Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Virus de la fièvre hémorragique d’Omsk (FHO)
FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ : AGENTS PATHOGÈNES
SECTION I - AGENT INFECTIEUX
NOM : Virus de la fièvre hémorragique d’Omsk (FHO).
SYNONYME OU RENVOI : FHO, fièvre hémorragique d’Omsk Note de bas de page 1-Note de bas de page 7.
CARACTÉRISTIQUES : Membre du genre Flavivirus et de la famille des Flaviviridae Note de bas de page 3-Note de bas de page 6. Le virus de la FHO appartient au complexe du virus de l’encéphalite à tiques qui sévit en Russie au printemps et à l’été Note de bas de page 7. Le virus de la FHO est un virus enveloppé, sphérique, de 40 à 50 nm de diamètre qui possède un ARN monocaténaire de polarité positive Note de bas de page 3,Note de bas de page 4.
SECTION II - DÉTERMINATION DU RISQUE
PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ : La FHO apparaît brutalement, la fièvre persiste durant 5 à 12 jours Note de bas de page 3,Note de bas de page 5. On observe souvent une rémission de la fièvre, après quoi 30 à 50 % des patients présentent une seconde phase fébrile, habituellement plus grave que la première Note de bas de page 3,Note de bas de page 5. Au nombre des symptômes courants figurent la fièvre, la céphalée, la myalgie et la toux de même que la bradycardie, la déshydratation, l’hypotension et les symptômes gastro‑intestinaux Note de bas de page 1-Note de bas de page 3,Note de bas de page 5. Les manifestations hémorragiques de la FHO sont habituellement les saignements du nez, les saignements des gencives, le vomissement de sang, la présence de sang dans les poumons et les saignements non menstruels de l’utérus qui, dans la plupart des cas, ne sont pas particulièrement graves Note de bas de page 1-Note de bas de page 3,Note de bas de page 5. Durant la seconde phase, les patients peuvent présenter des signes méningés, mais une atteinte neurologique n’a pas été signalée Note de bas de page 3. Les patients atteints d’une FHO mettent généralement du temps à se rétablir, mais les séquelles sont rares Note de bas de page 1,Note de bas de page 3,Note de bas de page 6. Les taux de mortalité varient de 0,5 à 3 % Note de bas de page 6,Note de bas de page 7.
ÉPIDÉMIOLOGIE : Le virus de la FHO a été reconnu pour la première fois après plusieurs éclosions survenues entre 1943 et 1945 dans le district rural d’Omsk situé dans l’Ouest de la Sibérie Note de bas de page 4. Le virus a tout d’abord été isolé en 1947 dans le sang d’un patient atteint d’une fièvre hémorragique durant une épidémie subséquente Note de bas de page 3,Note de bas de page 7. Les foyers naturels du virus de la FHO sont dans les régions d’Omsk et Novosibirsk, de même que dans celles de Kurgan et de Tyumen, en Sibérie, qui sont des zones principalement parsemées de forêts et de milieux humides non boisés Note de bas de page 1,Note de bas de page 5,Note de bas de page 7. Le paysage habituellement associé au virus de la FHO est la forêt‑steppe Note de bas de page 1-Note de bas de page 3,Note de bas de page 6. La plus forte incidence de FHO a été observée dans les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, puis les taux signalés d’infection ont beaucoup décliné, peut‑être parce que la population vivant dans la région d’endémie a été vaccinée Note de bas de page 3. Entre 1946 et 2000, au moins 1 344 cas de FHO ont été diagnostiqués, au cours de vastes épidémies, d’éclosions localisées et d’infections sporadiques, 97 % des cas ayant été détectés dans les régions de forêt‑steppe du Nord Note de bas de page 2. Les cas de FHO surviennent le plus souvent entre avril et décembre, les éclosions les plus importantes sévissant normalement à la fin de l’automne (septembre et octobre) après contact pendant la saison de chasse avec des rats musqués infectés par le virus de la FHO. Des éclosions plus petites se produisent durant la période où les tiques sont les plus actives (Dermacentor reticulatus, avril; Dermacentor marginatus, août à septembre) Note de bas de page 2,Note de bas de page 3.
GAMME D'HÔTES : Les humains, les rats musqués (Ondatra zibethica), les campagnols des hauteurs (Microtus gregalis), les rats taupiers (Arvicola terrestris), les tiques (Dermacentor reticulatus, Dermacentor marginatus et Ixodes apronophrus) et les moustiques (Aedes flavenscens et Aedes subdiversus) Note de bas de page 1-Note de bas de page 7. Les rats musqués, les musaraignes et les rats taupiers sont considérés comme des hôtes potentiellement amplificateurs du virus de la FHO Note de bas de page 4.
DOSE INFECTIEUSE : Inconnue.
MODE DE TRANSMISSION : L’infection se transmet par contact avec l’urine, les excréments ou le sang de rats musqués infectés par le virus de la FHO Note de bas de page 1-Note de bas de page 6 et par la morsure de tiques infectées Note de bas de page 1,Note de bas de page 3‑Note de bas de page 5. Les infections peuvent être contractées en laboratoire par suite d’une exposition à des aérosols infectieux Note de bas de page 5.
PÉRIODE D'INCUBATION : Elle dure habituellement de 3 à 7 jours, mais elle peut varier entre 1 et 10 jours Note de bas de page 4‑Note de bas de page 6.
TRANSMISSIBILITÉ : Il n’y a aucune preuve de transmission interhumaine Note de bas de page 5.
