Vaccins contre la rougeole : Guide canadien d'immunisation

Pour les professionnels de la santé

Dernière mise à jour partielle du contenu : septembre 2020

Recommandations à jour : Ce chapitre a été mis à jour car le critère d'immunité contre la rougeole était précédemment répertorié pour les voyageurs vers des destinations à l'extérieur de l'Amérique du Nord. En raison des changements dans l'épidémiologie mondiale de la rougeole, ce critère d'immunité contre la rougeole a été modifié pour les voyageurs vers des destinations à l'extérieur du Canada.

Ces informations sont reprises dans le tableau des mises à jour.

Dernière révision complète du chapitre : avril 2015

Sur cette page

Principaux renseignements (voir le texte pour plus de précisions)

Quoi

  • La rougeole est présente partout dans le monde et elle représente l'une des maladies les plus transmissibles qui existent.
  • Bien que le Canada maintienne son statut d'élimination de la rougeole depuis 1998, des éclosions sporadiques continuent de se produire, généralement chez les personnes sensibles.
  • Le vaccin contre la rougeole est disponible sous forme de vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) ou sous forme de vaccin contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle (RROV).
  • Il est possible d'administrer le vaccin RRO ou des immunoglobulines humaines (Ig) à des personnes sensibles qui ont été exposées à la rougeole.
  • On estime que l'efficacité d'une dose unique de vaccin contre la rougeole administrée à l'âge de 12 ou 15 mois varie entre 85 et 95 %. Avec la seconde dose, l'efficacité grimpe à près de 100 %.
  • Les réactions au vaccin RRO sont habituellement bénignes et transitoires, et comprennent une douleur et une rougeur au point d'injection, une fièvre inférieure à 39 °C et des éruptions cutanées. Les réactions au vaccin RROV incluent les suivantes : une douleur et un érythème au point d'injection, une fièvre inférieure à 39 °C chez 10 % ou plus des vaccinés, des éruptions cutanées semblables à celles causées par la varicelle, la rougeole ou la rubéole, un œdème au point d'injection, et une fièvre supérieure à 39 °C chez moins de 10 % des vaccinés.
  • Lorsque la première dose du vaccin RROV est administrée à des enfants âgés de 12 à 23 mois, il y a un plus grand risque de fièvre et de convulsions fébriles dans les 7 à 10 jours suivant la vaccination, comparativement à une administration distincte du vaccin RRO et du vaccin monovalent contre la varicelle au cours de la même visite. Ce risque est estimé à environ un épisode supplémentaire de convulsions fébriles pour chaque tranche de 2 300 à 2 800 doses du vaccin RROV.

Qui

  • Il est recommandé que le vaccin contenant le virus de la rougeole soit administré dans le cadre de l'immunisation systématique des enfants et de l'immunisation des enfants et des adolescents qui n'ont pas suivi le programme de vaccination systématique contre la rougeole.
  • Il est recommandé que le vaccin contenant le virus de la rougeole soit administré aux adultes réceptifs nés en 1970 ou après.
  • On suppose généralement que les adultes nés avant 1970 ont développé une immunité naturelle à la rougeole; toutefois, les travailleurs de la santé, les voyageurs se rendant à des destinations autres que le Canada et le personnel militaire réceptifs devraient recevoir le vaccin RRO, quelle que soit leur année de naissance.

Comment

  • Immunisation systématique des enfants : Il faut administrer 2 doses de tout vaccin (RRO ou RROV) contenant le virus de la rougeole. La première dose devrait être administrée lorsque l'enfant est âgé de 12 à 15 mois et la deuxième dose, à 18 mois ou après, mais avant son entrée à l'école.
  • Enfants et adolescents qui n'ont pas été vaccinés : Il faut administrer 2 doses du vaccin contenant le virus de la rougeole. Le vaccin RROV peut être administré aux enfants en santé âgés de 12 mois à moins de 13 ans.
  • Adultes sensibles nés en 1970 ou après : Il faut administrer une dose du vaccin RRO. Les personnes les plus susceptibles d'être exposées à la rougeole (les personnes voyageant hors du Canada, les travailleurs de la santé, les étudiants qui fréquentent des établissements d'enseignement postsecondaire et le personnel militaire) devraient recevoir 2 doses du vaccin RRO.
  • Travailleurs de la santé et personnel militaire sensibles qui sont nés avant 1970 : Il faut administrer 2 doses du vaccin RRO.
  • Voyageurs sensibles nés avant 1970 qui se rendent ailleurs qu'au Canada : Il faut administrer 1 dose du vaccin RRO.
  • Étudiants sensibles nés avant 1970 qui fréquentent des établissements d'enseignement postsecondaire : L'administration d'une dose du vaccin RRO devrait être envisagée.

Pourquoi

  • Les personnes qui n'ont jamais contracté la rougeole ou qui n'ont jamais été vaccinées contre la rougeole sont susceptibles d'être infectées.
  • Des complications surviennent dans 10 % des cas de rougeole.

Épidémiologie

Description de la maladie

Agent infectieux

La rougeole est causée par le virus de la rougeole, qui appartient à la famille des Paramyxoviridae. Pour obtenir plus de renseignements sur le virus de la rougeole, voir la Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes.

Réservoir

Les humains.

Transmission

La rougeole est l'une des maladies infectieuses les plus transmissibles et les risques d'attaques secondaires dépassent les 90 % chez les personnes réceptives. Le virus est transmis par voie aérienne, par des gouttelettes aéroportées ou par contact direct avec des sécrétions du nez ou de la gorge de personnes infectées. La période d'incubation varie entre 7 et 18 jours, mais dure en moyenne 10 jours. L'intervalle entre l'exposition au virus et l'apparition des éruptions cutanées est d'environ 14 jours. La période de contagion débute 4 jours avant l'apparition de l'éruption cutanée et se termine 4 jours après l'apparition des éruptions cutanées. Les personnes qui s'en rétablissent développent une immunité permanente à la maladie.

