Vaccin contre l'encéphalite Japonaise: Guide canadien d'immunisation 

Pour les professionnels de la santé

Dernière révision complète du chapitre : septembre 2023

Les recommandations relatives à l'utilisation du vaccin contre le virus de l'encéphalite japonaise (EJ) ont été mises à jour sur la base de la Déclaration sur la prévention de l'encéphalite japonaise du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV).

Ces informations sont reprises dans le tableau des mises à jour.

Sur cette page

Principaux renseignements

Quoi

  • L'encéphalite japonaise (EJ) est une infection causée par un virus transmis par la piqûre d'un moustique infecté. L'EJ se trouve dans certaines parties des régions suivantes : Asie du Sud, Asie du Sud-Est, Asie de l'Est et Océanie.
  • L'EJ est inhabituelle chez les voyageurs canadiens. Cependant, c'est une maladie sévère avec un taux de létalité élevé (environ 20 à 30 %). En outre, de nombreux survivants de cette maladie (environ 30 à 50 %) souffrent de séquelles cognitives, comportementales ou neurologiques permanentes.
  • Les voyages fréquents ou de longue durée dans les régions endémiques, en particulier s'ils comportent une exposition importante dans les régions rurales, augmentent la possibilité d'une infection par le virus de l'EJ.
  • Les voyageurs peuvent réduire le risque d'EJ de plusieurs façons, notamment en évitant les piqûres de moustiques et en utilisant le vaccin contre l'EJ.
  • IXIAROMD est le seul vaccin contre l'EJ autorisé au Canada. On obtient un taux élevé de séroconversion (supérieur à 95 %) avec une série primaire de 2 doses.
  • Les événements indésirables (ÉI) les plus fréquemment déclarés après la vaccination contre l'EJ sont la douleur et la sensibilité au point d'injection, les maux de tête, la myalgie et la fatigue.

Qui

  • Le vaccin contre l'EJ devrait être envisagé pour les voyageurs considérés comme étant les plus exposés au risque d'infection par le virus de l'EJ en raison de leur itinéraire.
  • Le vaccin contre l'EJ est autorisé pour les personnes de 2 mois et plus.

Comment

  • La série primaire consiste en 2 doses distinctes administrées à 28 jours d'intervalle
    • Les enfants de 2 mois à moins de 3 ans reçoivent 0,25 mL par dose
    • Les personnes de 3 ans et plus reçoivent 0,5 mL par dose
  • Si les contraintes de temps ne permettent pas d'établir un calendrier de 0 et 28 jours, on peut envisager un échéancier avancé (jours 0 et 7)
  • On peut envisager des doses de rappel pour les personnes qui présentent un risque continu d'EJ

Pourquoi

  • L'EJ étant une maladie inhabituelle chez les voyageurs canadiens, le bénéfice escompté de l'administration du vaccin est généralement faible, et l'on pourrait le contrebalancer par les inconvénients escomptés (p. ex., le coût, les désagréments et les ÉI).
  • Le bienfait absolu du vaccin contre l'EJ est probablement plus élevé pour les voyageurs qui voyagent pendant une longue période, qui effectuent plusieurs voyages dans des régions endémiques ou qui voyagent beaucoup dans des régions rurales.

Épidémiologie

Description de la maladie

Agent infectieux

L'encéphalite japonaise (EJ) est causée par un virus à acide ribonucléique (ARN) de la famille des Flaviviridae. Pour de plus amples renseignements sur le virus de l'EJ, voir la fiche technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes.

Réservoir

Le virus se transmet surtout dans un cycle enzootique qui comprend généralement le moustique du genre Culex et des oiseaux sauvages. Les débordements de ce cycle ou d'un cycle épizootique comprenant des porcs en tant qu'hôtes amplificateurs peuvent entraîner une infection humaine.

Transmission

Le virus de l'EJ se transmet à l'être humain essentiellement par la piqûre d'un moustique infecté. Les moustiques contractent le virus à partir d'hôtes infectés (p. ex., les porcs et les oiseaux sauvages) et le transmettent ensuite à des hôtes non infectés (p. ex., les humains et les chevaux). Les principaux vecteurs sont les moustiques du genre Culex qui piquent surtout le soir et la nuit.

Les larves des moustiques du genre Culex se développent dans les eaux stagnantes, comme les rizières. Ainsi, la propagation du virus de l'EJ se produit surtout dans les régions agricoles et rurales où l'on pratique l'irrigation par submersion; toutefois, on a aussi signalé des cas dans les villes.

