Balado de santé environnementale

Ce balado offre une tribune aux experts de la santé et de la recherche pour discuter de la pollution et ses impacts sur notre santé, et sur les solutions possibles en réponse à cet enjeu.

Épisodes

Épisode 1: La pollution de l'air

Transcription : Épisode 1

Moderator: Rien de plus naturel que la respiration, n'est-ce pas? Et pourtant, à chaque jour, à chaque respiration, la pollution de l'air affecte notre santé. Nous offrons une tribune aux experts de la santé et de la recherche sur la pollution de l'air et ses impacts sur notre santé, et sur les solutions possibles en réponse à cet enjeu. Bonne écoute.

(musique)

Éric Lavigne: Mon nom est Éric Lavigne. Je suis épidémiologiste à Santé Canada, puis professeur d'épidémiologie à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa.

François Reeves: Je m'appelle François Reeves. Je suis cardiologue d'intervention au CHUM et à la Cité de la santé de Laval. Et puis, je suis professeur agrégé de médecine à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, avec une affiliation depuis plus de 10 ans maintenant à l'École de Santé publique de l'Université de Montréal. Voilà.

Mélody Porlier: Moi, c'est Mélody Porlier. Je suis étudiante en deuxième année du préclinique en médecine à l'Université de Montréal.

François Reeves: En fait, le déclic où je me suis consacré à la cardiologie environnementale, ça vient à la rédaction d'un premier livre pour lequel j'ai lu des choses qu'un cardiologue d'intervention normalement ne lit pas, c'est-à-dire de la littérature de santé publique. Vous savez, je me suis rendu compte qu'il y avait des différences absolument ahurissantes de mortalité cardiovasculaire d'une région à l'autre, d'une ville à l'autre. C'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux déterminants environnementaux de la maladie cardiovasculaire.

Éric Lavigne: Je m'intéresse à la qualité de l'air entre autres parce que je suis asthmatique. J'essaie de comprendre entre autres: "Est-ce qu'il y a des liens environnementaux au développement de l'asthme?" On voit de plus en plus de preuves scientifiques que l'exposition à la pollution de l'air durant la grossesse ou durant la jeune enfance pourrait justement être un facteur de risque qui augmente le risque pour l'enfant de développer l'asthme.

Une autre raison, c'est la passion contribuer à un effort de réduction des impacts des changements climatiques sur la santé. On sait que la pollution de l'air représente une partie du puzzle qui est important(sic) dans les changements climatiques. Donc, il y a vraiment des défis importants qu'on doit adresser dans ce contexte-là.

Mélody Porlier: Alors, moi, j'ai un parcours un peu particulier. Donc, avant d'entrer en médecine, j'ai fait des études en biologie, plus particulièrement, en écologie. Donc, j'ai fait toute la patente: bac, maîtrise, doctorat en écologie. Puis, ensuite, j'ai décidé de me réorienter vers la médecine. Donc, dès que je suis arrivée en médecine, j'ai cherché à combiner les 2 parcours, donc l'écologie et la médecine.

J'ai un peu cherché toutes les façons possibles de m'impliquer. Et c'est de cette façon-là que j'ai été mise en contact avec 3 étudiantes de l'université qui avaient déjà entamé des démarches. Puis, ensemble, là, nous quatre, on a travaillé à mettre de l'avant une bonification du curriculum des changements climatiques en médecine à l'Université de Montréal.

(musique)

Éric Lavigne: La pollution de l'air a diverses formes. Il y a les particules dans l'air qui sont formées de métaux ou, par exemple, du bois de chauffage, il y a plusieurs processus industriels aussi qui sont associés, là, au, à la libération de particules dans l'air. Puis, il y a aussi des polluants gazeux qui sont surtout libérés par les tuyaux d'échappement des véhicules à essence, des processus industriels.

Et au Canada, les différentes sources de polluants atmosphériques sont principalement liées au transport des véhicules à moteur, mais également à une source très importante liée aux feux de forêt. Et il y a également des sources qui sont associées, là, à des sources industrielles comme les raffineries, par exemple.

François Reeves: Oui, de façon globale, quand on regarde l'environnement puis la santé cardiovasculaire, moi, je vous dirais, les 4 grands déterminants, c'est: premièrement la pollution aérienne, deuxièmement, c'est l'hyperindustrialisation alimentaire, troisièmement, le taux de verdissement du milieu dans lequel vous vivez, et quatrièmement, si votre urbanité prédispose ou pas à des activités physiques et extérieures.

En fait, bien, la pollution atmosphérique, c'est le premier déterminant, c'est-à-dire la qualité de l'air. Donc, quand vous brûlez des combustibles fossiles, ça envoie dans l'air toutes sortes de toxiques, NO2, SO2, dioxyde d'azote. Ça cause des maladies cardiaques, au même titre que les autres agents agresseurs comme le diabète ou l'hypertension ou le tabac.

Éric Lavigne: Il y a plusieurs impacts répertoriés dans la littérature scientifique sur le lien entre la pollution atmosphérique et la santé. Les impacts qui sont avérés sont surtout liés aux maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires: que ce soit l'exposition à court terme, c'est-à-dire des fluctuations quotidiennes dans la pollution qui peuvent augmenter le risque des gens de décéder ou même de recourir à des soins hospitaliers, mais également l'exposition long terme, c'est-à-dire l'exposition sur plusieurs années qui fait en sorte que des gens peuvent développer des maladies chroniques.

De plus en plus d'études démontrent des effets liés au, l'exposition à la pollution durant la grossesse, durant la jeune enfance, qui potentiellement pourrait apporter des problèmes, comme par exemple le faible poids à la naissance chez le nouveau-né ou le risque de naissance prématurée, dû à la pollution atmosphérique; également des problèmes neuro-développementaux comme le développement de l'autisme, des problèmes de troubles d'apprentissage ou même le développement de l'asthme chez l'enfant.

Et dans le cas des gens qui ont des maladies chroniques, bien, on le sait que les gens qui sont asthmatiques ont déjà des processus inflammatoires au niveau pulmonaire qui peuvent être contrôlés avec de la médication, mais le fait que la pollution apporte également son lot de processus inflammatoires, bien, à ce moment-là, on voit que ces gens-là qui ont des conditions chroniques, comme les maladies respiratoires, vont être plus susceptibles à avoir des réponses excè-- d'exacerbation de symptômes respiratoires quand les niveaux de pollution augmentent.

François Reeves: La pollution de l'air, on se rappelle, c'est considéré comme le tueur numéro 1 de la planète avec de 8 à 9 millions de décès excédentaires tous les ans. Puis, l'impact sanitaire au Canada est énorme. On parle d'environ 15 000 décès excédentaires tous les ans dus à la pollution atmosphérique, mais surtout de 114 milliards de dollars en soins de santé et invalidité. C'est un coût social énorme.

(musique)

Éric Lavigne: On sait aussi que les facteurs sociodémographiques représentent un facteur de vulnérabilité, par exemple les populations qui sont dans des classes sociodémographiques plus faibles sont en général plus exposées aux impacts de la pollution de l'air étant donné qu'ils peuvent, par exemple, vivre à proximité de sources où il y a des niveaux élevés de pollution. On peut penser, par exemple, aux gens qui habitent dans des logements qui se trouvent tout près d'autoroutes achalandées, là où on sait que les niveaux de pollution peuvent être plus élevés.

François Reeves: On trouve plus d'Alzheimer, plus de démence dans les milieux pollués. On trouve plus de problèmes d'apprentissage chez les enfants dans les milieux plus pollués. On trouve plus de crises épileptiques chez les adolescents dans les milieux plus pollués, etcetera, etcetera. On sait que 60 à 80% des 8 à 9 millions de morts excédentaires, c'est des morts, c'est des mortalités cardiovasculaires. Mais ça a pris du temps parce qu'on savait pas mesurer quelle était la teneur en pollution.

Puis, d'ailleurs, ça, c'est quelque chose qui vous est toxique toute votre vie. On voit que partout où il y a des hausses de pollution, on voit plus de mortalité cardiovasculaire. Maintenant, chez des individus, faire le lien de cause à effet, c'est pas si clair.

Au même titre que si par exemple, quelqu'un fait un infarctus puis on sait que cette personne-là est diabétique, hypertendue et tabagique, ce sont tous des facteurs de risque, mais moi, comme médecin, quand je répare ses artères, je suis incapable de dire: "Est-ce que c'est plus le tabac ou le diabétique qui a bouché ses artères?"

Donc, en termes de pollution, on n'a pas de vecteur direct qui le mesure. Ce qu'on voit, c'est dans des milieux qui sont très exposés. Puis là, c'est plus des maladies du travail, des maladies industrielles parce qu'ils sont exposés à des hauts taux. Alors, c'est assez facile de déterminer qu'un soudeur qui a plein de calcification artérielle, bien, c'est que dans son atelier, il était mal protégé, il y avait plein de particules fines, notamment émises par la soudure, puis qui ont littéralement intoxiqué ses artères.

J'ai vu la même chose aussi chez un travailleur de la construction, que le type, c'est un homme en début de quarantaine, depuis l'âge de 20 ans, il était toujours sur des chantiers routiers, et avec des autos, toujours entre 2 cônes orange, puis ces gens-là respirent à la fois la poussière de leur chantier puis toutes les émissions d'automobiles. Il y a un gros autobus au diesel qui roule à 5 kilomètres/heure à côté de lui.

