Risque de transmission et suppression de la charge virale du VIH

RMTC

Volume 49-11/12, novembre/décembre 2023 : VIH et autres infections transmissibles sexuellement et par le sang

Communication rapide

Risque de transmission sexuelle du VIH dans le contexte de la suppression de la charge virale

Pascal Djiadeu1, Housne Begum1, Stacy Sabourin1, Stephan Gadient1, Chris Archibald1, Marc-André LeBlanc1, Andrea Chittle1, Annie Fleurant1, Joseph Cox1

Affiliation

1 Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, ON

Correspondance

sti.secretariat-its@phac-aspc.gc.ca

Citation proposée

Djiadeu P, Begum H, Sabourin S, Gadient S, Archibald C, LeBlanc M-A, Chittle A, Fleurant A, Cox J. Risque de transmission sexuelle du VIH dans le contexte de la suppression de la charge virale. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2023;49(11/12):503–11. https://doi.org/10.14745/ccdr.v49i1112a01f

Mots-clés : VIH, charge virale, transmission sexuelle, sérodiscordance, suppression virale, gbHARSAH

Résumé

Contexte : En 2018, l'Agence de la santé publique du Canada (l'Agence) a publié une revue systématique pour calculer le risque de transmission sexuelle du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans le cadre d'un traitement antirétroviral. En 2022, l'Agence a demandé à l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) de procéder à une revue rapide des données probantes publiées depuis 2017. Nous avons entrepris une méta-analyse des études pertinentes issues de ces deux revues.

Méthodes : Les études issues de la revue rapide qui évaluaient de manière adéquate l'exposition (charge virale du VIH) et le résultat (séroconversion au VIH) ont été incluses et évaluées en fonction du risque de biais et de la certitude des données probantes. Les résultats ont été regroupés pour estimer le risque de transmission du VIH pour 100 personnes-années.

Résultats : Trois études issues de la revue rapide étaient admissibles à l'inclusion et une a été exclue après l'évaluation du risque de biais. Dans les autres études examinant le risque chez les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement antirétroviral et maintiennent une charge virale supprimée (moins de 200 copies/ml, mesurée tous les 4 à 6 mois), aucune transmission sexuelle du VIH n'a été observée. L'estimation groupée de l'incidence basée sur ces études, et sur une revue de l'Agence de 2018 était de zéro transmission/100 personnes-années (IC à 95 % : 0,00–0,10). Aucune étude de la revue rapide n'a fourni de données sur le risque de transmission sexuelle du VIH dans des situations où la charge virale est variable.

Conclusion : Cette mise à jour souligne la cohérence des données probantes depuis la revue de l'Agence en 2018. Il n'existe aucune preuve de transmission du VIH aux partenaires sexuels lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et maintient une charge virale supprimée.

Introduction

Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus qui détruit progressivement les lymphocytes CD 4+, essentiels au fonctionnement du système immunitaire. S'il n'est pas traité, le VIH peut évoluer vers le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Le virus de l'immunodéficience humaine peut être transmis par l'exposition au sang, au sperme, aux sécrétions vaginales, aux sécrétions rectales et au lait maternel Note de bas de page 1Note de bas de page 2. Au Canada, le nombre annuel de nouveaux cas diagnostiqués d'infection de VIH est resté relativement stable depuis 2012, avec 1 472 cas déclarés en 2021Note de bas de page 3Note de bas de page 4. En 2020, on estime que 90 % des personnes vivant avec le VIH au Canada avaient été diagnostiquées et informées de leur infection. Parmi les personnes diagnostiquées, on estime que 87 % sont sous traitement et que 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale supprimée de moins de 200 copies/ml Note de bas de page 4. La charge virale est la mesure de la quantité d'acide ribonucléique du VIH circulant dans le sang. En 2020, on estime que 77 % des nouvelles infections par le VIH sont dues à la transmission sexuelle Note de bas de page 4. Chez les personnes vivant avec le VIH, une charge virale élevée est associée à un risque accru de transmission sexuelle du VIHNote de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8.

