Oreillons

Pour les professionnels de la santé

Les oreillons sont une maladie infectieuse aiguë causée par le virus des oreillons. La maladie se caractérise par la tuméfaction d'une ou de plusieurs glandes salivaires, habituellement des glandes parotides. Ordinairement bénigne, l'infection peut toutefois entraîner des complications, comme une méningite virale, une orchite ou une ovarite.

Jadis une infection courante de l'enfance, les oreillons sont devenus une maladie relativement rare grâce à la mise en place de programmes de vaccination systématique au Canada. Il reste que des éclosions d'oreillons surviennent encore au pays, et que la proportion de cas survenant chez les jeunes adultes est à la hausse. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande la vaccination contre les oreillons.

Agent de la maladie

Le virus des oreillons, aussi nommé virus ourlien, est un virus enveloppé à ARN monocaténaire de polarité négative appartenant au genre Rubulavirus de la famille des Paramyxoviridae.

Réservoir

Les humains.

Spectre de la maladie clinique

La période d'incubation dure en moyenne de 16 à 18 jours, mais elle peut varier de 12 à 25 jours. Les oreillons se caractérisent le plus souvent par une parotidite unilatérale ou bilatérale (chez 30 à 40 % des patients), précédée de fièvre, de céphalée, de malaise, de myalgie ou d'anorexie.

Les symptômes systémiques disparaissent habituellement au bout de trois à cinq jours, et la tuméfaction parotidienne s'estompe en l'espace de sept à dix jours. Environ 20 % des infections sont asymptomatiques, et de 40 à 50 % des cas manifestent des symptômes non spécifiques ou respiratoires.

Bien que les complications soient relativement fréquentes, les séquelles permanentes sont rares. Chez environ la moitié des personnes infectées, les examens du liquide céphalorachidien révèlent une pléiocytose (présence de cellules inflammatoires), et de 1 % à 10 % des cas présenteront les symptômes d'une méningite virale, qui dure habituellement de trois à quatre jours et qui guérit sans laisser de séquelles. Contractés après la puberté, les oreillons se compliquent d'une orchite chez 20 % à 30 % des hommes et d'une ovarite chez 5 % environ des femmes. Comme l'atteinte des organes reproducteurs est généralement unilatérale, elle entraîne rarement la stérilité.

Les oreillons contractés pendant la grossesse n'ont pas été associés à des malformations congénitales; mais si l'infection survient pendant le premier trimestre, elle a été associée au risque d'avortement spontané.

Thyroïdite, myocardite, mastite, pneumonie, pancréatite, néphrite et arthrite sont d'autres complications signalées moins fréquemment. Les adultes non immunisés sont plus à risque de complications des oreillons.

Photo des manifestations cliniques des oreillons


Enfant atteint d'une parotidite unilatérale. Source : Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis.

Photo d'un enfant atteint d'une parotidite unilatérale.

Transmission

Le virus des oreillons se transmet par contact avec les gouttelettes provenant des voies respiratoires d'une personne infectée, par contact direct avec la salive d'une personne infectée et par contact avec une surface contaminée. Bien qu'on ait isolé le virus des oreillons dans la salive de personnes infectées sept jours avant l'apparition de symptômes et neuf jours après celle-ci, la période pendant laquelle les malades sont le plus contagieux s'étend de deux jours avant jusqu'à cinq jours après l'apparition des symptômes.

Même si elles sont asymptomatiques, les personnes infectées par le virus des oreillons peuvent transmettre la maladie à d'autres personnes..

Répartition des cas (dans le monde)

Des cas d'oreillons sont déclarés partout dans le monde tout au long de l'année, et des épidémies surviennent tous les deux à cinq ans. Les oreillons restent endémiques dans bon nombre de pays, et, en 2012, le vaccin contre les oreillons n'était administré dans le cadre de programmes nationaux d'immunisation que dans 62 % des États membres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Facteurs de risque

En général, les personnes de tous âges qui n'ont jamais contracté les oreillons ou qui n'ont pas été vaccinées selon le calendrier de vaccination recommandé risquent d'être infectées. Au Canada, les adultes nés avant 1970 sont présumés avoir acquis une immunité naturelle contre les oreillons. Les adolescents et adultes nés en 1970 ou après qui courent le plus grand risque d'exposition aux oreillons sont les suivants :

  • les étudiants qui fréquentent des établissements d'enseignement postsecondaire;
  • les personnes voyageant à l'extérieur de l'Amérique du Nord;
  • le personnel militaire;
  • les travailleurs de la santé;
  • les personnes exposées à une éclosion d'oreillons.

