Point de vue des employés au sujet du travail auprès des délinquants autochtones qui s’automutilent : ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et le rôle de la culture

Publication

  • No R-317
  • Juillet 2014

Mots clés

Délinquants autochtones, interventions, personnel correctionnel, comportements d’automutilation, traitement, santé mentale

Ce que cela signifie

Les membres du personnel qui travaillent auprès des délinquants autochtones se livrant à des comportements d’automutilation non suicidaire (AMNS) recommandent d’axer les interventions sur l’établissement de relations positives avec ces délinquants et de les aider à résoudre les problèmes sous-jacents à l’AMNS plutôt que de s’intéresser seulement aux comportements d’automutilation. Il faut également envisager de recourir à des interventions inspirées de la culture autochtone dans le cas des délinquants autochtones que les traitements généraux n’ont pas réussi à aider.

Ce que nous avons constaté

Deux thèmes interdépendants ont émergé de toutes les entrevues et de toutes les discussions de groupe : (1) il est recommandé de traiter la personne dans sa globalité, plutôt que seulement les comportements d’AMNS et (2) il est essentiel d’établir des relations thérapeutiques positives avec les délinquants dans le cadre de leur traitement contre l’AMNS. Les répondants estiment que le fait de réagir de façon empathique et directe aux comportements d’AMNS constitue une méthode d’intervention efficace qui permet en outre de créer une alliance thérapeutique positive. Comme l’exprimait l’un des participants : « [il est extrêmement important que les délinquants sachent] que quelqu’un se soucie d’eux. Et le fait de passer du temps avec eux et d’établir une relation avec eux a un effet énorme. » La plupart des participants ont affirmé que le travail d’équipe est une stratégie efficace auprès des délinquants ayant des comportements d’AMNS.

Il est important, pour les personnes qui travaillent auprès des délinquants autochtones, de tenir compte des différences entre la culture autochtone et la culture majoritaire du Canada. De nombreux délinquants autochtones ont des antécédents complexes qui influent sur leur comportement et sur leur identité et qu’il faut prendre en considération. Les interventions adaptées à la culture autochtone, comme les cérémonies et la participation des Aînés, peuvent être particulièrement bénéfiques pour cette population. Toutefois, la plupart des approches qui favorisent des relations positives et empathiques sont susceptibles d’aider tous les délinquants qui ont des comportements d’AMNS, et plus particulièrement ceux auprès desquels les traitements généraux n’ont pas donné de bons résultats.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

L’AMNS (tout type de lésions corporelles ou de défigurement qu’une personne s’inflige délibérément sans intention suicidaire) est l’un des comportements les plus stressants auxquels les professionnels de la santé mentale ont à faire face. Pourtant, il existe peu d’études sur la manière dont les employés pourraient intervenir efficacement auprès des délinquants qui s’automutilent afin d’améliorer les résultats à cet égard. Compte tenu du nombre de délinquants autochtones confiés à la garde du SCC et du caractère unique de la culture autochtone, il était nécessaire d’obtenir des renseignements sur ce qui fonctionne le mieux auprès de ces délinquants et de se pencher sur le rôle que peut jouer leur culture dans le traitement, afin de concevoir des interventions efficaces.

Ce que nous avons fait

Quatorze employés qui travaillent auprès de délinquants autochtones, dans la collectivité et dans des établissements correctionnels gérés par le SCC, ont participé à des discussions de groupe ou à des entrevues individuelles. Les thèmes abordés étaient les suivants : 1) expérience de travail auprès des délinquants autochtones et des délinquants qui s’automutilent, 2) défis qui surgissent dans le cadre de ce genre de travail, 3) traitement des comportements d’automutilation et 4) rôle de la culture dans la cessation des comportements d’automutilation. Toutes les entrevues et les discussions ont été enregistrées puis transcrites. Les transcriptions ont ensuite fait l’objet d’une analyse phénoménologique. Les réponses ont été classées sous différents thèmes et catégories afin de dégager la structure des expériences décrites par les participants et les points communs de ces expériences.

Pour de plus amples renseignements

Power, J., Beaudette, J. et Varis, D. (2014). Point de vue des employés au sujet du travail auprès des délinquants autochtones qui s’automutilent : ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et le rôle de la culture (Rapport de recherche R-317). Ottawa, Ontario : Service correctionnel du Canada.

Pour obtenir le rapport complet en version PDF, veuillez en faire la demande à la Direction de la recherche ou par téléphone au (613) 995-3975.

Vous pouvez également visiter le site Internet pour une liste complète des publications de recherche.

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