La Stratégie nationale de construction navale : maintenir la flotte canadienne opérationnelle depuis plus de 15 ans
Lorsque Kevin Lafleur a commencé à exercer ses fonctions actuelles, il cumulait alors de nombreuses années d'expérience en approvisionnement et en soutien navals. Il a fait ses débuts comme étudiant coop de l'Université Carleton, à Ottawa (Ontario). Au fil du temps, il a occupé différents postes à la Défense nationale. Ce parcours l'a amené au poste qu'il occupe aujourd'hui, celui de directeur principal de la Direction du maintien en puissance maritime à Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC). Il y dirige une équipe dévouée qui joue un rôle crucial dans le maintien de la capacité opérationnelle de la flotte navale du Canada. Il s'agit d'une mission au cœur de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN), qui a 15 ans cette année.

Photo : Chantier Davie
Projets de réparation, de radoub et d'entretien
La SNCN compte 3 piliers :
- la construction de grands navires
- la construction de petits navires
- les projets de réparation, de radoub et d'entretien de navires
« Nous représentons résolument le troisième pilier de la SNCN », affirme M. Lafleur. « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients de la Division de la gestion du programme d'équipement maritime de la Défense nationale afin de répondre aux besoins de la Marine royale canadienne (MRC) et de nous assurer que les navires sont capables de mener à bien leurs opérations. »
Dans le cadre du troisième pilier de la SNCN, l'équipe de M. Lafleur gère de nombreux contrats d'entretien et de soutien en service pour la MRC, y compris 2 grands programmes de maintien en puissance : le programme des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique (NPEA) et celui des navires de soutien interarmées (NSI). L'équipe gère également 3 contrats concernant les navires de la classe Halifax. « Le troisième pilier ne se limite pas qu'à la réparation de navires. Il consiste à veiller à ce que les navires du Canada, les neufs comme les plus anciens, demeurent en état de servir », explique M. Lafleur. Cela englobe tout, de l'entretien à l'ingénierie en passant par la gestion des fournitures.
D'ici la fin de l'été 2025, 6 NPEA auront fait l'objet de travaux d'entretien dans le cadre de ce pilier. Le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Harry DeWolf sera le premier navire de sa classe à faire l'objet de travaux en cale sèche en 2025. En règle générale, ces travaux consistent à sortir le navire de l'eau, à inspecter la coque et d'autres composants se trouvant sous l'eau, à les réparer au besoin, à moderniser ou à réviser les systèmes embarqués, ainsi qu'à remédier à l'usure normale découlant de l'utilisation opérationnelle. Les navires de la classe Harry DeWolf feront chacun l'objet de travaux en cale sèche tous les 5 ans.
De plus, l'équipe prépare actuellement l'arrivée du navire de soutien interarmées, le Protecteur. « Les préparatifs sont en cours. Ils consistent à établir les plans d'entretien et à commander le matériel nécessaire au soutien du navire une fois celui-ci livré. »

Difficultés et adaptation
Les 3 contrats concernant la classe Halifax ont été passés avec Chantier Davie, Irving Shipbuilding et Victoria Shipyards de Seaspan. Ils visent à maintenir en puissance les 12 frégates vieillissantes de cette classe, qui sont l'épine dorsale de la flotte de navires de combat de la MRC. Ces frégates ont déjà fait l'objet d'importantes améliorations dans le cadre du programme de modernisation des navires de la classe Halifax et de prolongation de la vie des frégates. D'autres travaux d'entretien et de modernisation des systèmes seront effectués régulièrement pour que les frégates puissent demeurer opérationnelles jusqu'à leur remplacement éventuel.
« Ce qui est difficile, c'est d'entretenir des navires vieillissants dont l'entretien pose un défi de plus en plus grand en raison de l'obsolescence des pièces et des systèmes », indique M. Lafleur. « Plus d'efforts doivent être consacrés à la réparation de l'acier, ce qui nécessite des travaux plus invasifs et des périodes en cale sèche plus longues. Il faut donc trouver des solutions techniques innovantes, adopter des stratégies d'approvisionnement flexibles et établir des partenariats solides avec l'industrie. »

L'une des réalisations les plus probantes résultant du troisième pilier de la SNCN s'est produite au début de 2025, lorsque le NCSM Margaret Brooke a été déployé dans le cadre de l'opération PROJECTION. C'était la première fois qu'un navire de la MRC se rendait en Antarctique. Selon M. Lafleur, « cette mission a marqué un tournant, parce que le Canada était de plus en plus présent dans les opérations maritimes mondiales ». L'équipe s'est assurée que le navire était capable d'exécuter sa mission en effectuant des vérifications des systèmes par temps froid, en évaluant l'intégrité de la coque et en fournissant l'équipement spécialisé nécessaire à l'exécution des opérations navales et des travaux de recherche scientifique.

Le navire a en outre accueilli la première expédition scientifique entièrement canadienne en Antarctique, soutenant ainsi la recherche climatique et géoscientifique.
Avantages pour la population canadienne
Au-delà de la défense, les projets d'entretien comme ceux-ci ont des retombées économiques importantes. « Ces projets sont un élément clé du troisième pilier de la SNCN, qui soutient des milliers de bons emplois dans tout le pays », affirme M. Lafleur. « Ils stimulent l'innovation et l'investissement dans le secteur maritime canadien, favorisent l'établissement de partenariats à long terme avec l'industrie et contribuent à constituer une main-d'œuvre qualifiée dans les domaines de la réparation navale, de l'ingénierie, de la logistique et de la gestion de projet. »

Photo : Seaspan Shipyards
M. Lafleur est fier de son équipe et du travail qu'elle accomplit. « Ce dont je suis le plus fier, ce sont le dévouement, l'expertise et le professionnalisme de l'équipe, dit-il. Elle met tout en œuvre pour soutenir le client et trouver des solutions à des problèmes complexes. »

Grâce au travail dont l'équipe de M. Lafleur s'acquitte en collaboration avec ses clients de la Défense nationale, la flotte navale du Canada à la capacité, la souplesse et la capacité de réaction nécessaires pour défendre les intérêts canadiens au pays et à l'étranger, tout en procurant des avantages économiques et stratégiques durables à la population canadienne.
Pour en apprendre plus sur les employés, les projets et les services de SPAC qui améliorent la vie des Canadiens et des Canadiennes, lisez les autres articles que vous trouverez sur Nos histoires.