Prévention et contrôle

Les oreillons sont une maladie évitable par la vaccination. On recommande l'administration systématique d'une première dose d'un vaccin combiné contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) ou contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle (RROV) aux enfants entre 12 et 15 mois, puis d'une seconde dose à 18 mois ou n'importe quand avant leur entrée à la maternelle ou en première année.

Deux doses du vaccin RRO sont aussi recommandées pour les personnes suivantes :

  • tous les adolescents susceptibles (ceux qui ne disposent d'aucun document attestant qu'ils ont reçu un vaccin contenant le virus des oreillons le jour de leur premier anniversaire ou après celui-ci, et qui n'ont pas de preuve sérologique d'immunité, ni d'antécédents de la maladie confirmés en laboratoire);
  • les travailleurs de la santé;
  • le personnel militaire;
  • les étudiants fréquentant des établissements d'enseignement secondaire ou postsecondaire et les personnes voyageant en dehors de l'Amérique du Nord, s'ils sont nés en 1970 ou après.

Une dose du vaccin RRO est recommandée pour les personnes suivantes :

  • les adultes réceptifs nés après 1970,
  • les étudiants fréquentant des établissements d'enseignement secondaire ou postsecondaire et les personnes voyageant en dehors de l'Amérique du Nord, s'ils sont nés avant 1970.

Pour obtenir des renseignements détaillés sur les vaccins RRO et RROV et leur administration, veuillez consulter le Guide canadien d'immunisation.

Épidémiologie des oreillons au Canada

Depuis l'homologation du vaccin contre les oreillons en 1969, le nombre de cas d'oreillons signalés a diminué de plus de 99 %, passant de près de 33 000 cas par an de 1951 à 1955 à environ 180 cas par an de 2011 à 2013 (figure 1).

L'incidence annuelle moyenne durant la période de 2011 à 2013 était de 0,40 cas pour 100 000 années-personnes, les taux d'incidence les plus élevés étant observés chez les 20 à 24 ans (1,25 cas pour 100 000), suivis des 15 à 19 ans (0,86 cas pour 100 000) et des 25 à 29 ans (0,73 cas pour 100 000). La répartition des cas d'oreillons par groupe d'âge a changé depuis qu'on a commencé à administrer systématiquement une seconde dose du vaccin RRO en 1996-1997. Alors que chez les 1 à 9 ans, la proportion de cas signalés est tombée de 58 % en moyenne de 1991 à 1995 à 7 % en moyenne de 2011 à 2013, la proportion de cas signalés chez les 20 ans et plus est passée durant la même période de 16 % en moyenne de 1991 à 1995 à 67 % en moyenne de 2011 à 2013.

Grâce à la mise sur pied de programmes de vaccination systématique, les cas d'oreillons sont devenus sporadiques et sont souvent associés à des éclosions. De 2007 à 2010, d'importantes éclosions d'oreillons ont été signalées dans plusieurs provinces canadiennes, soit en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Durant plusieurs de ces éclosions, les cas sont survenus majoritairement dans le groupe des 20 à 29 ans, qui comptait un grand nombre d'étudiants de niveau collégial ou universitaire n'ayant reçu qu'une seule dose d'un vaccin contenant le virus des oreillons. D'autres éclosions sont survenues dans des communautés formées principalement de personnes qui, pour des raisons religieuses ou philosophiques, n'étaient pas vaccinées. La répartition par groupe d'âge montre une plus forte concentration des cas chez les jeunes, comme on l'a observé pendant les éclosions survenues avant l'ère des vaccins.

Figure 1. Cas déclarésNote de bas de page 1 et incidence (pour 100 000 années-personnes) des oreillons au Canada par année, de 1924 à 2013.

Figure 1
Équivalent textuel - Figure 1

Texte équivalent - Figure 1

Les oreillons étaient une maladie très répandue au Canada de 1924 à 1958. Durant cette période, les taux d'incidence ont varié de 52 cas pour 100 000 années-personnes à 449 cas pour 100 000 années-personnes. On observe des pics en 1928, en 1935-1936, en 1942-1943,  de 1946 à 1948 et de 1950 à 1952. Il n'y a pas de données pour la période de 1959 à 1985. L'incidence de la maladie est beaucoup plus faible de 1986 à 2013, augmentant peu à peu au cours de cette période. On observe de grands pics en 1989, en 2007-2008 et en 2010. Le vaccin contre les oreillons a été homologué au Canada en 1969, et la seconde dose du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons a été ajoutée aux programmes de vaccination systématique de toutes les provinces et de tous les territoires en 1996-1997.

Surveillance des oreillons au Canada

Les professionnels de la santé au Canada jouent un rôle essentiel dans l'identification et le signalement des cas d'oreillons. Pour en savoir plus sur la surveillance des oreillons au Canada, y compris sur les définitions de cas d'oreillons au niveau national, veuillez consulter la section sur la surveillance.

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