Innocuité des ingrédients cosmétiques

Chaque produit cosmétique que vous utilisez contient plusieurs ingrédients, que ce soit des agents de conservation, des nettoyants ou des parfums. Santé Canada procède régulièrement à l'examen de ces ingrédients afin de s'assurer qu'ils sont sécuritaires, et il en interdit ou limite l'utilisation s'il détermine qu'ils présentent un risque pour la santé.

Nota : Le présent document a été conçu à l'intention des consommateurs qui souhaitent en apprendre davantage sur la réglementation des produits cosmétiques et de leurs ingrédients, conformément au Règlement sur les cosmétiques pris en application de la Loi sur les aliments et drogues. Les renseignements contenus dans le présent document sont uniquement présentés à titre indicatif. En cas de divergence entre le présent document et la loi, cette dernière prévaut.

Dans cette section :

Renseignements généraux sur les cosmétiques

En vertu de la Loi, les cosmétiques sont notamment « les substances ou mélanges de substances fabriqués, vendus ou présentés comme pouvant servir à embellir, purifier ou modifier le teint, la peau, les cheveux ou les dents, y compris les désodorisants et les parfums ». Les produits de beauté (maquillage, parfums, hydratants, vernis à ongles) et les produits de toilette (savons, shampooings, crèmes à raser et désodorisants) sont aussi des cosmétiques.

Lisez toujours l'étiquette du produit et suivez toutes les directives.

Pour savoir comment signaler un incident lié à la santé et à la sécurité (y compris un effet indésirable), consultez la page Signaler un incident concernant un produit de consommation. Pour en apprendre davantage sur les cosmétiques et sur leur utilisation sécuritaire, consultez la page Produits cosmétiques et sécurité.

Comment Santé Canada protège-t-il votre santé?

  • Protection conférée par la loi : en vertu de la loi, les fabricants ne sont pas autorisés à vendre des produits cosmétiques contenant des ingrédients susceptibles de nuire à la santé lorsque ces produits sont utilisés conformément aux directives figurant sur l'étiquette et dans les conditions normales d'utilisation. Santé Canada peut prendre les mesures de conformité qui s'imposent si un produit représente un danger pour la santé ou la sécurité des Canadiens.
  • Déclaration obligatoire : les fabricants doivent déclarer à Santé Canada tous les ingrédients contenus dans leur produit au moyen du formulaire de déclaration de cosmétique. Ainsi, Santé Canada est en mesure de faire un suivi des ingrédients et de conserver un registre de tous les produits cosmétiques vendus au Canada.
  • Surveillance continue des renseignements scientifiques : Santé Canada fait le suivi de la documentation scientifique produite sur les ingrédients cosmétiques ainsi que des données issues du Plan de gestion des produits chimiques, et celles provenant de l'Union européenne et de la Food and Drug Administration des États­Unis. S'il ressort que des ingrédients présentent un risque pour les consommateurs, Santé Canada en interdira ou en restreindra rapidement l'utilisation et les ajoutera à la Liste critique des ingrédients.
  • Liste critique des ingrédients : la Liste critique des ingrédients est un outil administratif qu'utilise Santé Canada pour indiquer, notamment aux fabricants, que la présence de certaines substances dans les cosmétiques est susceptible de contrevenir a) à l'interdiction générale prévue à l'article 16 de la Loi sur les aliments et drogues ou b) à l'une des dispositions du Règlement sur les cosmétiques. Cette liste comprend les ingrédients dont l'utilisation est restreinte ou interdite dans les cosmétiques au Canada. Cependant, le fait qu'un ingrédient n'apparaisse pas sur la liste ne signifie pas pour autant que son utilisation est sécuritaire dans les cosmétiques.
  • Étiquetage obligatoire des ingrédients : tous les cosmétiques doivent posséder une étiquette sur laquelle figure la liste des ingrédients afin que les consommateurs puissent savoir ce que le produit contient et ainsi éviter les cosmétiques contenant des ingrédients qui les préoccupent.
  • Surveillance des cosmétiques sur le marché : Santé Canada a mis en place des processus de surveillance après commercialisation afin de cerner les potentiels problèmes d'innocuité liés aux produits cosmétiques. Les inspecteurs de Santé Canada reçoivent les plaintes des consommateurs et de l'industrie et enquêtent sur le sujet afin de s'assurer que les cosmétiques sont conformes à la loi.