Bien, c'est ce à quoi il est exposé toutes ses journées de travail depuis 20 ans. Puis, de fait, il avait des calcifications dans toutes les artères de son cœur de façon vraiment extraordinaire, démesurée. D'ailleurs, on me l'avait(ph) fait voir pour dire: "Pourquoi est-ce que il y a autant de calcification?" Puis, je comprenais pas en regardant son dossier médical, jusqu'à temps que je lui demande: "Qu'est-ce que tu fais dans la vie?", puis "Où est-ce que tu travailles?" Puis, c'est comme ça que là, j'ai cliqué: ah, ça devenait limpide.

Éric Lavigne: Quand on fait des études épidémiologiques, puis on s'intéresse à des populations entières, souvent, on observe des augmentations de risques qui sont de l'ordre de quelques points de pourcentage.

Puis, quelques points de pourcentage, on pourrait penser que c'est faible. Mais quand on pense que il y a des centaines de milliers, des millions de personnes qui sont affectées par la pollution atmosphérique, on le sait que des augmentations de quelques points de pourcentage dans le risque de mortalité ou dans le risque d'hospitalisation, ça représente beaucoup de gens qui peuvent être affectés par la pollution atmosphérique. Donc, d'un point de vue individuel, c'est parfois difficile à conceptualiser les impacts. Mais d'un point de vue populationnel, on observe ces impacts-là.

En résumé, il y a 2 types de personnes plus vulnérables aux effets de la pollution de l'air. Premièrement, il y a des gens plus susceptibles aux effets de la pollution de l'air en raison de leur âge, de leur génétique ou de maladies chroniques préexistantes comme la maladie pulmonaire obstructive chronique, l'asthme ou les maladies cardiovasculaires. Deuxièmement, il y a des gens qui le sont en raison de leur exposition quotidienne ou à long terme à la pollution.

Mélody Porlier: En médecine, on a aussi des compétences de leadership et de promotion de la santé qui sont essentielles à développer. Ça peut se manifester de différentes façons, incluant par exemple de l'implication sociale. Mais l'idée, c'est d'amplifier la voix de la santé dans les discours publics et dans la sphère sociale parce que quand on parle d'environnement, souvent, on essaye d'opposer croissance économique à environnement. Mais la voix de la santé, elle, elle est encore peu entendue dans le débat. Puis, c'est ce que j'aimerais pouvoir apporter tout au long de ma carrière.

François Reeves: Je pense que la place du médecin, elle est là pour prévenir d'un facteur de risque, au même titre qu'un médecin va s'intéresser à la sédentarité, à l'obésité, etcetera. Bien, que les médecins s'intéressent à la question environnementale, dans la perspective où la pollution atmosphérique fait directement des maladies et des morts, et que les changements climatiques vont aussi entraîner des grands désordres et des maladies et des morts, je pense que les médecins sont au premier plan pour sensibiliser à la fois des décideurs et une population.

Éric Lavigne: Donc, les professionnels de la santé ont un rôle important à jouer dans la prévention à l'exposition à la pollution de l'air. Par exemple, il y a des indices de qualité d'air qui peuvent être recommandés par les professionnels de la santé aux patients. On pense par exemple à la cote R santé qui est un indice de qualité d'air qui est utilisé par Santé Canada et Environnement et Changements climatiques Canada.

Et la cote R santé, par exemple, à un niveau de 7, pour des gens qui ont des problèmes respiratoires, bien, on pourrait penser que ces gens-là devraient réorganiser leurs activités dans une journée. Et donc, si les professionnels de la santé ne font que mentionner aux patients de surveiller ces indices-là, c'est déjà un début pour que ces gens-là puissent éviter d'être exposés à la pollution de l'air et conséquemment, éviter d'avoir des impacts sur la santé.

La réglementation dans les dernières décennies au Canada, on est vus de l'extérieur comme étant un pays qui est très avant-gardiste en termes de recherche scientifique qui est fait(sic) sur la pollution de l'air et également de la révision de la réglementation.

Souvent, l'Organisation mondiale de la Santé, ou même d'autres instances gouvernementales vont se tourner vers notre groupe de recherche, ou même des groupes de recherche au Canada. Donc, il y a beaucoup d'optimisme, mais il y a quand même beaucoup de travail à faire pour justement mieux comprendre les impacts de la pollution de l'air.

(musique)

Mélody Porlier: Une autre des façons par lesquelles les étudiants en médecine actuellement vont pouvoir contribuer à l'amélioration de la santé planétaire et des individus, là, également, c'est d'être conscientisés à l'impact du réseau de la santé lui-même. Donc, en fait, les réseaux de la santé, là, représentent autour de 5% des émissions de gaz à effet de serre, là, globalement à travers le monde.

Et en tant que médecins, en fait, on a un serment, hein, qui dit premièrement ne pas nuire. Et donc, il devient très important de ne pas contribuer à l'émission de gaz à effet de serre, aux changements climatiques, à la pollution de l'air, de par nos actes médicaux. Et ça, c'est quelque chose dont on est de plus en plus sensibilisés, et que les étudiants en médecine actuellement comprennent et ont une volonté, là, d'avoir un réseau de santé plus vert à l'avenir.

Éric Lavigne: Une solution qu'on voit de plus en plus dans la littérature scientifique, c'est le verdissement des villes. Donc, le fait d'augmenter la forêt urbaine pourrait être une avenue afin de réduire l'exposition ou atténuer l'exposition à la pollution de l'air.

Mélody Porlier: Si j'avais à résumer en un seul mot la situation actuelle concernant la pollution de l'air au Canada, je crois que je dirais: opportunité. Dans le sens où on est un peu à un point tournant, où si on laisse aller les choses, on est conscients, là, des effets délétères sur la santé des écosystèmes, des populations, etcetera.

Mais c'est aussi une occasion de changer les choses pour le mieux, puis de saisir cette opportunité justement qui nous est aussi, là, offerte par la bande à cause du COVID qui va nécessiter une relance économique, et qu'on pourrait, qu'on pourrait amorcer d'une nouvelle façon, plus verte, plus respectueuse de l'environnement, plus respectueuse de la santé. Et donc, ça nous offre une opportunité de faire les choses mieux qu'elles étaient avant.

(musique)

Moderator: Vous avez écouté un balado réalisé en collaboration avec Santé Canada, l'Université de la Rue, et l'IFMSA Québec qui forme la division des affaires internationales et communautaires de la Fédération médicale étudiante du Québec. La qualité de l'air et ses impacts sur la santé vous préoccupent?

Vous avez en tête une piste de solution? Nous vous invitons à prendre la parole pour nous partager vos témoignages ou votre opinion sur le sujet. Écrivez-nous sur la page Facebook de l'Université de la Rue avec le mot-clic environnement et santé. Si vous désirez en apprendre davantage, faites une recherche sur le site de Santé Canada à l'aide des mots-clés air et santé.

Épisode 2 (bilingue): Les changements climatiques

Transcription : Épisode 2 (bilingue)

Femme non identifiée : (Musique en cours de lecture) Depuis des semaines et des semaines que cette inondation était député sans savoir qu’est-ce qu’elle deviendrait là, ni de notre maison, ni de l’indemnisation puis vers où on s’en irait.

Femme non identifiée : (Musique en cours de lecture) En 2022, les changements climatiques ça reste la plus grande menace à la santé pour les Canadiens au 21ième siècle.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) Canada is warming twice as fast as (inaudible) place in the world.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) The climate emergency is when humans have emitted gases and (inaudible) impacts on the earth is causing our meteorological systems to shift and having impacts on all aspects of (inaudible).

Femme non identifiée : (Musique en cours de lecture) Lorsqu’on réfère aux impacts psycho-sociaux des crises ou des événements extrêmes il faut vraiment penser à examiner l’ensemble des facteurs de stress, (inaudible) ce qu’on appelle les stresseurs.

Femme non identifiée : (Musique en cours de lecture) Tous les intervenants étaient pris au dépourvu et on avait sous-estimé tout l’impact humain auprès des gens.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) The important variations that we can see occurring in terms of seasonal.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) (Inaudible) changement climatique (inaudible) la fréquence, l’intensité, la (inaudible) de (inaudible) les inondations, la chaleur (inaudible)

Modérateur #1: (Musique en cours de lecture) Vous écoutez un balado propulsé par l’Université de la Rue, produit par la Coop les Affranchis et rendus possible grâce au soutien de Radio-Canada et de (inaudible) Québec.

(La musique s'arrête)

Natalie Epnetere : Ça c’est le 16 avril 2017, et ça c’est derrière la maison où on commence à voir autour du cabanon, de l’eau qui (inaudible) parce que derrière ce n’est pas la rivière. La rivière est beaucoup plus loin. Elle est à peut-être 300 mètres de là. On est dans une péninsule donc on a de l’eau en arrière, on a de l’eau en avant, mais nous ne sommes pas riverais. Mon nom c’est Natalie Epnetere. Moi j’habitais à Rigaud en 2017 et j’ai vécu ces inondations du début jusqu’à la fin. On était sorti de notre maison parce qu’on nous avait demandé d'évacuer. On a réintégré par la suite parce que l’eau c’était stabilisé. Ce qui est arrivé c’est que l’eau se rapprochait tellement de la maison (Musique en cours de lecture) il mouillait, il mouillait, il mouillait, il y avait tellement d’eau. On s’est fait un muret mais deux personnes sans aide c’était essoufflant.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) More frequent and intense extreme heat, increased risk of draught and forest fires, fine (ph) permafrost and the reduction of (inaudible) extent are direct consequences of global warming. In 2017 93% of Canadians who believed in climate change believed that it is a risk to their health or will be in the near future. They feel vulnerable to it. Economic security and food and water shortages can cause ongoing stress, anxiety and even depression. The issues of depression and anxiety are very real in Canada. More and more we are hearing about ecoanxiety, psychological health and climate change are interconnected. Though we have the knowledge to understand how these causes are interconnected, will we be able to adapt?

