Mission de vérification au Kosovo (MVK)

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Mission de vérification au Kosovo (MVK)

Nom de la mission internationale : Mission de vérification au Kosovo (MVK)

Organisme responsable : Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) 

Opération canadienne : Op KIMONO- d’octobre 1998 au 23 mars 1999

Région géographique : Europe

Lieu : Kosovo

Date : octobre 1998 - mars 1999

Mandat de la mission : La mission était de surveiller le respect de la résolution 1199 du Conseil de sécurité des Nations Unies par toutes les parties au Kosovo, de veiller à l’application du cessez-le-feu, de contrôler les déplacements des forces, d’observer et de signaler tous les barrages routiers non autorisés, de surveiller les activités de contrôle des frontières et de favoriser les droits de la personne et l’établissement de la démocratie. Elle était aussi de superviser les élections et de veiller à leur équité et leur transparence conformément aux règlements et aux procédures convenus.

Notes sur la mission ou l'opération : Au printemps et à l’été 1998, les hostilités entre les forces de la République fédérale de Yougoslavie (FRY) et l’Armée de libération du Kosovo (UÇK) clandestine ont atteint un point culminant. Les forces de la FRY avaient lancé plusieurs opérations de « sécurité » entre la mi-février et la mi-septembre 1998, en plus d’adopter une « politique de la terre brûlée » qui avait fortement réduit la capacité d’attaque de l’UÇK et avait ainsi permis aux forces serbes de reprendre le contrôle de la province, temporairement du moins. 

Dès juin 1998, plusieurs pays ont dépêché des observateurs militaires et diplomatiques dans le cadre d’une mission ad hoc (Mission d’observation diplomatique au Kosovo – KDOM). Les cinq missions travaillaient indépendamment dans leurs efforts pour rester informées de la situation dans la province. 

En septembre 1998, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté la résolution 1199 aux termes du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, exprimant ainsi ses inquiétudes quant à la situation au Kosovo. Les Nations Unies ont également chargé Richard Holbrooke, envoyé spécial des États-Unis, de négocier une entente de cessez-le-feu et de surveillance avec le président de la FRY, Slobodan Milosevic. Conformément à l’entente, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) devait lancer une mission de vérification au Kosovo (MVK) pour surveiller la situation au sol, et l’OTAN devait mettre en œuvre une opération pour patrouiller des airs (Op Eagle Eye). La résolution 1203 du Conseil de sécurité des Nations Unies, votée le 24 octobre, appuyait la mise en œuvre des deux opérations, et les activités de la MVK ont commencé à la fin du mois d’octobre. 

Pour aider à la coordination des efforts de l’OCSE et de l’OTAN, le centre de coordination de la vérification au Kosovo (KVCC) a été installé à Kumanovo, dans l’ancienne République yougoslave de Macédoine. Active 24 heures par jour, l’équipe, constituée de 60 personnes de différents pays membres de l’OTAN, était chargée des échanges d’information, de la coordination, de la planification et de la liaison entre les deux missions. En faisant le suivi des deux opérations, le centre pouvait coordonner les efforts entre les missions et informer clairement le siège de l’OTAN à Bruxelles de la situation au Kosovo. La contribution du Canada au KVCC, appelée opération Kayak, avait pour objectif de soutenir l’opération Eagle Eye de l’OTAN. Le Canada y a envoyé un officier de liaison supérieur, un sous-officer de cantonnement et six policiers militaires pour la sécurité. 

Même si l’effectif de vérification de la MVK avait été fixé à 2 000 officiers au début, il n’a jamais dépassé 1 350. La MVK de l’OSCE a installé cinq centres régionaux à Pec, Prizren, Kosovska Mitrovica, Gnjilane et Pristina. Ceux-ci avaient pour mandat de vérifier le respect de la résolution 1199 du Conseil de sécurité des Nations Unies par les parties, de veiller au cessez-le-feu, de surveiller les déplacements des forces, d’observer et de signaler les barrages routiers non autorisés, de surveiller les activités de contrôle des frontières et de favoriser les droits de la personne et l’établissement de la démocratie. 

La contribution canadienne à la MVK de l’OSCE a compté jusqu’à 60 civils et policiers ainsi qu’une composante militaire, sous la désignation d’opération Kimono comptant 23 membres des Forces canadiennes (FC). L’ensemble de la composante militaire déployée au Kosovo en novembre et en décembre 1998 et les deux membres des FC affectés à la mission d’observation diplomatique au Kosovo (KDOM) ont été réaffectés à l’opération de MVK en décembre 1998, ce qui a mis fin à cette mission. 

Même si la FRY était responsable de la sécurité générale du personnel de l’OSCE déployé au Kosovo, l’OTAN a cru bon de prendre des précautions supplémentaires en établissant une force d’extraction de 1 500 militaires dans l’ancienne République yougoslave de Macédoine, l’opération Joint Guarantor, au cas où la situation tournerait mal. À la mi-décembre, dans le cadre de l’opération canadienne Guarantor, le Canada a envoyé à Kumanovo, en Macédoine, environ 62 militaires de soutien, dont des spécialistes du génie d’aviation, du personnel d’état-major et du personnel médical. 

Malgré la présence de la MVK, la situation au Kosovo s’est mise à dégénérer de nouveau au début de 1999. Le matin du 20 mars 1999, l’OSCE a donné un préavis de mouvement de trois heures aux membres de la MVK et de l’opération Kimono et a commencé à les évacuer vers l’ancienne République yougoslave de la Macédoine. Suite à l’échec des négociations, l’OTAN a lancé une campagne d’attaques aériennes sur la FRY et tous les membres de l’opération Kimono ont été rapatriés au Canada. La mise en œuvre de la campagne aérienne a rendu impossible le retour au Kosovo, ce qui a entraîné la perte de tout l’équipement militaire et personnel laissé sur place. Cet échec a mis fin à la contribution du Canada à cette mission.

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