Comment Santé Canada détermine-t-il l'innocuité des ingrédients cosmétiques?

Afin de déterminer si un ingrédient est sécuritaire, Santé Canada utilise un processus de prise de décisions fondé sur des données probantes, et s'emploie à réduire tout risque que présente un ingrédient pour les consommateurs.

Les scientifiques de Santé Canada appliquent les principes de la toxicologie, ce qui signifie qu'ils étudient minutieusement les caractéristiques des ingrédients d'un produit ainsi que le niveau d'exposition des consommateurs à ces ingrédients. Donc, selon cette méthode, un ingrédient peut être considéré comme étant dangereux, mais sécuritaire à faible dose puisque le niveau d'exposition est faible.

Par exemple, le formaldéhyde peut être dangereux s'il est inhalé dans les poumons. Toutefois, lorsqu'il est utilisé à petite dose dans les produits qu'on applique sur la peau, le niveau d'exposition est très faible, et l'ingrédient ne présente donc pas de risque pour la santé. C'est pourquoi Santé Canada considère que le formaldéhyde en contenant aérosol n'est pas sécuritaire, mais que de petites quantités de cette substance dans certains types de cosmétiques le sont, comme l'indique la Liste critique des ingrédients.

Questions fréquentes sur certains ingrédients cosmétiques

Plusieurs des ingrédients contenus dans les produits cosmétiques ont fait l'objet de rapports ou de discussions sur Internet. Santé Canada procède régulièrement à l'examen de ces ingrédients afin de s'assurer qu'ils sont sécuritaires. Vous trouverez ci-après le résultat des examens dont ont fait l'objet certains ingrédients.

BHA et BHT

Le BHA (butyl hydroxyanisole) et le BHT (butyl hydroxytoluène) sont utilisés comme agents de conservation dans de nombreux aliments, produits cosmétiques et médicaments. Dans le cas des produits cosmétiques, on retrouve en général ces ingrédients à une concentration d'au plus 0,1 % particulièrement dans les shampooings, les déodorants, les lotions pour le corps et le maquillage.

Le BHA et le BHT permettent de maintenir la qualité et l'innocuité des produits et d'allonger leur durée de conservation.

Le BHA a fait l'objet d'une évaluation dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement du Canada. Il a été établi qu'il ne présente pas de risque aux concentrations actuelles d'exposition. En 2002, le groupe d'experts chargé de l'analyse des ingrédients cosmétiques (Cosmetic Ingredient Review Expert Panel) aux États­Unis, avec le soutien de la Food and Drug Administration, a examiné le BHT contenu dans les cosmétiques et a déterminé qu'il constituait un produit sûr aux concentrations actuellement utilisées dans les cosmétiques..

Colorants dérivés du goudron de houille

Les colorants dérivés du goudron de houille sont des colorants provenant à l'origine de produits chimiques extraits du goudron de houille. Toutefois, comme la distillation n'était pas efficace à 100 %, le produit final contenait souvent des impuretés dangereuses.

Les colorants dérivés du goudron de houille d'aujourd'hui sont synthétiques et ne sont plus issus du goudron de houille, mais leur dénomination n'a pas changé. Ces ingrédients sont de grande qualité et présentent une grande pureté, puisqu'ils ont subi un procédé de purification éliminant toute impureté inacceptable. Certains colorants dérivés du goudron de houille, comme la paraphénylènediamine (aussi appelée PPD) et d'autres colorants utilisés dans les colorants capillaires par oxydation, présentent encore un risque pour la santé, car il s'agit de sensibilisants lorsqu'ils entrent en contact avec la peau (ils causent des réactions allergiques après une exposition répétée).

