Tendances des populations d'espèces en péril

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Des populations d’espèces sauvages en santé constituent des éléments importants de la biodiversité. Au Canada, certaines espèces ont connu un déclin de leur population ou sont naturellement rares et risquent maintenant de disparaître. Les espèces en péril sont des espèces sauvages qui sont à risque et en danger de disparition et qui nécessitent des mesures de rétablissement ou de gestion. Le rétablissement ou la gestion réussie des espèces en péril peut être un processus à long terme dont l’objectif est d'arrêter ou d’inverser les le déclin et d’améliorer la probabilité que les espèces se maintiennent à l’état sauvage. Cet indicateur fournit une évaluation préliminaire visant à déterminer si les tendances de la population (le nombre) et la répartition (la façon dont elle est répartie) des espèces en péril énumérées dans la Loi sur les espèces en péril (LEP) concordent avec ce qui est inscrit dans leurs objectifs de rétablissement ou de gestion.

Toutes les espèces

Tendances des populations d'espèces en péril

Toutes espèces évaluées
Par groupes d'espèces

Sommaire de tendances des populations d'espèces en péril

Aperçu des résultats

Pour les 158 espèces en péril ayant des objectifs de population et de répartition pour lesquelles des tendances de population et de répartition ont pu être déterminées en mai 2023 :

  • 70 espèces (44 %) montrent des progrès vers leurs objectifs;
  • 19 espèces (12 %) présentent des preuves mitigées de progrès, c’est-à-dire que certains renseignements laissent croire à une amélioration des tendances alors mais qu’il existe des signes de déclin;
  • 69 espèces (44 %) ne montrent aucun progrès vers leurs objectifs.

Progrès vers l’atteinte des objectifs de population et de répartition des populations d’espèces en péril, Canada, mai 2023

Progrès vers l’atteinte des objectifs de population et de répartition des populations d’espèces en péril, Canada, mai 2023 (voir le tableau ci-dessous pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Progrès vers l’atteinte des objectifs de population et de répartition des populations d’espèces en péril, Canada, mai 2023
Progrès Nombre d'espèces Espèces
Montrent des progrès70 Animaux
Albatros à queue courte; Arlequin plongeur (population de l'Est); Baleine à bec commune (population du plateau néo-écossais); Baleine boréale; Baleine noire de l'Atlantique Nord; Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica; Béluga (population de l'estuaire du Saint-Laurent); Brochet vermiculé; Bruant des prés de la sous-espèce princeps; Castor de montagne; Chien de prairie; Dard de sable (populations du Québec); Engoulevent d'Amérique; Épaulard (population migratrice de la côte Ouest); Épaulard (population résidente du nord); Éperlan arc-en-ciel (population d'individus de petite taille du lac Utopia); Épinoche à trois épines benthique du lac Paxton; Épinoche à trois épines benthique du ruisseau Vananda; Épinoche à trois épines limnétique du lac Paxton; Épinoche à trois épines limnétique du ruisseau Vananda; Épioblasme tricorne; Épioblasme ventrue; Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Fraser); Faucon pèlerin anatum/tundrius; Fondule barré (population de Terre-Neuve); Grue blanche; Hespérie du Sonora; Huître plate du Pacifique; Lampsile fasciolée; Lampsile jaune; Loup à tête large; Loup Atlantique; Loup tacheté; Loutre de mer; Martre d'Amérique (population de Terre-Neuve); Méné d'argent de l'Ouest; Otarie de Steller; Paruline à capuchon; Paruline du Canada; Physe d'eau chaude; Physe des fontaines de Banff; Pipit de Sprague; Quiscale rouilleux; Renard véloce; Rorqual commun (population de l'Atlantique); Rorqual commun (population du Pacifique); Sébaste à oeil épineux du type I; Sébaste à oeil épineux du type II; Sébastolobe à longues épines; Teigne du yucca; Tête carminée; Villeuse haricot

Plantes vasculaires
Aster d'Anticosti; Chimaphile maculée; Clèthre à feuilles d'aulne; Coréopsis rose; Dryoptéride côtière; Hydrocotyle à ombelle; Isoète de Bolander; Lupin élégant; Magnolia acuminé; Oponce de l'Est; Platanthère blanchâtre de l'Ouest; Stylophore à deux feuilles; Yucca glauque

Mousse
Andersonie charmante; Bartramie de Haller; Fissident appauvri; Fissident pygmée

Lichen
Sclérophore givré (population de la Nouvelle-Écosse)
Preuves mitigées19 Animaux
Caribou des bois (population des montagnes du Nord); Chevêche des terriers; Engoulevent bois-pourri; Hespérie de Poweshiek; Moucherolle à côtés olive; Paruline hochequeue; Tortue mouchetée (population de la Nouvelle-Écosse)

Plantes vasculaires
Airelle à longues étamines; Benoîte de Peck; Cicutaire de Victorin; Gentiane de Victorin; Halimolobos mince; Lotier splendide; Ptéléa trifolié; Renoncule à feuilles d'alisme; Sabatie de Kennedy

Mousse
Entosthodon rouilleux

Lichen
Érioderme boréal (population boréale); Érioderme mou
Ne montrent aucun progrès69 Animaux
Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata; Bar rayé; Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa; Bec-croisé des sapins de la sous-espèce percna; Bruant vespéral de la sous-espèce affinis; Caribou des bois (population boréale); Caribou des bois (population de la Gaspésie-Atlantique); Chouette tachetée de la sous-espèce caurina; Corégone de l'Atlantique; Couleuvre agile à ventre jaune de l'Est; Damier de Taylor; Épaulard (population résidente du sud); Épinoche à trois épines benthique du lac Enos; Épinoche à trois épines limnétique du lac Enos; Esturgeon blanc (population de la rivière Nechako); Esturgeon blanc (population du cours supérieur de la rivière Kootenay); Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Columbia); Grand iguane à petites cornes; Grive de Bicknell; Héliotin blanc satiné; Hermine de la sous-espèce haidarum; Hespérie du Dakota; Hibou des marais; Marbré insulaire; Méné à grandes écailles, populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent; Meunier de Salish; Mouette rosée; Mulette du Necture; Obovarie ronde; Ormeau nordique; Paruline orangée; Paruline polyglotte de la sous-espèce virens; Petite Nyctale de la sous-espèce brooksi; Pic à tête blanche; Pigeon à queue barrée; Plectrophane à ventre noir; Plectrophane de McCown; Pleurobème écarlate; Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus; Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus; Ptychobranche réniforme; Putois d'Amérique; Rat kangourou d'Ord; Saumon atlantique (populations de l'intérieur de la baie de Fundy); Scinque pentaligne, population carolinienne; Sterne de Dougall; Tétras des armoises de la sous-espèce urophasianus; Tortue luth (population de l'Atlantique); Truite fardée versant de l'ouest (population de l'Alberta)