Facteurs de risque

Les personnes qui n'ont jamais contracté la rougeole ou qui n'ont jamais été vaccinées contre la rougeole sont susceptibles d'être infectées. En général, au Canada, il peut être supposé que les adultes nés avant 1970 ont développé une immunité naturelle à la rougeole.

Personnes présentant le plus haut risque d'exposition à la rougeole

Les adolescents et les adultes présentant le plus haut risque d'exposition à la rougeole comptent notamment :

  • les personnes voyageant à l'extérieur du Canada
  • les travailleurs de la santé
  • le personnel militaire
  • les étudiants de niveau postsecondaire

Tendances saisonnières et temporelles

Historiquement, la rougeole apparaissait principalement à la fin de l'hiver et au printemps dans les régions tempérées. La maladie survient maintenant seulement dans des cas sporadiques ou dans le cadre d'éclosions.

Spectre de la maladie clinique

Les symptômes de la rougeole comprennent la fièvre prodromique, la toux, le coryza, la conjonctivite, les taches de Koplik (taches blanches sur la muqueuse buccale) et une éruption cutanée qui se manifeste habituellement en premier lieu sur le visage, ensuite sur le tronc, et finalement sur les bras et les jambes. Des complications, comme l'otite moyenne ou la bronchopneumonie, apparaissent dans environ 10 % des cas signalés; elles sont plus fréquentes chez les personnes mal nourries et atteintes d'une maladie chronique ainsi que chez les nourrissons âgés de moins d'un an. Dans environ un cas signalé sur 1 000, la rougeole se complique d'une encéphalite pouvant laisser des séquelles cérébrales permanentes. L'infection rougeoleuse peut entraîner une panencéphalite sclérosante subaiguë, une maladie rare mais mortelle. Pendant la grossesse, la rougeole accroît le risque d'accouchement prématuré, d'avortement spontané et d'insuffisance pondérale à la naissance. La rougeole peut être très grave chez un sujet immunodéprimé.

Répartition de la maladie

La rougeole est présente partout dans le monde et elle représente l'une des maladies infectieuses les plus transmissibles.

La rougeole ne sévit plus au Canada depuis 1998; toutefois, on observe encore des cas et des éclosions découlant d'importations. Des mises à jour complètes sur l'épidémiologie de la rougeole au Canada sont publiées chaque année dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) et le rapport de surveillance hebdomadaire de la rougeole et de la rubéole de l'ASPC.

Pour obtenir plus de renseignements sur la rougeole, y compris une description de la maladie, sa répartition et son épidémiologie, veuillez consulter les renseignements destinés aux professionnels de la santé.

Préparations autorisées au Canada

Vaccins contenant la rougeole

  • M-M-R®II (vaccin combiné à virus vivants atténués contre la rougeole, la rubéole et les oreillons), Merck Canada Inc. (RRO)
  • PRIORIX® (vaccin combiné à virus vivants atténués contre la rougeole, la rubéole et les oreillons), GlaxoSmithKline Inc. (RRO)
  • PRIORIX-TETRA® (vaccin combiné à virus vivants atténués contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle), GlaxoSmithKline Inc. (RROV)
  • ProQuadMC (vaccin combiné à virus vivants atténués contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle), Merck Canada Inc. (RROV)

Au Canada, le vaccin contre la rougeole est seulement disponible sous forme de vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) ou de vaccin contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle (RROV). Dans d'autres pays, seul le vaccin contre la rougeole est donné.

Immunoglobulines humaines

  • GamaSTAN® [immunoglobulines (humaines)], Grifols Therapeutics LLC.
  • Gammagard® [immunoglobulines (humaines)], Shire Pharma Canada inc.
  • Gamunex® [immunoglobulines (humaines)], Grifols Therapeutics LLC.
  • IGIVnex [immunoglobulines (humaines)], Grifols Therapeutics LLC.
  • Privigen® [immunoglobulines (humaines)], CSL Behring Canada Inc.
  • Panzyga® [immunoglobulines (humaines)], Octapharma Pharmazeutika Produktionsges MBH.

Tous les produits d'Ig sont disponibles uniquement auprès de la Société canadienne du sang (SCS). Pour obtenir les renseignements thérapeutiques complets, consultez le site Web de la SCS et le dépliant du produit ou la monographie de produit, qui se trouve dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada.

Voir le chapitre Contenu des agents immunisants autorisés au Canada de la partie 1 pour obtenir une liste des vaccins et des agents d'immunisation passive autorisés au Canada ainsi que des ingrédients qu'ils renferment.

Efficacité potentielle, efficacité réelle et immunogénicité

Immunogénicité

Dans les essais cliniques, l'administration de 1 seule dose de vaccin RRO suffit pour induire des anticorps contre la rougeole chez 95 % des enfants auparavant séronégatifs.

Chez les enfants âgés de 12 mois, 1 seule dose de vaccin RROV donne des taux de séroconversion similaires à ceux obtenus après l'administration concomitante du vaccin RRO et du vaccin monovalent contre la varicelle. Dans une autre étude menée chez des enfants ayant reçu 2 doses de RROV durant leur seconde année de vie, le taux de séropositivité pour la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle s'établissait, 3 ans après la vaccination, à 99; 97,4; 100; 99,4 % respectivement.

Efficacité potentielle et réelle

On estime que l'efficacité de 1 dose unique de vaccin contre la rougeole administrée a 12 ou 15 mois varie entre 85 et 95 %. Avec une seconde dose, près de 100 % des enfants sont protégés. Toutefois, des éclosions de la rougeole sont survenues au sein de populations ayant des taux de couverture vaccinale élevés. En raison de l'infectiosité élevée de la rougeole, au moins 95 % de la population doit être immunisée pour développer une immunité collective.

Il n'existe aucune donnée sur l'efficacité à long terme du vaccin RROV.

