Méthodes
La reconstitution d’état-major est un outil souple pouvant être employé avec différentes méthodes et approches. Les méthodes appliquées le plus souvent comprennent les suivantes :
La méthode du dialogue socratique.
Cette méthode traditionnelle permet à un groupe d’exécuter une reconstitution d’état-major dans le contexte d’un véritable débat ayant l’apprentissage pour objet. Elle nécessite un chef bien préparé qui peut facilement susciter la participation de tout le groupe, de manière que la reconstitution d’état-major mette l’accent sur les objectifs établis, par le biais de divers thèmes de discussion. Quand il est bien exécuté, le dialogue socratique peut offrir les meilleurs dividendes. Cette méthode vise à éviter que l’apprentissage se limite à une simple discussion dirigée par un guide et portant sur les décisions prises au cours de l’événement même. Cette méthode n’est pas indiquée si le chef et les stagiaires ne disposent pas d’un temps suffisant pour préparer la reconstitution d’état-major.
Méthode axée sur les personnages, technique du jeu de rôle.
Cette méthode populaire vise à plonger les participants dans une campagne historique en permettant aux chefs de la reconstitution d’état-major et aux participants d’assumer les rôles que les acteurs clés ont joués dans l’événement étudié. Ses avantages sont les suivants : elle réduit le temps de préparation dont ont besoin tous les acteurs concernés et, quand elle est bien appliquée, elle engendre d’intéressantes possibilités de discussion entre les participants tant pendant qu’après la partie de la reconstitution exécutée sur le terrain. En revanche, chaque participant tend à laisser de côté les questions contextuelles plus vastes relatives à l’événement étudié et à se concentrer plutôt uniquement sur le rôle que le personnage incarné a joué. Cette méthode est indiquée si le temps de préparation est limité, mais non si les objectifs comprennent la tenue de grandes discussions sur les objectifs opérationnels ou stratégiques.
Méthode des jeux de décision.
Cette méthode correspond plus étroitement au modèle original de la « reconstitution » proposé par Clausewitz. Ce modèle plaçait le(s) participant(s) à un point de décision critique de la bataille ou de la campagne, puis leur faisait voir pourquoi une décision avait été prise, sans qu’il y ait le biais rétrospectif. Un (Des) stagiaire(s) choisi(s) reçoit (reçoivent) le scénario, prend (prennent) quelques minutes pour élaborer un plan d’action, puis le présente(nt) à ses (leurs) collègues pour en discuter et en faire la critique. Cette méthode met donc l’accent sur les difficultés inhérentes au processus décisionnel et sur l’influence que les décisions d’un commandant peuvent avoir sur les actions ultérieures. Elle met en lumière les défis que les subalternes doivent surmonter pour respecter l’intention du commandant supérieur, tout en comprenant les conséquences éventuelles que les effets de second et de troisième ordre risquent d’avoir sur une décision. Cette méthode donne de bons résultats si le groupe est petit et qu’il dispose d’un temps plus long qu’autrement. Elle convient moins si le groupe est nombreux, ou dans les cas où l’étude des décisions du commandement n’est pas l’objectif principal de la reconstitution d’état-major.
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