Plantes vasculaires
Abronie rose; Aster du golfe Saint-Laurent; Aster rigide; Balsamorhize à feuilles deltoïdes; Braya de Fernald; Carex des sables; Carex tumulicole; Carmantine d'Amérique; Castilléjie dorée; Isotrie fausse-médéole; Lophiolie dorée; Mûrier rouge; Pédiculaire de Furbish; Psilocarphe élevé; Sanicle patte-d'ours; Violette jaune des monts de la sous-espèce praemorsa

Mousse
Bryum de Porsild

Lichen
Érioderme boréal (population de l'Atlantique); Leptoge des terrains inondés; Néphrome cryptique

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : En plus des 158 espèces présentées dans la figure, 92 espèces ayant des objectifs de population et de répartition ont fait l’objet de réévaluations qui ne contenaient pas assez d’informations pour déterminer les tendances. Les renseignements sur ces espèces sont contenus dans le tableau de données détaillées. Pour plus d'information sur les classifications, veuillez consulter la section Méthodes.
Source : Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (2023).

Afin d’évaluer si les espèces en péril montrent des progrès vers leurs objectifs de population et de répartition, 2 conditions doivent être remplies :

  1. Un programme de rétablissement ou un plan de gestion a été publié dans le Registre public des espèces en péril.
  2. L’espèce a été réévaluée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, ou un Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement a été rédigé pour l’espèce.

Il existe 279 espèces qui remplissent ces 2 conditions. Pour 12 de ces 279 espèces, leur rétablissement a été jugé irréalisable; pour 17 espèces, leur programme de rétablissement ou leur plan de gestion ne contenait pas d’objectifs de population et de répartition; et pour 92 espèces, la réévaluation ou le document sur les progrès réalisés en matière de rétablissement ne contenaient pas suffisamment d’informations pour déterminer les tendances en matière de population et de répartition. Par conséquent, les résultats sont fondés sur les 158 espèces restantes.

La Loi sur les espèces en péril (LEP) est la principale loi canadienne en matière d’évaluation, d’inscription et de rétablissement des espèces en péril. La LEP vise à :

  • Prévenir la disparition du pays ou l’extinction des espèces sauvages au Canada;
  • Contribuer au rétablissement des espèces sauvages qui sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées;
  • Gérer les espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent en voie de disparition ou menacées.

Le rétablissement ou la gestion des espèces sont affectés par de nombreux facteurs, y compris la durée de vie de l’espèce, le cycle de reproduction et l’état de l’habitat. Ils peuvent aussi être touchés par des menaces telles que la perte d’habitat et la pollution. De plus, le rétablissement ou les résultats de la gestion des espèces rares peuvent être difficiles à évaluer, surtout si l’espèce est difficile à trouver et à identifier. Il est important de noter qu’il faut parfois de nombreuses années pour observer une évolution de la population ou de la répartition d’une espèce en réponse aux efforts de rétablissement ou de gestion.

Résultats par groupes d'espèces

Aperçu des résultats

  • Les poissons comptent le plus grand nombre d'espèces qui montrent des progrès vers leurs objectifs de population et de répartition (17 espèces; 61 %).
  • Les reptiles et les amphibiens ne comptent aucune espèce qui montre des progrès.
  • Les oiseaux ont le plus grand nombre d'espèces qui ne montrent aucun progrès (19 espèces; 56 %).

Progrès d'espèces en péril vers leurs objectifs de population et de répartition, par groupe d’espèces, Canada, mai 2023

Progrès d'espèces en péril vers leurs objectifs de population et de répartition, par groupe d’espèces, Canada, mai 2023 (voir le tableau ci-dessous pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Progrès d'espèces en péril par groupe d'espèces vers leurs objectifs de population et de répartition, Canada, mai 2023
Groupe d'espèces Progrès (nombre d'espèces) and nom d'espèces
Oiseaux Montrent des progrès (11)
Albatros à queue courte; Arlequin plongeur (population de l'Est); Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica; Bruant des prés de la sous-espèce princeps; Engoulevent d'Amérique; Faucon pèlerin anatum/tundrius; Grue blanche; Paruline à capuchon; Paruline du Canada; Pipit de Sprague; Quiscale rouilleux

Ne montrent aucun progrès (19)
Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata; Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa; Bec-croisé des sapins de la sous-espèce percna; Bruant vespéral de la sous-espèce affinis; Chouette tachetée de la sous-espèce caurina; Grive de Bicknell; Hibou des marais; Mouette rosée; Paruline orangée; Paruline polyglotte de la sous-espèce virens; Petite Nyctale de la sous-espèce brooksi; Pic à tête blanche; Pigeon à queue barrée; Plectrophane à ventre noir; Plectrophane de McCown; Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus; Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus; Sterne de Dougall; Tétras des armoises de la sous-espèce urophasianus

Preuves mitigées (4)
Chevêche des terriers; Engoulevent bois-pourri; Moucherolle à côtés olive; Paruline hochequeue
Poissons Montrent des progrès (17)
Brochet vermiculé; Dard de sable (populations du Québec); Éperlan arc-en-ciel (population d'individus de petite taille du lac Utopia); Épinoche à trois épines benthique du lac Paxton; Épinoche à trois épines benthique du ruisseau Vananda; Épinoche à trois épines limnétique du lac Paxton; Épinoche à trois épines limnétique du ruisseau Vananda; Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Fraser); Fondule barré (population de Terre-Neuve); Loup à tête large; Loup Atlantique; Loup tacheté; Méné d'argent de l'Ouest; Sébaste à oeil épineux du type I; Sébaste à oeil épineux du type II; Sébastolobe à longues épines; Tête carminée