Indications

Enfants en santé (âgés de 12 mois à moins de 18 ans)

Calendrier

Immunisation systématique

Enfants en santé (âgés de 12 mois à moins de 13 ans)

Dans le cadre de l'immunisation systématique des enfants âgés de 12 mois à moins de 13 ans, il faut administrer 2 doses de vaccin contenant le virus de la rougeole (RRO ou RROV). La première dose du vaccin contenant le virus de rougeole devrait être administrée lorsque l'enfant est âgé de 12 à 15 mois et la deuxième dose, à 18 mois ou après, mais avant son entrée à l'école.

Vaccination de rattrapage et vaccination accélérée

Enfants (âgés de 12 mois à moins de 13 ans)

Deux doses de vaccin contenant le virus de la rougeole (RRO ou RROV) devraient être administrées aux enfants âgés de moins de 13 ans qui n'ont pas été immunisés de façon systématique. Pour les enfants d'âge préscolaire, 2 doses de vaccin contenant le virus de la rougeole devraient être administrées avant leur entrée à l'école (enfant de 4 à 6 ans). L'intervalle minimum entre les doses de vaccin contenant le virus de la rougeole est de 4 semaines.

Adolescents (âgés de 13 ans à moins de 18 ans)

Les adolescents réceptifs à la rougeole (veuillez consulter le Tableau 1 pour les critères d'immunité) devraient recevoir 2 doses du vaccin RRO à au moins 4 semaines d'intervalle.

Consultez le Calendrier d'administration des vaccins de la partie 1 pour plus de renseignements sur les retards dans les calendriers de vaccination et les calendriers de vaccination accélérés.

Adultes en santé (âgés de 18 ans ou plus)

Les adultes réceptifs à la rougeole (voir le Tableau 1 portant sur les critères d'immunité) devraient recevoir 1 ou 2 doses du vaccin RRO selon leur âge et leurs facteurs de risque. Si l'administration de 2 doses est nécessaire, il faut administrer les doses du vaccin RRO à au moins 4 semaines d'intervalle.

Immunisation systématique

On suppose généralement que les adultes nés avant 1970 ont développé une immunité naturelle contre la rougeole; toutefois, certaines de ces personnes peuvent demeurer réceptives.

Les adultes ne présentant pas de contre-indications, nés en 1970 ou plus tard, et qui ne répondent pas à la définition de l'immunité contre la rougeole (voir le Tableau 1 portant sur les critères d'immunité) devraient être immunisés avec 1 dose du vaccin RRO.

Tableau 1 : Critères d'immunité contre la rougeole
Immunisation systématique Travailleurs de la santé Personnes voyageant à l'extérieur du Canada Étudiants de niveau postsecondaire Personnel militaire
  • Preuve de vaccination

    OU

  • Antécédents d'infection confirmée en laboratoire
    OU
  • Preuve d'immunité fournie par un laboratoire
    OU
  • Être né avant 1970.
  • Preuve de réception de 2 dosesNote 1 du tableau 1 (quelle que soit l'année de naissance)
    OU
  • Antécédents d'infection confirmée en laboratoire
    OU
  • Preuve d'immunité fournie par un laboratoire
  • Preuve de vaccination

    OU

  • Antécédents d'infection confirmée en laboratoire
    OU
  • Preuve d'immunité fournie par un laboratoire
  • Preuve de vaccination

    • Si né en 1970 ou après : 2 dosesNote 1 du tableau 1
    • Si né avant 1970 : envisager 1 doseNote 1 du tableau 1 si aucun document n'atteste l'administration d'un vaccin contenant la rougeole.

    OU

  • Antécédents d'infection confirmée en laboratoire
    OU
  • Preuve d'immunité fournie par un laboratoire
  • Preuve de réception de 2 dosesNote 1 du tableau 1 (quelle que soit l'année de naissance)
    OU
  • Antécédents d'infection confirmée en laboratoire
    OU
  • Preuve d'immunité fournie par un laboratoire

Vaccination de populations particulières

Personnes ayant un dossier de vaccination incomplet

Les enfants et les adultes qui sont sensibles à la rougeole, y compris ceux sans documents adéquats sur l'immunisation, devraient être vaccinés conformément au calendrier d'immunisation adapté à leur âge et à leurs facteurs de risque. Le vaccin contenant le virus de la rougeole peut être administré sans avoir à se préoccuper des antécédents de vaccination, car il a été démontré que l'administration répétée de ces vaccins ne provoque pas d'événements indésirables additionnels. Voir le chapitre Immunisation des personnes dont le dossier de vaccination est incomplet de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Grossesse et allaitement

Il faut vérifier l'immunité contre la rougeole chez les femmes en âge de procréer et recommander la vaccination aux femmes sensibles qui ne sont pas enceintes. Il est recommandé que les femmes évitent de devenir enceintes au cours des 4 semaines au moins suivant l'administration du vaccin RRO.

Les vaccins RRO et RROV sont généralement contre-indiqués en cours de grossesse à cause du risque théorique pour le fœtus. Toutefois, il n'y a pas de preuve démontrant un risque tératogène découlant du vaccin, et l'interruption de grossesse ne devrait pas être recommandée par suite d'une immunisation par inadvertance avec l'un de ces vaccins sur la base de risques pour le fœtus après la vaccination maternelle. Cependant, dans certaines situations où les avantages potentiels du vaccin RRO peuvent l'emporter sur les risques, comme durant une éclosion de rougeole ou de rubéole, il est possible d'envisager la vaccination selon les recommandations des responsables de la santé publique. Les femmes enceintes qui sont sensibles à la rougeole devraient se voir offrir le vaccin après l'accouchement.

Les femmes sensibles qui allaitent devraient recevoir le vaccin RRO.

Voir le prophylaxie post-exposition et lutte contre les éclosions pour obtenir plus de renseignements sur l'administration d'Ig aux femmes sensibles enceintes qui ont été exposées à la rougeole. Voir le chapitre Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements sur la vaccination contre la rougeole de femmes ayant accouché qui ont reçu de l'immunoglobuline anti-Rh (RhIg). Voir le chapitre Immunisation durant la grossesse et l'allaitement de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Patients des établissements de santé

Les résidents sensibles des établissements de soins de longue durée doivent recevoir un vaccin contenant les virus de la rougeole, de la rubéole et des oreillons, qui est adapté à leur âge et à leurs facteurs de risque.

