Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Chlamydophila psittaci
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES
SECTION I - AGENT INFECTIEUX
NOM : Chlamydophila psittaci
SYNONYME OU RENVOI : Psittacose, fièvre du perroquet et ornithose; anciennement Chlamydia psittaciNote de bas de page 1 .
CARACTÉRISTIQUES : C. psittaci, de la famille des Chlamydiaceae, est une bactérie intracellulaire obligatoire Gram négatif non mobileNote de bas de page 2 ,Note de bas de page 3 . Les Chlamydiaceae sont caractérisées par un cycle de vie biphasique unique et complexe au cours duquel le microorganisme n’est infectieux que pendant une phaseNote de bas de page 4 . C. psittaci est d’abord observée sous la forme de corps élémentaires infectieux qui sont adaptés à la survie extracellulaireNote de bas de page 5 ; ceux‑ci se différencient ensuite en corps réticulés, qui permettent la croissance intracellulaire du microorganisme et sa réplicationNote de bas de page 2 ,Note de bas de page 3 ,Note de bas de page 6 .
SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE
PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : La maladie causée par C. psittaci est la psittacose, aussi appelée fièvre du perroquet et ornithose en raison de sa transmission par les oiseaux. Chez l’humain, elle se manifeste par des symptômes respiratoires pouvant aller de la toux à la pneumonie chronique grave; toutefois, des cas bénins et des cas asymptomatiques ont également été observésNote de bas de page 2 ,Note de bas de page 4 . Les autres symptômes comprennent généralement de la fièvre, une sensation de froid, des céphalées, des myalgies, une toux non productive, une dyspnée et des symptômes gastro‑intestinauxNote de bas de page 2 ,Note de bas de page 7 . L’infection peut aussi prendre la forme d’un syndrome grippal et être accompagnée de douleurs lombaires et abdominales, d’une forte fièvre et de myalgiesNote de bas de page 4 . Les complications possibles comprennent l’anémie, les troubles hépatiques et des symptômes gastro‑intestinaux comme les vomissements, la constipation et la diarrhéeNote de bas de page 4 . Une atteinte du système nerveux central est aussi possible et se traduira par une désorientation, une dépression ou un delirium précédant une méningite et une encéphalite. La résolution des symptômes survient généralement en 10 à 14 jours, bien que les cas graves puissent durer entre 3 et 7 semainesNote de bas de page 1 . L’administration d’une antibiothérapie appropriée fait chuter le taux de mortalité à 1 %Note de bas de page 1 ; cependant, chez la femme enceinte, l’infection peut être associée à un avortement spontané (consécutif à une placentite) ou à une naissance prématurée, et elle peut s’avérer fatale dans certains casNote de bas de page 4 ,Note de bas de page 8 .
Une autre souche de C. psittaci peut être observée chez le chat, où elle est associée à des cas de rhinite, de pneumonie et de conjonctivite; toutefois, sa transmission à l’humain est rareNote de bas de page 4 .
ÉPIDÉMIOLOGIE : C. psittaci est observée partout dans le monde; chez l’humain, les cas d’infection surviennent de manière sporadique ou dans le cadre d’éclosionsNote de bas de page 1 ,Note de bas de page 2 ,Note de bas de page 6 ,Note de bas de page 7 . Les patients immunodéprimés et les personnes ayant à manipuler des oiseaux sont les plus à risque de contracter la psittacose. Il est rare que les enfants soient atteintsNote de bas de page 4 ,Note de bas de page 6 ,Note de bas de page 7 .
GAMME D'HÔTES : Humain, ovins, bovins, chèvre, chat et au moins 465 espèces d’oiseaux Note de bas de page 6,Note de bas de page 7,Note de bas de page 9. Les oiseaux de la famille des Psittacidae (cacatoès, perroquets et perruches) et les pigeons sont particulièrement touchés Note de bas de page 7,Note de bas de page 9.
DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.
MODE DE TRANSMISSION : L’inhalation d’aérosols contaminés par des fientes et le contact direct avec des fientes, des sécrétions nasales et des liquides organiques contaminés de même qu’avec des brebis, des agneaux ou des oiseaux infectés peuvent causer des infections chez l’humain Note de bas de page 2,Note de bas de page 4,Note de bas de page 7.
PÉRIODE D'INCUBATION : Habituellement entre 5 et 14 jours, elle peut cependant atteindre 1 mois Note de bas de page 7.
TRANSMISSIBILITÉ : La transmission directe entre humains ne constitue pas un risque important Note de bas de page 6,Note de bas de page 10.
SECTION III - DISSÉMINATION
RÉSERVOIR : Oiseaux, particulièrement les psittacidés et les pigeons Note de bas de page 1.