Ne montrent aucun progrès (11)
Bar rayé; Corégone de l'Atlantique; Épinoche à trois épines benthique du lac Enos; Épinoche à trois épines limnétique du lac Enos; Esturgeon blanc (population de la rivière Nechako); Esturgeon blanc (population du cours supérieur de la rivière Kootenay); Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Columbia); Méné à grandes écailles, populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent; Meunier de Salish; Saumon atlantique (populations de l'intérieur de la baie de Fundy); Truite fardée versant de l'ouest (population de l'Alberta)
Mammifères Montrent des progrès (14)
Baleine à bec commune (population du plateau néo-écossais); Baleine boréale; Baleine noire de l'Atlantique Nord; Béluga (population de l'estuaire du Saint-Laurent); Castor de montagne; Chien de prairie; Épaulard (population migratrice de la côte Ouest); Épaulard (population résidente du nord); Loutre de mer; Martre d'Amérique (population de Terre-Neuve); Otarie de Steller; Renard véloce; Rorqual commun (population de l'Atlantique); Rorqual commun (population du Pacifique)

Ne montrent aucun progrès (6)
Caribou des bois (population boréale); Caribou des bois (population de la Gaspésie-Atlantique); Épaulard (population résidente du sud); Hermine de la sous-espèce haidarum; Putois d'Amérique; Rat kangourou d'Ord

Preuves mitigées (1)
Caribou des bois (population des montagnes du Nord)
Mollusques Montrent des progrès (8)
Épioblasme tricorne; Épioblasme ventrue; Huître plate du Pacifique; Lampsile fasciolée; Lampsile jaune; Physe d'eau chaude; Physe des fontaines de Banff; Villeuse haricot

Ne montrent aucun progrès (5)
Mulette du Necture; Obovarie ronde; Ormeau nordique; Pleurobème écarlate; Ptychobranche réniforme
Reptiles et amphibiens Ne montrent aucun progrès (4)
Couleuvre agile à ventre jaune de l'Est; Grand iguane à petites cornes; Scinque pentaligne (population carolinienne); Tortue luth (population de l'Atlantique)

Preuves mitigées (1)
Tortue mouchetée (population de la Nouvelle-Écosse)
Insectes Montrent des progrès (2)
Hespérie du Sonora; Teigne du yucca

Ne montrent aucun progrès (4)
Damier de Taylor; Héliotin blanc satiné; Hespérie du Dakota; Marbré insulaire

Preuves mitigées (1)
Hespérie de Poweshiek
Plantes vasculaires Montrent des progrès (13)
Aster d'Anticosti; Chimaphile maculée; Clèthre à feuilles d'aulne; Coréopsis rose; Dryoptéride côtière; Hydrocotyle à ombelle; Isoète de Bolander; Lupin élégant; Magnolia acuminé; Oponce de l'Est; Platanthère blanchâtre de l'Ouest; Stylophore à deux feuilles; Yucca glauque

Ne montrent aucun progrès (16)
Abronie rose; Aster du golfe Saint-Laurent; Aster rigide; Balsamorhize à feuilles deltoïdes; Braya de Fernald; Carex des sables; Carex tumulicole; Carmantine d'Amérique; Castilléjie dorée; Isotrie fausse-médéole; Lophiolie dorée; Mûrier rouge; Pédiculaire de Furbish; Psilocarphe élevé; Sanicle patte-d'ours; Violette jaune des monts de la sous-espèce praemorsa

Preuves mitigées (9)
Airelle à longues étamines; Benoîte de Peck; Cicutaire de Victorin; Gentiane de Victorin; Halimolobos mince; Lotier splendide; Ptéléa trifolié; Renoncule à feuilles d'alisme; Sabatie de Kennedy
Lichens Montrent des progrès (1)
Sclérophore givré (population de la Nouvelle-Écosse)

Ne montrent aucun progrès (3)
Érioderme boréal (population de l'Atlantique); Leptoge des terrains inondés; Néphrome cryptique

Preuves mitigées (2)
Érioderme boréal (population boréale); Érioderme mou
Mousses Montrent des progrès (4)
Andersonie charmante; Bartramie de Haller; Fissident appauvri; Fissident pygmée

Ne montrent aucun progrès (1)
Bryum de Porsild

Preuves mitigées (1)
Entosthodon rouilleux

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : En plus des 158 espèces présentées dans la figure, 92 espèces ayant des objectifs de population et de répartition ont fait l’objet de réévaluations qui ne contenaient pas assez d’informations pour déterminer les tendances. Les renseignements sur ces espèces sont contenus dans le tableau de données détaillées. Pour plus d'information sur les classifications, veuillez consulter la section Méthodes.
Source : Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (2023).

Par niveau de risque

Résultats par niveau de risque

Espèces disparues du pays, menacées et en péril
Espèces préoccupantes

Les espèces en péril sont des espèces sauvages qui risquent de disparaître. Les espèces disparues du pays sont le plus à risque, suivies par les espèces en voie de disparition, puis les espèces menacées et finalement les espèces préoccupantes.

Une espèce disparue du pays est une espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui existe ailleurs à l’état sauvage. Pour certaines espèces classées disparues, il y a un espoir pour leur redécouverte ou même leur rétablissement. Une espèce en voie de disparition désigne une espèce qui risque de disparaître du pays de façon imminente. Une espèce sauvage menacée est susceptible de devenir une espèce en voie de disparition si rien n’est fait pour contrer les facteurs qui conduisent à son déclin. Une espèce préoccupante est une espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition ou menacée si rien n’est fait pour contrer les facteurs favorisant son déclin.

Espèces disparues du pays, menacées et en péril

Aux termes de la LEP, des programmes de rétablissement doivent être préparés pour les espèces qui sont inscrites à la liste comme espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. Les programmes de rétablissement déterminent, entre autres, les menaces qui pèsent sur les espèces et leur habitat, désignent l’habitat essentiel, et établissent les objectifs en matière de population et de répartition.