Voir le chapitre Immunisation des patients/résidents dans les établissements de santé de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Personnes atteintes des maladies chroniques

On doit administrer le vaccin contenant le virus de la rougeole de manière systématique et adaptée à l'âge des personnes non immunodéprimées qui sont atteintes de maladies chroniques.

Voir le chapitre Immunisation des personnes atteintes de maladies chroniques de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements sur la vaccination des personnes atteintes de maladies chroniques.

Sujets immunodéprimés

Que ce soit en raison d'états sous-jacents ou d'une thérapie immunosuppressive, les individus immunodéprimés présentent un risque plus élevé d'infection, dont la rougeole. Ils peuvent être plus à risque de présenter des épisodes récurrents et des complications de la maladie. L'innocuité et l'efficacité du vaccin contre la rougeole chez les sujets immunodéprimés sont déterminées selon le type d'immunodéficience et le degré d'immunosuppression. Si la vaccination d'un sujet immunodéprimé avec un vaccin vivant est envisagée, il convient au préalable d'obtenir l'approbation de son médecin traitant. Pour les cas complexes, il est recommandé de consulter un médecin spécialisé dans les domaines de l'immunisation et de l'immunodéficience.

Voir les chapitres Immunisation des sujets immunodéprimés de la partie 3 et Prophylaxie post-exposition et lutte contre les éclosions pour obtenir plus de renseignements.

Voyageurs

Il est particulièrement important pour les personnes désirant voyager de se protéger contre la rougeole. Les voyageurs se rendant ailleurs qu'au Canada, nés en 1970 ou après, et qui ne répondent pas à la définition de l'immunité contre la rougeole (voir le Tableau 1 portant sur les critères d'immunité) devraient recevoir 2 doses du vaccin contenant le virus de la rougeole.

Il faut administrer le vaccin contre la rougeole plus tôt que l'âge habituel chez les enfants qui voyagent dans les pays à l'extérieur du Canada où la maladie est préoccupante ou se rendant dans des endroits touchés par des éclosions. Le vaccin RRO peut être administré à partir de l'âge de 6 mois; toutefois, 2 doses supplémentaires du vaccin contenant la rougeole doivent être administrées après le premier anniversaire de l'enfant pour assurer une immunité à long terme contre la rougeole. Les nourrissons de moins de 6 mois ne sont pas pris en considération pour la vaccination car l'efficacité et la sécurité du vaccin RRO n'ont pas été établies dans ce groupe d'âge.

Les voyageurs se rendant ailleurs qu'au Canada, nés avant 1970, et qui ne répondent pas à la définition de l'immunité contre la rougeole (voir le Tableau 1 portant sur les critères d'immunité) devraient recevoir une dose du vaccin RRO.

La rougeole est une maladie endémique dans bon nombre de pays. Veuillez consultez les conseils de santé aux voyageurs de l'Agence de la santé publique du Canada pour obtenir des renseignements sur les éclosions de rougeole à l'extérieure du Canada et le chapitre Immunisation des voyageurs de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Nouveaux arrivants au Canada

Les fournisseurs de soins de santé qui examinent les nouveaux arrivants au Canada devraient évaluer leur état vaccinal et mettre à jour leurs vaccins, au besoin. Dans bon nombre de pays étrangers, les vaccins contre les oreillons et la rubéole sont offerts en quantité limitée, et seul le vaccin contre la rougeole est administré. Ainsi, les résultats d'une étude canadienne ont révélé que plus d'un tiers des nouveaux immigrants et réfugiés, notamment les femmes, sont sensibles à la rougeole, à la rubéole ou aux oreillons. Voir le chapitre Immunisation des personnes nouvellement arrivées au Canada de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Travailleurs

Il est recommandé que tous les travailleurs du milieu de la santé soient immunisés contre la rougeole. Les travailleurs de la santé, quelle que soit leur année de naissance, qui ne répondent pas à la définition de l'immunité contre la rougeole (voir le Tableau 1 portant sur les critères d'immunité) devraient recevoir 2 doses du vaccin RRO.

Voir le chapitre Immunisation des travailleurs de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements.

Doses de rappel et réimmunisation

Il n'est pas nécessaire de procéder à une revaccination si un vaccin contenant le virus de la rougeole adapté à l'âge et aux facteurs de risque de la personne en question a été administré.

Prophylaxie post-exposition et lutte contre les éclosions

Il est possible d'administrer le vaccin RRO ou des Ig à des personnes sensibles qui ont été exposées à la rougeole. Au moment d'évaluer l'étendue de l'exposition au virus de la rougeole et de choisir entre le vaccin RRO et l'administration d'Ig pour le traitement post-exposition, il est important de tenir compte du fait que les Ig n'offrent qu'une protection à court terme et qu'elles exigent de repousser l'administration du vaccin RRO. Une protection à long terme contre la rougeole n'est assurée qu'après l'immunisation par le vaccin RRO. Voir le Tableau 2 pour un résumé des recommandations sur la PPE contre la rougeole. Pour des lignes directrices concernant les intervalles recommandés entre l'administration de préparation d'Ig et celles des vaccins RRO et RROV, voir le Tableau 1 du chapitre Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation de la partie 1.

Malgré une prise en charge post-exposition par un vaccin RRO ou des Ig, il est possible d'être infecté par le virus de la rougeole. Les personnes exposées doivent recevoir un certain encadrement : savoir discerner les signes et les symptômes de la rougeole; éviter le contact avec d'autres personnes si elles tombent malades et présentent des symptômes semblables à ceux de la rougeole; avoir recours à des soins médicaux (y compris prévenir les travailleurs de la santé d'une infection potentielle par le virus de la rougeole pour que les précautions nécessaires soient prises, le cas échéant).

Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons

Les personnes sensibles et immunocompétentes âgées de 6 mois et plus qui ont été exposées à la rougeole peuvent être protégées de la maladie si elles reçoivent une injection du vaccin RRO dans les 72 heures suivant l'exposition. Si le vaccin RRO est administré aux enfants âgés de moins de 12 mois, 2 autres doses d'un vaccin contenant le virus de la rougeole doivent être administrées après le premier anniversaire de ces enfants (et au minimum 4 semaines après l'administration de la première dose) pour assurer une immunité à long terme. Les nourrissons de moins de 6 mois ne sont pas pris en considération pour la vaccination car l'efficacité et la sécurité du vaccin RRO n'ont pas été établies dans ce groupe d'âge.

Immunoglobulines humaines

L'efficacité de l'usage prophylactique des Ig a été démontrée pour la modification et la prévention de la maladie si elles sont administrées au plus tard 6 jours après l'exposition à la rougeole; cela dit, les Ig devraient être administrées dès que possible après l'exposition lorsque cela est indiqué. On doit envisager d'administrer des Ig aux groupes à risque suivants s'ils sont exposés à la rougeole :

  • les femmes enceintes sensibles
  • les personnes immunodéprimées sensibles
  • les enfants sensibles de moins de 6 mois
  • les enfants immunocompétents sensibles âgés de 6 à 11 mois qui se présentent entre 73 heures et 6 jours après l'exposition

Les personnes recevant des immunoglobulines intraveineuses (IgIV) de remplacement (400 mg/kg de masse corporelle ou plus) sont considérées comme étant protégées et n'ont pas besoin d'Ig si la dernière dose d'IgIV a été reçue dans les trois semaines précédant l'exposition à la rougeole.

Immunoglobulines intramusculaires (IgIM)

Les IgIM doivent être administrées aux nourrissons sensibles à une dose de 0,5 mL/kg et à une dose maximale de 15 mL. Pour les personnes sensibles qui sont enceintes ou immunodéprimées, les IgIM peuvent être administrées à une dose de 0,5 mL/kg, sachant que les personnes pesant 30 kg ou plus ne recevront pas les concentrations d'anticorps antirougeoleux qui sont considérées comme étant pleinement protectrices. De grands volumes (plus de 2 mL pour les enfants ou plus de 3 à 5 mL pour les adultes) doivent être divisés et injectés à deux sites ou plus. Dans les cas où le volume d'injection est préoccupant et pour les receveurs de 30 kg ou plus, les IgIV peuvent être envisagées.

Immunoglobulines intraveineuses (IgIV)

Les IgIV peuvent être envisagées chez les personnes sensibles qui sont enceintes ou immunodéprimées et qui pèsent 30 kg ou plus. On peut envisager l'administration d'IgIV chez les nourrissons lorsqu'une injection d'Ig est indiquée, mais que le volume d'injection d'IgIM est un motif de préoccupation. Les IgIV doivent être administrées à l'hôpital, et les patients doivent faire l'objet d'une surveillance active pendant plusieurs heures après la perfusion par un personnel dûment formé. Les fournisseurs d'IgIV devraient relire les monographies de produit et les lignes directrices de la SCS avant d'administrer des IgIV.

Tableau 2 : Résumé des recommandations relatives à la PPE contre la rougeole pour les personnes sensibles
Populations Temps écoulé depuis l'exposition à la rougeoleNote de bas de page *
≤ 72 heures 73 heures à six jours
Enfants sensibles âgés de 0 à 6 moisNote de bas de page 8 IgIM (0,5 mL/kg)Note de bas de page 2
Enfants sensibles immunocompétents âgés de 6 à 12 mois Vaccin RRONote de bas de page 1 IgIM (0,5 mL/kg)Note de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 8
Personnes sensibles immunocompétentes âgées de 12 mois et plus Série vaccinale du RRONote de bas de page 3Note de bas de page 7
Personnes sensibles enceintesNote de bas de page 4 IgIV (400 mg/kg)
ou
IgIM (0,5 mL/kg), protection restreinte si la personne pèse 30 kg ou plusNote de bas de page 5
Personnes immunosupprimées âgées de 6 mois et plus IgIV (400 mg/kg)
ou
IgIM (0,5 mL/kg), protection restreinte si la personne pèse 30 kg ou plusNote de bas de page 5Note de bas de page 6
Personnes dont l'immunité à la rougeole est confirmée S.O.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Deux doses supplémentaires de vaccin RRO administrées après l'âge de 12 mois sont nécessaires pour assurer une protection à long terme.

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Note de bas de page 2

Si le volume d'injection est un problème majeur, les IgIV peuvent être administrées à une dose de 400 mg/kg.

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Note de bas de page 3

Les personnes immunocompétentes sensibles âgées de 12 mois et plus ne sont pas prioritaires pour l'administration d'Ig à la suite d'une exposition à la rougeole en raison du faible risque de complications de la maladie et des défis pratiques liés à la gestion des administrations.

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Note de bas de page 4

Offrir une série de vaccins RRO post-partum pour une protection future.

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Note de bas de page 5

Pour les personnes de 30 kg ou plus, les IgIM n'offrent pas une protection complète, mais peuvent prévenir certains symptômes.

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Note de bas de page 6

Chez les personnes infectées par le VIH, le titre d'anticorps antirougeoleux diminue plus rapidement avec le temps que chez les personnes non infectées. Une dose d'Ig doit être envisagée chez les personnes infectées par le VIH atteintes d'une grave immunodépression après une exposition connue à un cas confirmé de rougeole, même si elles ont une preuve attestée d'immunisation avec le vaccin RRO. Quel que soit le statut de vaccination avant une greffe, on devrait également envisager des Ig pour les receveurs d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques, à moins que le receveur vacciné d'une greffe de telles cellules ait un titre d'anticorps antirougeoleux adéquat.