Le Règlement sur les cosmétiques (seulement disponible en anglais) énonce les interdictions et les autres restrictions concernant les colorants dérivés du goudron de houille comme la PPD. La plupart des colorants dérivés du goudron de houille sont sans danger dans les cosmétiques; cependant, les colorants avérés dangereux sont interdits. Par exemple, les colorants dérivés du goudron de houille ne doivent pas être utilisés dans la région oculaire. De plus, les colorants capillaires permanents et semi-permanents contenant ces colorants doivent comporter une mise en garde sur les étiquettes intérieure et extérieure avertissant les consommateurs de l'éventualité d'une irritation cutanée causée par les ingrédients chez certaines personnes et recommandant un test sur une petite surface de la peau avant chaque utilisation.

Le gouvernement du Canada examine actuellement de nombreux colorants dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. Si l'un de ces ingrédients s'avère dangereux pour la santé et qu'il entre dans la fabrication des cosmétiques, Santé Canada l'ajoutera à la Liste critique des ingrédients. Par exemple, en raison des résultats d'une évaluation réalisée dans le cadre du Plan, il a été proposé d'ajouter le Solvent Red 23 à la Liste critique en tant que substance interdite dans les cosmétiques destinés à être appliqués sur les muqueuses (yeux, nez ou bouche) ou à proximité de celles-ci. De plus, les colorants capillaires contenant le Solvent Red 23 doivent comporter une mise en garde pour avertir les consommateurs de ne pas appliquer le produit sur ces régions.

Diéthanolamine (DEA) et autres éthanolamines

La présence de diéthanolamine (DEA) n'est pas autorisée dans les cosmétiques au Canada. En effet, la DEA et les composés similaires, comme la diisopropanolamine (DIPA), peuvent produire des nitrosamines dangereuses (des carcinogènes connus) par réaction avec des agents de nitrosation trouvés dans la formule cosmétique ou avec les oxydes d'azote atmosphériques. La DEA et la DIPA, de même que tous les ingrédients capables d'induire la formation de nitrosamines, lorsqu'ils sont ajoutés à un cosmétique, peuvent présenter un risque pour la santé des consommateurs et ne doivent donc pas se retrouver dans les cosmétiques vendus au Canada, comme l'indique la Liste critique des ingrédients.

L'usage de la cocamide DEA, de la cocamide DIPA et d'autres acides gras avec éthanolamine est présentement autorisé dans les cosmétiques, car ces substances n'ont pas le même potentiel de formation de nitrosamines que la DEA. Cependant, afin de gérer le risque lié à la présence possible d'impuretés de DEA dans les cosmétiques, on interdit leur utilisation en association avec des agents formant de la nitrosamine.

Le groupe d'experts chargé d'évaluer des ingrédients cosmétiques aux États-Unis est d'avis que l'usage de la triéthanolamine (TEA), de la diéthanolamine (DEA) et de la monoéthanolamine (MEA) (seulement dans les produits rincés) sont sécuritaires dans les cosmétiques conçus pour être non-irritants, aussi longtemps qu'ils ne sont pas utilisés en combinaison avec des agents de nitrosation, car ceci peut conduire à la formation de nitrosamines carcinogènes.

Formaldéhyde (et agents de conservation libérant du formaldéhyde)

Le formaldéhyde est utilisé en petites quantités dans les cosmétiques destinés aux cheveux et à la peau où il sert d'agent de conservation pour garantir l'intégrité du produit et empêcher la croissance des microorganismes. Le formaldéhyde est un gaz, mais sous sa forme liquide, il porte le nom de « formaldéhyde », de « méthylèneglycol » ou de « formaline ». Les ingrédients libérant du formaldéhyde libèrent lentement de très petites quantités de cette substance, qui agit comme agent de conservation pour les produits, ou comme agent dénaturant, dans le cas des produits de lissage pour cheveux. L'utilisation du formaldéhyde a toutefois diminué au cours des dernières années.

Le formaldéhyde est produit commercialement, mais on le trouve aussi dans la nature comme dans les fruits et certains aliments. Par ailleurs, l'organisme humain en produit à la suite de réactions normales du métabolisme. Toutefois, aux doses élevées, le formaldéhyde serait un carcinogène pour l'humain lorsqu'il est inhalé pendant de longues périodes.