En 2018, l'Agence de santé publique du Canada (l'Agence) a publié une revue systématique pour calculer le risque de transmission sexuelle du VIH Note de bas de page 9. La revue de l'Agence de 2018 a révélé que le risque global de transmission sexuelle du VIH lorsque le partenaire vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral avec une charge virale variable était de 0,22 transmission pour 100 personnes-années (PA) (intervalle de confiance [IC] à 95 % groupé : 0,14–0,33), parmi les couples sérodiscordants hétérosexuels et gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbHARSAH). La revue a également déterminé que le risque global lorsqu'une personne vivant avec le VIH qui suit un traitement antirétroviral et a une charge virale supprimée (définie comme étant inférieure à 200 copies/ml mesurée tous les 4 à 6 mois) était de zéro transmission pour 100 personnes-années (IC à 95 % groupé : 0,00–0,28).

En 2022, l'Agence a demandé à l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) de procéder à une revue rapide des nouvelles données probantes publiées depuis la revue de l'Agence en 2018. La revue rapide de l'ACMTS était axée sur le risque de transmission sexuelle du VIH lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral (avec une charge virale variable) ou suit un traitement antirétroviral avec une charge virale supprimée Note de bas de page 10.

La revue de l'ACMTS a permis de répertorier 15 études publiées entre 2017 et 2022 et pertinentes pour les questions de recherche, y compris une revue systématique et 14 études non randomisées Note de bas de page 10. La revue n'a pas évalué la certitude des données probantes de chaque étude, mais a plutôt décrit leurs forces et leurs limites de manière narrative. Cette communication rapide comprend des analyses supplémentaires des études incluses dans la revue rapide de l'ACMTS et fournit une mise à jour du risque de transmission sexuelle du VIH lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral.

Méthodes

Les études pertinentes issues de la revue rapide de l'ACMTS ont d'abord été répertoriées en fonction de l'utilisation de mesures valides de l'exposition (test de charge virale) et du résultat (lien phylogénétique des séroconversions observées avec le partenaire vivant avec le VIH). Les études incluses ont été évaluées en fonction du risque de biais et de la certitude des données probantes en utilisant respectivement l'outil « Quality in Prognosis Studies » (QUIPS) et les critères de la méthode GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation)Note de bas de page 11Note de bas de page 12. Les résultats des études retenues ont été regroupés à l'aide d'un modèle à effets aléatoires afin de calculer des estimations regroupées du risque de transmission du VIH pour 100 personnes-années avec des IC à 95 %. Les analyses ont été effectuées à l'aide de RStudio avec le l'ensemble méta : Ensemble méta-analyse (v2.4-0)Note de bas de page 13Note de bas de page 14.

Comme dans la revue de l'Agence de 2018, le risque de transmission du VIH a été caractérisé à l'aide des critères définis par la Société canadienne du sida (appendice, tableau A1) Note de bas de page 15.

Résultats

Risque de biais et certitude des données probantes des études incluses dans la revue rapide de l’ACMTS

En ce qui concerne le risque de transmission sexuelle lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral (avec une charge virale variable), seules deux études étaient potentiellement pertinentes (appendice, tableau A2)Note de bas de page 16Note de bas de page 17.

L'article de Nyombayire et al. Note de bas de page 16 présentait des limites méthodologiques, notamment un risque de biais élevé (appendice, tableau A3) et une très faible certitude des données probantes (appendice, tableau A4). L'article de Bavinton et al. Note de bas de page 17 n'a trouvé aucune transmission du VIH liée à la phylogénie lorsque le partenaire vivant avec le VIH avait une charge virale variable et que son partenaire n'utilisait pas de prophylaxie préexposition (PrEP) au VIH, mais l'article n'avait que 5,8 personnes-années de suivi pertinent. La certitude des données probantes dans cet article a été évaluée comme très faible (appendice, tableau A5). Le risque de biais était élevé en raison du manque de données sur les personnes qui ont choisi de ne pas participer à l'étude, des rapports limités sur la charge virale, de l'absence de validation de l'adhésion au traitement antirétroviral et du manque considérable de suivi. De plus, toutes les transmissions signalées n'étaient pas liées phylogénétiquement au partenaire vivant avec le VIH. Compte tenu des limites susmentionnées, aucun des deux articles n'a été considéré comme apportant des renseignements significatifs aux conclusions de la revue de l'Agence de 2018 pour cette question.

