Discours de la sous-ministre déléguée principale des Affaires étrangères, au nom du ministre Dion, à l'Assemblée générale de l'Organisation des États américains

Discours

Le 14 juin 2016 - Saint-Domingue, République dominicaine

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Je suis heureuse d’être ici aujourd’hui au nom du ministre des Affaires étrangères du Canada, l’honorable Stéphane Dion.

Pour commencer, je tiens à exprimer à John Kerry et à la délégation des États-Unis mes condoléances et ma solidarité au nom du gouvernement du Canada à la suite du crime terrible qui s’est produit à Orlando. Ces meurtres odieux ne pourront que réaffirmer la détermination de la communauté internationale à vaincre le terrorisme.

La réunion que nous tenons aujourd’hui à Saint-Domingue est très importante. L’Organisation des États américains, l’OEA, est une institution essentielle, à titre d’organisation régionale la plus ancienne du monde et de forum qui a permis à ses États membres de rétablir la paix, de promouvoir la solidarité et d’accroître leur collaboration.

L’adhésion à l’OEA donne à chacun de nos pays l’occasion de collaborer avec tous les partenaires de notre hémisphère à l’appui des priorités de la communauté internationale dans son ensemble. En effet, dans notre hémisphère, nous devons aujourd’hui relever des défis qui se posent partout dans le monde : démocratie, droits de la personne, changements climatiques et développement durable. Notre façon de surmonter ces difficultés chez nous pourrait inspirer le reste du monde.

Commençons par la démocratie.

Le principe fondamental de notre hémisphère est la démocratie. Pour renforcer la démocratie ici, il faut en faire la promotion dans le monde entier.

Le processus de paix en Colombie, par exemple, pourrait bien devenir un modèle pour le reste du monde, en démontrant les répercussions positives d’une consolidation de la paix résolue et à long terme. Pour le bien de la Colombie, mais aussi pour ce que sa réconciliation nationale pourrait représenter dans le monde, notre premier ministre Justin Trudeau et notre gouvernement entendent appuyer les Colombiens dans la mise en place d’institutions inclusives, transparentes et justes, qui sont essentielles pour assurer une paix durable, équitable et prospère.

La crise au Venezuela est un autre défi que nous devons relever. Chaque État des Amériques doit être en mesure de subvenir aux besoins essentiels de sa population. Dans cette perspective, la situation au Venezuela préoccupe grandement ses voisins de l’hémisphère, dont le Canada. L’intensification de la violence, combinée à la pauvreté, a contribué à mettre en péril la sécurité nationale. La rareté des biens essentiels, tels que la nourriture et les fournitures médicales, a atteint un niveau alarmant. Le taux d’inflation est maintenant le plus élevé au monde. Le Canada réitère son appel à toutes les parties afin qu’elles agissent de bonne foi et dans l’intérêt de la population du Venezuela.

La déclaration que le Conseil permanent [de l’OEA] a faite le 1er juin concernant l’aide offerte au Venezuela est un pas dans la bonne direction. Elle témoigne d’un engagement collectif à appuyer la population du Venezuela pour faire en sorte que les institutions et les processus démocratiques soient entièrement respectés et que la réconciliation nationale soit réalisée par des moyens pacifiques.

La déclaration appelle à défendre le rôle légitime de l’Assemblée nationale élue librement et à se conformer aux procédures constitutionnelles tout en respectant la souveraineté nationale.

Une disposition de la Constitution du Venezuela prévoit la possibilité de tenir un référendum pour destituer le président. Le Conseil électoral national a établi des règles concernant le nombre de signatures nécessaires pour valider l’exercice. Au moins 1,2 million de Vénézuéliens ont exprimé le souhait que soit tenu un référendum. Nous espérons que le gouvernement du Venezuela respectera la volonté de la population et l’esprit de la Constitution.

La Charte démocratique interaméricaine est l’une des réalisations les plus marquantes de notre organisation. Elle doit être mieux utilisée.

La Charte définit les normes convenues par l’ensemble des États membres et fournit une orientation solide aux États membres dans des situations difficiles ou de crise. Elle devrait servir à définir des positions appropriées au sujet de tout État membre qui connaît des difficultés dans cet hémisphère complexe. Les États membres ne doivent pas hésiter à invoquer la Charte et à être guidés par ses principes.