Après avoir étudié l'information scientifique sur le formaldéhyde, Santé Canada a conclu que cette substance est sécuritaire lorsqu'elle est utilisée en petites concentrations sur la peau. Ainsi, le formaldéhyde est autorisé à des concentrations d'au plus 5 % dans les durcisseurs pour les ongles, mais le produit doit comporter une mise en garde selon laquelle la substance peut causer une sensibilité de la peau et indiquer le mode d'emploi approprié. Son utilisation est également autorisée dans les produits cosmétiques d'hygiène buccale à une concentration d'au plus 0,1 %, et comme agent de conservation dans les cosmétiques non destinés à l'hygiène buccale, à une concentration d'au plus 0,2 %. Ces concentrations constituent les concentrations les plus faibles ayant un effet antimicrobien efficace. Cependant, puisque la substance peut causer une sensibilité chez certaines personnes, Santé Canada a interdit le formaldéhyde dans les produits cosmétiques en aérosol en raison des risques d'inhalation.

À la suite de l'examen de nouvelles données scientifiques, une nouvelle limite a été ajoutée à la Liste critique des ingrédients pour atténuer les préoccupations liées à l'inhalation de formaldéhyde découlant de l'utilisation de cosmétiques qui ne sont pas en aérosol mais qui libèrent des vapeurs de formaldéhyde lorsqu'ils sont utilisés suivant le mode d'emploi. Les défrisants soumis à une convection forcée (p. ex. le séchoir) ou à la chaleur (p.ex. le fer plat) -- des processus qui produisent des vapeurs de formaldéhyde -- ne doivent pas contenir cette substance dans une concentration supérieure à 0,01 %.

Ingrédients des parfums et des fragrances

Santé Canada passe en revue les ingrédients de parfum de la même manière que tout autre ingrédient de cosmétique. Conformément à la loi, si un ingrédient de parfum est jugé dangereux dans les cosmétiques, son utilisation est interdite ou restreinte et il est ajouté à la Liste critique des ingrédients.

Le Canada utilise la Nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques (INCI). Selon cette convention, les composants d'un parfum peuvent être indiqués en tant qu'ingrédients distincts ou énumérés sous la rubrique « parfum » (dans l'Union européenne et au Canada) ou « fragrance » (aux États-Unis).

L'industrie des parfums est essentiellement autoréglementée. La plupart des fabricants mondiaux de parfums sont membres de l'Association internationale des matières premières pour la parfumerie (IFRA) (disponible en anglais seulement). L'IFRA a établi et mis en œuvre un code de pratique et des normes d'innocuité qui sont appliqués à l'échelle mondiale pour assurer la protection des consommateurs et de l'environnement.

Les normes de l'IFRA concernant l'utilisation et la restriction des ingrédients de parfum sont fondées sur des études d'innocuité menées par le Research Institute for Fragrance Materials (RIFM). Le RIFM est un organisme indépendant sans but lucratif qui examine les données relatives à l'innocuité des ingrédients de parfum. Le groupe d'experts du RIFM est constitué de toxicologues, de pharmacologues et de dermatologues qui n'ont aucun lien commercial avec l'industrie des parfums. Le RIFM publie ses observations et ses conclusions dans une revue scientifique accréditée et examinée par des pairs.

Plomb et autres métaux lourds

En raison des préoccupations en matière de santé liées au plomb, à l'arsenic, au cadmium, au mercure et à l'antimoine, on considère que ces substances ne sont pas sécuritaires et qu'elles ne devraient donc pas être utilisées en tant qu'ingrédient cosmétique au Canada. Toutefois, des impuretés sont tout de même présentes dans les produits en raison de la nature persistante de ces substances et du fait qu'elles se trouvent naturellement dans l'environnement. Santé Canada a donc établi les limites pour les impuretés de cette nature dans une ligne directrice. Par exemple, la limite d'impuretés pour le plomb (Pb) a été fixée à 10 parties par million (ppm).