En ce qui concerne le risque de transmission sexuelle lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et que sa charge virale est supprimée (moins de 200 copies/ml mesurées tous les 4 à 6 mois), la revue rapide de l'ACMTS a trouvé deux études observationnelles chez les gbHARSAH (tableau A2) qui répondaient aux critères d'inclusion, toutes deux étant des études de suivi de travaux précédemment inclus dans la revue de l'Agence de 2018Note de bas de page 17Note de bas de page 18. Le risque de biais a été évalué comme modéré pour l'article de Bavinton et al. Note de bas de page 17 et faible pour celui de Rodger et al. Note de bas de page 18 (tableau A3), tandis que la certitude des données probantes sur cette question pour les deux études a été évaluée comme élevée (tableau A5).

Analyse de l'Agence de la santé publique du Canada et regroupement des risques de transmission sexuelle des études éligibles

Deux études ont apporté des données probantes supplémentaires concernant le risque de transmission sexuelle du VIH pour les couples gbHARSAH, lorsque la personne vivant avec le VIH a une charge virale supprimée. Dans ces études, aucune transmission sexuelle du VIH liée à la phylogénie n'a été signaléeNote de bas de page 17Note de bas de page 18. L'incidence estimée était de zéro transmission/100 PA (IC à 95 % : 0,00–0,23) pour l'article de Rodger et al. Note de bas de page 18 et zéro transmission/100 PA (IC à 95 % : 0,00–1,59) pour l'article de Bavinton et al. Note de bas de page 17. Les données de ces études ont été regroupées pour estimer une incidence de zéro transmission/100 PA (IC à 95 % : 0,00–0,11) (appendice, figure A1).

La revue de l'Agence de 2018 n'avait inclus qu'un seul article Note de bas de page 19 fournissant des données sur le risque de transmission du VIH pour les couples hétérosexuels dont le partenaire vivant avec le VIH a une charge virale supprimée. L'incidence estimée était de zéro transmission/100 PA (IC à 95 % : 0,00–0,46)Note de bas de page 9Note de bas de page 19. Aucun article de la revue rapide de l'ACMTS n'a fourni de données supplémentaires pour cette population.

Pour mettre à jour les résultats de la revue de l'Agence de 2018 en ce qui concerne une estimation combinée (hétérosexuels et gbHARSAH) du risque de transmission sexuelle lorsqu'une personne vivant avec le VIH a une charge virale supprimée, nous avons regroupé les résultats de Bavinton et al. Note de bas de page 17 et de Rodger et al.,Note de bas de page 18Note de bas de page 19. Il en résulte une estimation de l'incidence de zéro transmission/100 PA (IC à 95 % : 0,00–0,10) (figure A1). Grâce aux données supplémentaires, l'incidence estimée est plus précise, de sorte que l'IC à 95 % de 0,00 à 0,28 documenté dans la revue de l'Agence de 2018 Note de bas de page 9 est maintenant de 0,00 à 0,10.

Discussion

L'analyse des études pertinentes de la revue rapide de l'ACMTS par l'Agence en 2023 n'a pas fourni de nouvelles données probantes pour modifier les conclusions de la revue de l'Agence en 2018 concernant le risque de transmission sexuelle du VIH lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral (avec une charge virale variable). Par conséquent, le risque de transmission du VIH dans cette situation reste considéré comme faible, conformément aux lignes directrices de la Société canadienne du sida (tableau A1). Des travaux futurs sont nécessaires pour déterminer des estimations plus précises du risque de transmission dans des situations impliquant une charge virale variable.

En ce qui concerne le risque de transmission sexuelle lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et a une charge virale supprimée de moins de 200 copies/ml mesurée tous les 4 à 6 mois, la revue rapide de l'ACMTS a trouvé deux études mises à jour parmi les gbHARSAH. Ces études, en plus d'une étude unique sur les couples hétérosexuels relevée dans la revue de l'Agence de 2018, ont permis une mise à jour de la méta-analyse de la revue de l'Agence de 2018, précisant le risque estimé de transmission sexuelle (zéro transmission/100 PA; IC à 95 % : 0,00–0,10). Cette mise à jour de la revue apporte un soutien supplémentaire aux conclusions de la revue de l'Agence de 2018, en documentant davantage l'absence de cas confirmés de transmission sexuelle du VIH lorsqu'une personne vivant avec le VIH maintient une charge virale supprimée. Le risque de transmission du VIH dans cette situation reste considéré comme minime, conformément aux lignes directrices de la Société canadienne du sida (tableau A1). La communication de ce message peut réduire la stigmatisation liée au VIH et favoriser un engagement accru dans le continuum des soins liés au VIH, ce qui est bénéfique pour les individus et les communautés.

