoirs pour l’avenir. Elle a fait don de 2 de ses peintures à IRCC et d’une autre au Conseil multiculturel de Windsor et du comté d’Essex.

Kobra rêve d’exercer la médecine un jour au Canada. Elle travaille également fort pour se préparer en vue d’une exposition d’œuvres d’art destinée à réunir des fonds afin de soutenir l’éducation des enfants et des femmes en Afghanistan.

« J’ai enfin réussi à trouver un lieu où je suis en sécurité et où je me sens à l’aise. Je suis très reconnaissante envers toutes les personnes et les organisations internationales qui nous ont aidés et soutenus et nous ont sauvé la vie, en nous faisant venir au Canada. En tant que chirurgienne plasticienne, je me vois sauver des vies ici avec la tranquillité d’esprit et le cœur calme. J’aspire à un avenir meilleur et plus radieux. »

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