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Note de bas de page 7

Le vaccin RRO n'offrira pas de PPE après 72 heures d'exposition. Cependant, une série de deux vaccins devrait être entamée et terminée sans délai afin d'assurer une protection à long terme

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Note de bas de page 8

Il est toujours nécessaire d'administrer deux doses de vaccin contre la rougeole après le premier anniversaire afin d'obtenir une protection à long terme

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Note de bas de page *

On devrait offrir des Ig seulement dans les 6 jours après l'exposition à la rougeole. À moins de contre-indications, les personnes qui reçoivent des Ig devraient recevoir un vaccin contenant le virus de la rougeole après un intervalle précis une fois que les anticorps de la rougeole administrés passivement se sont dégradés. Voir le chapitre Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements.

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Lutte contre les éclosions

L'immunisation à l'aide du vaccin RRO est une composante intégrale d'une stratégie globale de gestion et de prévention des éclosions de rougeole. Lors d'une éclosion de rougeole, les personnes sensibles de 6 mois et plus peuvent recevoir le vaccin RRO. Si le vaccin RRO est administré aux enfants âgés de moins de 12 mois, 2 autres doses d'un vaccin contenant le virus de la rougeole doivent être administrées après le premier anniversaire de ces enfants (et au minimum 4 semaines après l'administration de la première dose) pour assurer une immunité à long terme. Voir les lignes directrices concernant les éclosions de rougeole au Canada dans la relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) pour obtenir plus de renseignements à propos de la lutte contre les éclosions au-delà de la vaccination et de la prophylaxie post-exposition (PPE).

Tests sérologiques

Des tests sérologiques peuvent être indiqués pour confirmer le diagnostic de la rougeole ou pour déterminer l'état immunitaire. L'exécution d'un test sérologique n'est pas recommandée avant ou après la réception d'un vaccin contenant le virus de la rougeole. Il n'est pas nécessaire de vacciner de nouveau si un test sérologique réalisé par inadvertance après une immunisation adéquate contre la rougeole ne démontrait pas une immunité à la maladie.

Méthodes d'administration

Dose

Chaque dose du vaccin contenant le virus de la rougeole est de 0,5 mL.

Voie d'administration

Le vaccin RRO doit être administré par voie sous-cutanée (SC). Le vaccin RROV doit être administré selon la monographie du produit.

Voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements sur la consultation précédant et suivant la vaccination, les techniques de préparation et d'administration des vaccins, ainsi que la prévention et le contrôle des infections.

Interchangeabilité des vaccins

D'après l'opinion d'experts, les vaccins RRO autorisés au Canada peuvent être utilisés de manière interchangeable. Voir le chapitre Vaccin contre la varicelle pour obtenir plus de renseignements sur l'interchangeabilité des vaccins RROV. Voir le chapitre Principes de l'interchangeabilité des vaccins de la partie 1 pour obtenir plus de renseignements généraux.

Administration concomitante d'autres vaccins

Le vaccin RRO peut être administré de façon concomitante avec (ou en tout temps avant ou après) des vaccins non vivants, des vaccins oraux vivants, ou un vaccin vivant atténué, intranasal, contre l'influenza (VVAI). Voir le chapitre Vaccin antigrippal pour obtenir plus de renseignements sur l'administration concomitante du vaccin RRO avec un VVAI.

Le vaccin RRO peut être administré avec d'autres vaccins vivants à administration parentérale systématique. Si ces vaccins ne sont pas administrés de manière concomitante, un intervalle minimal de 4 semaines est recommandé entre le vaccin RRO et les autres vaccins vivants à administration parentérale. Cette recommandation vise à éliminer le risque que le premier vaccin nuise à l'efficacité du deuxième.

Dans le cas de vaccins concomitants administrés par voie parentérale, les points d'injection ne doivent pas être les mêmes, et une aiguille et une seringue différentes doivent être utilisées. Voir le chapitre Calendrier d'administration des vaccins pour obtenir plus de renseignements sur l'administration concomitante d'un vaccin contenant le virus de la rougeole avec d'autres vaccins.

Manipulation et entreposage des agents immunisants

Voir le chapitre Manipulation et entreposage des agents immunisants de la partie 1 pour les recommandations relatives à l'entreposage et à la manipulation des vaccins contenant le virus de la rougeole.

Innocuité et évènements indésirables du vaccin

Événements indésirables courants et localisés

Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons

La fréquence et la gravité des événements indésirables consécutifs à l'administration d'un vaccin RRO sont moins importantes que les manifestations associées à la maladie naturelle. Les événements indésirables sont moins fréquents après la seconde dose du vaccin et ne se produisent en général que chez les sujets qui n'ont pas été protégés par la première dose. Dans les 6 à 23 jours suivant l'administration du vaccin RRO, environ 5 % des enfants vaccinés sont atteints d'un malaise ou d'une fièvre (avec ou sans éruption cutanée) pouvant durer jusqu'à 3 jours. En outre, le vaccin RRO occasionne parfois une parotidite, une éruption cutanée, une lymphadénopathie ou des symptômes articulaires.

Vaccin contre la rougeole, la rubéole, les oreillons et la varicelle

Une douleur et une rougeur au point d'injection ou une fièvre inférieure à 39 °C sont observées chez 10 % ou plus des vaccinés. Une éruption cutanée, y compris une éruption qui peut être morbilliforme, rubéoliforme ou varicelliforme, ainsi qu'un œdème au point d'injection et une fièvre supérieure à 39 °C apparaissent chez 1 % à moins de 10 % des vaccinés. Comme les éruptions varicelliformes qui apparaissent dans les deux premières semaines suivant la vaccination peuvent être causées par un virus sauvage (virus de la varicelle circulant au sein de la communauté), les fournisseurs de soins de santé doivent prélever des échantillons auprès du vacciné afin de déterminer s'il s'agit d'une éruption attribuable à une infection varicelleuse naturelle ou à la souche vaccinale.

