Déclaration de l’ombudsman sur la violence entre partenaires intimes et la violence familiale et les soutiens/ressources disponibles pendant la pandémie de COVID-19

Le 1er avril 2020


Depuis près de trois semaines, le Canada applique des mesures de distanciation physique pour freiner la propagation de la COVID-19. Je suis consciente que des milliers de femmes et d’enfants ne sont pas en sécurité dans leur foyer à cause du comportement violent d’un conjoint ou d’un proche. L’isolement nécessaire pour nous protéger contre cette pandémie signifie que des agresseurs peuvent exercer un pouvoir et un contrôle accrus sur leurs victimes. Je sais que l’isolement est l’une des tactiques utilisées par les agresseurs et que cette pandémie rend ces abus encore plus difficiles à détecter.

À cause des conséquences économiques de cette pandémie, les familles sont plus stressées que jamais. Des gens se retrouvent sans emploi, alors que les enfants sont à la maison en permanence, ce qui accentue ce stress. Dans tout le Canada, les refuges continuent de manquer de lits. Les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles n’ont pas assez d’intervenants pour répondre à la demande. Dans les communautés nordiques et éloignées, fuir la violence peut aussi être dangereux, car dans les territoires, une personne sur trois vit à plus de 100 km d’un refuge pour victimes de violence domestique.

Par conséquent, je me réjouis que le premier ministre ait annoncé un financement supplémentaire de 50 millions de dollars pour les refuges et les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles. J’espère que l’octroi de ces fonds sera suffisamment rapide pour répondre aux besoins pressants sur le terrain. Les organismes de première ligne et les ONG qui apportent de l’aide doivent les recevoir de toute urgence pour renforcer leurs capacités et accéder à d’autres ressources permettant de mettre en sécurité les femmes et les enfants. Il faut aussi que ces organismes puissent financer des solutions technologiques, comme des lignes téléphoniques d’urgence, le clavardage et l’envoi de SMS, pour entrer en contact avec les victimes et les aider pendant cette pandémie.

Les femmes et les enfants victimes de violence doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls; ils peuvent encore accéder à l’aide et aux ressources nécessaires à leur sécurité pendant la pandémie.

 

L’ombudsman fédérale des victimes d’actes criminels,
Heidi Illingworth

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