En règle générale, les limites d'impuretés sont beaucoup plus basses que celles établies pour empêcher qu'un cosmétique nuise à la sécurité des consommateurs, mais il est tout de même techniquement possible pour les fabricants de respecter ces limites. Santé Canada effectue systématiquement des analyses afin de mesurer les concentrations de métaux lourds dans les cosmétiques. Le Ministère prendra les mesures de vérification de la conformité et d'application de la loi qui s'imposent s'il est établi que les impuretés de métaux lourds présentes dans un produit cosmétique dépassent les limites acceptables fixées.

Parabènes

Les parabènes sont utilisés comme agents de conservation dans un grand nombre de cosmétiques et produits de soins personnels, notamment le maquillage, les hydratants, les produits pour le soin des cheveux et les produits de rasage, généralement à des concentrations ne dépassant pas 0,5 %.

Tous les parabènes commercialisés sont d'origine synthétique, bien que certains parabènes soient aussi présents à l'état naturel comme agents de conservation dans des fruits (par exemple, les bleuets et les carottes).

Des études in-vitro ont permis d'observer que les parabènes ont un effet légèrement semblable à celui des œstrogènes. De plus, on a aussi découvert que certains parabènes ont des effets sur le développement du système reproducteur masculin dans des études sur les animaux. Cette constatation soulève des préoccupations en raison du lien entre les œstrogènes et le cancer du sein, mais il existe un grand nombre de questions et de données scientifiques contradictoires quant aux effets d'un faible taux d'œstrogènes chez l'humain. En 2008, le groupe d'experts chargé de l'analyse des ingrédients cosmétiques aux États-Unis a conclu que les parabènes étaient sans danger aux concentrations présentes dans les cosmétiques. En 2012, le groupe d'experts a réévalué l'innocuité des parabènes et a confirmé qu'ils sont sans danger lorsqu'ils sont utilisés en tant qu'agents de conservation suivant les pratiques d'utilisation et les limites de concentration actuelles dans l'industrie des cosmétiques. Le comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (SCCS) de l'Union européenne a publié plusieurs avis sur les parabènes, indiquant que l'utilisation de quelques parabènes dans les cosmétiques est sécuritaire dans certaines limites. L'Administration des États-Unis chargée des aliments et des médicaments (FDA) est aussi du même avis au sujet de l'utilisation des parabènes (en anglais seulement) dans les cosmétiques.

Santé Canada est en train de réaliser une évaluation sur les parabènes dans toutes leurs utilisations; l'ébauche d'évaluation préalable sera publiée au cours de l'été 2019. On continuera de surveiller et d'examiner toute nouvelle donnée scientifique sur les parabènes.

Composés PEG

Les composés PEG, poly(éthylèneglycol), sont utilisés dans la fabrication de surfactants non ioniques (les surfactants facilitent l'application des cosmétiques, entre autres). Des centaines de types différents de composés PEG sont utilisés dans les cosmétiques. Les PEG présentent une faible toxicité orale (par la bouche) et cutanée (sur la peau). Le groupe d'experts chargé de l'analyse des ingrédients cosmétiques aux États-Unis a noté que les cosmétiques contenant du PEG ne devraient pas être utilisés sur des peaux lésées (par exemple, sur une peau blessée ou irritée), mais aucun problème n'est ressorti avec des peaux intactes et saines. La dernière évaluation de l'innocuité du sulfosuccinate d'alkyle et d'autres composés PEG apparentés en 2012 a permis de confirmer que l'utilisation de ces composés est sécuritaire dans les produits cosmétiques, lorsqu'ils sont conçus pour être non irritants.

À l'heure actuelle, l'utilisation de composés PEG dans les cosmétiques ne fait l'objet d'aucune restriction ni interdiction au Canada, dans l'Union européenne ou aux États-Unis.