Joe Vipond : We are interconnected beings on this planet. You know, we’ve evolved as a civilization for a pretty narrow set of parameters of temperature and humidity and sea level. And so, as all of those parameters are changing and rapidly changing. My name is Joe Vipond I’m an emergency physician at the Rockyview Hospital in Calgary Alberta, the Co-Founder of the Calgary Climate Hub and the current president of the Canadian Association of Physicians for the Environment. And so, as all of that parameters are changing and rapidly changing it’s very difficult for our civilization to, to adapt, to have a functional civilization and through these different changes.

(Musique en cours de lecture)

Femme non identifiée : (Musique en cours de lecture) D’ici 2050 on s’attend à ce que la hausse des températures devance d’un mois les pointes de (inaudible) printanières et la fonte des neiges. Au Canada un grand nombre de municipalité pourrait être gravement affecté par ce qui constitue le risque naturel le plus répandu au pays, les inondations. De 1900 à 2005 260 inondations majeures ont (inaudible) la vie de 235 personnes et occasionnées plusieurs milliards de dollars de dommage. Par exemple, l’inondation de 2013 en Alberta à entrainer le décès de quatre personnes, les dommages s’élèvent à environ $6 milliards de dollars. Au Québec depuis 1990 27 inondations qualifiées de catastrophique ont coûtées la vie de dizaine de personnes et ont encourues l’évacuation de dizaine de milliers de citoyens.

Ces inondations représentent un danger pour l’économie, la vie communautaire et affecte également la santé des populations touchées.

(La musique s'arrête)

Philippe Gachon : Les températures, oui, ils sont en train de se réchauffer, on le sait, on le sait tous, on a vu les hivers moins froid ces dernières années que d’habitude mais les régimes de précipitation sont en train de changer et ce cocktail, cette combinaison changement de précipitation, de température, génère des inondations, non seulement qui sont plus sévère en termes de volume d’eau, mais en termes de durée. Philippe Gachon, professeur d’hydro climatologie au département de Géographie ici à l’Université du Québec à Montréal. Je suis également directeur général du Réseau Risque, Réseau Inondation Intersectoriel du Québec. Il n’y a pas beaucoup de région dans le monde qui ont des inondations qui durent pas loin de deux mois.

(Musique en cours de lecture)

Natalie Epnetere : Nous on était quand même à 5 kilomètres dans une presqu’île donc le souci qu’on avait c’était de se rendre au village. Et là quand j’ai téléphoné pour avoir accès à des sacs de sable on m’a dit, ben, il faut venir. Ben, j’ai dit, comment on fait pour traverser déjà deux à trois pieds d’eau?

(Musique en cours de lecture)

Homme non identifié : (La musique s'arrête) C’est pas juste une question de sac de sable mais aussi tout aspect psycho-social. On l’a vu en 2017, on l’a vu en 2019. On sait que même si on a l’incertitude, quand ça va se produire – (inaudible) situation (inaudible) anticiper la prévention, l’éducation, sensibilisation, être mieux capable d’intervenir notamment d’un point de vue social, psycho-social et en termes de santé.

(Musique en cours de lecture)

Natalie Epnetere: Donc là j’ai commencé à sentir qu’on aurait aucun soutien, sachant que l’eau continuait de monter, puis de monter sur le chemin.

(Musique en cours de lecture)

Philippe Gachon : Puis une fois que l’événement s’est produit être capable de tirer les leçons apprises, qu’est-ce qu’on a bien fait, qu’est-ce qu’on a mal fait, comment s’améliorer la prochaine fois? C’est ça une (Musique en cours de lecture) gestion proactive des risques.

(Musique en cours de lecture)

Homme non identifié : Flooding causes mold growth and thus an increase in health problems related to the respiratory system. In the aftermath of floods accidental carbon monoxide poisoning is an increased health risk especially during clean-up activities. In the United-States following the 1997 North Dakota flood nearly half of the 33 cases of carbon monoxide poisoning that were reported involved cleaning professionals. The carbon monoxide poisonings reported were also associated with other causes such as the use of pressure washers, auxiliary heaters or a combustion pump.

(La musique s'arrête)

Claudel Pétrin-Desrosiers: (Difficultés techniques) les autres effets des changements climatiques qu’on doit considérer toute la famille des maladies infectieuses et surtout les maladies vectorielles transmises par des, des pathogènes vivants comme des insectes ou des animaux. Dans cette longue liste là parce qu’il y en n’a plein à travers le monde-là, le Zika, l’Ebola sont des maladies influencées par les facteurs climatiques mais aussi la fameuse maladie de Lyme. Claudel Pétrin- Desrosiers. Je suis médecin de famille au CLSC Hochelaga-Maisonneuve. Je suis présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement puis je suis aussi responsable de santé planétaire pour le Département de médecine familiale, médecine d’urgence de l’Université de Montréal.

L’enjeu avec la maladie de Lyme en fait c’est un tic qui vie où il y a des bonnes conditions, puis avec le réchauffement climatique ben, on a agrandi son territoire de jeu. Fait que d’ici 2050 il va y avoir la maladie de Lyme au Saguenay, en Gaspésie, fait que ça sera pas juste dans le sud, sud de la province-là. En ce moment il comment à en n’avoir quand même pas mal en Estrie-Montérégie mais ça monte dans le nord vu qui fait de plus en plus chaud.

(Musique en cours de lecture)

Femme non identifiée : Les impacts de la hausse de la température planétaire sont multiples. Depuis le début des années 1980 on remarque que le réchauffement s’accentue nettement. La fonte des glaces en région polaire s’accélère depuis les années 2000. La couche d’ozone a été fortement endommagée par le gaz carbonique. Environ 30% de l’élévation du niveau des mers est associée à l’augmentation de la température de l’eau et à l’augmentation des précipitations qui ont un impact important sur la propagation des maladies transmises de l’animal à l’humain. La grippe aviaire, la salmonellose, le virus du Nil et la maladie de Lyme ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Si cette hausse provoque la transmission de virus et favorise la prolifération d’espèces invasive, affecte t’elle la population à d’autre niveau?

Homme non identifié : There are many impacts, economic, physical, architectural, but there’s also health as well and those health impacts can be a broad spectrum of things. It can be illnesses like (inaudible), it can be because of these recurrent disasters forcing internally to displace people to move elsewhere, it could be impacts on food security and all the way through to mental health and, and the impacts of watching this rapid evolution occur right in front of our eyes and anticipating what’s, what’s to come.

Femme non identifiée : Dans le domaine de la santé et des changements climatiques on fait face à un double défis parce que d’un côté on pourrait être tenter de vouloir mettre de l’avant tout les impacts négatifs qui ont été documentés, qui sont bien réels, des changements climatiques sur la santé, d’un autre côté si on met l’accent de manière trop prononcé là-dessus et pas assez sur les moyens d’agir, les solutions, on peut poser un autre problème qui est l’éco-anxiété donc un peu le sentiment de peur, d’impuissance devant toute – la dégradation de l’environnement puis les impacts que ça peut avoir sur notre bien-être. Et cette éco-anxiété-là peut vraiment paralyser les gens, les rendent vraiment inconfortable et même nuire à l’action qu’on souhaiterait qu’il, qu’il soit modifié chez ces personnes-là. Donc, il va falloir trouver un juste équilibre, entre d’une part les gens qui sont un peu dans le déni ou dans l’inaction et d’autres part les gens qui pourraient en devenir paralysés tellement qu’ils sont conscients des impacts négatifs sur notre santé.

Natalie Epnetere : On est à deux pieds du sol de la maison et puis là on se disait, ça va peut-être tenir. Mais une fameuse nuit en début mai on a pris la peine de dormir en haut, habituellement on avait notre chambre en bas, se disant, au cas où.
(Difficultés techniques).

Scott Weichenthal : We don’t need any studies to answer that question, right. I mean, when people’s homes are being burnt or are being flooded, people are dying (technical difficulties) (inaudible) Vancouver, I mean it’s killing people. So, I’m Scott Weichenthal, I’m an associate professor at McGill University at the Department of Epidemiology Biostats and Occupational Health. The aim of our work is really to develop some new models of high-resolution temperature variations across both Montreal and Toronto. The effects have been pretty obvious, right, there were a lot of people that were – that died last summer in Vancouver because of a heat emergency. Obviously, we’re seeing increasing forest fires every year, primarily out West but you know, other places as well.