Conclusion

Cette méta-analyse d'articles mis à jour a permis d'obtenir une estimation plus précise du risque de transmission sexuelle du VIH lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et maintient une charge virale supprimée (moins de 200 copies/ml, mesurée tous les 4 à 6 mois). Avec cinq années de données supplémentaires, la conclusion de la revue de l'Agence de 2018 est renforcée. Il n'existe aucune preuve de transmission du VIH aux partenaires sexuels lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et maintient une charge virale supprimée.

Appendice

Tableau A1 : Catégories d'évaluation des risques de transmission du VIHTableau A1 note de bas de page a
Catégorie Description Critères de détermination du niveau de risque
Aucun risque Il n'a jamais été démontré que l'une ou l'autre des pratiques de cette catégorie conduisait à une infection par le VIH. Il n'y a pas de potentiel de transmission puisque toutes les conditions de base de la transmission virale ne sont pas réunies. Potentiel de transmission Aucun
Preuve de la transmission Aucun
Risque minime Toutes les pratiques classées à ce niveau de risque présentent un potentiel de transmission du VIH, car elles impliquent un échange de fluides corporels (sperme, liquide pré-éjaculatoire, fluide rectal, fluide vaginal, sang ou lait maternel). Cependant, les quantités, les conditions et les moyens d'échange sont tels que l'efficacité de la transmission du VIH semble être considérablement réduite. Aucun cas d'infection n'a été confirmé à la suite de ces activités. Potentiel de transmission Oui
Preuve de la transmission Aucun
Risque faible Toutes les pratiques classées à ce niveau de risque présentent un potentiel de transmission du VIH, car elles impliquent un échange de fluides corporels (sperme, liquide pré-éjaculatoire, fluide rectal, fluide vaginal, sang ou lait maternel). Il existe également quelques cas d'infection attribués à ces activités (généralement par le biais d'études de cas individuels ou de rapports anecdotiques, et généralement dans certaines conditions distinctes). Potentiel de transmission Oui
Preuve de la transmission Oui
(sous certaines conditions)
Risque élevé Toutes les pratiques classées à ce niveau de risque présentent un potentiel de transmission du VIH, car elles impliquent un échange de fluides corporels (sperme, liquide pré-éjaculatoire, fluide rectal, fluide vaginal, sang ou lait maternel). De plus, un nombre important d'études scientifiques ont associé à plusieurs reprises les activités à l'infection par le VIH. Même si le mécanisme exact de transmission n'est pas totalement clair, les résultats de ces études concluent que les activités de cette catégorie présentent un risque élevé. Potentiel de transmission Oui
Preuve de la transmission Oui
Tableau A2 : Caractéristiques des nouvelles études qui s'alignent sur les questions d'intérêt de cette revueTableau A2 note de bas de page a
Étude, année, pays Modèle d'étude, cadre et période de l'étude Caractéristiques de la population Exposition et comparateur Résultats cliniques

Bavinton et al., 2018 Note de bas de page 17

Australie, Brésil, Thaïlande

Étude de cohorte prospective

Cadre : 13 cliniques australiennes; 1 clinique brésilienne; 1 clinique thaïlandaise (aucune autre information rapportée)

Période d'étude : Mai 2012 à mars 2016

Couples ou partenaires sexuels masculins sérodiscordants

Nombre de couples participants, n = 343

Caractéristiques de base (partenaire sexuel vivant avec le VIH) :

Âge, médiane (EI), années 34,4 (27,7, 43,9)

Rapports sexuels avec un ou plusieurs partenaires externes, n (%) :

Oui = 136 (40 %)

Relation anale sans préservatif = 59 (17 %)

Charge virale (mesure non déclarée) chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH, copies/ml, n (%) :

< 200 = 267 (78 %)

≥ 200 = 76 (22 %)

Utilisation quotidienne de la PrEP par le partenaire séronégatif au cours des 3 derniers mois, n (%) : 26 (8 %)

Suivi d'un traitement antirétroviral au début de l'étude chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH, n (%) : 274 (80 %)

Adhésion ≥ 90 % au traitement antirétroviral au cours des 3 derniers mois au début de l'étude (parmi les 274 partenaires sexuels vivant avec le VIH et suivant un traitement antirétroviral), n (%) : 241 (88 %)

Utilisation d'un préservatif/relation anale sans préservatif au cours des 3 derniers mois, n (%) :

