Plus ça change…

Par : John Muggeridge, gestionnaire des Services de rédaction, Agriculture et Agroalimentaire Canada

John a reçu le prix du maître conteur de l’année à la cérémonie de remise des prix d’excellence en communication du gouvernement du Canada de 2024.

Une grande partie de notre travail en tant que communicateurs et communicatrices du gouvernement consiste à aider nos partenaires à gérer le changement. Ayant travaillé comme communicateur dans le domaine de l’agriculture à l’extérieur et, maintenant, à l’intérieur du gouvernement pendant près de 40 ans, j’ai pu constater de première main que le changement est un mode de vie pour les gens avec qui nous travaillons, c’est-à-dire les agriculteurs et agricultrices du Canada. C’est le quotidien de ces personnes, qui font preuve d’une résilience innée.

Ces gens peuvent se réveiller un matin et découvrir que la récolte qui leur a coûté un investissement dans les six chiffres a été anéantie du jour au lendemain par une gelée subite ou une inondation, ou que le prix de leurs récoltes ou de leur bétail s’est effondré parce qu’une épidémie soudaine a fermé les frontières à l’exportation. Ces personnes sont au premier rang des « gestionnaires du changement ».

Les défis quotidiens auxquels elles sont confrontées font écho aux défis auxquels doivent aussi faire face la population canadienne et le monde entier : les changements climatiques, la santé mentale, la durabilité économique et environnementale et la sécurité alimentaire.

C’est pourquoi, en tant que responsables de la rédaction de discours à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), nous essayons de nous assurer que toute mesure, tout programme ou tout investissement du gouvernement que nous communiquons aux agriculteurs et agricultrices répond à la question suivante : « Comment cela m’aidera-t-il à mieux gérer les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes, les coûts d’exploitation élevés, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les obstacles au commerce…? »

Il ne fait aucun doute que le moyen le plus efficace de concrétiser ce message pour notre public est de raconter une histoire. Tout le monde aime les histoires, et les études montrent de manière répétée qu’elles sont le principal ou le seul élément que le public retient d’un discours.

Nous passons donc une grande partie de notre temps (si les délais le permettent!) à rechercher des histoires qui interpelleront les milieux agricoles et auront un retentissement chez eux, tout en aidant la population canadienne à comprendre l’énorme contribution du secteur agricole à notre économie, à notre santé et à notre sécurité alimentaire.

Il existe de nombreuses sources de bonnes anecdotes sur l’agriculture : médias, bouche-à-oreille, médias sociaux, collègues du ministère, et, bien entendu, le Cabinet du ministre. Nos 20 centres de recherche au Canada sont une véritable mine d’histoires – par exemple, un projet qui vise à étudier les avantages des canneberges et des bleuets dans l’alimentation des poulets pour aider les exploitations agricoles productrices à lutter contre les maladies bactériennes dans leurs troupeaux et à réduire la dépendance aux antibiotiques.

Il n’est pas nécessaire que l’histoire soit longue et complexe. Même l’anecdote la plus courte ou une touche personnelle peut capter l’attention des gens et contribuer à ce que nos messages aient un maximum de retentissement auprès du public. Par exemple, lors d’un récent discours devant des producteurs laitiers et des productrices laitières, nous avons découvert que notre porte-parole avait le même patronyme qu’une famille pionnière de l’industrie; et lorsqu’un qu’un groupe de personnes a des intérêts communs avec l’orateur ou l’oratrice, il se crée alors presque instantanément un sentiment d’attachement et d’empathie.

Trouver la meilleure histoire, celle qui convient parfaitement, demande du temps et des efforts. Mais si elle capte et retient l’attention du public, comme le clamait la vieille publicité de carte de crédit, ça n’a pas de prix!

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