Page 3 : Document de conseils sur l'hydrate de chloral dans l'eau potable

Partie A - Conseils concernant l'hydrate de chloral dans l'eau potable

L'hydrate de chloral est un sous-produit chloré de désinfection, qui est aussi utilisé comme sédatif en médecine chez les humains et les animaux. Parce que les niveaux d'exposition au Canada sont bien inférieures à celles qui pourraient poser des risques à la santé, le Comité fédéral-provincial-territorial sur l'eau potable a déterminé qu'il n'était pas nécessaire d'établir une recommandation pour l'hydrate de chloral dans l'eau potable et a plutôt choisi la rédaction d'un document de conseils pour diffuser les résultats de l'évaluation de risques.

L'hydrate de chloral est un composé qui peut se former lorsque le chlore servant à désinfecter l'eau potable réagit avec de la matière organique naturelle (p. ex. végétation et feuilles en décomposition). Il est cependant formé à des concentrations qui sont bien inférieures à celles qui pourraient poser des risques à la santé.

L'utilisation du chlore dans le traitement de l'eau potable a pratiquement éliminé toutes les maladies d'origine hydrique, parce qu'il peut tuer ou inactiver la plupart des microorganismes couramment trouvés dans l'eau. La majorité des usines de traitement de l'eau potable au Canada recourent à une forme ou une autre de chlore pour désinfecter l'eau potable : pour traiter l'eau à l'usine de traitement et (ou) pour maintenir une quantité résiduelle de chlore dans le réseau de distribution afin de prévenir la recroissance bactérienne.

L'hydrate de chloral est utilisé comme sédatif en médecine humaine et vétérinaire et entre dans la fabrication de divers produits chimiques, notamment des produits pharmaceutiques et des pesticides. L'hydrate de chloral peut être présent dans l'eau potable s'il est rejeté dans l'environnement à la suite de ces utilisations ou en tant que sous-produit du traitement de l'eau potable. Toutefois, les concentrations habituellement mesurées dans l'eau potable sont bien inférieures à celles qui ont des effets observables sur la santé.

Aucune étude chez l'humain n'a relié l'hydrate de chloral à des effets importants sur la santé, notamment le cancer, malgré le fait qu'on se sert de l'hydrate de chloral depuis de nombreuses décennies comme sédatif ou hypnotique pour les adultes et les enfants, notamment pour des interventions dentaires. Une seule étude a établi un lien entre l'hydrate de chloral et une hausse du nombre de tumeurs chez la souris.

Une valeur calculée selon des critères de santé de 0,2 mg/L (200 µg/L) peut être établie pour l'hydrate de chloral, basée sur les résultats d'une étude chez la souris pendant toute la durée de vie, laquelle a montré des anomalies des cellules hépatiques à de faibles doses et une légère hausse du nombre de tumeurs à fortes doses. On a appliqué des facteurs d'incertitude pour tenir compte de la possibilité que l'hydrate de chloral soit cancérogène chez l'humain. Aucune étude n'a porté sur l'exposition humaine à l'hydrate de chloral à long terme.

Selon des relevés effectués en 1995 et en 1997, les concentrations d'hydrate de chloral dans l'eau potable sont en général extrêmement faibles, variant habituellement de 1,2 à 3,8 µg/L l'hiver, et de 3,6 à 8,4 µg/L l'été, et avec un niveau maximal de 22,5 µg/L observé pendant l'hiver. Des concentrations légèrement plus élevées peuvent être mesurées dans l'eau provenant de petites usines de traitement municipales qui ont une capacité limitée d'élimination des matières organiques avant l'ajout de désinfectant au chlore, mais ces concentrations devraient quand même être bien inférieures aux concentrations préoccupantes.

L'hydrate de chloral est facilement détectable au moyen de méthodes de chromatographie en phase gazeuse avec détecteurs à capture d'électrons. Les concentrations d'hydrate de chloral dans l'eau potable peuvent être réduites en éliminant les précurseurs de sous-produits de désinfection, en améliorant les procédés de coagulation et d'adoucissement, en déplaçant le point de désinfection pour diminuer la réaction entre le chlore et les précurseurs de sous-produits de désinfection ou en utilisant la chloramination plutôt que la chloration comme désinfectant secondaire. Il n'existe actuellement aucun dispositif résidentiel de traitement de l'eau potable certifié qui élimine spécifiquement l'hydrate de chloral.

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