Toujours un préservatif/aucune relation anale sans préservatif = 156 (45 %)

Utilisation occasionnelle d'un préservatif/relation anale sans préservatif = 126 (37 %)

Relation anale sans préservatif en tout temps = 61 (18 %)

IST, n (%) :

Partenaire sexuel vivant avec le VIH = 46 (13 %)

Partenaire séronégatif = 39 (11 %)

Exposition : Partenaires sexuels vivant avec le VIH avec une charge virale supprimée (la plupart d'entre eux suivaient un traitement antirétroviral)

Traitement antirétroviral : Non déclaré

Suivi d'un traitement antirétroviral chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH au cours du suivi, n (%) :

Jamais = 6 (2 %)

Commencé pendant le suivi = 85 (25 %)

Toujours = 252 (73 %)

Charge virale chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH au cours du suivi, n (%) :

De façon constante < 200 copies/ml = 258 (75 %)

Variable >/< 200 copies/ml = 78 (23 %)

De façon constante ≥ 200 copies/ml = 7 (2 %)

Utilisation quotidienne de la PrEP par le partenaire séronégatif à tout moment au cours du suivi, n (%) : 115 (34 %)

Comparateur : Aucun

Résultats : Séroconversion primaire du VIH chez le partenaire séronégatif avec contrôle de la charge virale et lien phylogénétique démontré

Suivi : Au moins deux visites cliniques par an

Le contrôle de la charge virale a été effectué tous les 3 à 6 mois

Nombre total de couples années-de suivi = 588,4

232 personnes-années (avec charge virale supprimée et sans PrEP)

5,8 personnes-années (avec charge virale variable et sans PrEP)

Suivi médian/couple (EI) = 1,7 (0,9, 2,2)

Rodger et al., 2019 Note de bas de page 18

PARTNER2

Royaume-Uni (14 pays européens)

Étude de cohorte prospective à groupe unique

Cadre : 75 sites dans 14 pays européens

Période d'étude : 2010 à 2017

Couples homosexuels masculins sérodiscordants

Critères d'inclusion : les deux partenaires étaient âgés de ≥ 18 ans, avaient eu des rapports sexuels avec pénétration, avec ou sans préservatif, au cours du mois précédant l'inscription, prévoyaient d'avoir à nouveau des rapports sexuels après l'inscription, et le consentement des deux partenaires a été obtenu

Critères d'exclusion (pour l'analyse) : Partenaire séronégatif utilisant la PPE ou la PrEP, n'ayant pas déclaré de rapports sexuels sans préservatif, charge virale du partenaire sexuel vivant avec le VIH > 200 copies/ml, absence de données sur la charge virale, absence de test de dépistage du VIH chez le partenaire séronégatif

Nombre de participants, n = 782 couples (dont 340 de l'étude PARTNER1) Note de bas de page 19

Âge, médiane (EI), années : partenaire sexuel vivant avec le VIH = 40,0 (33,3, 46,1)

Partenaire séronégatif = 37,6 (30,9, 45,3)

Nombre de cellules CD4 chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH, n (%) :

> 350 cellules/µL, n = 730 (93 %)

≤ 350 cellules/µL, n = 51 (7 %)

Nombre de participants atteints d'une ITS, n (%) :

Partenaire sexuel vivant avec le VIH = 214 (27 %)

Partenaire séronégatif = 185 (24 %)

Exposition : Le partenaire sexuel vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et a une charge virale < 200 copies/ml

Traitement antirétroviral : Traitement antirétroviral non déclaré chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH : Nombre d'années sous traitement antirétroviral, médiane (EI) = 4,3 (1,8, 9,3)

Adhésion au traitement antirétroviral déclarée, n (%) :

≥ 90 % = 739 (98 %)
< 90 % = 14 (2 %)

Charge virale chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH au début de l'étude : Charge virale indétectable (< 50 copies/ml), n (%) : 754 (97 %)

Charge virale mesurée :

< 200 copies/ml, n (%) : 774 (99 %)
≥ 200 copies/ml, n (%) : 7 (< 1 %)

Utilisation de préservatif : Non déclaré, seuls les actes sans préservatif ont été inclus dans l'analyse

Utilisation de la PrEP chez un partenaire séronégatif : les données des participants exposés à la PrEP ont été retirées des analyses

Comparateur : Aucun

Résultats : Taux d'infections par le VIH liées phylogénétiquement. (nombre d'infections au VIH liées/années-couples pour le suivi)

