Page 11 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – l'ammoniac

Partie II. Science et considérations techniques - suite

10.0 Classification et évaluation

L'ammoniac est formé de manière endogène et il est présent dans le corps humain en concentrations significativement plus élevées que celles qu'on trouve habituellement dans l'eau potable. De plus, l'ammoniac est métabolisé de manière efficace dans le corps, et on a trouvé peu d'information dans la littérature sur la toxicité de l'ammoniac par ingestion.

On ne dispose d'aucune donnée validée sur les effets cancérogènes des composés d'ammoniac et d'ammonium chez les humains exposés par voie orale à ces substances. L'ammoniac n'a pas été classé par le CIRC du point de vue de sa cancérogénicité.

La plupart des effets sur la santé signalés chez les humains sont associés à une exposition à l'ammoniac par inhalation; or, cette voie d'exposition n'est pas pertinente, du point de vue du mode d'action, si on considère la toxicité associée à l'exposition par l'eau potable. Même si l'ingestion d'ammoniac concentré cause une irritation et des dommages à la bouche, à la gorge et au tube digestif, ces effets sont peu susceptibles de se produire aux concentrations d'ammoniac présentes dans l'eau potable (Klendshoj et Rejent, 1966; Klein et coll., 1985; Lopez et coll., 1988).

Chez les animaux, les études sur l'exposition aiguë et l'exposition à court terme laissent supposer que les voies respiratoires constituent la cible la plus sensible aux effets toxiques. Les données scientifiques dont on dispose ne semblent pas indiquer que l'ammoniac soit cancérogène pour les animaux. Cependant, aucune étude faisant appel à un protocole bien conçu n'a été réalisée, et la pertinence des données existantes pour évaluer le risque de cancer associé à l'exposition par voie orale à l'ammoniac n'est pas certaine.

Il a été établi, en l'absence d'un paramètre approprié pour mesurer l'effet de l'ingestion d'ammoniac ainsi que d'indications suffisantes pour montrer l'existence d'effets systémiques chez les humains, et vu le nombre limité d'études pertinentes sur des animaux de laboratoire, qu'aucune recommandation destinée à protéger la santé ne pouvait être définie pour l'ammoniac dans l'eau potable.

10.1 Considérations internationales

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a évalué la toxicité de l'ammoniac dans l'eau potable et a conclu qu'il n'était pas nécessaire d'établir une recommandation à son égard, vu l'absence d'effets sur la santé aux concentrations attendues dans l'eau potable (OMS, 2003).

L'U.S. EPA n'a pas fixé de limite réglementaire relative à l'ammoniac dans l'eau potable. En Australie, une limite d'ordre esthétique (fondée sur la corrosion des conduits et des raccords de tuyauterie en cuivre) a été définie, soit 0,5 mg/L, mesurée en ammoniac. Aucune recommandation n'a été formulée pour la protection de la santé à l'égard de l'ammoniac (NHMRC, 2004).

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