Déclaration de Santé Canada sur les opioïdes et la gestion de la douleur

Déclaration

Le 7 novembre 2022 | Ottawa (Ontario) | Santé Canada

La douleur chronique est définie comme une douleur qui persiste plus de trois mois. Un Canadien sur cinq, soit près de huit millions de personnes, vit avec une douleur chronique. Lorsqu'elle n'est pas bien traitée, la douleur peut grandement nuire à de nombreux aspects de la vie d'une personne et à son entourage.

Des opioïdes sont parfois prescrits par des professionnels de la santé pour aider à gérer la douleur. Bien que les opioïdes puissent offrir des avantages, par exemple le soulagement de la douleur et une fonction accrue, ils présentent également des inconvénients potentiels. L'augmentation du nombre de surdoses et de décès liés à l'utilisation de substances en Amérique du Nord a accru la sensibilisation à ces risques.

En 2017, l'Université McMaster a publié les Lignes directrices canadiennes relatives à l'utilisation des opioïdes pour le traitement de la douleur chronique non cancéreuse, un document fournissant aux prescripteurs et aux patients des recommandations sur l'utilisation des opioïdes pour le traitement de la douleur chronique non cancéreuse. Si les Lignes directrices donnent des conseils liés à l'initiation et à la posologie, elles précisent néanmoins qu'elles ne doivent pas être considérées comme absolues, car aucune ligne directrice ne peut tenir compte des caractéristiques uniques d'un patient et de son état clinique. Par conséquent, un certain nombre de recommandations énoncées dans les Lignes directrices sont considérées comme « faibles », indiquant que les cliniciens doivent savoir que le choix approprié varie selon le patient.

La crise des surdoses d'opioïdes et les mesures prises pour atténuer les méfaits liés à ces substances ont entraîné des conséquences imprévues pour de nombreuses personnes qui vivent avec une douleur. Certains Canadiens ont éprouvé des difficultés à accéder aux opioïdes qui leur ont été prescrits pour traiter leur douleur, tandis que d'autres ont connu une diminution rapide de leur dose d'opioïdes, voire un arrêt complet du traitement. L'accroissement de la stigmatisation, de l'anxiété et de la peur entourant l'utilisation d'opioïdes pour le traitement de la douleur a aggravé ces défis, en plus de dresser des obstacles supplémentaires à l'accès aux services nécessaires pour leur condition médicale. De plus, de nombreux Canadiens vivant avec une douleur chronique ont de la difficulté d'avoir accès à un médecin de famille. Ces défis limitent souvent leur capacité à accéder à des services adéquats de traitement de la douleur, y compris les thérapies non pharmacologiques et les services spécialisés dans le traitement de la douleur.

Nous devons faire davantage pour trouver le juste équilibre, c'est-à-dire promouvoir de bonnes pratiques de prescription d'opioïdes qui tiennent à la fois compte des risques et des avantages de ces médicaments en fonction des besoins de chaque patient. Les besoins médicaux des patients, y compris les médicaments sur ordonnance qu'ils devraient prendre, sont mieux déterminés par une prise de décision partagée entre le patient et son fournisseur de soins de santé en fonction des besoins uniques du patient.

Lorsque la réduction progressive ou l'arrêt du traitement par opioïdes est envisagé pour une personne avec une dépendance physique, il faut faire preuve d'une grande prudence compte tenu des risques potentiels de symptômes graves de sevrage, d'augmentation de la douleur, de détresse psychologique grave et de pensées suicidaires. De plus, si la douleur n'est pas bien traitée, une personne risque de chercher d'autres sources d'opioïdes (sur le marché illégal, par exemple), ce qui augmente les risques de surdose et de décès. Lors de la réduction progressive des opioïdes, une personne qui a pris de fortes doses d'opioïdes ou qui en a pris pendant une longue période devra probablement réduire graduellement sa dose d'opioïdes. Un tel processus peut prendre plusieurs mois. Les décisions concernant la réduction progressive et l'arrêt du traitement par opioïdes doivent être prises conjointement par le patient et son fournisseur de soins de santé. Les besoins uniques du patient doivent être pris en compte, et ce dernier doit faire l'objet d'une surveillance appropriée. Des programmes multidisciplinaires officiels peuvent également être offerts aux personnes qui éprouvent des difficultés à réduire leur dose d'opioïdes. Cependant, Santé Canada reconnaît que ces programmes ne sont pas largement accessibles partout au pays.

Santé Canada s'engage à continuer de travailler avec les principaux intervenants pour faire progresser les mesures prioritaires relevées par le Groupe de travail canadien sur la douleur dans le cadre du Plan d'action pour la douleur au Canada. Il s'agit notamment de prendre des mesures afin d'améliorer les connaissances qu'ont le public et les fournisseurs de soins de santé sur les ressources et les outils, y compris en ce qui concerne l'utilisation appropriée des opioïdes pour le traitement de la douleur. En juillet 2022, Santé Canada a annoncé l'octroi d'un financement à l'Université McMaster pour mettre à jour les Lignes directrices canadiennes relatives à l'utilisation des opioïdes pour le traitement de la douleur chronique non cancéreuse (2017), afin d'intégrer de nouvelles données probantes, d'adopter de nouvelles méthodes de recherche et d'ajouter les commentaires des intervenants. Les Lignes directrices, qui seront mises à jour en 2023, fourniront des conseils essentiels aux personnes qui vivent avec une douleur chronique, ainsi qu'aux médecins, au personnel infirmier praticien et aux pharmaciens participant à leurs soins.

Liens connexes

Personnes-ressources

Relations avec les médias
Agence de la santé publique du Canada
613-957-2983
media@hc-sc.gc.ca

Détails de la page

Date de modification :