Suivi : 1 593 années-couples

Suivi médian/couple = 2 ans (EI 1,1, 3,5 ans)

Partenaire séronégatif : Test de dépistage du VIH au début de l'étude et tous les 6 à 12 mois

Partenaire sexuel vivant avec le VIH : Charge virale testée au début de l'étude et tous les 6 à 12 mois

Nyombayire et al., 2021 Note de bas de page 16
Rwanda

Cohorte prospective

Cadre : Cliniques publiques à Kigali

Période d'étude : 2010 à 2014

Couples ou partenaires sexuels hétérosexuels sérodiscordant

Nombre de couples recrutés n = 3 777

Caractéristiques de base :

Nombre de couples avec un partenaire sexuel vivant avec le VIH masculin (M +/F -) n = 1 947

Nombre de couples avec un partenaire sexuel vivant avec le VIH féminin (M +/F -) n = 1 830

Âge global par sexe, médiane (écart-type), années :

Hommes = 35,3 (9,3)

Femmes = 29,6 (8,7)

Médiane (écart-type) de CD 4 des partenaires sexuels vivant avec le VIH, (unités non déclarées)Tableau A2 note de bas de page b

M +/F - = 472,5 (234,6)

M -/F + = 525,4 (269,7)

Couples avec utilisation actuelle d'un traitement antirétroviral chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH au début de l'étude, n (%) : 1 684 (44,6)

Couples M +/F - sans utilisation de contraceptif/préservatif, n (%) : 640 (80,7 %)

Couples M -/F + sans utilisation de contraceptif/préservatif, n (%) : 570 (76,8 %)

Exposition : Partenaire sexuel vivant avec le VIH suivant un traitement antirétroviral

Traitement antirétroviral : Non déclarée

Adhésion au traitement antirétroviral : Non déclarée

Charge virale chez le partenaire sexuel vivant avec le VIH au cours du suivi : Non déclarée

Durée du traitement antirétroviral chez les partenaires sexuels vivant avec le VIH au début de l'étude, médiane (écart-type) années 3,1 (2,3)

Utilisation de la PrEP chez le partenaire séronégatif : Non déclarée

Comparateur : Partenaire sexuel vivant avec le VIH et ne recevant pas de traitement antirétroviral

Résultats : Séroconversion du VIH chez le partenaire séronégatif; analyse du lien virologique (pour la plupart des couples, mais pas tous, présentant une séroconversion chez le partenaire séronégatif)

Suivi : Visites cliniques trimestrielles pour les partenaires séronégatifs

Suivi médian (écart-type), années = 1,4 (1,2)

Tableau A3 : Risque de biais des nouvelles études pertinentes pour évaluer le résultat du risque de transmission du VIHTableau A3 footnote a
Auteurs Participation à l'étude Attrition de l'étude Mesure des facteurs pronostiques Mesure des résultatst Facteurs de confusion de l'étude Analyse statistique et rapports Risque global de biais
Bavinton et al., 2018 Note de bas de page 17 Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page c Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page c Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page c
Rodger et al., 2019 Note de bas de page 18 Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page c Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b
Rodger et al., 2016 Note de bas de page 19 Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page c Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page b
Nyombayire et al., 2021 Note de bas de page 16 Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page d Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page d Tableau A3 note de bas de page d Tableau A3 note de bas de page b Tableau A3 note de bas de page d
Tableau A3 Abréviation

Abréviation : VIH, virus de l'immunodéficience humaine

Tableau A3 note de bas de page a

Pour évaluer le risque de biais, l'outil QUIPS (Quality in Prognosis Studies) a été utilisé Note de bas de page 12. Il comporte six domaines qui évaluent de manière critique la validité et le biais des études incluses sur les facteurs de pronostic. Les domaines sont les suivants : la participation à l'étude, l'attrition de l'étude, la mesure des facteurs pronostiques, la mesure des résultats, les facteurs de confusion de l'étude, l'analyse statistique et les rapports

