Page 11 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le trichloroéthylène

10.0 Justification

Les paramètres finaux des risques de cancer et d'effets autres que le cancer ont été pris en compte dans le calcul de la CMA de 0,005 mg/L (5 µg/L) pour le TCE dans l'eau potable.

Les études effectuées sur les animaux ont permis d'établir des liens entre l'exposition au TCE et divers types de tumeurs tant chez les rats (rein et testicules) que chez les souris (poumons et foie). Les preuves de cancérogénicité provenant de l'ingestion de TCE par l'eau potable sont étayées par des études épidémiologiques qui indiquent une corrélation positive entre l'exposition au TCE et le cancer chez les humains, bien que la présence d'autres produits chimiques soit un facteur portant à confusion quand on veut confirmer l'association. Des recherches plus poussées sont toutefois nécessaires pour mieux cerner les agents spécifiques responsables de ce risque pour la santé, ainsi que pour estimer l'ampleur du risque. Le TCE a été classifié comme étant « probablement cancérogène pour les humains » puisque les preuves de cancérogénicité observées chez les animaux et lors des études épidémiologiques donnent à penser qu'il existe un lien positif entre l'exposition au TCE et le cancer.

L'analyse du risque de cancer lié au TCE est fondée sur des tumeurs du rein observées chez des rats mâles et femelles. Des tumeurs semblables ont aussi été observées dans le cadre de certaines études épidémiologiques effectuées auprès de travailleurs industriels exposés en raison de leur emploi. La méthode linéaire à stades multiples a servi à calculer les risques unitaires pour les types de tumeur du rein observés chez les rats. Une concentration maximale acceptable (CMA) de TCE dans l'eau potable de 0,022 mg/L (22 µg/L) peut être établie en fonction de l'évaluation du risque de cancer. Cette évaluation est fondée sur un risque de cancer « de minimis » de 10-6, qui est considéré comme
« essentiellement négligeable ».

Le choix de l'étude sur la toxicité pour le développement utilisée pour évaluer le risque d'effets autres que le cancer reposait sur plusieurs facteurs : la pertinence du milieu utilisé (eau potable); la faible dose à laquelle on a observé les effets (qui coïncide avec la plus faible dose avec effet nocif observé dans toutes les études animales analysées); la gravité de l'effet critique (malformations cardiaques) et la présence de preuves d'effets semblables (p. ex., anomalies cardiaques) tirées d'études épidémiologiques; et l'observation de malformations semblables suite à l'exposition aux métabolites du TCE. On a utilisé la méthode BMD pour calculer la NOAEL, qui tient compte de la LOAEL observée dans l'étude clé. Une concentration maximale acceptable (CMA) pour le TCE dans l'eau potable de 0,005 mg/L (5 µg/L) peut être calculée à partir des effets observés sur le développement.

La plus faible des deux CMA calculées (0,005 mg/L) a été choisie comme valeur recommandée, car elle protège la santé humaine des effets cancérogènes et non cancérogènes. La CMA est mesurable par les méthodes d'analyse disponibles et est atteignable par les techniques de traitement tant municipales que résidentielles.

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