Aperçu des résultats

Parmi les 121 espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées pour lesquelles des tendances ont pu être déterminées en mai 2023 :

  • 44 espèces (36 %) montrent des progrès vers l’atteinte de leurs objectifs de rétablissement et de répartition de la population.
  • 15 espèces (12 %) présentent des preuves mitigées de progrès, c’est-à-dire que certains renseignements révèlent une amélioration des tendances mais alors qu’il existe des signes de déclin.
  • 62 espèces (51 %) ne montrent aucun progrès vers l'atteinte de leurs objectifs de rétablissement et de répartition de la population.

Progrès vers l’atteinte des objectifs de rétablissement de population et de répartition des populations d’espèces disparues, menacées ou en voie de disparition, Canada, mai 2023

Progrès vers l’atteinte des objectifs de population et de répartition des populations d’espèces disparues du pays, menacées ou en voie de disparition, Canada, mai 2023 (voir le tableau ci-dessous pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Progrès vers l’atteinte des objectifs de rétablissement de population et de répartition des populations d’espèces disparues du pays, menacées ou en voie de disparition, Canada, mai 2023
Progrès Nombre d'espèces Espèces
Montrent des progrès44 Animaux
Albatros à queue courte; Baleine à bec commune (population du plateau néo-écossais); Baleine noire de l'Atlantique Nord; Béluga (population de l'estuaire du Saint-Laurent); Chien de prairie; Dard de sable (populations du Québec); Engoulevent d'Amérique; Épaulard (population migratrice de la côte Ouest); Épaulard (population résidente du nord); Éperlan arc-en-ciel (population d'individus de petite taille du lac Utopia); Épinoche à trois épines benthique du lac Paxton; Épinoche à trois épines benthique du ruisseau Vananda; Épinoche à trois épines limnétique du lac Paxton; Épinoche à trois épines limnétique du ruisseau Vananda; Épioblasme tricorne; Épioblasme ventrue; Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Fraser); Grue blanche; Loup à tête large; Loup tacheté; Martre d'Amérique (population de Terre-Neuve); Méné d'argent de l'Ouest; Paruline du Canada; Physe d'eau chaude; Physe des fontaines de Banff; Pipit de Sprague; Renard véloce; Rorqual commun (population du Pacifique); Teigne du yucca; Tête carminée; Villeuse haricot

Plantes vasculaires
Chimaphile maculée; Clèthre à feuilles d'aulne; Coréopsis rose; Isoète de Bolander; Lupin élégant; Magnolia acuminé; Oponce de l'Est; Platanthère blanchâtre de l'Ouest; Stylophore à deux feuilles; Yucca glauque

Moss
Andersonie charmante; Bartramie de Haller; Fissident appauvri
Preuves mitigées15 Animaux
Chevêche des terriers; Engoulevent bois-pourri; Hespérie de Poweshiek; Moucherolle à côtés olive; Paruline hochequeue; Tortue mouchetée (population de la Nouvelle-Écosse)

Plantes vasculaires
Airelle à longues étamines; Benoîte de Peck; Gentiane de Victorin; Halimolobos mince; Lotier splendide; Renoncule à feuilles d'alisme; Sabatie de Kennedy

Mousse
Entosthodon rouilleux

Lichen
Érioderme mou
Ne montrent aucun progrès62 Animaux
Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata; Bar rayé; Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa; Bec-croisé des sapins de la sous-espèce percna; Bruant vespéral de la sous-espèce affinis; Caribou des bois (population boréale); Caribou des bois (population de la Gaspésie-Atlantique); Chouette tachetée de la sous-espèce caurina; Corégone de l'Atlantique; Couleuvre agile à ventre jaune de l'Est; Damier de Taylor; Épaulard (population résidente du sud); Épinoche à trois épines benthique du lac Enos; Épinoche à trois épines limnétique du lac Enos; Esturgeon blanc (population de la rivière Nechako); Esturgeon blanc (population du cours supérieur de la rivière Kootenay); Esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Columbia); Grand iguane à petites cornes; Grive de Bicknell; Héliotin blanc satiné; Hermine de la sous-espèce haidarum; Hespérie du Dakota; Marbré insulaire; Méné à grandes écailles, populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent; Meunier de Salish; Mouette rosée; Mulette du Necture; Obovarie ronde; Ormeau nordique; Paruline orangée; Paruline polyglotte de la sous-espèce virens; Petite Nyctale de la sous-espèce brooksi; Pic à tête blanche; Plectrophane à ventre noir; Plectrophane de McCown; Pleurobème écarlate; Pluvier siffleur de la sous-espèce circumcinctus; Pluvier siffleur de la sous-espèce melodus; Ptychobranche réniforme; Putois d'Amérique; Rat kangourou d'Ord; Saumon atlantique (populations de l'intérieur de la baie de Fundy); Scinque pentaligne (population carolinienne); Sterne de Dougall; Tétras des armoises de la sous-espèce urophasianus; Tortue luth (population de l'Atlantique); Truite fardée versant de l'ouest (population de l'Alberta)

Plantes vasculaires
Abronie rose; Aster du golfe Saint-Laurent; Balsamorhize à feuilles deltoïdes; Braya de Fernald; Carex tumulicole; Carmantine d'Amérique; Castilléjie dorée; Isotrie fausse-médéole; Mûrier rouge; Pédiculaire de Furbish; Psilocarphe élevé; Sanicle patte-d'ours; Violette jaune des monts de la sous-espèce praemorsa

Mousse
Bryum de Porsild

Lichen
Érioderme boréal (population de l'Atlantique)

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : Les pourcentages ayant été arrondis, leur somme pourrait ne pas correspondre à 100. En plus des 121 espèces présentées dans la figure, il y a également 58 espèces en voie de disparition, menacées ou disparues du pays dont les objectifs de rétablissement et de répartition de la population ont fait l’objet de réévaluations qui ne contenaient pas suffisamment d’informations pour déterminer les tendances. Les renseignements sur ces espèces sont présentés dans le tableau de données détaillées. Pour plus d'information sur les classifications, veuillez consulter la section Méthodes.
Source : Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (2023).