Les êtres humains n'élaborent pas habituellement une virémie suffisante pour infecter les moustiques. La contamination interhumaine directe de l'EJ ne se produit pas, sauf dans des cas rares, par transmission intra-utérine. D'après l'expérience acquise avec d'autres flavivirus, la transfusion sanguine et la greffe d'organes sont des modes de transmission potentiels. La période d'incubation est de 5 à 15 jours.

Facteurs de risque

Le risque de développer l'EJ pour un voyageur est déterminé par de multiples facteurs, notamment l'état d'immunité, l'utilisation de mesures d'immunité contre les piqûres de moustiques, la destination de voyage, la durée de l'exposition, la saison et les activités pendant le voyage. Dans l'ensemble, le risque est extrêmement faible pour les voyageurs, surtout pour les visiteurs de courte durée dans les grandes villes. On considère que le risque d'être infecté est relativement plus élevé pour ceux qui :

  • Visitent des régions agricoles ou rurales, en particulier celles associées à la production de riz et à l'irrigation par submersion
  • Effectuent plusieurs voyages ou séjours prolongés dans des régions endémiques
  • Participent à des activités de plein air dans les régions rurales, en particulier le soir ou la nuit (lorsque les moustiques sont plus actifs)

D'après les rapports de cas disponibles, on estime le risque global d'EJ chez les Canadiens voyageant dans des régions endémiques à environ 1 voyage sur 10 000 000. Toutefois, en raison de leur itinéraire, on s'attend à ce que certains voyageurs présentent un risque relatif nettement plus élevé. Voir le Livre jaune du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) (en anglais seulement) pour une vue d'ensemble des pays reconnus pour la transmission du virus de l'EJ.

Profil saisonnier et temporel

Dans la plupart des régions tempérées d'Asie, la transmission du virus de l'EJ présente un profil saisonnier qui débute généralement en avril ou mai et se poursuit jusqu'en septembre ou octobre. Dans les régions subtropicales et tropicales, les profils de transmission varient et les cas peuvent survenir sporadiquement ou tout au long de l'année, mais pendant la saison des pluies les profils de transmission augmentent souvent rapidement.

Spectre d'activité de la maladie clinique

La plupart des infections par le virus de l'EJ sont asymptomatiques et moins de 1 % des personnes infectées par le virus développent une maladie clinique. L'encéphalite aiguë est le syndrome clinique le plus fréquemment identifié, qui est associé à des taux de mortalité de 20 à 30 % et à des troubles cognitifs, comportementaux ou neurologiques permanents de 30 à 50 % chez les survivants. L'EJ transmise pendant la grossesse comporte un risque d'infection intra-utérine et d'avortement spontané. Il n'existe pas d'antiviraux à action directe pour l'EJ; la prise en charge consiste en des soins de soutien et en une assistance à long terme pour les personnes souffrant de séquelles permanentes.

Répartition de la maladie

Incidence et prévalence

À l'échelle mondiale

L'EJ est présente dans certaines parties de l'Asie du Sud, de l'Asie du Sud-Est, de l'Asie de l'Est et de l'Océanie. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 68 000 cas et jusqu'à 20 000 décès surviennent chaque année. Le risque diffère d'un pays à l'autre et à l'intérieur d'un même pays, ainsi que d'une année à l'autre et d'une saison à l'autre. Pour les habitants des régions endémiques sans programme de vaccination, le risque d'être infecté par ce virus pèse de manière disproportionnée sur les enfants vivant dans ces régions rurales. Les voyageurs de tous âges sont potentiellement à risque et, comme la maladie est zoonotique, le risque est réel même si la maladie chez les locaux a été maîtrisée par l'immunisation.

À l'échelle nationale

À ce jour, 1 cas confirmé (2010) et 1 cas possible (1982) d'EJ ont été signalés chez des Canadiens revenant d'Asie.

Préparations autorisées au Canada

Vaccin contre l'encéphalite japonaise

  • IXIAROMD : vaccin inactivé contre l'encéphalite japonaise, dérivée de la culture du virus sur cellules Vero, absorbé. Valneva Austria GmbH (EJ)

Pour obtenir des renseignements posologiques complets, voir la notice du produit ou les renseignements contenus dans la monographie du produit accessible dans la base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Voir le Tableau 1 dans Contenu des agents immunisants autorisés au Canada de la Partie 1 pour une liste de tous les vaccins offerts au Canada et de leur contenu.