De faibles quantités de 1,4-dioxane, un sous-produit de l'éthoxylation, peuvent être présentes dans les composés PEG et le laurylsulfate de sodium (SLS). L'exposition à des quantités élevées de 1,4-dioxane a été associée à des lésions du rein et du foie ainsi qu'au cancer chez des animaux de laboratoire. La présence potentielle de dioxane dans ces composés est bien connue et peut être réduite par des procédés de purification. L'exposition au dioxane par l'utilisation de cosmétiques a été évaluée dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques du Canada et jugée sans danger. Santé Canada recommande à l'industrie de suivre les recommandations (en anglais seulement) de la Food and Drug Administration des États-Unis. Si un produit présente des quantités inacceptables de ce type d'impureté, Santé Canada prendra des mesures pour le retirer du marché.

Gelée de pétrole

La gelée de pétrole (gelée d'huile minérale) est couramment utilisée dans les cosmétiques à titre d'hydratant ainsi que dans les médicaments en vente libre à titre d'agent de protection de la peau. Son innocuité pour ces indications a été examinée par la Food and Drug Administration et par Santé Canada. Les produits alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques à base de gelée de pétrole contiennent de la gelée de pétrole hautement raffinée de qualité pharmaceutique ou cosmétique. Dans l'Union européenne, la gelée de pétrole est autorisée dans les cosmétiques si toutes les étapes du raffinage sont connues.

Au Canada, dans les cas où un ingrédient est susceptible de comporter des impuretés, le fabricant doit veiller à ce que les ingrédients et les produits soient de bonne qualité et à ce qu'ils ne présentent aucun danger s'ils sont utilisés conformément au mode d'emploi. Les fabricants doivent s'assurer de respecter les bonnes pratiques de fabrication (BPF) et d'utiliser des ingrédients de qualité acceptable (p. ex. de qualité pharmaceutique). À l'heure actuelle, aucune impureté inacceptable (p. ex. des hydrocarbures aromatiques polycycliques) n'a été signalée dans un produit de gelée de pétrole réglementé par Santé Canada.

Phtalates

Les phtalates sont utilisés dans les cosmétiques comme plastifiants (pour empêcher le vernis à ongles de craqueler), dans les parfums comme solvants, ainsi que comme fixatifs et agents antimoussants. Beaucoup d'analyses scientifiques réalisées au Canada, aux États­Unis et dans l'Union européenne révèlent que les phtalates les plus fréquemment employés dans les cosmétiques (le DEP [phtalate de diéthyle] et, dans une moindre mesure, le DBP [phtalate de dibutyle]) sont sûrs à la concentration actuellement employée dans les cosmétiques. Les études existantes ont été menées en faisant appel aux voies d'exposition habituelles et à une utilisation normale des cosmétiques (absorption cutanée et inhalation).

  • En 2012, le groupe d'experts chargé de l'analyse des ingrédients cosmétiques des États-Unis a réitéré sa position à l'égard de la première évaluation de l'innocuité et a affirmé que le DBP et le DEP sont « sans danger aux concentrations utilisées » dans les cosmétiques.
  • En 2007, le comité scientifique des produits de consommation (organisme scientifique le plus important de l'Union européenne) a publié son opinion sur les phtalates dans les produits cosmétiques. Il a été établi que le DEP présent dans les cosmétiques est sécuritaire aux concentrations actuellement employées. Le DBP est toutefois interdit dans les cosmétiques dans l'Union européenne.
  • En 2004, le Bureau européen des substances chimiques (European Chemicals Bureau) a terminé une évaluation en profondeur des risques posés par le DEP. En plus d'une évaluation exhaustive de la toxicité, le Bureau a évalué l'exposition au DBP présent dans les cosmétiques, en portant particulièrement son attention sur le vernis à ongles. L'évaluation du risque a établi que d'autres mesures d'atténuation du risque n'étaient pas nécessaires pour les consommateurs.
  • En 2011, le gouvernement du Canada a publié une étude sur les concentrations de phtalates et l'exposition dermique possible découlant de leur présence dans les cosmétiques et les produits de soins personnels. Selon cette étude, seuls le DEP et le DBP sont présents en quantité importante dans les produits cosmétiques. L'exposition générale aux phtalates découlant de l'utilisation de cosmétiques et de produits de soins personnels est faible et, par conséquent, il est peu probable qu'elle pose des risques pour la santé des consommateurs canadiens.
  • En 2004, Koo et coll. ont estimé l'exposition (inhalation et cutanée) aux phtalates présents dans les cosmétiques et ont conclu que l'exposition estimée est relativement faible.