Espèces préoccupantes

Les espèces préoccupantes se situent dans la catégorie de risque la plus faible de la LEP. Ce sont des espèces qui risquent de devenir menacées ou en voie de disparition en raison d’une combinaison de caractéristiques biologiques et de menaces identifiées.

En vertu de la LEP, un plan de gestion doit être élaboré pour une espèce inscrite comme étant une espèce préoccupante. Les plans de gestion incluent des mesures visant le maintien d’un niveau de population durable de l’espèce concernée. Ils peuvent inclure des objectifs de population et de répartition dans le cadre de leurs objectifs de gestion, mais ce n'est pas une exigence. Seules les espèces préoccupantes ayant les des objectifs de population et de répartition dans leurs objectifs de gestion sont rapportées dans cet indicateur.  

Aperçu des résultats

Parmi les 33 espèces préoccupantes qui comprennent des objectifs de gestion et de répartition de la population et pour lesquelles des tendances ont pu être établies en mai 2023 :

  • 22 espèces (67 %) montrent des progrès vers leurs objectifs de gestion et de répartition de la population.
  • 4 espèces (12 %) présentent des preuves mitigées de progrès, c’est-à-dire que certains renseignements révèlent une amélioration des tendances alors qu’il existe des signes de déclin.
  • 7 espèces (21 %) ne montrent aucun progrès vers leurs objectifs de gestion et de répartition de la population

Progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion de population et de répartition des populations d’espèces préoccupantes, Canada, mai 2023

Progrès vers l’atteinte des objectifs de population et de répartition des populations d’espèces préoccupantes, Canada, mai 2023 (voir le tableau ci-dessous pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Progrès vers l’atteinte des objectifs de gestion de population et de répartition des populations d’espèces préoccupantes, Canada, mai 2023
Progrès Nombre d'espèces Espèces
Montrent des progrès22 Animaux
Arlequin plongeur (population de l'Est); Baleine boréale; Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica; Brochet vermiculé; Bruant des prés de la sous-espèce princeps; Castor de montagne; Fondule barré (population de Terre-Neuve); Huître plate du Pacifique; Lampsile fasciolée; Lampsile jaune; Loup Atlantique; Loutre de mer; Otarie de Steller; Quiscale rouilleux; Rorqual commun (population de l'Atlantique); Sébaste à oeil épineux du type I; Sébaste à oeil épineux du type II; Sébastolobe à longues épines

Plantes vasculaires
Aster d'Anticosti; Dryoptéride côtière; Hydrocotyle à ombelle

Lichen
Sclérophore givré (population de la Nouvelle-Écosse)
Preuves mitigées4 Animaux
Caribou des bois (population des montagnes du Nord)

Plantes vasculaires
Cicutaire de Victorin; Ptéléa trifolié

Lichen
Érioderme boréal (population boréale)
Ne montrent aucun progrès7 Animaux
Hibou des marais; Pigeon à queue barrée

Plantes vasculaires
Aster rigide; Carex des sables; Lophiolie dorée

Lichen
Leptoge des terrains inondés; Néphrome cryptique

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : En plus des 33 espèces présentées dans la figure, il y a également 34 espèces préoccupantes ayant des objectifs de population et de répartition dont les réévaluations ne contenaient pas suffisamment d’informations pour déterminer les tendances. Les renseignements sur ces espèces sont présentés dans le tableau de données détaillées. Pour plus d'information sur les classifications, veuillez consulter la section Méthodes.
Source : Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (2023).

À propos de l'indicateur

À propos de l’indicateur

Ce que mesure l’indicateur

L’indicateur montre si les tendances des populations et de la répartition des espèces en péril sont conformes aux objectifs des programmes de rétablissement ou des plans de gestion. Les résultats doivent être interprétés avec prudence, car il faut parfois plusieurs années pour que les espèces progressent par rapport à leurs objectifs de population et de répartition. Des exemples de défis à relever pour montrer les progrès sont : une longue période de temps et plusieurs générations nécessaires pour que les espèces puissent réagir aux mesures de gestion et de rétablissement, et la nécessité de prévoir suffisamment de temps pour que les informations soient recueillies et évaluées.

Pourquoi cet indicateur est important

L’indicateur fournit une évaluation préliminaire des activités de rétablissement ou de gestion et s’ils sont sur la bonne voie. Les espèces en péril sont des éléments importants d’écosystèmes sains et les protéger contribue au maintien de la biodiversité. En règle générale, la gestion ou le rétablissement fructueux des espèces devraient arrêter ou inverser, au fil du temps, le déclin significatif attribuable à l’activité humaine et contribuer à augmenter ou stabiliser la probabilité de pérennité des espèces à l’état sauvage.

Initiatives connexes

Cet indicateur appuie la mesure des progrès vers l'atteinte de l'objectif à long terme de la Stratégie fédérale de développement durable 2022 à 2026 : Protéger et rétablir les espèces, conserver la biodiversité Canadienne. Il sert à évaluer les progrès vers l’atteinte de la cible : D'ici 2026, augmenter le pourcentage d'espèces en péril inscrites à la loi fédérale dont les tendances démographiques sont conformes aux programmes de rétablissement et aux plans de gestion, le faisant passer de la valeur de référence de 42 % en 2019 à 60 %.

L’indicateur contribue aussi le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal (en anglais seulement). Il est lié à la cible 4 : « Assurer des actions de gestion urgentes, pour mettre un terme à l’extinction d’origine humaine d’espèces menacées connues, pour favoriser la reconstitution et la conservation des espèces, en particulier des espèces menacées, pour réduire considérablement le risque d’extinction, ainsi que pour maintenir et restaurer la diversité génétique au sein des populations d'espèces indigènes, sauvages et domestiquées et entre elles, afin de préserver leur potentiel d'adaptation, notamment par des pratiques de conservation et de gestion durable in situ et ex situ, et gérer efficacement les interactions entre l'homme et la faune sauvage afin de réduire au minimum les conflits entre l'homme et la faune sauvage en vue de leur coexistence. »

De plus, l’indicateur contribue aux objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il est lié à l’objectif 15 du Programme 2030 (Vie terrestre) et à la cible 15.5 : « Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction. »

Indicateurs connexes

L’indicateur sur le Changement de statut des espèces sauvages en péril suit l’évolution de la situation des espèces en péril évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

L’indicateur sur la Situation des espèces sauvages fait état du risque de disparition d’un vaste ensemble d’espèces et peut révéler des signes avant-coureurs de problèmes avant que les espèces n’atteignent un état critique.