Femme non identifiée : On le sait au Québec d’ici 2065 on attend au moins 20,000 décès en excès liés à la chaleur. On n’a pas de chiffre pour l’ensemble du Canada mais définitivement ce qu’on a vu à Vancouver l’été dernier c’était pas une anecdote-là, c’est un avant-goût des prochaines années puis ça m’étonnerait qu’on voie un phénomène similaire à Montréal ou à Toronto dans les prochains étés. La chaleur c’est un stress sur tout le corps. Fait que quand on est déjà un petit peu en situation vulnérable puis on a des problèmes cardiaques, des problèmes pulmonaires, des problèmes rénaux, des problèmes métaboliques, la chaleur ça peut être mortel. Puis dans les villes la chaleur elle tue. Elle tue où? Particulièrement les personnes âgées, les personnes qui vivent dans des îlots de chaleur, les quartiers défavorisés (Musique en cours de lecture), les personnes qui ont une ou plusieurs maladies chroniques.

Homme non identifié : (Musique en cours de lecture) Variations in temperature, precipitation and extreme weather events have an impact on the introduction of pathogens and the food we eat. In additional unstable harvests increase the instability of prices of basic food products on international markets, resulting in price variations that are harmful to both producers and consumers. Therefore, climate change amplifies existing threats to our means of subsistence and to food security.

Sébastien Nobert: If you think the eastern township (ph) for example in Canada, last summer it was extremely dry. (La musique s'arrête) Sébastien Nobert, I’m a geographer, assistant professor, University of Montréal, I’m also an associate researcher at the Terrarium (ph). Farmers will now find water maybe in the water table to irrigate their land and not being very using rainwater as a form of insurance that they could always produce the kind of agriculture they do now. I think all this is related.

Femme non identifiée : Les autres impacts des changements climatiques qu’on voit beaucoup au Canada, il y a les allergies, les infections, la malnutrition, l’insécurité alimentaire, déplacement de population, toute la composante de feux de forêt.

Homme non identifié : We currently hear fire chiefs saying, “I’ve never seen anything like this before. These fires are behaving not like anything we’ve previously experienced.” And when they get so out of control, it’s even hard to have targeted protection of living spaces like a town. And so, that’s why we’re seeing, you know, Fort McMurray (inaudible) high level, Slave Lake, you know, big portions of major towns disappearing.

Femme non identifiée : Les feux de forêts c’est un double problème parce que ça augmente la pollution de l’air et en plus ça augmente les émissions de gaz à effet de serre parce que les arbres relâchent des gaz à effet de serre. Mais ça dégrade la qualité de l’air de façon assez importante, ça engendre des déplacements, ça peut engendrer des bris de services en santé, fermeture d’hôpitaux. On dit qu’on a une belle qualité de l’air de façon générale au Canada, au Québec, mais ça reste que dans le pays il y a 15,000 personnes qui décèdent prématurément à chaque année de la pollution.

(Musique en cours de lecture)

Natalie Epnetere: On est vers une heure du matin, toute la maison a bougée, ça l’a été comme un tsunami qui a passé sous la maison et c’est l’eau qui est rentrée avec une force là extraordinaire. La (inaudible) est tombée, le frigo – on avait un gros congélateur. Ça l’a fait un bruit incroyable. J’ai téléphoné au 911 pour savoir quoi faire et c’est là qu’on m’a dit, « Ben, madame, il n’y a personne qui va risquer sa vie pour vous donc vous devez attendre l’armée canadienne qui va arriver seulement demain matin. » Et là je vous dirais que c’est tout un choc. Donc, on est allé, on était dehors, on a réintégré dans un cadre de porte parce qu’on savait pas si la maison allait résistée.

Mélissa Généreux : En Estrie on a développé une expertise quand même assez unique sur les impacts des crises. Je m’appelle Mélissa Généreux. Je suis médecin spécialiste en santé publique, également comme professeur agrégé à la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke. Lorsque les inondations printanières de 2017 et de 2019 sont survenues au Québec on s’est dit ben, si ça l’a été observée dans la communauté de Lac Mégantic il y a quand même des bonnes raisons de croire que dans les communautés riveraines qui ont été inondées à la suite des ces événements-là qu’on peut s’attendre à observer un peu le même titre d’impact. Toute forme de perturbation peut amener son lot d’enjeu sur la santé psychologique.

Natalie Epnetere : Mais la maison a bien résisté finalement puis le lendemain matin on est – là l’armée est arrivée vers huit heures. On nous a dit prenez une petite valise puis on nous a fait signe à peu près deux pieds et pis dite, dite aurevoir à votre maison peut-être que vous ne la reverrai pu.

Femme non identifiée : Donc, on a conduit notre étude dans les huit à 10 mois suivant les inondations de 2019 auprès de quand même 3,500 personnes qui vivent dans les quartiers qui ont été inondés dans six régions du Québec et les impacts étaient majeures. On a remarqué que les gens qui avaient été directement inondés là, qui ont eu de l’eau dans les pièces habitables de leur maison, chez 44% d’entre eux on observait des manifestations modérées à sévère de stress post-traumatique. Ceci a été mesuré presqu’un ans après la survenue des événements.

Natalie Epnetere : Bien je dirais qu’il y a un avant, il y a un avant où on se sent dans – en sécurité, notre maison c’est notre havre de paix, c’est là où on va se sentir le plus en sécurité puis c’est tsunami en dessous de la maison puis toute bouge pis, pis qu’après ça on peut même plus y intégrer puis qu’on sait même pas où aller, c’est sûr que ça change par rapport à notre sécurité.

Femme non identifiée : Enfin les symptômes de stress post-traumatique sont très diversifiés, puis c’est pas parce qu’on a certain des symptômes qu’on ait forcément atteint d’un trouble de stress post-traumatique.

Natalie Epnetere : Mon mari a perdu beaucoup d’ouïe puis le médecin l’a vraiment diagnostiqué pour un choc post-traumatique.

Femme non identifiée : Donc, on parle de symptômes entre autres de pensées envahissantes. Donc, vous savez quand vous fait tout pour arrêter de penser à l’événement mais que ça vous envahi le cerveau, que ce soit par, bon, des pensés intrusives, des rêves récurrents sur le sujet, ou même des cauchemars, à ça on va avoir aussi des symptômes d’évitement, donc, des gens qui, qui ne sont plus capable à tout ce qui pourrait leur faire penser aux événements douloureux, qui vont carrément éviter les situations, les images qui pourraient leur raviver les souvenirs parce que ça fait trop mal. Et on peut avoir aussi des symptômes je dirais un peu plus de d’hyper activité, donc on, on fait le saut à rien, on peut vraiment devenir irritable facilement. Donc, c’est un cumul un petit peu de tout ces symptômes-là qui comme on peut l’imaginer peuvent devenir rapidement envahissants et nuire au fonctionnement et à la qualité de vie des gens.

Natalie Epnetere : Mais on était vraiment aux désarrois parce qu’on savait pas la suite des choses, où on irait passer la nuit, qu’est-ce qui arrivait avec nos effets personnels, notre maison. On était dans le néant complètement. Mais heureusement il y a eu la Croix Rouge qui nous a rapidement dit, ben, là il nous reste pu beaucoup d’hôtel parce que ça fait quand même plusieurs semaines que les gens évacuaient et puis il nous on quand même trouvé un endroit pour se loger, pour se nourrir, voir même s’habiller parce que là on n’avait pas de vêtements, on n’avait rien, puis nous on avait pas d’information. On savait pas ça serait quoi les suites, ça serait quoi – on était vraiment laissé à nous-même de ce côté-là.

Homme non identifié : That happens with any disaster whether it’s flood or fire. And when you evacuate a place, of course that’s going to have health impacts because suddenly those people are outside their normal living sphere. Sometimes they have to be in congregate living and, and the infectious diseases that go along with that, and of course, they all lose their primary health care because they’re no longer in their place of living.

(Musique en cours de lecture)

Natalie Epnetere : (La musique s'arrête) On était là sans réponses, sans savoir qu’est-ce qui adviendrait là, ni de notre maison, ni de l’indemnisation puis vers où on s’en irait. Donc, ça, ç’a l’a été des moments je dirais les plus angoissants même que l’inondation comme telle, tant avec la municipalité, qu’avec la sécurité publique, qu’avec tous les intervenants finalement.

Femme non identifiée : Cette notion-là de ne pas savoir où on s’en va exactement, ce qui s’en vient, à qui on doit parler, c’est extrêmement stressant chez les gens et malheureusement ces stressants secondaires-là arrivent souvent dans un moment où l’aide, le moral, le, le soutien moral, le soutien très concret, l’attention des médias et de toute la population, tout ça est en décrescendo donc, vous comprenez que le stress continue à augmenter et l’appui de la population lui commence à diminuer et c’est exactement à ce moment-là que les gens commencent à ressentir le stress, la fatigue et la déprime.

(Musique en cours de lecture)

Femme non identifiée : Quels sont les gestes et engagements à valoriser pour participer à réduire la courbe des changements environnementaux et ses répercussions sur la santé physique et psychologique? La lutte contre la pollution de l’air, le verdissement urbain à proximité des citoyens, l’amélioration des transports en commun, l’aménagement des réseaux cyclables et piétonniers, la lutte contre l’exposition aux pesticides, la protection de l’autonomie alimentaire ou la réduction de gaz à effet de serre, sont des exemples d’engagements qui peuvent être portés à tous les niveaux. L’engagement citoyen lui n’est pas à négliger dans l’équation. Comme la famille qui choisie de consommer des aliments en vrac et d’aller travailler à vélo, on sait que c’est la force des actions individuelles qui pourra nous garder en santé et en harmonie avec notre environnement. (La musique s'arrête)

Femme non identifiée : Quand on parle de solution face aux changements climatiques ont à souvent deux volets d’action, la mitigation qui est la réduction des émissions de gaz à effet de serre puis l’adaptation aux changements climatiques. Qu’est-ce qu’on fait pour y faire face? (Inaudible) la question de l’adaptation climatique c’est une adaptation qui peut être fait à un niveau individuel puis à un niveau collectif. Puis l’utilisation de la nature est un facteur qui pourrait favorisée l’adaptation individuelle aux changements climatiques, mais aussi collective. Parce que si tu veux que tout le monde ait accès à la nature, faut que tu permettre la nature dans tes milieux de vie.

