Opération Saturn

L’opération SATURN a constitué la participation d’une équipe des Forces armées canadiennes à la MINUAD, l’opération hybride de l’Union Africaine et des Nations Unies au Darfour.

Les activités des Forces armées canadiennes au Soudan ont été menées en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI), avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Force opérationnelle Darfour

L’effectif de la Force opérationnelle Darfour, l’équipe des Forces armées canadiennes qui a participé à la MINUAD, s’est élevé à six personnes, toutes des officiers d’état-major très expérimentés dans les domaines des opérations, du renseignement, de la logistique, de l’administration et de la coopération civilo-militaire (COCIM). Chaque membre de l’équipe a été affecté à un poste au quartier général de la MINUAD à El Fasher, au Soudan.

La Force opérationnelle Darfour se trouvait au quartier général du secteur Nord de la MINUAD, en compagnie d’un bataillon d’infanterie rwandais. La base à El Fasher se trouvait à proximité d’un des plus grands camps pour personnes déplacées de la région.

Contexte de la mission

Le conflit

Le Darfour est une province de l'Ouest du Soudan. La guerre y a éclaté en février 2003 lorsque deux groupes rebelles, l'Armée de libération du Soudan (ALS) et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), ont pris les armes contre le gouvernement du Soudan, qui est lui-même entré en alliance avec une milice de la région connue sous le nom de Janjawid.

L'intervention dans la crise du Darfour a commencé sous la direction de l'Union africaine, qui collaborait avec les Nations Unies et d'autres organismes internationaux afin de réunir les représentants de l'ALS et du MJE à la table de négociations avec le gouvernement du Soudan.

L'Accord de paix pour le Darfour

La guerre au Darfour a pris fin officiellement le 5 mai 2006 avec la signature de l'Accord de paix pour le Darfour par des représentants du gouvernement du Soudan, de l'ALS et du MJE. Ses principaux buts étaient la mise en place d'accords de cessez-le-feu et de sécurité efficaces, ainsi que des ententes sur le partage du pouvoir et des richesses. Les efforts en vue d'intégrer les autres groupes de combattants au processus de paix se poursuivent.

Les combats n'étaient pas interrompus pendant ce processus et de vastes camps de réfugiés ont été formés dans les régions frontalières et dans les pays avoisinants. Dès ses débuts, le conflit a été marqué par des atrocités contre des civils qui ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes et le déplacement de millions d'habitants du Soudan.

Intervention de l'ONU: la MINUAD

L'intervention au Soudan représente une priorité pour le Conseil de sécurité de l'ONU et pour deux secrétaires généraux consécutifs depuis 2003.

L'UA a mis sur pied les premiers éléments d'une force de maintien de la paix au Darfour conformément à la résolution 1564 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 18 septembre 2004, et, à la mi-2005, la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) comptait 7000 membres. Le 16 novembre 2006, les pourparlers de haut niveau à Addis-Abeba, en Éthiopie, ont mené le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU à mettre en œuvre un plan en trois phases visant à accroître la MUAS en vue du déploiement ultérieur d'une mission conjointe de l'UA et de l'ONU au Darfour.

D'intenses efforts diplomatiques privés et publiques de la part du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ainsi que par plusieurs autres acteurs de la communauté internationale, ont permis au Soudan d'accepter la mission conjointe en juin 2007.

Composition et mandat

La MINUAD a été créée par la résolution 1769 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 31 juillet 2007, conformément au chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Elle a été mise sur pied à El Fasher le 1er janvier 2008 et son dernier mandat, autorisé par la résolution 1935 adoptée le 30 juillet 2010, s'est terminé le 31 juillet 2011.

L'effectif complet de la MINUAD monte à près de 20000 troupes et à plus de 6000 policiers, en plus de comprendre une composante civile importante, ce qui en fait une des plus grandes opérations de maintien de la paix de l'histoire de l'ONU. La MINUAD opère à partir de quartiers généraux de secteur situés à El Fasher, à El Geneina et à Nyala, ainsi que de campements d'équipe dans les trois états qui composent la province du Darfour.

La MINUAD, dont le mandat est axé sur la protection des civils, est principalement responsable de la surveillance et de la vérification de la mise en œuvre de l'Accord de paix pour le Darfour. Ses autres tâches consistent à assurer la sécurité de l'aide humanitaire, à aider à l'élaboration d'un processus politique inclusif, à contribuer à la promotion des droits de la personne et de la primauté du droit, à surveiller la situation le long des frontières avec le Tchad et la République centrafricaine et à présenter les rapports afférents.

Opérations canadiennes antérieures au Soudan

Les opérations des Forces armées canadiennes au Soudan ont commencé en 2005 avec le déploiement des premiers observateurs militaires des Nations Unies (UNMO) participant à la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMISUD, voir l'opération Safari). Peu de temps après, 105 véhicules blindés polyvalents (VBP) de types Grizzly et Husky ont été livrés au Soudan à l'intention des contingents nigérian, rwandais et sénégalais déployés dans le cadre de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS, voir l'opération Augural).

Le 31 décembre 2007, la MUAS a mis fin à ses activités et l'ONU est entré en partenariat avec l'UA pour lancer la MINUAD. L'opération Saturn a commencé ce même jour pour faire suite à l'opération Augural, fournissant des officiers d'état-major expérimentés dans le domaine de la logistique pour travailler au quartier général de la MINUAD et des militaires canadiens spécialisés dans le maniement des véhicules Husky et Grizzly pour apprendre aux membres des contingents nigérian, rwandais et sénégalais à conduire et à faire fonctionner les VBP canadiens.

Les véhicules Husky et Grizzly sont demeurés en service avec la MINUAD jusqu'à la fin de l'introduction, par le Nigéria, le Rwanda et le Sénégal, de leurs propres véhicules blindés en 2009. Les instructeurs canadiens spécialisés en blindés ont alors été retirés de la Force opérationnelle Darfour.

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