Immunogénicité, efficacité potentielle et efficacité réelle

Immunogénicité

Une dose unique de vaccin contre l'EJ induit des anticorps protecteurs suffisants chez 30 % des personnes vaccinées 10 jours après la vaccination et chez 40 %, 28 jours après la vaccination. Une deuxième dose de vaccin administrée 28 jours après la première dose induit la formation d'anticorps chez plus de 95 % des personnes vaccinées. L'immunogénicité du vaccin est plus faible chez les adultes de 65 ans et plus, une séroconversion survenant chez environ 65 % des vaccinés. L'immunogénicité de l'échéancier avancé (c'est-à-dire les doses administrées à 0 et 7 jours) s'est avérée non inférieure à celle de la série primaire administrée régulièrement. Il a été prouvé que la vaccination avec 2 doses de vaccin en même temps augmentait le taux de séroconversion à environ 60 % 10 jours après la vaccination.

Les concentrations d'anticorps protecteurs diminuent avec le temps, de 80 à 95 % des vaccinés complètement immunisés conservant une concentration suffisante d'anticorps protecteurs 6 mois après la première dose et de 58 à 83 % conservant des anticorps adéquats de 12 à 15 mois après la première dose. Une dose de rappel du vaccin après une série primaire recommandée induit un renforcement adéquat de la concentration d'anticorps protecteurs chez les personnes qui ont perdu des anticorps protecteurs 12 mois après leur première dose.

Efficacité potentielle et efficacité réelle

Il n'existe aucune donnée sur l'efficacité potentielle et réelle du vaccin contre l'EJ dérivée de la culture du virus sur cellules Vero, IXIAROMD. L'utilisation d'IXIAROMD a été autorisée d'après la non-infériorité de la réponse sérologique par rapport au précédent vaccin contre l'EJ dérivé du cerveau de souris et au seuil de l'OMS pour le titre d'anticorps protecteur.

Indications

Voyageurs

Le vaccin contre l'EJ ne devrait être envisagé que pour les nourrissons de 2 mois et plus qui présentent un risque accru de maladie. Ce vaccin n'est pas à conseiller systématiquement aux personnes qui se rendent dans des régions endémiques sans risques reconnus. Pour plus de renseignements, voir Facteurs de risque.

Pour une immunité idéale, la série d'immunisation devrait être terminée au moins 7 jours avant qu'une personne ne se rende dans une région où il y a un risque d'exposition au virus de l'EJ, afin de permettre le développement d'une réponse adéquate des anticorps. Toutefois, ce conseil ne doit pas dissuader le recours à ce vaccin lorsque les délais sont plus courts et que le vaccin est indiqué ou souhaité par le voyageur.

Il est conseillé à tous les voyageurs qui se rendent dans les régions endémiques de l'EJ de s'immuniser contre les piqûres de moustiques, ce qui les protégera également contre d'autres maladies transmises par les moustiques, telles que la dengue et le paludisme.

Voir le Livre jaune du CDC (en anglais seulement) pour une vue d'ensemble des pays reconnus pour la transmission du virus de l'EJ.

Pour de plus amples renseignements sur les recommandations en matière de vaccins et autres stratégies préventives pour la prévention de l'EJ, voir la Déclaration sur la prévention de l'encéphalite japonaise du CCMTMV.

Calendrier conseillé

Nourrissons, enfants et adolescents (de 2 mois à moins de 18 ans)

La série primaire pour les nourrissons et enfants de 2 mois à moins de 3 ans consiste en 2 doses distinctes de 0,25 mL; et pour les enfants et adolescents de 3 ans à moins de 18 ans, en 2 doses distinctes de 0,5 mL. Les doses devraient être administrées aux jours 0 et 28.

Adultes (18 ans et plus)

La série primaire pour les adultes consiste en 2 doses distinctes de 0,5 mL aux jours 0 et 28. On peut utiliser un échéancier avancé (jours 0 et 7) pour les adultes de 18 à 65 ans si le temps manque pour administrer le vaccin conformément au calendrier primaire recommandé.

Dans les circonstances où l'on ne dispose pas suffisamment de temps pour mettre en place un échéancier recommandé ou avancé, on peut envisager une dose unique de vaccin contre l'EJ. On peut également envisager l'administration concomitante de 2 doses de vaccin contre l'EJ (à des points d'injection distincts), car il a été prouvé que cette méthode conduisait à des taux de séroconversion plus élevés chez les adultes que dans le cas de la prise d'une seule dose. Cependant, l'immunisation est sans doute moins efficace que l'échéancier normal. Voir Immunogénicité pour plus de renseignements.