Homme non identifié : The reduction of heat created by green spaces within a city are tremendous. This should be something on which (inaudible) should invest a bit more.

Femme non identifiée : La végétation a aussi un impact extrêmement important pour garder l’eau. L’eau va très rapidement se rendre dans les égouts lorsqu’on a de forte précipitation sur les surfaces asphaltées, les zones humides, ou les forêts vont absorber (inaudible) qui va garder dans le sol, donc ralentir le, on va dire le cycle hydrologique.

Natalie Epnetere : Mon mari qui allait à la pêche à chaque année depuis plus de 30 ans à arrêté d’aller à la pêche. On voit l’eau différemment maintenant.

(Difficultés techniques) (Musique en cours de lecture)

Homme non identifié : Hundreds of studies show that reconnecting with nature is one of the best things you can do to improve your health. These studies show that in addition to making people happier and significantly lowering stress hormone levels, nature therapy improves the psychological well-being of cancer patients by reactivating fighting cells. It has been found that a 20-minute walk in a park can improve concentration in children with ADHD, similar to prescription-stimulant medications for the same condition. Also, children who spend more time in nature are more likely to develop environmental awareness and similarly adults who spend more time in nature are more likely to have a desire to protect it. Could simply immersing oneself in nature help to heal it and, in the process, secure our future on earth?

Homme non identifié : The Parks Prescription Program is actually developed and headed by the president elect of (inaudible) which is Melissa Lamb (ph) based out of B.C. And so, the idea is that overall, as a society we have a nature deficit. We’re spending too much time indoors, looking at screens, and we need to get out there and soak ourselves in nature, you know, let that green wash over us. And that has physical benefits because generally when you’re in nature you’re not sitting down just watching, you’re actually being active, hiking, biking, but it also has a lot of mental health benefits as well.

Femme non identifiée : On sait aussi qu’après 15 minutes en nature, ou d’exposition à la nature, le taux sanguin de cortisone qui est l’hormone du stress diminue, la fréquence cardiaque diminue, puis la tension artérielle diminue. Tu sais on se fait dire depuis qu’on rentre à l’école en médecine, les piliers de bonne santé, pas fumer, faire attention à sa consommation d’alcool, bouger, puis bien manger. Nous on veut qu’il y ait un cinquième pilier qui se rajoute, ou un sixième là si on rajoute le sommeil, mais (inaudible) ça soit dire, est-ce que tu passe du temps dans la nature à chaque semaine?

Homme non identifié : And so, this is a program that physicians can actually write a prescription for nature for, for individuals and with that prescription they can actually go, and access park passes. And I believe there’s programs in, in provinces that allow them to access provincial park passes as well. (Difficultés techniques)

Femme non identifiée : (Inaudible) prescription nature qu’une politique innovante d’adaptation aux changements climatiques qui devrait être employée à plus large échelle et qui peut permettre finalement aux gens de reconnecter avec l’environnement et puis de peut-être même nourrir un désir encore plus grand de, de protéger cet environnement naturel là.

(Difficultés techniques)

Femme non identifiée : La fatigue pandémique on en n’a beaucoup entendu parler. Le concept de fatigue climatique existe aussi. Donc, à force de se faire bombarder d’information sur les problèmes mais pas assez sur les solutions, le sentiment d'impuissance qu'on vient nourrir peut tranquillement nous amener à une fatigue climatique qui nous amène un peu à baiser les bras à dire, tout ça c'est comme trop gros finalement donc, je vais un peu jouer à l’autruche.

Homme non identifié : The health care system in Canada emits about 4.6% of our country’s emission which is not insignificant. It’s about the same amount as our airline industry. So, we do have a responsibility as providers within the system to, to deal with that.

Femme non identifiée : Une échelle de l’hôpital (inaudible) disait, qu’est-ce qu’on fait pour réduire nos déchets? Est-ce qu’on a des chaînes d’approvisionnement responsables? Est-ce qu’on utilise des médicaments qui sont vraiment nocifs pour l’environnement? Et, et encore une fois ça devrait être intégré dans l’ensemble des échelles de l’organisation du PDG jusqu’à l’échelle du conseiller en hygiène de salubrité, au préposé aux bénéficiaires, puis, puis aux médecins.

Homme non identifié : As physicians and nurses and, and other health care professionals we want to work within a system that is healthy for the environment, that we can be proud of and

(Musique en cours de lecture)

Femme non identifiée : Qu’est-ce que la santé planétaire? On défini la santé planétaire comme suit; « Parvenir au niveau de santé, de bien-être et d’équité le plus élevé possible à l’échelle mondiale en portant une attention soutenue au système humain, politique, économique, et sociaux qui façonne l’avenir de l’humanité. Porter attention aux systèmes naturels de la terre qui eux fixent les limites environnementales dans laquelle l’humanité peut s’épanouir en toute sécurité. En termes simple, la santé planétaire et la santé de l’humain en harmonie avec l’état des systèmes naturels d’ont-elles dépend.

Femme non identifiée : Dans l’idée de la santé planétaire c’est justement c’est de reconnaitre que l’action ne peut qu’être transdisciplinaire puis qu’on a besoin de l’expertise et des savoirs de différents champs, que ça soit en ingénierie, en science social, en entrepôt, puis mais qu’on devrait reconnaitre les savoirs qu’ont dit non-traditionnels, les savoirs ancestraux, les connaissances qu’ont développées plusieurs Premières Nations sur leurs territoires, sur la nature qui habite leurs territoires, la vie qui habite leurs territoires puis ce, ce mouvement (inaudible) planétaire cherche à reconnaitre ces différentes formes de savoir-là.

Homme non identifié : (Inaudible) level (inaudible) we’re all going to be dealing with for – I mean, most certainly the rest of our lives.

Femme non identifiée : (Inaudible) une capacité d’action collective (inaudible) la coopération comme jamais dans (inaudible).

Femme non identifiée : C’est mieux se gouverner collectivement dans un esprit de, de bienveillance, tant pour la planète que pour les humains qui nous entourent.

Homme non identifié : If you’re concerned about these issues, the way to deal with that, an all-hands-on deck situation where if we just let it slide, we will all suffer. And it is very easy to feel hopeless when you’re just looking at it as an individual facing an entire system, but when we organize, when we work together towards a common goal, suddenly the impossible can become merely difficult and that’s when we start to win, and that’s really how we turn the ship around.

(Musique en cours de lecture)

Modérateur #2: This episode was powered by Université de la Rue, produced by Coop les Affranchis and made possible by the support of Health Canada and IFMSA Québec.

Épisode 2 (français): Les changements climatiques

Transcription : Épisode 2 (français)

Femme non identifiée: Depuis des semaines et des semaines que cette inondation était débutée, sans savoir qu'est-ce qui adviendrait là, ni de notre maison, ni de l'indemnisation puis bien où on s'en irait.

Femme non identifiée: En 2022, les changements climatiques, ça reste la plus grande menace à la santé pour les Canadiens au 21ème siècle.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que les autres pays du monde.

Homme non identifié:  L'urgence climatique est intimement liée à l'impact des humains sur la planète. Pensons aux émissions de gaz à effet de serre par exemple. Cela entraine une modification de nos systèmes météorologiques et les répercussions s'étendent sur tous les aspects de notre vie. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Lorsqu'on réfère vos impacts psychosociaux des crises ou des événements extrêmes, faut vraiment penser à examiner l'ensemble des facteurs de stress, ce qu'on appelle les stresseurs.

Femme non identifiée: Tous les intervenants étaient pris au dépourvu et on avait sous-estimé l'impact humain auprès des gens.
Homme non identifié:  (Début de la traduction): Les importantes variations que l'on peut observer en termes de précipitation saisonnière. (Fin de la traduction)

Homme non identifié:  On sait que le changement climatique va augmenter (inaudible – musique) la fréquence, l'Intensité, la sévérité de certains phénomènes, comme les (inaudible – musique) de chaleur, les calicules, (inaudible – musique). (Fin de la traduction).

Vous écoutez un balado propulsé par l'Université de la Rue, produit par la Co-op Les Affranchis et rendu possible grâce au soutien de Santé Canada et de l'IFMSA-Québec.

Natalie Epnetere: Ça c'est le 16 avril 2017 et ça c'est derrière la maison où on commence à voir autour du cabano de l'eau qui remonte mais des terres parce que derrière, ce n'est pas la rivière. La rivière est beaucoup plus loin., est à peut-être 300 mètres de là. On est dans une péninsule, donc, on a de l'eau en arrière, on a de l'eau en avant, mais nous ne sommes pas riverains.