Le gouvernement du Canada a évalué le phtalate de bis (2-éthylhexyle) et a conclu que la substance « peut pénétrer dans l'environnement en quantité ou dans des conditions qui peuvent constituer un danger pour la santé humaine au Canada ». Bien que Santé Canada n'ait pas relevé la présence de cette substance dans les cosmétiques au Canada, celle-ci est utilisée dans d'autres pays comme ingrédient cosmétique. Elle a donc été ajoutée à la Liste critique des ingrédients afin d'aviser les fabricants qu'ils ne doivent pas l'utiliser dans la fabrication des produits cosmétiques.

Dans le cadre de l'Initiative des groupes de substances du Plan de gestion des produits chimiques, le gouvernement du Canada évaluera 14 substances faisant partie du groupe des phtalates. L'ajout de 14 autres substances dans ce groupe est à l'étude. Les résultats de l'évaluation préliminaire devraient être publiés en 2016.

Paraphénylènediamine (PPD)

La paraphénylènediamine (PPD) est un colorant dérivé du goudron de houille généralement utilisé dans les colorants capillaires permanents et semi-permanents, les colorants et les teintures. On l'utilise avec des oxydants, comme du peroxyde d'hydrogène, pour créer des molécules de couleur. Les colorants capillaires sont utilisés partout dans le monde depuis des décennies, et très peu d'effets indésirables liés à ces produits ont été déclarés.

Toutefois, la PPD est un sensibilisant lorsqu'elle entre en contact avec la peau (causant chez certaines personnes des réactions allergiques après une exposition répétée), et un certain nombre de Canadiens ont déclaré avoir eu une réaction allergique associée à cet ingrédient. C'est pourquoi, en vertu du Règlement sur les cosmétiques (seulement disponible en anglais), tout colorant capillaire contenant de la PPD ou d'autres colorants dérivés du goudron de houille doit porter une étiquette sur laquelle figurent des mises en garde et des directives d'utilisation précises. Cette exigence est également énoncée dans la Liste critique des ingrédients. Les étiquettes doivent avertir les consommateurs que le produit peut causer une sensibilité de la peau chez certaines personnes et qu'un test devrait être fait sur une petite partie de la peau avant d'utiliser le produit. La mise en garde doit également préciser que le produit ne doit pas servir à teindre les sourcils ni les cils. La teinture des cils et des sourcils devrait être faite uniquement par un professionnel.

La PPD ainsi que d'autres composants des colorants peuvent être utilisés uniquement à certaines concentrations dans les colorants capillaires par oxydation. Les effets indésirables associés à cet ingrédient présent dans les colorants capillaires sont rares lorsque le produit est utilisé conformément au mode d'emploi parce que les huiles présentes sur le cuir chevelu protègent ce dernier du colorant, et parce que le produit est rincé après au plus 30 minutes d'utilisation.

L'Union européenne et les États-Unis se sont penchés sur l'utilisation de la PPD et ont conclu que son utilisation dans les colorants capillaires aux concentrations actuelles est sécuritaire pour les personnes qui n'y sont pas sensibles. Tous deux ont fixé des restrictions semblables à celles du Canada quant à l'utilisation de la PPD dans les colorants capillaires et exigent une étiquette comprenant une mise en garde.

L'utilisation cutanée de la PPD présente dans des produits cosmétiques comme les tatouages au henné noir n'est pas sécuritaire puisque cet ingrédient peut être un puissant sensibilisant.

Siloxanes

La cyclométhicone et les siloxanes sont utilisés dans les cosmétiques pour leurs propriétés adoucissantes et hydratantes. Les siloxanes sont présents dans la vaste majorité des produits pour le soin des cheveux et de la peau, auxquels ils donnent une texture douce et soyeuse. La déclaration des ingrédients sur l'étiquette des cosmétiques est obligatoire au Canada. Il est donc possible de vérifier la présence de siloxanes dans les cosmétiques en recherchant les termes « siloxane » et « cyclométhicone » dans la liste des ingrédients.