SECTION III - DISSÉMINATION
RÉSERVOIR : Les réservoirs du virus de la FHO sont, croit‑on, de petits rongeurs insectivores tels que les rats taupiers européens (Arvicola terrestris), les campagnols économes (Microtus oeconomus) et les musaraignes communes (Sorex araneus) eurasiennes Note de bas de page 4. Les tiques (Dermacentor reticulatus, Dermacentor marginatus) sont également considérées comme un réservoir, car elles peuvent propager le virus par transmission transovarienne Note de bas de page 3,Note de bas de page 5.
ZOONOSE : Possible, par contact direct avec l’urine, les excréments ou le sang de rats musqués Note de bas de page 1‑Note de bas de page 5 ou par contact indirect via la piqûre ou la morsure d’insectes infectés Note de bas de page 1-Note de bas de page 7.
VECTEURS : Les tiques constituent les principaux arthropodes vecteurs du virus de la FHO Note de bas de page 1,Note de bas de page 5. Le virus a également été isolé chez des moustiques, mais on ignore si ces derniers agissent comme vecteurs Note de bas de page 1,Note de bas de page 2.
SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : Aucune connue.
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : Inactivation par exposition au formaldéhyde à 3‑8 %, au glutaraldéhyde à 2 %, au peroxyde d’hydrogène à 2‑3 %, à 500‑5 000 ppm de chlore disponible, à l’alcool, à l’iode à 1 % et aux iodophores dérivés du phénol Note de bas de page 7.
INACTIVATION PHYSIQUE : Inactivation par la chaleur (50 à 60 °C pendant au moins 30 minutes), la lumière ultraviolette et les rayons gamma Note de bas de page 7.
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : Le virus conserve son infectivité à des températures basses et est le plus stable en bas de -60 °C Note de bas de page 7.
SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX
SURVEILLANCE : Surveiller l’apparition de symptômes. Un diagnostic sérologique peut être effectué à l’aide de différentes techniques comme ELISA, neutralisation, fixation du complément, capture des IgM, RT‑PCR et inhibition de l’hémagglutination Note de bas de page 5,Note de bas de page 6.
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : Il n’existe aucun traitement spécifique contre la FHO; un traitement de soutien est offert Note de bas de page 6. Les symptômes hémorragiques peuvent être traités au moyen de facteurs de coagulation, d’une transfusion de sang frais ou de plasma sanguin Note de bas de page 6.
IMMUNISATION : Un vaccin inactivé fabriqué à partir de cerveau de souris a été mis au point et assure une protection, mais son utilisation a été interrompue à cause de réactions indésirables Note de bas de page 5.
PROPHYLAXIE : Aucune.
SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE
INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE : Cinq cas ont été signalés jusqu’en 1980 Note de bas de page 8.
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : Sang et urine de patients virémiques, liquides organiques et tissus de rongeurs infectés Note de bas de page 1-Note de bas de page 6.
DANGERS PRIMAIRES : Piqûre d’aiguille et inhalation/ingestion d’échantillons infectés Note de bas de page 5,Note de bas de page 6.
DANGERS PARTICULIERS : Aucun.
SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE
CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE : Groupe de risque 4 Note de bas de page 10.
EXIGENCES DE CONFINEMENT : Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 4 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux Note de bas de page 9.
VÊTEMENTS DE PROTECTION : Avant d’entrer dans le laboratoire, le personnel doit enlever sa tenue de ville, de même que ses sous‑vêtements et bijoux, pour ensuite mettre des vêtements et des chaussures réservés aux travaux en laboratoire, ou mettre un vêtement protecteur complet (c’est‑à‑dire qui couvre entièrement la tenue de ville). Une protection supplémentaire doit être portée par‑dessus les vêtements de laboratoire lors de la manipulation directe de substances infectieuses, comme un sarrau uni à l’avant avec poignets serrés, des gants et une protection respiratoire. Une protection des yeux doit être utilisée lorsqu’il y a un risque connu ou potentiel d’éclaboussure Note de bas de page 9.
AUTRES PRÉCAUTIONS : Toutes les activités avec des matières infectieuses doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB), avec une combinaison à pression positive, ou dans une ESB de classe III. La centrifugation des matières infectées doit s’effectuer dans des enceintes scellées placées dans des réservoirs hermétiques ou des rotors qui sont remplis et vidés dans une ESB. L’intégrité des combinaisons à pression positive doit être régulièrement examinée pour en déceler les fuites. L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets tranchants devrait être strictement restreinte. Les plaies ouvertes, les coupures et les éraflures doivent être couvertes avec des pansements imperméables. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle Note de bas de page 9.
SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE
DÉVERSEMENTS : Laisser les aérosols se déposer et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie‑tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer Note de bas de page 9.
ÉLIMINATION : Décontaminer les matières à éliminer du laboratoire de confinement par stérilisation à la vapeur, désinfection chimique, incinération ou par des méthodes gazeuses. Le matériel contaminé comprend les déchets tant liquides que solides Note de bas de page 9.
ENTREPOSAGE : Conservation dans des contenants scellés, étanches qui sont étiquetés de façon appropriée et entreposés sous clé dans un laboratoire de confinement de niveau 4 Note de bas de page 9.
SECTION IX - RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES
INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION : L’importation, le transport et l’utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.
DERNIÈRE MISE À JOUR : Décembre 2011
PRÉPARÉE PAR : Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.
Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l’utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.
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