Tableau 1 Retour à la référence de la note de bas a

Tableau A3 note de bas de page b

Faible risque de biais

Tableau A3 Retour à la référence de la note de bas b

Tableau A3 note de bas de page c

Risque modéré de biais

Tableau A3 Retour à la référence de la note de bas c

Tableau A3 note de bas de page d

Risque élevé de biais

Tableau A3 Retour à la référence de la note de bas d

Tableau A4 : Résumé des résultats de GRADETableau A4 note de bas de page aTableau A4 note de bas de page b
Évaluation de la certitude Nombre de couples/ personnes années Certitude des données probantes
(GRADE)
Nombre de transmissions du VIH par 100 personnes-années (IC à 95 %)
Nombre d'études Méthodologie Risque de biais Incohérence Caractère indirect Imprécision Biais de publication
Résultats : Incidence du VIH pour des actes sexuels non spécifiés (par personnes-années)
Question 1 : Incidence du VIH avec un traitement antirétroviralTableau A4 note de bas de page c

1Tableau A4 note de bas de page d Études de cohorte Note de bas de page 16

Études d'observation (cohortes et transversales)

Très sérieuxTableau A4 note de bas de page d

Très sérieuxTableau A4 note de bas de page e

SérieuxTableau A4 note de bas de page f

SérieuxTableau A4 note de bas de page g

Non détecté

3 777/2 867,4

La charge virale du partenaire vivant avec le VIH n'a pas été déclarée

L'utilisation du traitement antirétroviral par le partenaire vivant avec le VIH a été déclarée et les niveaux d'adhérence n'ont pas pu être validés

Taux de perte de suivi très élevé (e.g. 35 %)

La portée de l'étude n'a pas été abordée

Très faible certitude des données probantes

(◯◯◯◯Tableau A4 note de bas de page eTableau A4 note de bas de page fTableau A4 note de bas de page g Exclu

0,63 (0,38–1,00)

Tableau A5 : Résumé des résultats de GRADETableau A5 note de bas de page aTableau A5 note de bas de page b
Évaluation de la certitude Nombre de couples/ personnes années Certitude des données probantes
(GRADE)
Nombre de transmissions du VIH par 100 personnes-années (IC à 95 %)
Nombre d'études Méthodologie Risque de biais Incohérence Caractère indirect Imprécision Biais de publication
Résultats : Incidence du VIH pour des actes sexuels non spécifiés (par personnes-années)
Question 1 : Incidence du VIH avec un traitement antirétroviralTableau A5 note de bas de page c

1Tableau A5 note de bas de page d
Étude de cohorte Note de bas de page 17

Cohorte

Non sérieux

Non sérieux

Non sérieux

Très sérieuxTableau A5 note de bas de page d

Non détecté

Non déclaré/5,8

◯◯◯◯Tableau A5 note de bas de page e
Très faible (exclu)

0,00 (0,00–63,32)

Question 2 : Incidence du VIH sous traitement antirétroviral + suppression de la charge virale + aucun préservatifTableau A5 note de bas de page f

2Tableau A5 note de bas de page g
Études de cohorte Note de bas de page 17Note de bas de page 18

Cohorte

Non sérieuxTableau A5 note de bas de page g

Non sérieux

Non sérieux

SérieuxTableau A5 note de bas de page h

Non détecté

1 125/1 825,2

⨁⨁⨁⨁Tableau A5 note de bas de page eTableau A5 note de bas de page i
Élevé

0,00 (0,00–0,11)

Figure A1 : Estimation groupée du risque de transmission du VIH pour 100 personnes-années chez les gbHARSAH et les couples hétérosexuels sérodiscordantsFigure A1 Note de bas de page aFigure A1 Note de bas de page b

Figure A1.1 and Figure A1.2

Figure 1 - Équivalent textuel

Cette figure montre les estimations d’incidence groupées du risque de transmission du VIH pour 100 personnes-années parmi les couples gbHARSAH et hétérosexuels sérodiscordants, à l’aide d’un modèle à effets aléatoires.

Pour la question 1 : « Le partenaire vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral (avec une charge virale variable) », les données actualisées de deux études n’étaient pas applicables en raison d’un risque élevé de biais. Pour la question 2 : « Le partenaire vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral et a une charge virale supprimée (moins de 200 copies/ml mesurées tous les 4 à 6 mois) ». Au point A1.1, l’estimation calculée et groupée de l’incidence des partenaires gbHARSAH montre qu’il n’y a aucune transmission pour 100 personnes-années avec un intervalle de confiance de 95 % de 0,00 à 0,11. Au point A1.2, l’estimation groupée de l’incidence des couples gbHARSAH et hétérosexuels montre une estimation globale de zéro transmission pour 100 personnes-années avec un intervalle de confiance de 95 % de 0,00 à 0,10.


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