ZOONOSE : Oui. L’infection peut être transmise par les oiseaux porteurs de la bactérie Note de bas de page 1.
VECTEURS : Aucun.
SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : C. psittaci est sensible aux tétracyclines, à l’érythromycine et aux macrolides Note de bas de page 4,Note de bas de page 7.
R é SISTANCE aux médicaments : Une résistance à la spectinomycine et à la rifampine a été observée chez certaines souches mutantes, et l’acquisition d’une résistance aux tétracyclines et aux macrolides est de plus en plus préoccupante Note de bas de page 11.
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Les surfaces potentiellement contaminées peuvent être nettoyées à l’aide de désinfectants comme les composés d’ammonium quaternaire en solution 1 : 1 000, l’alcool isopropylique à 70 %, le Lysol à 1 %, l’eau de Javel domestique en solution 1 : 100 ou les chlorophénols Note de bas de page 6,Note de bas de page 10. C. psittaci est résistante aux acides et aux bases Note de bas de page 6,Note de bas de page 10.
INACTIVATION PHYSIQUE : Inconnue.
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Les corps élémentaires de C. psittaci peuvent conserver leur infectiosité dans l’environnement pendant des mois Note de bas de page 6. Une survie de 15 jours sur les surfaces inanimées sèches a aussi été décrite dans la littérature Note de bas de page 12.
SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX
SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. Les techniques de micro‑immunofluorescence et l’ELISA sont d’usage répandu dans le sérodiagnostic de l’infection à C. psittaci Note de bas de page 10. Le recours aux tests fondés sur la PCR pour confirmer le diagnostic avec certitude gagne aussi en popularité Note de bas de page 4.
Remarque : Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement disponibles dans tous les pays.
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : Un traitement par la doxycycline ou par le chlorhydrate de tétracycline est recommandé afin de prévenir la récidive. Il est possible d’administrer des
macrolides, de l’azythromycine ou de l’érythromycine aux enfants et aux femmes enceintes atteints Note de bas de page 7.
IMMUNISATION : Aucune.
PROPHYLAXIE : Il n’existe pour le moment aucun traitement prophylactique destiné à l’humain. La vaccination des ovins pourrait réduire l’incidence de l’infection.
SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE
INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Cent seize cas d’infection contractée en laboratoire et 10 décès ont été signalés. La majorité (85 %) des infections et tous les décès sont survenus avant 1955 Note de bas de page 13.
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Prélèvements tissulaires, matières fécales, sécrétions nasales et tissus et liquides placentaires. Sang provenant d’oiseaux infectés; sang, expectorations et prélèvements tissulaires provenant d’humains infectésNote de bas de page 4 Note de bas de page 14 .
DANGERS PRIMAIRES : Exposition aux aérosols et aux gouttelettes lors de la manipulation d’oiseaux infectés et de tissus contaminés Note de bas de page 14.
DANGERS PARTICULIERS : Lorsque contractée pendant la grossesse, l’infection peut présenter des effets indésirables pour le fœtus Note de bas de page 15. La transmission de l’infection par contact étroit avec les animaux infectés est possible.
SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE
CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 3 Note de bas de page 16.
EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 3 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux. Le diagnostic des patients peut être réalisé dans une installation de niveau de confinement 2.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Avant d’entrer dans le laboratoire, le personnel doit enlever sa tenue de ville et ses bijoux pour ensuite mettre des vêtements et des chaussures réservés aux travaux en laboratoire, ou mettre un vêtement protecteur complet (c’est-à-dire qui couvre entièrement la tenue de ville). Une protection supplémentaire peut être portée par-dessus les vêtements de laboratoire lors de la manipulation directe de matériel infectieux, comme une blouse ne s’ouvrant pas à l’avant avec poignets serrés, des gants et une protection respiratoire. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 17.
AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les activités avec du matériel infectieux doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB) ou dans un autre dispositif de confinement primaire adéquat, avec un équipement de protection individuelle. La centrifugation des matières infectées doit s’effectuer dans des enceintes scellées placées dans des réservoirs hermétiques ou des rotors qui sont remplis et vidés dans une ESB. L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Les plaies ouvertes, les coupures et les éraflures doivent être couvertes avec des pansements imperméables. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 17.
SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE
DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie‑tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer Note de bas de page 17.
ÉLIMINATION : Décontaminer toutes les matières à éliminer par stérilisation à la vapeur, incinération ou désinfection chimique Note de bas de page 17.
ENTREPOSAGE : Conservation dans des contenants scellés, étanches qui sont étiquetés de façon appropriée et entreposés sous clé Note de bas de page 17.
SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES
INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.
DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011
PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.
Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.
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