Les risques pour la santé humaine et l'environnement associés aux siloxanes ont été évalués dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. Une analyse de l'exposition par l'utilisation de cosmétiques a révélé que les substances ne comportaient aucun risque pour la santé humaine dans les conditions dans lesquelles elles sont actuellement utilisées.

À la suite de l'examen de données sur la bioaccumulation de certains siloxanes, le gouvernement du Canada a conclu que le siloxane D5 et le siloxane D6 ne sont pas dangereux pour la santé humaine. Cependant, le siloxane D4 peut avoir une incidence néfaste sur l'environnement ou sur la diversité biologique. Le gouvernement du Canada prépare des mesures pour enrayer les risques que pourrait présenter le siloxane D4. Environnement Canada se penchera sur la nécessité d'élaborer des mesures de gestion du risque supplémentaires pour le siloxane D4 lorsqu'il disposera de plus amples renseignements.

Laurylsulfate de sodium (SLS)

Le laurylsulfate de sodium (SLS) est généralement utilisé comme agent moussant ou nettoyant dans les produits à rincer comme les shampooings, les produits pour le bain, les crèmes de rasage et les nettoyants pour la peau. Il est aussi parfois présent dans d'autres cosmétiques, comme les crèmes et les lotions.

À des concentrations élevées, le SLS peut causer l'irritation de la peau ou des yeux chez certaines personnes; il est donc important de suivre le mode d'emploi sur l'étiquette des cosmétiques. Des études d'absorption cutanée ont faire ressortir une pénétration dans la peau faible, voire nulle, à des concentrations élevées de SLS. Néanmoins, de nombreux produits pour bébé ne contiennent aucun SLS, de manière à réduire le risque d'irritation de la peau.

Le groupe d'experts chargé de l'analyse des ingrédients cosmétiques aux États-Unis s'est penché sur l'innocuité du SLS en 1983, puis de nouveau en 2004. Il a conclu que le SLS était sans danger dans les produits à rincer comme les savons et les shampooings. Dans le cas des produits destinés à un contact prolongé avec la peau, la concentration de SLS ne devrait pas dépasser 1 %. À la lumière de nouvelles données, une modification a été apportée à l'évaluation finale en 2010. Le groupe d'experts maintient sa position sur l'innocuité du SLS et des sels apparentés.

L'Union européenne et la Food and Drug Administration jugent acceptable la présence de cet ingrédient dans les produits cosmétiques. À l'heure actuelle, rien ne démontre que le SLS présent dans les cosmétiques constitue un risque inacceptable pour la sécurité des consommateurs s'il est utilisé conformément au mode d'emploi.

Triclosan

Le triclosan est utilisé dans les cosmétiques comme agent de conservation pour prévenir ou ralentir la prolifération microbienne et empêcher la détérioration des produits. Cet ingrédient est aussi présent dans des médicaments en vente libre et d'autres produits de consommation.

Santé Canada considère que le triclosan est sécuritaire lorsqu'il est utilisé à des concentrations de 0,03 % dans les rince-bouches et de 0,3 % dans les autres cosmétiques tels que les savons (veuillez consulter la Liste critique des ingrédients pour avoir plus de renseignements sur les limites de triclosan). Ces limites concernant les cosmétiques correspondent à celles en vigueur dans l'Union européenne, qui fixent à 0,3 % la concentration maximale de triclosan dans les cosmétiques où il est utilisé comme agent de conservation.

Le gouvernement du Canada a terminé l'évaluation du triclosan dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques. Cette évaluation montre que le triclosan n'est pas dangereux pour la santé humaine, mais qu'il pose des risques pour l'environnement lorsqu'il est utilisé en grandes quantités. Cette évaluation préliminaire confirme que les Canadiens peuvent continuer d'utiliser sans danger des produits comme la pâte à dents, les shampooings et les savons qui contiennent du triclosan.

Références additionnelles

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