Doses de rappel et revaccination

Une (1) seule dose de rappel du vaccin contre l'EJ peut être administrée de 12 à 24 mois après la série primaire aux personnes qui restent à risque et qui souhaitent tirer profit d'une protection vaccinale. Pour les adultes de 65 ans et plus, on devrait envisager une (1) seule dose de rappel plus tôt (avant 12 mois) après la série primaire. On peut envisager une deuxième dose de rappel pour les personnes qui restent exposées au risque de l'EJ, si plus de 10 ans se sont écoulés depuis la première dose de rappel.

Vaccination de populations particulières

La grossesse et l'allaitement

Il n'y a pas de données relatives à l'innocuité ou à l'efficacité potentielle du vaccin contre l'EJ chez les femmes enceintes ou allaitantes. Les études précliniques du vaccin contre l'EJ chez des rats gravides n'ont pas mis en évidence d'ÉI sur le fœtus ou des ÉI sur la fertilité ou l'issue de la grossesse.

L'EJ transmise pendant la grossesse entraîne un risque d'infection intra-utérine et d'avortement spontané. Les femmes enceintes ou allaitantes qui doivent se rendre dans des régions où le risque d'infection par l'EJ est élevé devraient être vaccinées, car le risque de maladie l'emporte sur le risque inconnu de la vaccination.

Voir Immunisation durant la grossesse et l'allaitement de la Partie 3 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Personnes immunodéprimées

Si un voyage doit être entrepris, il est possible de vacciner les personnes immunodéprimées contre l'EJ. Cependant, la réponse des anticorps peut ne pas être optimale; on incitera alors la personne à faire preuve de prudence et à prendre des mesures pour se protéger contre les piqûres de moustiques. Il y a lieu d'envisager les doses de rappel plus tôt, si cela s'avère nécessaire, car la durée d'immunisation peut aussi être beaucoup plus courte. Lorsqu'il est question de vacciner une personne immunodéprimée, il peut être utile de faire appel à son médecin traitant. Pour les cas plus problématiques, il est conseillé de s'adresser à un médecin spécialisé en immunisation et/ou en immunodéficience.

Voir la section Immunisation des sujets immunodéprimés de la Partie 3 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Travailleurs

Le personnel de laboratoire qui travaille avec le virus de l'EJ devrait être vacciné contre cette maladie. Les employés de laboratoire qui sont continuellement à risque de contracter l'EJ recevront une dose de rappel 12 mois après la première vaccination. Pour plus de renseignements, voir Doses de rappel et revaccination.

Comme pour les autres voyageurs, on envisagera la vaccination contre l'EJ pour les professionnels de la santé travaillant à l'étranger qui, en raison de leur itinéraire, sont jugés à haut risque d'infection. Pour plus de renseignements, voir Facteurs de risque.

Voir Immunisation des travailleurs de la Partie 3 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Tests sérologiques

On ne conseille pas les tests sérologiques avant ou après l'administration du vaccin contre l'EJ.

Méthodes d'administration

Dose et voie d'administration

Dose

Chaque dose de vaccin contre l'EJ est de 0,25 mL pour les nourrissons et enfants de 2 mois à moins de 3 ans, et de 0,5 mL pour les personnes de plus de 3 ans.

Voie d'administration

Le vaccin contre l'EJ sera injecté par voie intramusculaire. Voir Méthodes d'administration des vaccins de la Partie 1 pour obtenir des renseignements généraux sur les méthodes d'administration ainsi que sur la prévention et le contrôle de l'infection.

Interchangeabilité des vaccins

Il n'existe aucune donnée concernant l'interchangeabilité du vaccin contre l'EJ dérivé de la culture du virus sur cellules Vero (IXIAROMD) actuellement offert avec le précédent vaccin contre l'EJ dérivé du cerveau de souris ou d'autres vaccins contre l'EJ accessibles internationalement, que ce soit en série primaire ou en dose de rappel. Voir Principes de l'interchangeabilité des vaccins de la Partie 1 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Administration concomitante avec d'autres vaccins

Les données sont limitées en ce qui concerne l'immunité et l'immunogénicité du vaccin contre l'EJ lorsqu'on l'administre en même temps que d'autres vaccins. En principe, on peut administrer les vaccins inactivés, comme le vaccin contre l'EJ, en même temps que n'importe quel autre vaccin, en utilisant des points d'injection différents et des aiguilles et des seringues distinctes. Le vaccin contre l'EJ a été administré en même temps que le vaccin contre l'hépatite A sans interférence notable avec l'immunité et l'immunogénicité. De même, il n'y a pas eu d'interférence avec la réponse immunitaire lorsque le vaccin contre l'EJ a été administré en même temps que le vaccin contre la rage. Il n'y a pas de données connues concernant une éventuelle interférence entre le vaccin contre l'EJ et le vaccin contre la fièvre jaune.

