Les femmes entrepreneurs en vedette
Pour Sylvia MacVey, PDG de G.E. Barbour, une entreprise basée à Sussex (Nouveau-Brunswick), maintenant est la meilleure époque pour être une entrepreneure.
Barbours est une usine établie au Nouveau Brunswick aussi vieille que le Canada lui-même dont les spécialités sont les thés, les beurres de noix et les épices. Lorsque Sylvia a consolidé l’achat de l’entreprise de 151 ans il y a de cela sept ans, sa priorité était d’en changer l’orientation pour que celle-ci puisse tirer profit des nouvelles tendances mondiales.
Bien que Sylvia reconnaisse avoir constaté tout au long de sa carrière les difficultés auxquelles se heurtent les femmes, cela n’a pas suffit à la décourager. Selon elle, c’est peut-être le moment pour les femmes d’envisager de devenir propriétaire de leur entreprise.
« Il y a tellement d’aide offerte aux entrepreneures par l’entremise des systèmes de soutien gouvernementaux et non gouvernementaux », dit-elle.
Depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, Sylvia a orienté cette dernière vers la fabrication de nouveaux produits et vers de nouveaux débouchés commerciaux. Leur plus récent succès est une entrée dans le marché japonais avec de nouvelles recettes de beurres de noix. Et bien qu’être une femme dans un domaine de la fabrication traditionnellement dominé par les hommes ait été un défi selon elle, ses plus grands problèmes n’ont pas été liés au sexe.
« Il y a certaines choses qui doivent être faites, et cela ne dépend pas du sexe, dit Sylvia. La première d’entre elles est de constituer l’équipe et de s’entourer des bonnes personnes : c’est absolument essentiel au succès. »
Sylvia dit aussi que ces trois ou quatre dernières années ont été une période favorable aux femmes.
« Tout le monde veut compter sur la perspective féminine, déclare-t-elle. Les gens sont maintenant conscients que s’ils ne reconnaissent pas le potentiel des femmes, ils se distancient du potentiel tout court. Il y a eu une réelle vague d’attention médiatique sur le fait que les femmes apportent de réelles possibilités et que cela doit faire partie du plan de réussite de toute entreprise. »
Quant à son propre succès, Sylvia l’attribue à trois choses. D’abbord, elle est née dans une famille qui possédait sa propre entreprise. Ensuite, elle a passé une bonne partie de sa vie à travailler au sein d’organismes sans but lucratif où des mentors extraordinaires lui ont appris l’importance de mettre en œuvre une vision durable. Enfin, Sylvia se décrit comme une preneuse de risque.
« J’ai appliqué la vision de ce que je crois que l’entreprise peut et devrait être, et j’ai reconnu le piège (dans lequel les entreprises peuvent tomber) qu’est de rester dans sa zone de confort. »
Sylvia a vu beaucoup plus de femmes faire leur entrée dans le monde de la fabrication, et bon nombre des futurs leaders au sein de sa propre entreprise sont des femmes. Elle admet qu’il y a encore des inégalités au sein de certains des secteurs les plus traditionnels, inégalités qu’elle qualifie de « maux du passé qui devront être combattus avec plus d’efforts ».
« Je crois que la philosophie encouragée à l’heure actuelle par les institutions gouvernementales et les différents partenaires a énormément évolué, et je ne peux penser à un meilleur moment dans l’histoire pour devenir entrepreneure. »