L’Indice des espèces canadiennes suit les tendances moyennes des populations de vertébrés au Canada.

Sources des données et méthodes

Sources des données et méthodes

Sources de données

Pour les espèces inscrites en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), les objectifs de population et de répartition sont tirés des programmes de rétablissement finaux (pour les espèces disparues du pays, en voie de disparition et menacées) ou des plans de gestion finaux (pour les espèces préoccupantes).

Pour évaluer les progrès vers l’atteinte des objectifs, les données sur les populations et la répartition sont tirées de la plus récente évaluation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), des Rapports sur les progrès de la mise en œuvre du document de rétablissement et de d’autres données disponibles au public.

Tous les documents sont disponibles sur le site du Registre public des espèces en péril ou peuvent être obtenus auprès du COSEPAC.

Complément d'information

Évaluations du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Le COSEPAC est un comité d’experts indépendant qui détermine la situation des espèces, des sous-espèces, des variétés, des populations à caractère distinct ou importantes sur le plan de l’évolution ou d’autres unités désignables du Canada qui sont considérées en voie de disparition de la planète ou du pays. Le rapport d’évaluation rassemble les meilleures données scientifiques disponibles sur la situation de l’espèce sauvage au Canada et peut inclure des connaissances autochtones et communautaires. Le COSEPAC réévalue les espèces tous les 10 ans ou plus souvent s’il y a lieu. Il convient de noter que les rapports du COSEPAC, y compris les réévaluations, sont indépendants des autres travaux effectués dans le cadre de la LEP et ne tiennent pas compte des facteurs politiques, sociaux ou économiques. 

Liste des espèces en péril au Canada

Le Canada applique un processus en 2 étapes pour l’inscription des espèces en péril au Canada :

  1. Évaluation scientifique : le COSEPAC évalue la situation des espèces sauvages.
     
    Le COSEPAC évalue les espèces potentiellement en péril. Le comité prépare un rapport de statut et attribue l’une des sept catégories de risque : Disparue, Disparue du pays, En voie de disparition, Menacée, Préoccupante, Non en péril ou Données insuffisantes. Le COSEPAC examine la classification de chaque espèce en péril tous les 10 ans ou chaque fois qu’il y a lieu de croire que la situation d’une espèce a changé considérablement.
     
  2. Décision d’inscription à la liste : Le COSEPAC conseille le gouvernement du Canada, qui prend la décision d’inscrire ou non l’espèce à la liste.
     
    Les évaluations du COSEPAC sont fournies aux membres du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril ainsi qu’au ministre d’Environnement et Changement climatique Canada, qui recommande au gouverneur en conseil les espèces à ajouter à la Liste des espèces en péril (Annexe 1) en vertu de la Loi sur les espèces en péril. L’inscription à l’Annexe 1 met en vigueur les dispositions de la Loi.

Programmes de rétablissement et plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril

Pour les espèces en voie de disparition, menacées ou disparues du pays qui sont inscrites à l’Annexe 1 de la LEP, un programme de rétablissement doit être préparé par le ministre compétent (Environnement et Changement climatique Canada, Agence Parcs Canada ou Pêches et Océans Canada, selon le cas). Pour les espèces inscrites en tant qu’espèces préoccupantes en vertu de la LEP, un plan de gestion doit être préparé. Les dispositions de la Loi entrent en vigueur lorsque des espèces sont ajoutées à l’Annexe 1 de la Loi. Voir les définitions des espèces en péril au Tableau 1.

Tableau 1. Définitions des espèces en péril
Espèces Définitions
Espèce disparue du pays Espèce sauvage qui, de façon imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète.
Espèce en voie de disparition Espèce sauvage qui, de façon imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète.
Espéce menacée Espèce sauvage susceptible de devenir une espèce en voie de disparition si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître.
Espèce préoccupante Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou une espèce en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces identifiées.

Source : Loi sur les espèces en péril (2023).

La Loi sur les espèces en péril permet au gouvernement d’adopter en tout ou en partie des programmes de rétablissement ou des plans de gestion préexistants (articles 44 et 69 de la LEP, respectivement) pour une espèce inscrite à l’Annexe 1, comme ceux élaborés par une province ou un territoire, s’ils satisfont aux exigences de la Loi pour le contenu.

Les programmes de rétablissement évaluent si le rétablissement est réalisable. Si le rétablissement est jugé réalisable, le programme de rétablissement doit traiter des menaces à la survie de l’espèce identifiées par le COSEPAC, incluant toute perte de son habitat. Il doit également comporter d’autres éléments précis décrits à l’article 41 de la LEP, y compris les objectifs en matière de population et de répartition. Des espèces ou des écosystèmes concurrents peuvent partager un même programme de rétablissement, s’il y a lieu. Les programmes de rétablissement proposés doivent être inscrits au Registre public des espèces en péril dans l’année qui suit l’inscription de l’espèce à l’Annexe 1 de la LEP, pour les espèces en voie de disparition, et dans les 2 ans suivant cette inscription, pour les espèces menacées ou disparues du pays. Un rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement et les progrès vers l’atteinte de ses objectifs doit être produit et publié dans le registre public tous les 5 ans. Des plans d’action doivent être préparés pour appuyer la mise en œuvre des programmes de rétablissement. En général, les plans d’action décrivent les mesures spécifiques requises pour atteindre les objectifs du programme de rétablissement.

Les plans de gestion sont requis dans les 3 ans suivant l’inscription d’une espèce à titre d’espèce préoccupante. Ces plans comprennent des mesures de conservation pour l’espèce visée et peuvent être préparés pour plusieurs espèces sauvages. La mise en œuvre des plans de gestion doit faire l’objet d’un suivi et un rapport d’évaluation de la mise en œuvre doit être publié dans le registre public tous les 5 ans.