Voir Calendrier d'administration des vaccins de la Partie 1 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Conditions d'entreposage

Le vaccin contre l'EJ doit être conservé au réfrigérateur entre +2 °C et +8 °C. Ne pas congeler. Protéger de la lumière. Voir Manipulation et l'entreposage des agents immunisants de la Partie 1 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Innocuité et événements indésirables

Voir La sécurité des vaccins et la pharmacovigilance de la Partie 2 pour obtenir plus de renseignements sur l'innocuité des vaccins.

Événements indésirables fréquents et très fréquents

Les ÉI courants surviennent chez 1 % à moins de 10 % des personnes vaccinées. Des ÉI très fréquents se produisent chez 10 % ou plus des personnes vaccinées.

Nourrissons et enfants de 2 mois à moins de 3 ans

Les ÉI les plus fréquemment rapportés chez les nourrissons et enfants de 2 mois à moins de 3 ans comprenaient la fièvre (28,5 %), la diarrhée (11,9 %), le syndrome pseudo-grippal (10,9 %), l'irritabilité (10,9 %), la perte d'appétit (8,2 %) et les vomissements (7,3 %). On a également observé des effets au point d'injection tels que la sensibilité (4,2 %), l'enflure (3,6 %) et le durcissement (1,2 %).

Enfants et adolescents de 3 ans à moins de 18 ans

Les ÉI les plus fréquemment rapportés chez les enfants et adolescents de 3 ans à moins de 18 ans comprenaient des ÉI au point d'injection tels que la sensibilité (14,7 %), la fièvre (10,4 %), la myalgie (7,1 %), les maux de tête (6,1 %) et la fatigue (3,5 %).

Adultes (18 ans et plus)

Les ÉI les plus fréquemment rapportés chez les adultes étaient les suivants : les maux de tête (20 % des sujets), la myalgie (13 %), la fatigue (12,9 %), la douleur au point d'injection (33 %) et la sensibilité au point d'injection (33 %).

Événements indésirables peu fréquents, rares et très rares

Des ÉI peu fréquents surviennent chez 0,1 % à moins de 1 % des personnes vaccinées. Les ÉI rares et très rares se produisent, respectivement, chez 0,01 % à moins de 0,1 % et chez moins de 0,01 % des personnes vaccinées.

Les ÉI graves suivant la vaccination peuvent survenir chez moins de 0,01 %; or, dans la plupart des cas, les données sont insuffisantes pour établir un lien de cause à effet. L'anaphylaxie suivant la vaccination contre l'EJ peut survenir chez moins de 0,01 % des personnes vaccinées.

On n'a constaté aucune tendance d'hypersensibilité grave, d'effets neurologiques ou d'autres ÉI jugés liés au vaccin contre l'EJ dans les données de surveillance après commercialisation aux États-Unis. Dans 2 analyses des ÉI signalés au Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS) après l'administration d'IXIAROMD avec ou sans d'autres vaccins, on a signalé des manifestations d'hypersensibilité à des taux de 3,0 et 4,4 pour 100 000 doses distribuées, et 56 % (20 sur 36) sont survenus après l'administration concomitante du vaccin contre l'EJ et d'autres vaccins. On a rapporté des manifestations neurologiques à des taux de 2,2 et 1,2 pour 100 000 doses distribuées. Les rapports d'ÉI neurologiques comprenaient 4 rapports de crises d'épilepsie qui se sont toutes produites après l'administration du vaccin contre l'EJ avec d'autres vaccins. En règle générale, il n'est pas possible d'utiliser les données VAERS pour définir la causalité, en particulier en cas d'administration concomitante de vaccins.

Guide pour la notification des effets secondaires suivant l'immunisation

Pour garantir l'innocuité des vaccins au Canada, il est important que les fournisseurs de vaccins et autres cliniciens signalent les cas d'effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI); d'ailleurs, dans certaines administrations, ce type de signalement est obligatoire en vertu de la loi.

Les fournisseurs de vaccins sont priés de signaler les ESSI par l'intermédiaire de responsables locaux de la santé publique et de se renseigner sur les exigences particulières de leur province/territoire en matière d'ESSI. En général, tout événement indésirable grave ou inattendu susceptible d'avoir un lien temporel avec la vaccination doit être signalé.