Vaccins contenant le virus de la rubéole

Une arthrite ou une arthralgie transitoire aiguë peuvent survenir de 1 à 3 semaines après l'administration du vaccin à composant antirubéoleux (p. ex., RROV). Ces effets persistent pendant environ 1 à 3 semaines et sont rarement récurrents. Ces réactions sont plus fréquentes chez les femmes pubères, qui présentent une arthralgie dans 25 % des cas et une arthrite dans 10 % des cas après l'administration du vaccin contenant le virus de la rubéole. Rien n'indique qu'il existe un risque accru de nouvelles apparitions d'arthropathies chroniques.

Immunoglobulines humaines

Parmi les réactions au point d'injection après avoir reçu des immunoglobulines humaines ordinaires, mentionnons une sensibilité, un érythème ainsi qu'une raideur musculaire localisée qui peuvent persister pendant plusieurs heures. Une légère fièvre ou un certain malaise pourrait survenir à l'occasion.

Événements indésirables moins fréquents et graves

Les événements indésirables graves sont rares après l'immunisation et, dans la plupart des cas, les données sont insuffisantes pour établir un lien de causalité. On a déjà observé des réactions anaphylactiques consécutives à l'administration d'un vaccin RRO ou RROV, mais seulement dans de très rares cas.

Purpura thrombocytopénique immun (PTI)

Dans de rares cas, un purpura thrombocytopénique immun (PTI) se produit dans les 6 semaines suivant l'administration du vaccin RRO ou RROV. Chez la plupart des enfants, la thrombocytopénie post-vaccination se résorbe dans les 3 mois qui suivent sans complications graves. Dans le cas des personnes ayant subi un PTI après l'administration de la première dose du vaccin RRO ou RROV, il y a lieu d'évaluer leur statut sérologique afin de déterminer si l'administration d'une deuxième dose est nécessaire aux fins de protection. Dans de pareils cas, il convient d'évaluer avec soin les risques et les bienfaits potentiels avant d'envisager la vaccination.

Encéphalite

Des cas d'encéphalite attribuables au vaccin contre la rougeole ont été signalés à une fréquence d'environ 1 cas pour 1 million de doses distribuées en Amérique du Nord; cette incidence est beaucoup moins fréquente qu'après une infection naturelle (environ 1 cas pour 1 000 infections).

Convulsions fébriles

Lorsque la première dose du vaccin RROV est administrée à des enfants âgés de 12 à 23 mois, il y a un plus grand risque de fièvre et de convulsions fébriles dans les 7 à 10 jours suivant la vaccination, comparativement à une administration distincte du vaccin RRO et du vaccin monovalent contre la varicelle au cours de la même visite. Ce risque est estimé à environ un épisode supplémentaire de convulsions fébriles pour chaque tranche de 2 300 à 2 800 doses du vaccin RROV.

Immunoglobulines humaines

Au nombre des effets secondaires plus rares figurent les rougeurs de la face et du cou, les maux de tête, les frissons et les nausées. Dans de rares cas, de l'urticaire, de l'œdème de Quincke et des réactions anaphylactiques peuvent survenir.

Autres événements indésirables et troubles signalés

Dans la deuxième moitié des années 1990, des chercheurs du Royaume-Uni ont fait état d'une association entre le vaccin RRO et l'autisme ou des maladies inflammatoires de l'intestin. Des études scientifiques rigoureuses et des évaluations des données en cause réalisées partout dans le monde ont permis de recueillir suffisamment de données pour prouver que les conclusions initiales étaient fausses. En 2010, il a été révélé que l'étude initiale qui laissait entendre l'existence d'un lien entre le vaccin RRO et l'autisme était frauduleuse, et l'étude a été rétractée.

Conseils pour la déclaration des manifestations cliniques inhabituelles (MCI) suivant l'immunisation

Les fournisseurs de vaccins sont priés de signaler aux responsables de la santé publique locaux les MCI suivantes :

  • Convulsions fébriles dans les 30 jours suivant l'administration d'un vaccin RRO ou RROV.
  • Varicelle modérée (causant de 50 à 500 lésions) ou grave (causant plus de 500 lésions vésiculaires ou associée à des complications ou nécessitant une admission à l'hôpital) qui survient dans les 7 à 21 jours suivant l'administration d'un vaccin RROV.
  • Tout événement indésirable grave ou inattendu considéré comme étant temporellement associé à la vaccination. Un MCI imprévu suivant l'immunisation est un événement qui ne figure pas dans les renseignements disponibles sur le produit, mais qui peut être attribuable à l'immunisation, ou encore une modification de la fréquence d'un MCI connu suivant l'immunisation.

Voir le guide Déclaration de manifestations inhabituelles (MCI) à la suite d'une immunisation au Canada et le chapitre Effets secondaires suivant l'immunisation de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements sur la déclaration des MCI.

Contre-indications et précautions

L'administration des vaccins RRO et RROV et d'Ig est contre-indiquée chez les personnes ayant des antécédents anaphylactiques après l'administration du produit ainsi que chez les personnes ayant une hypersensibilité immédiate ou anaphylactique avérée à toute composante du produit (sauf une allergie aux œufs pour les vaccins RRO ou RROV). Voir le chapitre Contenu des agents immunisants autorisés au Canada de la partie 1 pour connaître la liste des vaccins et des agents d'immunisation passive autorisés au Canada ainsi que leurs constituants.

Les préparations d'immunoglobulines humaines ne devraient pas être administrées aux personnes présentant un déficit isolé connu en immunoglobulines A, à moins qu'il n'y ait plus de bienfaits que de risques, dans lequel cas le produit devrait être donné avec précaution et le patient gardé en observation.

Dans les cas où l'on soupçonne une hypersensibilité ou une allergie non anaphylactique aux composants vaccinaux, il est indiqué de mener une enquête et, le cas échéant, d'effectuer la vaccination dans un milieu sous surveillance. Une consultation avec un allergologue est conseillée.

