Le point de vue des victimes compte

Les victimes au cœur des préoccupations du procureur dans la conduite des poursuites militaires

Introduction

Les cas d'inconduite sexuelle frappent au cœur de la composante la plus importante des Forces armées canadiennes, à savoir ses membres. Les préjudices personnels et institutionnels qui résultent de l'inconduite sexuelle peuvent être aiguë. L'inconduite sexuelle laisse presque toujours à la fois des traces indélébiles et des cicatrices profondes sur les victimes et sur l'institution elle-même, notamment en matière d’efficacité organisationnelle. Les cas d'infractions sexuelles exigent qu'une attention particulière soit accordée aux questions de juridiction et de la communication avec les victimes.

Le Directeur des poursuites militaires (DPM) s’est engagé à s’assurer que le point de vue des victimes serait pris en considération dans le processus décisionnel lié aux poursuites, et, à ce titre, a initié une révision en profondeur de l’ensemble de ses politiques et directives dans la perspective d’intégrer les préoccupations des victimes d’inconduites sexuelles à travers l’ensemble des étapes de la poursuite d’une infraction jusqu’au procès en cour martiale.

Deux constats se sont imposés suite à cet exercice. Dans un premier temps, il est devenu évident qu’il ne pouvait s’agir d’une initiative unique. Si nous voulions véritablement parvenir à réaliser l’intégration du point de vue des victimes dans nos processus, cela devait nécessairement passer par un engagement durable. Ensuite, il nous fallait procéder à une série de changements pour produire un impact immédiat qui allait dans le sens de ce que réclamaient les victimes. L’objectif de ce dépliant est donc de mieux informer les victimes et ceux qui les soutiennent des changements qui ont été apportés aux poursuites militaires et de ce à quoi elles peuvent s’attendre à travers le processus de justice militaire.

Infraction d’inconduite sexuelle

Toute référence dans cette politique à une « infraction d’inconduite sexuelle » est réputée se référer à des actes qui sont soit de nature sexuelle ou commis avec l'intention de commettre un acte qui est de nature sexuelle et qui constitue une infraction au Code de discipline militaire (CDM) en vertu de la partie III de la Loi sur la défense nationale (LDN). Cela inclut des infractions telles que les agressions sexuelles, le voyeurisme et le harcèlement sexuel.

L'agression sexuelle est l’attouchement non-consensuel de nature sexuelle qui viole l'intégrité sexuelle de la victime. Il est un terme juridique qui fait référence à toute forme de contact sexuel sans consentement. Cela peut inclure des baisers, le toucher, la pénétration vaginale, la pénétration anale, et / ou le sexe oral forcé ou non désiré. Dans la décision R c Chase, la Cour suprême du Canada a statuée que l'agression sexuelle ne concerne pas uniquement la partie du corps touchée. Elle traite également de la nature du contact, de la situation dans laquelle elle a eu lieu, des mots et des gestes qui accompagnent l'acte, ainsi que de toutes les autres circonstances entourant la conduite, y compris les menaces, qui peuvent ou peuvent ne pas être accompagné par la force.

Le harcèlement est tout comportement inopportun par un individu qui est dirigé et injurieux envers une autre personne ou des personnes en milieu de travail, et que la personne savait ou aurait raisonnablement dû savoir qu'il offenserait ou causerait un préjudice. Il comprend tout acte, propos ou démonstration qui diminue, rabaisse, humilie ou embarrasse autrui, incluant tout acte d'intimidation ou de menace. Il comprend également le harcèlement au sens de la Loi canadienne sur les droits de la personne.

Énoncé de politique

Lorsque qu’un dossier d’infraction pour inconduite sexuelle lui est assigné, le procureur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que la question soit traitée dans la juridiction la plus appropriée (militaire ou civile) et que les préoccupations des victimes soient sollicitées, considérées et traitées.

Afin de favoriser la communication entre le procureur et la victime, tous les efforts seront faits pour que les dossiers d'infractions pour inconduites sexuelles soient traités par le même procureur du début à la fin, et ce tant qu'un rapport positif est maintenu avec la victime. Les procureurs devraient veiller à ce que les infractions sexuelles soient traitées avec célérité en demeurant conscient que tout délai indu a un impact négatif sur la victime sur le plan émotionnel et qu’il peut affecter sa volonté ou sa capacité à participer efficacement au processus de justice pénale.

Modifications apportées aux directives du DPM

La liste suivante constitue la liste des directives du DPM qui ont été modifiées suite aux processus de révision entrepris. Toutes les directives peuvent être consultées en ligne.

Faits saillants

Conclusion

La victime doit se voir accorder un rôle significatif dans la procédure de justice militaire de façon à ce qu’elle soit protégée, ménagée, informée, respectée et entendue. Le procureur joue un rôle essentiel dans le maintien de cet équilibre délicat entre les besoins et les intérêts de la victime et la saine administration de la justice militaire.

Dans toute instance en cour martiale, le procureur remplit ses fonctions de façon à permettre à la victime de participer activement au processus, dans le respect du droit et de la justice fondamentale. Le procureur veille, dès le début du processus, à ce que l’on comprenne bien qu’il ne représente pas la victime en tant que conseiller juridique et qu’il n’agit pas à titre de représentant à l’instance. Toutefois, il doit saisir toute occasion raisonnable de se prévaloir des mécanismes et procédures offerts par la loi pour défendre les intérêts de la victime pendant l’instance. Aucune formule ne peut établir la façon d’atteindre cet équilibre délicat; les principes énoncés à travers les directives du DPM représentent un guide pouvant être appliqué à une vaste gamme de cas particuliers.

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