Mon nom c'est Natalie Epnetere, (ph) moi j'habitais à Rigaud en 2017 et j'ai vécu ces inondations du début jusqu'à la fin. On était sorti de notre maison parce qu'on nous avait demandé d'évacuer. On a réintégré par la suite parce que l'eau s'était stabilisée. Ce qui est arrivé, c'est que l'eau se rapprochait tellement de la maison, il mouillait, il mouillait, il mouillait, il y avait tellement d'eau. On s'est fait un muret mais deux personnes sans aide, c'était essoufflant.

Femme non identifiée: Des chaleurs extrêmes plus fréquentes et plus intenses, un risque accru de sécheresse et de feux de forêt. Le dégel du pergélisol et la réduction de l'étendue des glaces en mer sont des conséquences directes dues au réchauffement climatique.

En 2017, 93% des Canadiens et des Canadiennes qui croient au changement climatique indiquent que ceci constitue un risque pour leur santé ou en constitueront un dans un futur rapproché. Ils se sentent vulnérables à cet égard. L'insécurité économique, l'insécurité alimentaire et l'insécurité hydrique peuvent causer un stress continu, de l'anxiété ou de la dépression. Les enjeux reliés à la dépression et à l'anxiété sont bien réels au Canada. De plus en plus, nous entendons parler d'éco-anxiété, santé psychologique et santé climatique s'entrelacent. Aurons-nous la capacité de comprendre comment ces causes sont intimement reliées? Saurons-nous nous adapter?

Joe Vipond: (Début de la traduction): Nous sommes des êtres interconnectés. Nous avons évolué en tant que civilisation selon un ensemble assez étroit de paramètres de température, d'humidité et de niveau de la mer. Aujourd'hui, ces paramètres changent. Par-dessus le marché, ils changent rapidement. Je m'appelle Joe Vipond, je suis urgentologue à l'Hôpital Rockyview de Calgary en Alberta, co-fondateur du Calgary Climate Hub et président actuel de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement. Donc, comme tous ces paramètres changent rapidement, il est très difficile pour notre civilisation de s'adapter et de rester fonctionnel à travers ces différents changements.

Femme non identifiée: D'ici 2050, on s'attend à ce que la hausse des températures devance d'un mois les pointes de crues printanières et la fonte des neiges. Au Canada, un grand nombre de municipalités pourraient être gravement affectées par ce qui constitue le risque naturel le plus répandu au pays, les inondations. De 1900 à 2005, 260 inondations majeures ont fauché la vie de 235 personnes et occasionné plusieurs milliards de dollars de dommage.

Par exemple, l'inondation de 2013 en Alberta a entraîné le décès de quatre personnes. Les dommages s'élèvent à environ $6 milliards. Au Québec, depuis 1990, 27 inondations qualifiées de catastrophiques ont coûté la vie de dizaines de personnes et ont encouru l'évacuation de dizaines de milliers de citoyens. Ces inondations représentent un danger pour l'économie, la vie communautaire et affectent également la santé des populations touchées.

Philippe Gachon: Les températures, oui, sont en train de se réchauffer. On le sait, on le sait tous. On a vu les hivers moins froids ces dernières années que, que d'habitude. Mais les régimes de précipitation sont en train de changer et ce cocktail, cette combinaison changement de précipitation, de température génèrent des inondations non seulement qui sont plus sévères en termes de volume d'eau et en termes de durée.

Philippe Gachon, professeur d'hydro climatologie au département de Géographie ici à l'Université du Québec à Montréal. Je suis également donc directeur général du Réseau Risque, Réseau inondation intersectoriel du Québec. Il y a pas beaucoup de régions dans le monde qui ont des inondations qui durent pas loin de deux mois.

Femme non identifiée: Nous, on était quand même à cinq kilomètres dans une presqu'île. Donc, le souci qu'on avait, c'était de se rendre au village. Et là, quand j'ai téléphoné pour avoir accès à des sacs de sable, on m'a dit bien faut venir. Bien j'ai dit comment on fait pour traverser déjà deux à trois pieds d'eau?

Philippe Gachon: C'est pas juste une question de sacs de sable, mais aussi tout l'aspect psycho-social. C'est fondamental. On l'a vu en 2017, on l'a vu en 2019, on sait que même si on a la certitude de savoir quand ça va se produire, se met dans une situation veut anticiper, la prévention, l'éducation, sensibilisation, êtes mieux capable d'intervenir notamment d'un point de vue social, psychosocial et en termes de santé.

Femme non identifiée: Donc là, j'ai commencé à sentir qu'on aurait aucun soutien. Sachant que l'eau continuait de monter puis de monter sur le chemin.

Philippe Gachon: Puis une fois que l'événement s'est produit, être capable de tirer leçons apprises, qu'est-ce qu'on a bien fait? Qu'est-ce qu'on a mal fait? Comment s'améliorer la prochaine fois? C'est ça une gestion proactive des, des risques.

Femme non identifiée: Les inondations causent la prolifération de moisissure et une augmentation des problèmes de santé liés au système respiratoire. Après les inondations, les intoxications accidentelles au monoxyde de carbone représentent un risque commun et important pour la santé lors des activités de nettoyage. Aux États-Unis, à la suite de l'inondation survenue au Dakota du Nord en 1997, près de la moitié des 33 cas d'intoxication au monoxyde de carbone qui ont été recensées, concernaient des professionnels en nettoyage.

Les intoxications au monoxyde de carbone répertoriées dans la littérature ont été associées à des causes comme la laveuse à pression, un chauffage d'appoint ou la pompe à combustion.

Claudel Pétrin-Desrosiers:         Dans les autres effets des changements climatiques on, on doit considérer toute la famille des maladies infectieuses et surtout les maladies vectorielles transmises par des, des pathogènes vivants comme des insectes ou des animaux. Dans cette longue liste-là, parce qu'il y en a plein à travers le mode, le zika, l'Ébola sont des maladies influencées par des facteurs climatiques mais aussi la fameuse maladie de Lyme.

Claudel Pétrin-Desrosiers, je suis médecin de famille au CLHS Hochelaga Maisonneuve. Je suis présidente de l'Association québécoise des médecins pour l'environnement, puis je suis aussi responsable de santé planétaire pour le département de Médecine familiale, Médecine d'urgence de l'Université de Montréal.

L'enjeu avec la maladie de Lyme en fait, c'est une tique qui, qui vit où est-ce qu'il y a des bonnes conditions puis avec le réchauffement climatique, bien on a agrandi son territoire de jeu. Fait que d'ici 2050, il va avoir la maladie Lyme au Saguenay, en Gaspésie donc ça sera pas juste dans le sud, sud, sud de la province là. En ce moment, il commence à en avoir quand même pas mal en Estrie, Montérégie, mais ça monte dans le nord vu qu'il fait de plus en plus chaud.

Femme non identifiée: Les impacts de la hausse de la température planétaire sont multiples. Depuis le début des années 1980, on remarque que le réchauffement s'accentue nettement. La fonte des glaces en région polaire s'accélère depuis les années 2000. La couche d'ozone a été fortement endommagée par le gaz carbonique. Environ 30% de l'élévation du niveau des mers est associée à l'augmentation de la température de l'eau et à l'augmentation des précipitations qui ont un impact important sur la propagation des maladies transmises de l'animal à l'humain. La grippe aviaire, la salmonellose, le virus du Nile et la maladie de Lyme ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres. Si cette hausse provoque la transmission de virus et favorise la prolifération d'espèces invasives, affecte-t-elle aussi la population à d'autres niveaux?

Homme non identifiée:                (Début de la traduction): Les impacts sont autant économiques, physiques ou architecturaux., mais il y a aussi la santé et l'éventail d'impacts sur la santé est large. Ça peut être des maladies dues au déplacement massif de communautés post-catastrophes, ça peut se traduire par des impacts sur la sécurité alimentaire ou encore sur la santé mentale. Ces impacts-là qu'ont les changements climatiques sur la santé se produisent sous nos yeux et nous devons nous en servir pour anticiper la suite des choses.

Femme non identifiée: Dans le domaine de la santé et des changements climatiques, on fait face à un double défi parce que d'un côté, on pourrait être tenté de vouloir mettre de l'avant tous les impacts négatifs qui ont été documentés et qui sont bien réels des changements climatiques sur la santé. D'un autre côté, si on met l'accent de manière trop prononcée là-dessus et pas assez sur les moyens d'agir, les solutions, on peut causer un autre problème qui est l'éco-anxiété, donc un peu le sentiment de peur, d'impuissance devant toute la dégradation de l'environnement puis les impacts que ça peut avoir sur notre bien-être et cette éco-anxiété là peut vraiment paralyser les gens, les rendre vraiment inconfortables et même nuire à l'action qu'on souhaiterait qui, qui soit modifiée chez ces personnes-là.

Donc, faut vraiment trouver un juste équilibre entre, d'une part, les gens qui sont un peu dans le déni ou dans l'inaction et d'autre part, les gens qui pourraient en devenir paralysés tellement qu'ils sont conscients des impacts négatifs sur notre santé.

Femme non identifiée: On était à deux pieds du sol de la maison et là, on se disait ça va peut-être tenir. Mais une fameuse nuit en début mai, on a pris la peine de dormir en haut – habituellement, on avait notre chambre en bas – se disant au cas où.

