Centres d’intervention pour Autochtones : profil des participants

Faits saillants de la recherche : Les délinquants admissibles qui présentent un risque et des besoins élevés sont moins susceptibles de participer à un centre d’intervention pour Autochtones, ce qui limite leur capacité d’atteindre leur plein potentiel.

Publication

No ERR-21-01

2022

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Pourquoi nous avons effectué cette étude

Afin d’optimiser les ressources autochtones, les centres d’intervention pour Autochtones (CIA) ont été conçus pour répondre aux besoins des délinquants autochtones en adoptant une approche de gestion de cas intégrée et adaptée à leur culture. Les CIA, qui se trouvent dans tous les établissements pour femmes à niveaux de sécurité multiplesNote de bas de page 1 et dans un certain nombre d’établissements pour hommes à sécurité moyenne dans l’ensemble du pays, se distinguent par une concentration de ressources autochtones, notamment les Aînés offrant un soutien, le personnel spécialisé dans la gestion de cas et les initiatives des Sentiers autochtones. Réalisée en collaboration avec la Direction des initiatives pour les Autochtones, cette étude représente la première phase d’un projet de recherche visant à examiner les effets des CIA sur les progrès des délinquants autochtones et les résultats qu’ils obtiennent.

Ce que nous avons fait

Pour examiner le profil des délinquants qui participent à un CIA et le comparer à celui de ceux qui n’y participent pas, des données ont été extraites pour tous les délinquants autochtones admis entre le 1er avril 2018 et le 15 mars 2020. Pour participer à un CIA, les délinquants doivent répondre à certains critères d’admissibilité; leur peine doit être relativement courte, leurs infractions ne doivent pas être d’ordre sexuel Note de bas de page 2 (c.-à-d. ils ne doivent pas avoir besoin de programme ou doivent suivre un programme à intensité modérée), et ils doivent être disposés à travailler avec un Aîné ou un conseiller spirituel et à adhérer au Continuum de soins pour les Autochtones.

Parmi les 2 263 hommes et les 267 femmes autochtones admis pendant la période visée par l’étude, 477 hommes et 172 femmes participaient à un CIANote de bas de page 3. Le groupe témoin était constitué de 297 autres hommes et 32 autres femmes admissibles qui ne participaient pas à un CIA pour diverses raisons (p. ex. parce qu’ils ne souhaitaient pas suivre le Continuum de soins pour les Autochtones ou n’avaient pas été placés dans un établissement où il y avait un CIA).

Ce que nous avons constaté

Comparativement au groupe témoin, les participants à un CIA étaient plus susceptibles d’être placés dans un établissement comportant un CIA à l’admission. Les caractéristiques géographiques dignes de mention sont le fait que la majorité des participants à un CIA avait été admis dans la région des Prairies. De plus, les hommes et les femmes admissibles à un CIA en Ontario étaient moins susceptibles de choisir d’y participer.

Pour ce qui est des caractéristiques démographiques, les hommes qui avaient choisi de participer à un CIA étaient un peu plus âgés que ceux qui avaient choisi de ne pas y participer. L’échantillon de femmes participantes présentait une proportion supérieure de membres des Premières Nations (par rapport aux Métisses et aux Inuites) comparativement à l’échantillon des non‑participantes. Les hommes qui participaient à un CIA étaient moins susceptibles de purger une peine pour infraction avec violence (inscrite à l’annexe I ou homicide) et d’appartenir à un groupe menaçant la sécurité (GMS). Toutefois, les participants à un CIA et les non-participants, hommes comme femmes, présentaient des caractéristiques comparables en ce qui concerne les infractions et les peines.

Enfin, nous avons comparé le profil des facteurs de risque criminogènes et des besoins entre les groupes. Les hommes qui participaient à un CIA avaient obtenu une cote supérieure en ce qui a trait à l’engagement, à la responsabilisation et à la motivation. Pour leur part, les non-participants avaient obtenu à l’admission des cotes supérieures à celles des participants à un CIA pour les facteurs de risque dynamiques comme pour les facteurs statiques, mais des cotes inférieures pour ce qui est du potentiel de réinsertion sociale. Chez les femmes, les différences en ce qui concerne les facteurs de risque criminogènes et les besoins n’étaient pas significatives sur le plan statistique dans la plupart des cas, probablement en raison de la faible taille des échantillons. Il est important de souligner que les femmes qui participaient à un CIA étaient moins susceptibles d’avoir suscité des inquiétudes sur le plan de la réceptivité.

Ce que cela signifie

Les non-participants qui étaient admissibles à un CIA étaient plus jeunes, présentaient un risque et des besoins plus élevés et étaient plus susceptibles d’appartenir à un GMS. Le nombre élevé de délinquants admissibles qui ont choisi de ne pas participer permet de penser qu’il y a des aspects à améliorer (p. ex. en recourant à l’entrevue motivationnelle pour encourager les délinquants admissibles à adhérer au Continuum de soins pour les Autochtones, en plaçant les délinquants dans un établissement où il y a un CIA lorsque cela est possible).

Des travaux de recherche en cours permettront d’examiner l’incidence de la participation à un CIA sur l’adaptation au milieu carcéral et le comportement des participants, et des travaux futurs porteront sur les répercussions à long terme, soit sur les résultats après la mise en liberté dans la collectivité.

Pour obtenir de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Laura Hanby et Tara Beauchamp

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