Opération Allied Harbour

Information internationale

Nom de l'opération internationale : Operation ALLIED HARBOUR

Nom de la mission internationale : Operation ALLIED HARBOUR

Mandat de l'opération : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN)

Région géographique : Europe

Lieu : Albanie et Macédoine

Date : 13 avril 1999 - 1 septembre 1999

Renseignements de l'opération des FC (MIKADO)

Nom : MIKADO

Date : 9 avril 1999 - 17 avril 1999

Enoncé de mission de la Force opérationnelle canadienne : Sur commande, coordonner et contribuer à l’acheminement de personnel et de matériel en Albanie et dans l’ex-République yougoslave de Macédoine, dans le cadre des opérations d’aide humanitaire destinées aux réfugiés du Kosovo, et aider à l’évacuation de réfugiés vers des pays prêts à les recevoir

Historique de la mission : Pendant plus d’un an, avant le début de la campagne aérienne du Kosovo, en mars 1999, les relations entre la République fédérale de Yougoslavie (FRY) et les Kosovars albanais de souche s'étaient détériorées. En février, les négociations entre les négociateurs kosovars et serbes, à Rambouillet, en France, ont mené à la conclusion d’un accord de base entre les parties, mais le gouvernement de la FRY a refusé de l’accepter. En mars 1999, le refus des deux parties de se conformer aux principes fondamentaux de la résolution 1199 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demandait la fin des hostilités dans la région, a forcé l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à rappeler tous les membres de la Mission de vérification au Kosovo (MVK).

Comme les démarches diplomatiques de dernière minute n’ont pas abouti à un accord entre les parties, l’OTAN a entrepris des opérations militaires, et le 24 mars 1999, elle a lancé l’opération Allied Force (Op Echo). Le début de la campagne aérienne contre les forces de la FRY au Kosovo a déclenché un exode massif des Kosovars de la région vers les pays voisins. À la fin de mars, les organismes humanitaires civils et onusiens étaient dépassés. Comme les chiffres continuaient de grimper, atteignant 14 000 par jour, l’OTAN a lancé l'OPLAN 10414, soit l’opération Allied Harbour. Il s’agissait de sa première opération humanitaire. Ce type d’opération est normalement du ressort des organisations non gouvernementales, mais celles-ci n’étaient pas capables de composer avec les quelque 500 000 réfugiés qui arrivaient en masse en Albanie. L’OTAN était la seule organisation capable de répondre au besoin croissant.

Pour appuyer l’opération de l’OTAN, le gouvernement canadien a offert deux avions CC130, ainsi que le personnel et l’équipement connexes, pour l’aérotransport de fournitures humanitaires en Albanie et en Macédoine. Appelée opération Mikado par les FC, cette opération canadienne sous l’égide de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) comportait deux volets : l'aérotransport et la construction d'un camp.

La cellule de coordination aérienne du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), à Genève, composée d’experts en logistique de l'UNHCR et de personnel détaché des États membres de l’OTAN, a regroupé tous les besoins en aide humanitaire de l'Albanie et de la Macédoine et les a classés par ordre de priorité. C’est cette cellule qui a réparti tous les avions civils, militaires et de l’OTAN offerts, selon la liste de priorité des besoins. Le 9 avril, les avions des FC ont donc été chargés de s’envoler vers Bergen (Norvège), d’où ils transporteraient jusqu’à 500 tonnes métriques de biscuits secs et de poisson en boîte jusqu’à Skopje, en Albanie. Une fois la dernière cargaison livrée, l’ACDI a déterminé que l’opération Mikado ne serait plus nécessaire pour l’aérotransport humanitaire après le 17 avril. Cependant, compte tenu de la nature dynamique de la participation du Canada aux opérations courantes de l’OTAN, il était nécessaire qu’une certaine capacité demeure disponible pour une intervention tactique en Europe en cas de besoins opérationnels imprévus au chapitre de l’aérotransport. À cette fin, un élément de contrôle du transport aérien (ALCE) minimal a été constitué par le personnel de l’opération Mikado. Chargé de se tenir au fait de la situation en évolution constante dans les Balkans, l’ALCE était capable de répondre dans les 12 heures à des demandes d’aérotransport tactique pour aider la Force opérationnelle en Albanie et les opérations dans la région des Balkans.

Le volet de construction d'un camp consistait en une vérification d’état major visant l'établissement préliminaire des coûts de construction d’un camp capable d’accueillir 5 000 membres du personnel pendant l’hiver albanais. Le camp devait comprendre des installations pour dormir pour 5 000 personnes, des lavabos, une cuisine et un mess, un quartier général pour 250 personnes, un secteur de soutien du camp, des installations de purification de l’eau et d’entreposage, des systèmes de traitement des eaux usées et de production d’énergie, des routes, des dispositifs de sécurité et une installation de lutte contre les incendies. Selon les estimations, la construction devait exiger de 50 à 60 jours et coûter de 19,2 à 38,4 M$, selon l’agencement de ressources civiles et militaires requises pour réaliser les travaux. Finalement, le camp ne s'est pas révélé nécessaire et aucune autre mesure n’a été prise.

Même si la participation du Canada a pris fin tôt, l’opération Allied Harbour s’est poursuivie jusqu’à la fin d’août 1999. Le 1er septembre, son commandement a été transféré à la Zone de communication Ouest (COMMZ [W]) de l’OTAN. La présence de l’OTAN en Albanie a empêché le président serbe, Slobodan Milosevic, de déstabiliser le pays et a été cruciale pour les réfugiés. Pendant les cinq mois qu’elle a duré, les participants à l’opération Allied Harbour ont effectué près de 3 500 vols dans le pays, transportant plus de 14 000 tonnes métriques de fournitures. Ils ont réparé 189 kilomètres de routes et construit 21 camps offrant quelque 129 050 places. Au moment du transfert, ils avaient fini de planifier l’ajout de 120 550 places, mais elles n’étaient plus nécessaires.

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