Les programmes de rétablissement et les plans de gestion sont aussi variés que la biologie des espèces qu’ils concernent et les menaces qui pèsent sur elles. Les documents tiennent compte de l’abondance et de la répartition actuelle et passée de l’espèce, et recommandent des approches pour le rétablissement ou la conservation. Par exemple, l’objectif du programme de rétablissement pour le fissident appauvri est de maintenir les populations existantes grâce à la protection et à l’intendance de l’habitat, notamment en limitant l’accès aux sites à des fins récréatives. L’objectif de rétablissement provisoire pour la baleine noire de l’Atlantique Nord est d’avoir une tendance à la hausse de l’abondance sur trois générations (environ 60 ans), en réduisant la mortalité due aux collisions avec les navires, à l’enchevêtrement dans les engins de pêche et à la dégradation de l’habitat.

Rapports sur les progrès de la Loi sur les espèces en péril

Si des renseignements plus récents en matière de population et de répartition étaient disponibles dans un Rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement au lieu d’un rapport du COSEPAC, ces renseignements ont été utilisés dans l’indicateur. Ces rapports sur les progrès décrivent généralement les mesures prises en vue du rétablissement ou de la gestion et peuvent contenir ou non de l’information sur les tendances biologiques.

Méthodes

L’information sur les tendances en matière de population et de répartition de chaque espèce est comparée aux objectifs afin de déterminer si ces derniers sont en voie d’être atteints. Chaque espèce est classée dans l’une des 4 catégories selon qu’elle progresse vers l’atteinte des objectifs : montre des progrès, ne montre aucun progrès, preuves mitigées ou information insuffisante. L’indicateur compte le nombre d’espèces dans chacune des 3 premières catégories.

Complément d'information

Sélection des espèces

Toutes les espèces pour lesquelles il existe des programmes de rétablissement ou des plans de gestion définitifs sont prises en considération; il s’agit d’espèces inscrites comme espèces disparues du pays, en voie de disparition, menacées ou préoccupantes. Une espèce est incluse dans l’indicateur si elle répond aux critères suivants :

  • Le rétablissement des espèces inscrites à l'Annexe 1 de la LEP comme espèces disparues du pays, en voie de disparition, menacées ou préoccupantes doit être jugé réalisable;
  • Le programme de rétablissement ou le plan de gestion de l’espèce comprend des objectifs liés à la taille de la population, à sa répartition ou aux 2;
  • L’espèce a été réévaluée (évaluation du COSEPAC ou rapport sur les progrès de la mise en œuvre du document de rétablissement) depuis la publication du programme de rétablissement ou du plan de gestion définitif, afin que les tendances de la population et de la répartition puissent être comparées aux objectifs; et
  • Des renseignements suffisants doivent être disponibles pour déterminer si les tendances de la population et de la répartition de l’espèce correspondent aux objectifs de rétablissement ou de gestion.

Lorsqu’il faut préparer un programme de rétablissement pour les espèces en péril, il faut déterminer si le rétablissement est techniquement et biologiquement possible. Par exemple, il pourrait ne pas être possible de rétablir une espèce si son habitat n’est plus présent dans la nature. Le rétablissement des 12 espèces suivantes n’a pas été jugé réalisable : alasmidonte naine, baleine grise (population de l’Atlantique), cisco à museau courtcouleuvre à nez mince du Pacifiquecourlis esquimaucrotale des bois, iguane pygmée à cornes courtes, morse de l’Atlantique (population de l’Atlantique Nord-Ouest), ptychomitre à feuilles incurvées, tétras des armoises de la sous-espèce phaiostortue de l'Ouest et spatulaire. Ainsi, aucun objectif de population ou de distribution n’a été établi pour ces espèces et elles n’ont pas été prises en compte dans cet indicateur.

Les 17 espèces suivantes ne sont pas prises en compte dans cet indicateur parce que leurs programmes de rétablissement ou les plans de gestion ne contiennent pas d’objectifs de population ou de répartition; ils contiennent des objectifs opérationnels, comme la vérification de la présence de l’espèce au Canada : bleu insulaire, bleu mélissa, chabot de la chaîne côtière (population cultus), chabot du Columbia, Couleuvre à nez plat, épilobe de Torrey, escargot du Puget, fabronie naine, gravelier, hétérodermie maritime, hespérie Ottoé, lutin givré, noyer cendré, paruline de Kirtland, puffin à pieds roses, rainette grillon de Blanchard et scoulérie à feuilles marginées.

Dans le cas de 92 espèces, les données contenues dans les documents de réévaluation étaient insuffisantes pour évaluer si des progrès avaient été réalisés en vue de l’atteinte des objectifs. Les renseignements sur ces espèces sont contenus dans le tableau de données détaillées.

Catégorisation

Une comparaison a été faite entre les objectifs de rétablissement et les tendances des populations et de répartition qui se dégageaient des données observées, en tenant compte autant que possible du temps écoulé entre la publication du document de rétablissement et la réévaluation, ainsi que de la biologie de l’espèce. À l’aide d’une approche fondée sur le poids de la preuve, les espèces ont été classées dans l’une des 4 catégories suivantes et la justification a été consignée :

  1. Tendances de la population et de la répartition conformes aux objectifs (Montrent des progrès).
  2. Tendances de la population et de la répartition non conformes aux objectifs, y compris les espèces stables en dessous de leurs objectifs et les espèces en déclin (Ne montrent aucun progrès).
  3. Certaines données suggèrent une amélioration des tendances, mais il y a aussi des preuves d’un déclin (Données mitigées).
  4. Les données disponibles sont insuffisantes pour déterminer les tendances de la population et de la répartition (Données insuffisantes pour déterminer les tendances).

