Page 4 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le chlorure de vinyle

Partie I. Vue d'ensemble et application (continué)

3.0 Application de la recommandation

Remarque : Des conseils spécifiques concernant l'application des recommandations doivent être obtenues auprès de l'autorité appropriée en matière d'eau potable dans le secteur de compétence concerné.

Le chlorure de vinyle est cancérogène pour l'humain, ce qui signifie que l'exposition à quelque concentration que ce soit de ce produit dans l'eau potable peut accroître le risque de cancer. Certaines autorités fixent des limites plus strictes que la CMA à l'égard du chlorure de vinyle.

De manière générale, la présence de chlorure de vinyle dans l'eau potable n'est pas préoccupante pour la plupart des Canadiens qui s'approvisionnent en eau potable à des sources d'eaux de surface; en effet, cette substance se volatilise facilement. Cependant, comme le chlorure de vinyle libéré dans le sol n'est pas adsorbé sur les particules de sol, s'il ne s'évapore pas, il migre facilement vers les eaux souterraines, où il peut rester pendant des mois ou des années. Habituellement, on ne détecte du chlorure de vinyle dans les eaux souterraines seulement à proximité des sites d'enfouissement et des endroits où il y a eu déversement de chlorure de vinyle ou de précurseurs chlorés de ce composé.

Du chlorure de vinyle peut également être relargué à partir des tuyaux en polychlorure de vinyle employés dans les réseaux de distribution et les installations de plomberie. Pour réduire le plus possible les concentrations de chlorure de vinyle dans ces structures, les matériaux en contact avec l'eau potable doivent être certifiés conformes à la norme ANSI/NSF 61.

La recommandation relative au chlorure de vinyle dans l'eau potable est fondée sur une exposition pendant toute la durée de vie (70 ans) au chlorure de vinyle dans l'eau potable. Dans le cas des sources d'approvisionnement en eau potable où on enregistre des dépassements transitoires de la valeur recommandée, on conseille d'élaborer et de mettre en œuvre un plan pour la gestion de ces situations. Dans le cas où la recommandation est dépassée de manière prolongée sans que le traitement ne permette de résoudre le problème, on doit envisager d'utiliser une autre source d'eau pour s'abreuver, se doucher et se baigner. Pour les nourrissons de moins de cinq semaines, qui pourraient être plus sensibles aux effets du chlorure de vinyle sur la santé, cette substance dans l'eau potable doit être maintenue à des concentrations aussi basses qu'il soit raisonnablement possible d'atteindre.

Dans le cas des substances cancérogènes, la recommandation fixée correspond normalement à une valeur à laquelle l'accroissement du risque de cancer est « essentiellement négligeable » pour une personne exposée à cette concentration dans l'eau potable pendant toute sa vie. En ce qui concerne les recommandations pour la qualité de l'eau potable, Santé Canada considère comme « essentiellement négligeable » un accroissement se situant entre un nouveau cas de cancer de plus que la valeur normale par 100 000 personnes à un nouveau cas de plus que la valeur normale par million de personnes (soit 10−5 à 10−6). On estime le risque sur la durée de vie qui est associé à l'ingestion d'eau contenant la CMA de chlorure de vinyle à 5,0 × 10-5, ce qui est supérieur à la gamme des risques « essentiellement négligeables ». Cependant, la CMA pour le chlorure de vinyle est le résultat d'une décision de gestion des risques fondée sur la capacité analytique. Comme elle dépasse la valeur basée sur la santé, il faut déployer tous les efforts possibles pour maintenir les concentrations de chlorure de vinyle dans l'eau potable au niveau le plus bas qu'il soit raisonnablement possible d'atteindre (ou ALARA).

3.1 Surveillance

Il faudrait caractériser les sources d'eau souterraines afin d'identifier la présence de chlorure de vinyle, particulièrement dans les cas où l'on ne connait pas l'utilisation historique de l'emplacement. Une surveillance trimestrielle du chlorure de vinyle devrait être effectuée aux endroits affectés par un lixiviat de décharge, un déversement de chlorure de vinyle, ou une contamination par des COV chlorés.

Les tuyaux et les composantes de fabrication récente sont tenus d'être conformes aux normes qui limitent le relargarge de contaminants. Cependant, les conduites principales en polychlorure de vinyle qui ont été fabriquées avant 1977 ont tendance à relarguer du chlorure de vinyle parce qu'elles contiennent souvent des concentrations plus élevées du monomère de chlorure de vinyle qui n'a pas été polymérisé.

La surveillance du chlorure de vinyle est donc recommandée dans les réseaux de distribution qui comprennent ces tuyaux en PVC plus anciens. Une surveillance trimestrielle du chlorure de vinyle devrait être mise en place dans les zones du réseau de distribution où se trouvent des tuyaux en PVC plus anciens, spécifiquement aux endroits où le temps de séjour est le plus long (p.ex. culs-de-sac). Les services publics qui ont des données de base démontrant l'absence de chlorure de vinyle dans le réseau de distribution peuvent effectuer une surveillance moins fréquente. Les autorités peuvent considérer une réduction de surveillance si un protocole de rinçage approprié des conduites est en place. Advenant que les données de surveillance indiquent des niveaux élevés de chlorure de vinyle, il est suggéré d'élaborer un plan et de l'appliquer afin de corriger la situation.

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