Scott Weichenthal:      (Début de la traduction): On n'a pas besoin d'études pour répondre à cette question, n'est-ce pas? Quand les maisons des gens sont brûlées, ou que les gens sont inondés, quand les gens meurent à cause de la chaleur à Vancouver, ça tue des gens. Je m'appelle Scott Weichenthal, je suis professeur associé à l'Université McGill au département d'Épidémiologie, de bio statistiques et de santé au travail. Concrètement, le but de notre travail est de développer de nouveaux portraits haute résolution des variations de températures à travers Montréal et Toronto. Les effets de ces variations ont été assez évidents. Beaucoup de gens sont morts l'été dernier à Vancouver à cause de la chaleur. Évidemment, nous voyons de plus en plus de feux de forêt chaque année, principalement dans l'ouest canadien mais aussi ailleurs au pays. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: On le sait au Québec d'ici 2065, on attend au moins 20,000 décès en excès liés à la chaleur. On n'a pas de chiffres pour l'ensemble du Canada, mais définitivement, ce qu'on a vu à Vancouver l'été dernier, c'est pas, c'était pas une anecdote là, c'est un avant-goût des prochaines années, puis ça m'étonnerait pas qu'on voit un phénomène similaire à Montréal ou à Toronto dans les prochains étés. La chaleur, c'est un stress sur tout le corps. Fait que quand on est déjà un petit peu en situation vulnérable puis on a des problèmes cardiaques, des problèmes pulmonaires, des problèmes rénaux, des problèmes métaboliques, la chaleur ça peut être mortelle. Puis dans les villes, la chaleur tue. Et elle tue où? Particulièrement les personnes âgées, les personnes qui vivent dans des îlots de chaleur, les quartiers défavorisés, les personnes qui ont une ou plusieurs maladies chroniques.

Femme non identifiée: Les variations de températures, les précipitations et les événements météorologiques extrêmes ont une incidence sur l'introduction d'agents pathogènes dans les aliments. De plus, l'instabilité des récoltes accentue l'instabilité des prix des denrées alimentaires de base sur les marchés internationaux, entraînant des variations de prix néfastes aux producteurs comme aux consommateurs. Ainsi, les changements climatiques amplifient les menaces qui pèsent déjà sur les moyens de subsistance et la sécuritaire alimentaire.

Sébastien Nobert: (Début de la traduction): Pensez aux Cantons de l'est au Québec, par exemple. Le territoire était extrêmement sec durant l'été dernier. Sébastien Nobert, je suis professeur adjoint en géographie à l'Université de Montréal. Je suis également chercheur associé au CÉRIUM. Les agriculteurs vont maintenant trouver de l'eau dans la nappe phréatique pour irriguer leurs terres et ne se fient plus sur l'eau de puit pour pratiquer le type d'agriculture qu'ils pratiquent maintenant. Je pense que toutes ces choses sont liées. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Dans les autres impacts des changements climatiques qu'on voit beaucoup au Canada, il y a les allergies, les infections, la malnutrition, l'insécurité alimentaire, déplacement de population, toute la composante de feux de forêt.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): Nous entendons actuellement des chefs de pompiers dire je n'ai jamais rien vu tel auparavant. Ces feux de forêt se comportent différemment de tout ce que nous avons connu. Quand ces incendies deviennent incontrôlables, il est même difficile de protéger adéquatement des espaces de vie comme une ville. C'est pourquoi nous vivons des situations comme à Fort McMurray, Lytton ou High Level, Slave Lake. C'est pourquoi nous voyons de grandes parties de grandes communautés disparaître. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Les feux de forêt c'est un double problème parce que ça augmente la pollution de l'air et en plus, par (inaudible) des émissions de gaz à effet de serre, parce que les arbres relâchent des gaz à effet de serre mais ça dégrade la qualité de l'air là de façon assez importante. Ça engendre des déplacements, ça peut engendrer des bris de services en santé, fermetures d'hôpitaux, mais on dit qu'on a une belle qualité de l'air de façon générale au Canada, au Québec, mais ça reste que dans le pays, il y a 15,000 personnes qui décèdent prématurément à chaque année de la pollution.

Femme non identifiée: Mais vers, vers une heure du matin, toute la maison a bougé, ça, ça a été comme une tsunami qui a passé sous la maison et c'est l'eau qui est rentrée avec une force là extraordinaire. Tout est tombé là, le frigo, on avait un gros congélateur, ça a fait un bruit incroyable. J'ai téléphoné au 911 pour savoir quoi faire et c'est là qu'on m'a dit, bien madame, il y a personne qui va risquer sa vie pour vous, donc vous devez attendre l'armée canadienne qui va arriver seulement demain matin. Et là, je vous dirais que c'est tout un choc. Donc, on est allé, on est, on était dehors, on a réintégré dans le cadre de porte parce qu'on savait pas si la maison allait résister.

Mélissa Généreux:       En Estrie, on a développé une expertise quand même assez unique sur les impacts des crises. Je m'appelle Mélissa Généreux, je suis médecin spécialiste en santé publique, également comme professeure agrégée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l'Université de Sherbrooke. Lorsque les inondations printanières de 2017 et de 2019 sont survenues au Québec, on s'est dit bien si ça a été observé dans la communauté de Lac Mégantic, il y a quand même de bonnes raisons de croire que dans les communautés riveraines qui ont été inondées à la suite de ces événements-là, on peut s'attendre à observer un peu le même type d'impact. Toute forme de perturbation peut emmener son lot d'enjeux sur la santé psychologique.

Femme non identifiée: Mais la maison a bien résistée finalement, puis le lendemain matin, on est, le, l'armée est arrivée vers 8 heures. On nous a dit prenez un, une petite valise puis on nous a fait signe là à peu près deux pieds, et puis dites, dites au revoir à votre maison. Peut-être que vous la reverrez plus.

Femme non identifiée: Donc, on a conduit notre étude dans les 8 à 10 mois suivant les inondations de 2019 auprès quand même de 3,500 personnes qui vivent dans les quartiers qui ont été inondés dans six régions du Québec et les impacts étaient majeurs. On a remarqué que les gens qui avaient été directement inondés là, qui ont eu de l'eau dans les pièces habitables de leur maison, bien chez 44% d'entre eux, on observait des manifestations modérées à sévères de stress post-traumatique. Ceci a été mesuré presque un an après la survenue des événements.

Femme non identifiée: Bien, je dirais qu'il y a un avant, il y a un avant où on se sent dans, en sécurité. Notre maison, c'est notre havre de paix, c'est là où doit se sentir le plus en sécurité. Puis c'est sûr que quand ça arrive, comme un tsunami en-dessous de la maison puis tout bouge puis qu'après ça, bien on peut même plus y intégrer puis qu'on sait même pas où aller, c'est sûr que ça change par rapport à notre sécurité.

Femme non identifiée: En fait, les symptômes de stress post-traumatique sont très diversifiés puis c'est pas parce qu'on a certains des symptômes qu'on est forcément atteint d'un trouble de stress post-traumatique.

Femme non identifiée: Mon mari a perdu beaucoup d'ouïe, puis le médecin l'a, l'a vraiment diagnostiqué pour un choc post-traumatique.

Femme non identifiée: Donc, on parle de symptômes entre autres, de pensées envahissantes. Donc, vous savez quand vous faites tout pour essayer d'arrêter de penser à l'événement mais que ça vous envahit le cerveau, que ce soit par, bon, des pensées intrusives, des, des rêves récurrents sur le sujet ou même des cauchemars, à ça on va avoir aussi des symptômes d'évitement. Donc, des gens qui, qui ne sont plus capables d'être exposés à tout ce qui pourrait leur faire penser aux événements douloureux, donc ils vont carrément éviter les situations, les images qui pourraient leur raviver les souvenirs parce que ça fait trop mal.

Et on peut avoir aussi des symptômes, je dirais, un peu plus de, d'hyperactivité. Donc, on, on fait le saut à rien, on peut vraiment devenir irritable facilement. Donc c'est un cumul un petit peut de tous ces symptômes-là qui, comme on peut l'imaginer, peuvent devenir rapidement envahissants et nuire au fonctionnement et à la qualité de vie des gens.

Femme non identifiée: Mais on était vraiment au désarrois parce qu'on savait pas la suite des choses, où on irait passer la nuit, qu'est-ce qui arrivait avec nos effets personnels, notre maison. On était dans le néant complètement. Mais heureusement, il y a eu la Croix-Rouge qui nous a rapidement dit bien là, il nous reste pas, plus beaucoup d'hôtels parce que ça fait quand même plusieurs semaines que les gens évacuaient, puis ils nous ont quand même trouvé un endroit pour se loger, pour se nourrir, voire même s'habiller parce que là, on n'avait pas de vêtements, on n'avait rien puis là, on n'avait pas d'information. On savait pas ça serait quoi les suites, ça serait quoi – on était vraiment laissé à nous-mêmes de ce côté-là.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): Ce genre d'événement se produit lors de toute catastrophe, qu'il s'agisse d'une inondation ou d'un incendie. Lorsque vous évacuez un lieu, cela a bien sûr des répercussions sur la santé car ces personnes se retrouvent soudainement hors de leur sphère de vie normale. Parfois, ils doivent se regrouper et les maladies infectieuses en découlent. Ces communautés évacuées perdent tous leurs soins de santé primaires parce qu'elles ne sont plus dans leur lieu de vie habituel. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: On était là sans réponse, sans savoir qu'est-ce qui adviendrait là, ni de notre maison, ni de l'indemnisation puis vers où on s'en irait. Donc, ça ça a été des moments, je dirais, les plus angoissants même que l'inondation comme telle. Tant avec la municipalité qu'avec la sécurité publique, qu'avec tous les intervenants finalement.