L’indicateur permet de compter le nombre d’espèces dans chacune des 3 premières catégories. Les espèces de la 4ème catégorie ne sont pas incluses dans l’indicateur, car les données sont insuffisantes pour déterminer les tendances de la population et de la distribution de ces espèces. Si une espèce perd son statut d’espèce en péril parce qu’elle atteint ses objectifs de population et de répartition, elle sera classée « Montre des progrès » dans l’indicateur et demeurera dans cette catégorie lors des mises à jour subséquentes de l’indicateur. Quatre (4) espèces, le faucon pèlerin anatum/tundrius, le fissident pygmée, l'hespérie du Sonora et la paruline à capuchon, ont été retirées de l’Annexe 1 de la LEP en 2023, 2019, 2021 et 2017 respectivement car elles n’étaient plus en péril; elles sont inscrites dans la catégorie « Montrent des progrès » dans l’indicateur.

Changements récents

De nouveaux documents de rétablissement ont permis d’inclure d’autres espèces dans cet indicateur. Les documents peuvent être consultés dans le Registre public des espèces en péril ou en communiquant avec le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

La dernière mise à jour de l’indicateur a permis d’ajouter : 16 espèces vertèbres [castor de montagne, colin de Virginie, couleuvre à nez mince du Pacifique, crapaud des steppes, engoulevent bois-pourri, esturgeon blanc (population de la rivière Nechako), esturgeon blanc (population du cours supérieur de la rivière Kootenay), esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Columbia), esturgeon blanc (population du cours supérieur du fleuve Fraser), grive de Bicknell, meunier de Salish, milandre, pic à tête blanche, sébaste à œil épineux du type I, sébaste à œil épineux du type II, sébastolobe à longues épines et tortue de l'Ouest], 5 espèces végétales [abronie à petites fleurs, aster du golfe Saint-Laurent, carex tumulicole, halimolobos mince et hydrocotyle à ombelle]; 3 espèces d'insecte [gomphe riverain (population des plaines des Grands Lacs), hydropore de Bertha et porte-queue demi-lune]; et 1 espèce de mollusque [alasmidonte renflée].

De plus, un total de 35 espèces qui étaient auparavant incluses dans l'indicateur ont été réévaluées. Il s'agit de 28 espèces vertèbres [baleine noire du Pacifique Nord, béluga (population de l'estuaire du Saint-Laurent), bruant des prés de la sous-espèce princeps, chabot de la chaîne côtière (population Cultus), chabot du Columbia, corégone de l'Atlantique, couleuvre mince (population de l'Atlantique), crapet sac-à-lait, crotale des bois, épinoche à trois épines benthique du lac Paxton, épinoche à trois épines benthique du ruisseau Vananda, épinoche à trois épines limnétique du lac Paxton, épinoche à trois épines limnétique du ruisseau Vananda, faucon pèlerin anatum/tundrius, fondule barré (population de Terre-Neuve), lamproie de l'Ouest (population du ruisseau Morrison), lamproie de Vancouver, loutre de mer, martre d'Amérique (population de Terre-Neuve), moucherolle à côtés olive, naseux de la Nooksack, putois d'Amérique, sterne de Dougall, tête carminée, tortue luth (population de l'Atlantique), tortue luth (population du Pacifique), tortue mouchetée (population de la Nouvelle-Écosse), et truite fardée versant de l'ouest (populations du Pacifique)]; 2 espèces d'insecte [bleu insulaire et marbré insulaire]; 2 mollusques [gonidée des Rocheuses et physe des fontaines de Banff], 2 espèces végétales [isoète de Bolander et oponce de l'Est]; et 1 espèce de mousse [fissident appauvri].

Mises en garde et limites

Il faut du temps pour que la réponse d’une espèce aux mesures de gestion devienne apparente. Par exemple, une population d’insectes peut commencer à se rétablir en quelques années, alors qu’il faut parfois des décennies pour détecter les changements dans les populations d’arbres ou de baleines. Ainsi, les résultats de l’indicateur ne doivent pas être interprétés comme une mesure du succès du rétablissement jusqu’à ce qu’il se soit écoulé suffisamment de temps pour permettre aux espèces de se rétablir et pour recueillir assez d’information pour évaluer ce rétablissement.

Les espèces considérées dans l'indicateur sont susceptibles de changer légèrement d'une année sur l'autre en raison de la disponibilité des nouvelles données. Ainsi, la comparaison entre les années devrait être faite avec prudence. 

Complément d'information

La couverture des espèces dans l’indicateur est étroite par rapport au nombre d’espèces sauvages évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en tant qu’espèces en péril, ou par rapport au nombre d’espèces en péril inscrites à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril.

Bien que l’indicateur utilise les meilleures informations disponibles, il ne correspond pas toujours avec précision à ce qui se retrouve dans les programmes de rétablissement ou les plans de gestion. L’évaluation des tendances des espèces peut inclure des données provenant de périodes de temps précédant l’achèvement des documents de rétablissement.

En choisissant de nouvelles espèces à évaluer, le COSEPAC accorde la priorité aux espèces les plus susceptibles de disparaître. Le COSEPAC a pour mandat de réévaluer les espèces à tous les 10 ans, ou plus souvent s’il y a lieu. Dans certaines circonstances, la réévaluation peut être retardée, ce qui entraîne une disponibilité inégale des données d’une espèce à l’autre.

Avec le temps, le nombre de documents de rétablissement finaux et le nombre d’espèces réévaluées par le COSEPAC augmenteront et les tendances deviendront plus significatives à mesure que les populations auront suffisamment de temps pour réagir.

Ressources

Ressources

Références

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) (2023) Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Consulté le 4 novembre 2023.

Gouvernement du Canada (2015) Loi sur les espèces en péril. Consulté le 4 novembre 2023.

Gouvernement du Canada (2019) Espèces en péril : la loi, l’accord et les programmes de financement. Consulté le 4 novembre 2023.

Gouvernement du Canada (2023) Gazette du Canada. Consulté le 4 novembre 2023.

Gouvernement du Canada (2023) Liste des espèces en péril : Annexe 1. Consulté le 4 novembre 2023.

Gouvernement du Canada (2023) Registre public des espèces en péril, Index des espèces de A à Z. Consulté le 4 novembre 2023.

Renseignements connexes

Espèces aquatiques en péril

Espèces en péril

Fonds autochtone pour les espèces en péril

Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril

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