Les composants antirougeoleux et antiourliens des vaccins RRO et RROV sont produits dans une culture de fibroblastes de poulet et peuvent contenir des traces résiduelles de protéines d'œuf et de poulet. Le vaccin semble cependant ne pas contenir suffisamment de traces de protéines d'œuf ou de poulet pour causer une réaction allergique chez les personnes allergiques aux œufs. La réalisation d'un test cutané avant l'administration du vaccin n'est pas recommandée, car ce test ne permet pas de prévoir les réactions au vaccin. Les vaccins RRO et RROV peuvent être administrés de la façon courante aux personnes ayant des antécédents d'hypersensibilité anaphylactique aux œufs de poule. L'ingestion d'œufs dans le passé n'est pas une condition préalable à l'administration d'un vaccin contenant des protéines d'œuf. Comme pour tous les vaccins, l'immunisation doit être effectuée par du personnel ayant la capacité et les ressources pour gérer les événements indésirables après la vaccination. Voir le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.

Les enfants pour qui l'administration de vaccins à virus vivants est contre-indiquée à cause d'antécédents familiaux connus ou présumés d'immunodéficience congénitale ou héréditaire ne devraient pas recevoir de vaccins vivants, à moins que leur immunocompétence n'ait été établie.

L'administration du vaccin RROV peut être contre-indiquée chez les personnes ayant une fonction immunitaire affaiblie, notamment dans le cas de déficits immunitaires primaires ou secondaires. Les préparations d'Ig ne doivent pas être administrées à des personnes présentant un déficit connu en IgA isolées, sauf si les avantages l'emportent sur les risques, auquel cas le produit doit être administré avec prudence et sous étroite surveillance. Voir le chapitre Immunisation des sujets immunodéprimés de la partie 3 pour obtenir plus de renseignements. Les vaccins RRO et RROV sont généralement contre-indiqués en cours de grossesse à cause du risque théorique pour le fœtus. Voir la section portant sur l'Immunisation durant la grossesse et l'allaitement.

Par mesure de précaution, les vaccins contenant le virus de rougeole sont contre-indiqués chez les personnes souffrant de tuberculose (TB) active non traitée. Bien que l'infection naturelle par le virus de la rougeole puisse exacerber la TB, rien n'indique que le vaccin RRO produit le même effet. Néanmoins, une thérapie antituberculeuse pour le traitement de la TB active est recommandée avant d'administrer le vaccin contenant le virus de la rougeole, et il peut être prudent d'éviter ce vaccin chez les personnes souffrant d'une TB active jusqu'à ce que le traitement soit en cours. Une consultation avec un expert en maladies infectieuses est recommandée.

Des antécédents de convulsions fébriles et des antécédents familiaux de convulsions ne constituent pas une contre-indication à l'administration du vaccin RROV.

L'administration du vaccin RRO ou RROV devrait être reportée chez les personnes présentant une maladie aiguë grave. Dans le cas d'une maladie aiguë mineure, avec ou sans fièvre, la personne peut être vaccinée.

Il est déconseillé de prendre des salicylates [médicaments dérivés de l'acide salicylique comme l'acide acétylsalicylique (AAS)] pendant les 6 semaines suivant la réception du vaccin RROV à cause d'une association entre la varicelle de type sauvage, le traitement aux salicylates et le syndrome de Reye.

Voir le chapitre Contre-indications et précautions de la partie 2 pour obtenir plus de renseignements.

Interactions médicament/médicament

Traitement antiviral systémique

Il est déconseillé d'administrer un traitement antiviral systémique (comme un traitement par l'acyclovir, le valacyclovir ou le famciclovir) pendant la période précédant ou suivant immédiatement la vaccination, puisqu'un tel traitement risque de nuire à la reproduction du virus vaccinal et, par conséquent, à l'efficacité d'un vaccin contenant le virus de la varicelle, comme le vaccin RROV. D'après l'opinion d'experts, il est recommandé que les personnes recevant un traitement antiviral prolongé cessent de prendre ces médicaments, si possible au moins 24 heures avant l'administration du vaccin RROV et jusqu'à 14 jours après la vaccination.

Test cutané à la tuberculine ou test de libération d'interféron-gamma (TLIG)

Le composant anti-rougeoleux des vaccins contenant le virus de la rougeole peut supprimer provisoirement la réactivité à la tuberculine, ce qui entraîne des résultats faussement négatifs. Si un test cutané à la tuberculine ou un test de libération d'interféron-gamma (TLIG) est nécessaire, il doit être réalisé la même journée que la vaccination ou reporté à au moins 4 semaines après l'administration du vaccin contre la rougeole. Le vaccin contenant le virus de la rougeole peut être administré n'importe quand après la réalisation et l'évaluation du test cutané à la tuberculine.

Immunoglobuline humaine et autres produits sanguins

Une immunisation passive au moyen d'Ig et l'administration de la plupart des autres produits sanguins peuvent nuire à la réponse immunitaire aux vaccins RRO, RROV et au vaccin monovalent contre la varicelle. Ces vaccins devraient être administrés au moins 14 jours avant l'administration d'une préparation d'immunoglobulines ou d’un produit sanguin ou après la dégradation des anticorps contenus dans la préparation d'immunoglobulines ou d’un produit sanguin. Pour de plus amples renseignements, reportez-vous au chapitre concernant les Produits sanguins, immunoglobulines humaines et moment de l'immunisation de la partie 1.

Annexe A : Liste des abréviations et des acronymes

AAS
acide acétylsalicylique
Ig
immunoglobulines humaines
IgIM
immunoglobulines intramusculaires
IgIV
immunoglobulines intraveineuses
MCI
manifestations cliniques inhabituelles (suivant l'immunisation)
PPE
prophylaxie post-exposition
PTI
purpura thrombocytopénique immun
RRO
rougeole, rubéole et oreillons
RROV
rougeole, rubéole, oreillons et varicelle
SCS
Société canadienne du sang
TB
tuberculose
TLIG
test de libération d'interféron gamma

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