Pérou 1970

Nom de l'opération internationale : sans objet

Dates de l'opération internationale : sans objet

Organisme responsable : Gouvernement du Canada

Nom de la région : Amérique du Sud

Lieu : Pérou

Nom de l'opération canadienne : (Pérou 1970)

Dates de l'opération canadienne :   1970/06/05 – 1970/07/14

Mandat de la mission :

Aider le gouvernement du Pérou à secourir les victimes d’un séisme 

Notes sur la mission :  

À 15 h 24 le 31 mai 1970, un séisme de magnitude 7,8 a secoué la région péruvienne d’Huascaràn et dévasté le Callejon De Huaylas (vallée de Huaylas). En plus des dégâts causés par la secousse, une avalanche de pierre et de neige a enseveli les villes de Yungay et de Ranrahirca et fait 18 000 morts. Au total, 66 794 personnes ont péri et 800 000 autres se sont retrouvées sans abri. Ce soir-là, Juan Velasco Alvarado, président du Pérou, a demandé l’aide de la communauté internationale.

À la demande du ministère des Affaires extérieures, les Forces canadiennes ont effectué une vérification d’état-major et indiqué que l’envoi de cinq Caribou et d’un Hercule d’appui constituerait la contribution la plus utile. Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau a approuvé la suggestion le 5 juin. Le 424e escadron avait été mis sur le pied d’alerte la veille. Les six avions ont quitté la Base des Forces canadiennes de Trenton le 6 juin et sont arrivés au Pérou dans la soirée du 8 juin, après un voyage de 3800 milles via la Floride et le Panama.

Les premières vraies missions ont commencé le 9 juin. Le personnel des Forces canadiennes n’avait dormi que trois heures. Guidés par des pilotes péruviens, les équipages des quatre Caribou ont largué avec soin des ballots de couvertures et de vêtements au-dessus de villages isolés le long du trajet.

Anta, le seul aérodrome encore ouvert dans la zone sinistrée, était la plaque tournante des opérations de secours. Pour s’y rendre, les pilotes devaient voler à plus de 14 500 pieds d’altitude pour traverser une chaîne de montagnes, et suivre des vallées profondes et venteuses avant d’effectuer une descente abrupte pour se poser sur une piste de terre de 3 000 pieds située à 8 700 pieds d’altitude. L’écrasement dans des vallées et des cols de montagne de trois hélicoptères américains, d’un Fokker F-27 argentin et d’un hélicoptère péruvien dans la première semaine illustre les dangers du pilotage dans la région.

Le rythme des activités était également exténuant. Le réseau électrique étant complètement détruit, la vallée d’Anta était plongée dans l’obscurité à partir de 16 h environ. Il fallait donc concentrer les heures de vols pendant le jour. De plus, comme l’espace sur le terrain d’aviation était restreint, les équipages n’avaient pas le temps d’y flâner ni l’espace pour le faire. Leur objectif était de charger et de décharger en moins de vingt minutes.

Le lundi 15 juin, le lieutenant-colonel Butchart a suspendu les opérations pendant une journée pour permettre au personnel navigant et non navigant de se reposer. Tous étaient fatigués à cause des longues journées et de l’altitude élevée. À cette date, 49 vols avaient permis de transporter plus de 90 tonnes de secours et d’évacuer plus de 800 personnes. Les premiers vols avaient servi à transporter des secours, principalement du plasma, des seringues, des vaccins et du plâtre de Paris, ainsi qu’à évacuer les blessés. Les équipages avaient ensuite apporté des vivres, de l’eau potable, des couvertures et des vêtements chauds pour aider les survivants jusqu’à ce que les routes puissent être ouvertes à nouveau.

Les opérations à Anta ont repris le 16 juin. Les travaux pour ouvrir les routes et de nouveaux terrains d’aviation ont progressé très rapidement et, le 20 juin, un terrain d’aviation a été ouvert à Caras, au nord de Yanguay. Cependant, sa piste de 1500 pieds ne permettait que l’atterrissage des Caribou et des hélicoptères. Deux jours plus tard, les pistes d’Anta ont été allongées pour permettre aux Transall de l’Armée de l’air française et aux Hercule américains d’y atterrir et ainsi intensifier les opérations de secours. Les Caribou ont néanmoins été très utiles pour l’ouverture du transport dans de nouveaux secteurs en raison de leur capacité particulière d’effectuer des décollages et des atterrissages courts et de leur portance élevée.

La contribution des Forces canadiennes aux opérations de secours ne s’est cependant pas limitée au transport par avion. Le 14 juin, un groupe de techniciens du Canada est arrivé par avion pour installer sept générateurs offerts gratuitement. Outre les techniciens, le premier Hercule transportait un des générateurs. Les six autres générateurs sont arrivés le 16 juin à bord de deux Hercule. Quand les générateurs ont été assemblés, il a été décidé le 18 juin que trois d’entre eux seraient envoyés à Trujillo. Les générateurs ont été acheminés par la voie terrestre, tandis que les techniciens ont pris l’avion. Trois autres générateurs ont été installés dans la région d’Huaraz, et le dernier, à Santiago de Chuco. Les techniciens et les générateurs ont emprunté la voie terrestre pour se rendre dans ces localités.

Le dernier vol de secours a eu lieu le 26 juin. Les 97 vols totalisant 382 heures ont permis de transporter plus de 180 tonnes d’approvisionnements d’urgence et d’évacuer de la zone sinistrée 1903 civils sans abri, blessés ou orphelins. Le dernier membre du 424e escadron est parti le 30 juin, et le dernier technicien a emboîté le pas le 14 juillet.

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