Mission d’observation du Commonwealth en Afrique du Sud (CPAG-SA)

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Mission d'observation du Commonwealth en Afrique du Sud

Nom de la mission internationale : Mission d’observation du Commonwealth en Afrique du Sud (CPAG-SA)

Mandat de l'opération : Commonwealth

Région géographique : Afrique

Lieu : Afrique du Sud

Date : 1 février 1994 - 9 avril 1994

Historique de la mission : On peut dater l’apparition de l’apartheid en Afrique du Sud au South Africa Act de 1909 qui a instauré un parlement uniquement composé de Blancs. C’est cependant après la Deuxième Guerre mondiale que l’apartheid s’est concrétisé, avec l’adoption de lois conçues pour restreindre les droits des Noirs et des personnes de couleur. Le caractère violent de ces lois a attiré l’attention internationale en mars 1960, lors du massacre de Sharpeville.

Les pressions et les sanctions internationales exercées pour réagir à ces mesures et lois répressives ont lentement fini par miner l’économie de l’Afrique du Sud blanche. Le Congrès national africain (CNA), créé en 1912 pour défendre la liberté et la dignité des Sud-Africains noirs, n’a cessé d’agir depuis 1949 en organisant des boycotts, des résistances de masse et des grèves. Dans les années 1980, des organisations communautaires se sont liguées derrière l’Afrique du Sud noire, constituant ainsi un vaste mouvement d’opposition à l’apartheid. Devant ces manifestations et d’autres sources de pressions, le gouvernement blanc de l’Afrique du Sud a finalement mis en branle des mesures de transition vers un gouvernement représentatif.

Le 14 septembre 1991, des représentants de 27 partis politiques et groupes d’intérêts ainsi que du gouvernement national et des « homelands », territoires réservés aux Noirs, signaient l’Accord national de paix. Celui-ci prévoyait la création du Conseil exécutif de transition (CET) multiracial, auquel devait être conférée une autorité exécutive temporaire, jusqu’à ce que des élections démocratiques soient tenues. Malgré cet accord, la paix n’était pas encore conclue en Afrique du Sud. Le CNA et le Parti de la liberté Inkatha (PLI) étaient toujours impliqués dans une guerre civile dans le Kwazoulou-Natal, qui avait déjà fait plus de 10 000 victimes au cours des 10 années précédentes. La population zouloue était divisée entre ces deux partis, alors que le PLI faisait lui-même face à des luttes intestines pour sa direction.

C’est alors que la Force de maintien de la paix nationale (NPKF) a vu le jour. Composée de 3 150 membres, elle devait être déployée dans les zones de violence ou de turbulence ou dans celles où le CET jugeait qu’il fallait intervenir pour protéger des vies et des propriétés. Trois bataillons de la NPKF étaient basés au camp d’entraînement De Brug, près de Blomfontein, alors qu’un quatrième se trouvait dans un camp près du Cap. Unité multiraciale, la NPKF avait pour mission d’entraîner les membres militaires des Forces armées sud-africaines (FASA), de la fraction armée du CNA (Umkhontho we Sizwe) et Transkei, l’un des territoires « noirs », ainsi que la Police sud-africaine et les forces de défense et de police du Transkei, du Bophuthatswana, du Venda et du Ciskei (TBVC). Chaque peloton de la NPKF était composé de membres de chacune de ces forces.

Il était proposé de tenir des élections en Afrique du Sud le 29 avril 1994. Plusieurs problèmes étaient appréhendés, au premier chef la violence et le manque d’équité. Pour assurer l’équité du processus, le CET a demandé aux Nations unies d’envoyer des observateurs internationaux, d’où, plus tard, la création de la Mission d’observation des Nations unies en Afrique du Sud (MONUAS). Le Commonwealth (Mission d’observation du Commonwealth en Afrique du Sud - MOCAS), l’Union européenne et l’Organisation de l’unité africaine ont également maintenu des missions en Afrique du Sud à la demande de ce pays. Pour combattre la violence, la NPKF a été déployée dans les zones les plus sensibles.

Début février 1994, le CET a demandé au Commonwealth de contribuer à l’entraînement de la NPKF en envoyant le Commonwealth Peacekeeping Assistance Group (CPAG, Groupe d’assistance du Commonwealth pour le maintien de la paix). Le CPAG devait relever du CET pour l’entraînement, mais l’utilisation opérationnelle de ses membres revenait plutôt à la MOCAS.

Au départ, le CPAG consistait en 16 représentants de l’armée et de la police, mais on a revu ce chiffre par la suite pour le porter à 33. Le but était d’établir une force unifiée pouvent être déployée vers la fin mars 1994. Le CPAG devait conseiller le personnel africain quant à la forme et au contenu de l’entraînement à offrir à la NPKF. Parmi les aspects abordés figuraient le contrôle des foules, le mécanisme électoral, le respect de la loi et le maintien de l’ordre, la médiation, la prévention d’émeutes et l’utilisation d’une force minimale.

Avant l’arrivée des membres du CPAG, la NPKF n’était qu’un « fouillis », pour citer un journaliste. Non seulement y notait-on un manque de discipline, mais les volontaires des FASA refusaient semble-t-il de se plier aux ordres du personnel de la NPKF. Les FASA avaient d’abord exigé un entraînement de six mois. Toutefois, à cause de retards dans les négociations, elles ont dû se contenter de sept semaines.

C’est dans ce contexte que le CPAG est débarqué. La plupart de ses membres sont arrivés autour du 21 février et se sont presque immédiatement vu attribuer un rôle dans les activités d’entraînement. Les efforts pour satisfaire aux normes internationales ont toutefois été plus longs que ce qu’on avait prévu. Loin d’être prête pour la fin mars, la force ne fut que partiellement en mesure d’être déployée vers la mi-avril.

Renseignements de l'opération des FC (Mission d'observation du Commonwealth en Afrique du Sud)

Abréviation de la Force opérationnelle canadienne : CPAG-SA

Enoncé de mission de la Force opérationnelle canadienne : Offrir des conseils pour l’entraînement de la Force nationale de maintien de la paix en Afrique du Sud.

Les Forces canadiennes (FC) et la Gendarmerie royale du Canada ont respectivement fourni deux majors et deux policiers au CPAG. Après le premier entraînement et les exercices connexes, les Canadiens n'avaient plus grand-chose à faire. L’un des officiers des FC est revenu au pays en avril, alors que l’autre est demeuré en Afrique du Sud à titre de membre de l’équipe de liaison de sécurité canadienne, dont le retour au Canada s’est fait en mai. Cette équipe a contribué à la sécurité d’une mission lancée conjointement par le Canada et l’Afrique du Sud pour assurer le bon déroulement des élections.

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