Femme non identifiée: Puis cette notion-là de pas savoir où on s'En va exactement, ce qui s'en vient, à qui on doit parler, c'est extrêmement stressant chez les gens, et malheureusement, ces stresseurs secondaires là arrivent souvent dans un, un moment où l'aide, le moral, le soutien moral, le soutien très concret, l'attention des médias et de toute la population, tout ça est en décrescendo, donc vous comprenez que le stress continue à augmenter et l'appui de la population, lui commence à diminuer et c'est exactement à ce moment-là que les gens commencent à ressentir le stress, la fatigue et la déprime.

Femme non identifiée: Quels sont les gestes et engagement à valoriser pour participer à réduire la courbe des changements environnementaux et ses répercussions sur la santé physique et psychologique? La lutte contre la pollution de l'air, le verdissement urbain à proximité des citoyens, l'amélioration des transports en commun, l'aménagement de réseaux cyclables et piétonniers, la lutte contre l'exposition aux pesticides, la protection de l'autonomie alimentaire ou la réduction d'émissions de gaz à effet de serre sont des exemples d'engagement qui peuvent être portés à tous les niveaux.

L'engagement citoyen, lui, n'est pas à négliger dans l'équation. Comme la famille qui choisit de consommer des aliments en vrac et d'aller travailler à vélo, on sait que c'est la force des actions individuelles qui pourra nous garder en santé et en harmonie avec notre environnement.

Femme non identifiée: Quand on parle de solutions face au changement climatique, on a souvent deux volets d'action: la mitigation, qui est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, puis l'adaptation au changement climatique. Qu'est-ce qu'on fait pour y faire face? Et dans la question d'adaptation climatique, t'as une adaptation qui peut être faite à un niveau individuel puis un niveau collectif. L'utilisation de la nature est un facteur qui pourrait favoriser l'adaptation individuelle au changement climatique, mais aussi collective parce que si tu veux que tout le monde ait accès à la nature, faut que tu permettre la nature dans tes milieux de vie.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): La réduction de la chaleur que permettent les espaces verts dans les villes est énorme. Les villes devraient investir plus dans ce domaine. (End of translation)

Homme non identifié:  La végétation aussi a un impact extrêmement important pour garder l'eau. L'eau va très rapidement se rendre dans les égouts lorsqu'on a des, des fortes précipitations sur les surfaces asphaltées. Alors les zones humides ou les forêts vont absorber cette eau-là qui va être gardée dans le sol et donc ralentir le, on va dire le cycle hydrologique.

Femme non identifiée: Mon mari qui allait à la pêche à chaque année depuis plus de 30 ans a arrêté d'aller à la pêche. On voit l'eau différemment maintenant.

Femme non identifiée: Plusieurs études démontrent qu'en plus de rendre plus heureux et de faire considérablement chuter les niveaux d'hormones de stress, la thérapie par la nature améliore le bien-être psychologique des patients atteints de cancer en réactivant les cellules combattives. On observe aussi qu'une promenade de 20 minutes dans un parc peut améliorer la concentration chez les enfants atteints de TDAH, tout comme les médicaments stimulants proposés sur ordonnance.

D'ailleurs, les enfants qui passent plus de temps dans la nature sont plus susceptibles de développer une conscience environnementale et les adultes qui y sont connectés sont plus susceptibles d'être animés d'un désir de la protéger. Le simple fait de s'immerger en nature pourrait-il contribuer à la soigner et du même fait, à sécuriser notre avenir sur terre?

Homme non identifié:  (Début de la traduction): Le programme Parks Prescription est en fait développé et dirigé par la présidente élue de l'ACEP, Melissa Lem, basée en Colombie-Britannique. L'idée du programme est donc basée sur le fait que nous souffrons en tant que société d'une carence en nature. Nous passons trop de temps à l'intérieur à regarder des écrans. Nous devons sortir et nous imprégner de la nature. Laissez la verdure nous envahir. Les avantages sont d'un côté physique. En général, quand on est dans la nature, nous ne sommes pas assis, nous sommes actifs. On fait de la randonnée, du vélo. S'immerger en nature a également beaucoup d'avantages pour la santé mentale. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: On sait aussi qu'après 15 minutes en nature ou d'exposition à la nature, le taux sanguin de cortisol, qui est l'hormone du stress, diminue, la fréquence cardiaque diminue puis la tension artérielle diminue. Tu sais, on se faire dire depuis qu'on, on rentre à l'école en médecine les piliers de bonne santé pas fumer, faire attention à sa consommation d'alcool, bouger puis bien manger. Nous, on veut qu'un cinquième qui s'ajoute ou un sixième, si on rajoute le sommeil, mais que ça soit dire est-ce que tu passes du temps dans la nature à chaque semaine?

Homme non identifié: (Début de la transaction): Il s'agit donc d'un programme dans le cadre duquel les médecins peuvent rédiger une prescription nature pour leurs patients. Avec cette ordonnance, les patients peuvent obtenir des laisser-passer pour les parcs. Je crois qu'il existe des programmes dans les provinces qui leur permettent d'obtenir des laisser-passer pour les parcs provinciaux également. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: (En cours) vraiment les prescriptions nature comme une politique innovante d'adaptation au changement climatique qui devrait être employée à plus large échelle puis qui, qui peut permettre finalement aux gens de reconnecter avec l'environnement puis de peut-être même nourrir un désir encore plus grand de protéger cet environnement naturel-là.

Femme non identifiée: La fatigue pandémique, on en a beaucoup entendu parler. C'est que le concept de fatigue climatique existe aussi. Donc, à force de se faire bombarder d'information sur les problèmes et pas assez sur les solutions, le sentiment d'impuissance qu'on vient nourrir peut tranquillement nous emmener à une fatigue climatique qui nous emmène un peu à baisser les bras, à dire tout ça c'est, c'est comme trop gros, finalement. Donc, je, je vais un peu jouer à l'autruche.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): Le système de soins de santé au Canada émet environ 4,6% des émissions de notre pays. C'est un taux non négligeable. C'est à peu près la même quantité que notre industrie aérienne. Nous avons donc une responsabilité en tant que pourvoyeurs au sein du système de nous occuper de cela. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Une échelle de l'hôpital ou de la clinique dire qu'est-ce qu'on fait pour réduire nos déchets? Est-ce qu'on a des chaînes d'approvisionnement responsables? Est-ce qu'on utilise des médicaments qui sont vraiment nocifs pour l'environnement? Et encore une fois, ça devrait être (inaudible) dans, dans l'ensemble des échelles de l'organisation du PDG jusque à l'échelle de, du conseiller en hygiène et salubrité, aux préposés aux bénéficiaires puis, puis aux médecins.

Homme non identifié:  (Début de la traduction): En tant que médecins, infirmiers, infirmières et autres professionnels de la santé, nous voulons travailler dans un système sain et bénéfique pour l'environnement, un système dont nous pouvons être fiers. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Qu'est-ce que la santé planétaire? On définit la santé planétaire comme suit: parvenir au niveau de santé, de bien-être et d'équité le plus élevé possible à l'échelle mondiale en portant une attention soutenue aux systèmes humains, politiques, économiques et sociaux qui façonnent l'avenir de l'humanité. Porter attention aux systèmes naturels de la terre qui, eux, fixent les limites environnementales dans lesquelles l'humanité peut s'épanouir en toute sécurité. En termes simples, la santé planétaire est la santé de l'humain en harmonie avec l'état des systèmes naturels sont elle dépend.

Femme non identifiée: Dans l'idée de la santé planétaire, c'est justement c'est de reconnaître que l'action ne peut qu'être transdisciplinaire puis qu'on a besoin de l'expertise et des savoirs de différents champs, que ça soit en ingénierie, mais en sciences sociales, en entrepôt puis même qu'on, qu'on devrait reconnaître des savoirs on dit non-traditionnels ou les savoirs ancestraux. Les connaissances que, qu'ont développé plusieurs Premières nations sur leurs territoires, sur, sur la nature qui habite leur territoire, la vie qui habite leur territoire puis ce mouvement de santé planétaire cherche à reconnaître ces différentes formes de savoir.

Homme non identifié:  Mais on a besoin de développer justement une capacité d'action collectives, d'interrelation et de coopération comme jamais dans l'histoire.
Femme non identifiée: De se mieux se gouverner collectivement dans un esprit de, de bienveillance tant pour la planète que pour les humains qui nous entourent.

Homme non identifié: (Début de la traduction): Nous sommes tous dans le même bateau. Et si nous laissons la situation nous glisser entre les doigts, nous en souffrirons tous. Il est très facile de se sentir désespéré quand on se contente de regarder la situation en tant qu'individu face à un système entier. Mais lorsque nous nous organisons, lorsque nous travaillons ensemble vers un objectif commun, l'impossible peut soudainement devenir un défi possible à relever. Et c'est là que nous commençons à gagner. C'est vraiment comme ça qu'on fait tourner le bateau. (Fin de la traduction)

Femme non identifiée: Cet épisode a été propulsé par l'Université de la Rue, produit par la Co-op Les Affranchis et rendu possible grâce au soutien de Santé Canada et de l'IFMSA-Québec.

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