Pour de plus amples renseignements sur la déclaration des ESSI, voir Effets secondaires suivant l'immunisation de la Partie 2 et la Déclaration de manifestations cliniques inhabituelles (MCI) à la suite de l'immunisation au Canada.

Contrindications et précautions

Les vaccins contre l'EJ sont contrindiqués chez les personnes ayant des antécédents d'anaphylaxie après une précédente administration du vaccin et chez les personnes présentant une hypersensibilité immédiate ou anaphylactique avérée à l'un des composants du vaccin ou de son contenant. Voir le Tableau 1 dans la section Contenu des agents immunisants autorisés au Canada de la Partie 1 pour obtenir la liste des agents immunisants autorisés au Canada et leur contenu.

On reportera l'administration du vaccin contre l'EJ chez les personnes souffrant d'une maladie aiguë sévère. La vaccination ne doit pas être retardée en raison d'une maladie aiguë mineure ou de gravité moyenne, avec ou sans fièvre. Voir Contre-indications et précautions de la Partie 2 pour obtenir des renseignements généraux supplémentaires.

Processus de révision du chapitre

Ce chapitre a été revu et mis à jour d'après la Déclaration sur la prévention de l'encéphalite japonaise du CCMTMV. Les recommandations du CCMTMV sur la prévention de l'EJ ont été développées à l'aide de l'approche GRADE (Grading of recommendations, Assessment, Development and Evaluation) ou d'après des analyses documentaires et avis d'experts.

Remerciements

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) tient à remercier, pour leur contribution à ce projet, les membres suivants du CCMTMV : M. Libman, P. Lagacé-Wiens, J. Pernica, K. Plewes, S.W. Schofield et S. Vaughan; ainsi que les participants de l'ASPC : N. Mohamed, L. Coward, C. Jensen, O. Baclic, J. Zafack et E. Abrams.

Références choisies

  • Campbell GL, Hills SL, Fischer M, Jacobson JA, Hoke CH et Hombach JM et al. Estimation de l'incidence mondiale de l'encéphalite japonaise : une revue systématique. Bull World Health Organ 2011;89(10):766–774.
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Encéphalite japonaise : CDC Yellow Book 2024 (Internet). 1er mai 2023 (cité le 28 juillet 2023) Accès : https://wwwnc.cdc.gov/travel/yellowbook/2024/infections-diseases/japanese-encephalitis
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Utilisation du vaccin contre l'encéphalite japonaise chez les enfants : Recommandations du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination, 2013. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2013;62(45):898-900.
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Vaccins contre l'encéphalite japonaise : Recommandations du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2010;59 (RR01):1-27.
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Vaccin contre l'encéphalite japonaise : Recommandations du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2019; 68(2);1-33. 
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Recommandations pour l'utilisation d'une dose de rappel du vaccin inactivé contre l'encéphalite japonaise dérivée de la culture de cellules Vero : Comité consultatif sur les pratiques d'immunisation, 2011. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2011;60(20):661-663.
  • Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Grading of recommendations, Assessment, Development and Evaluation (GRADE) pour l'utilisation du vaccin inactivé contre l'encéphalite japonaise dérivée de la culture du virus sur cellules Vero chez les enfants; 2014. Consulté le 16 mai 2016. Accès : https://www.cdc.gov/vaccines/acip/recs/grade/je-child.html
  • Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV). Déclaration sur la prévention de l'encéphalite japonaise. 2019. Consulté en janvier 2020. Accès : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/ccmtmv/declaration-prevention-encephalite-japonaise.html
  • Fischer M, Lindsey N, Staples JE et Hills S, CDC. Vaccins contre l'encéphalite japonaise : recommandations du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination. Rapport hebdomadaire sur la morbidité et la mortalité. Recommandations et rapports 2010;59 (RR-1) : 1–27.
  • Halstead SB, Jacobson J, Dubischar-Kastner K. Vaccins contre l'encéphalite japonaise. En : Plotkin S, Orenstein WA et Offit P, éditeurs. Vaccins. 6e éd. Chine : Elsevier Saunders; 2013. p. 312-351.
  • Organisation mondiale de la Santé (OMS). Vaccins contre l'encéphalite japonaise : Déclaration de principe de l'OMS — février 2015. Relevé épidémiologique hebdomadaire, 2015;9 (90) : 69–88.
  • Valneva Austria GmbH. Monographie du produit IXIAROMD. 2018.

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