Un autre pays de notre hémisphère aux prises avec une crise démocratique est Haïti. Or, s’il y a une démocratie que le gouvernement canadien voudrait voir réussir, c’est bien celle d’Haïti. La vibrante communauté haïtienne établie au Canada, surtout à Montréal, s’inquiète du dysfonctionnement manifeste de la classe politique de son pays d’origine.

Le Canada est présent à Haïti depuis des décennies et va demeurer un allié indéfectible du peuple haïtien. Le gouvernement du Canada souhaite la réalisation de progrès économiques, humanitaires et démocratiques, mais cela ne sera jamais possible en l’absence d’un leadership politique efficace.

Les Haïtiens doivent pouvoir compter sur des dirigeants élus et redevables envers la population. Le processus électoral s’est enlisé ces derniers mois. Il est dans l’intérêt de tous que cela ne se répète pas. En tant que partenaire d’Haïti, le gouvernement du Canada exhorte donc les acteurs politiques haïtiens à tout mettre en œuvre afin de respecter un calendrier électoral pour la tenue d’élections inclusives, justes et démocratiques.

Le gouvernement du Canada salue également le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba. En tant qu’un des rares pays à n’avoir jamais rompu ses liens diplomatiques avec Cuba, même pendant les heures les plus sombres de la guerre froide, le Canada appuie les efforts visant à réintégrer Cuba dans les relations hémisphériques. Cela ne peut avoir que des conséquences favorables sur l’avancement des droits démocratiques et de la personne pour la population de Cuba.

Un élément essentiel de la démocratie est le respect des droits de la personne.

La promotion des droits de la personne doit être l’une des principales priorités de l’OEA. Mais nous devons reconnaître qu’aucun pays n’est parfait. Partout dans le monde, le respect des droits universels de la personne est encore une œuvre inachevée.

Les droits de la personne sont une priorité à la fois de la politique étrangère et de la politique nationale du Canada. Sur la scène nationale, le gouvernement du Canada s’est engagé à renouveler ses relations avec les peuples autochtones du pays en se fondant sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat.
Comme nous l’avons souligné lors d’une récente audience de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, nous avons lancé une enquête publique nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Le gouvernement du Canada est convaincu que des relations sincères avec les peuples autochtones doivent inclure un partenariat sur la scène mondiale. Le Canada se fait un devoir de collaborer avec ses partenaires de l’OEA pour faire progresser les enjeux relatifs aux Autochtones dans l’ensemble des Amériques. Ce faisant, les points de vue des femmes et des hommes autochtones doivent être pris en considération.

Un autre élément clé de la promotion des droits de la personne est l’égalité entre les sexes. Encore de nos jours, des inégalités tenaces empêchent les femmes et les filles de participer pleinement au développement, de contribuer à ses progrès et d’en tirer les avantages.

Au sein de l’OEA, par le truchement de sa participation à la Commission interaméricaine des femmes et à l’Institut interaméricain de l’enfant, le Canada appuie les efforts déployés dans tout l’hémisphère pour favoriser la participation égale des femmes et des filles à titre d’agents de changement dans les processus économiques, sociaux et politiques, tout en défendant les droits et la santé des enfants et des jeunes.

Pour promouvoir avec succès les droits de la personne dans tout l’hémisphère, l’OEA doit utiliser judicieusement le système interaméricain des droits de la personne. Il importe de renforcer la viabilité financière à long terme des institutions interaméricaines des droits de la personne afin de protéger leur autonomie et d’assurer leur efficacité.

Permettez-moi d’aborder maintenant la question du développement durable et des changements climatiques.

Le gouvernement du Canada appuie les activités menées dans l’hémisphère pour atteindre les buts du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le Canada est fier de se joindre aux autres États membres de l’OEA pour établir le plan de mise en œuvre du Programme interaméricain de développement durable de l’OEA.

La région des Amériques a été la première à élaborer un plan d’action pour réaliser le Programme à l’horizon 2030. Ensemble, les membres peuvent donner l’exemple et faire progresser le monde.

En ce qui a trait aux changements climatiques, l’hémisphère devrait aller de l’avant pour ratifier l’Accord de Paris dans les mois à venir. Le gouvernement du Canada est prêt à travailler avec ses voisins régionaux pour mettre en œuvre les plans nationaux respectifs et respecter les engagements pris à la COP21 [conférence sur les changements climatiques tenue à Paris].

L’eau sera l’un des enjeux déterminants du siècle. Le Canada possède un savoir-faire particulier dans la gestion des ressources en eau et est prêt à collaborer avec l’OEA pour relever les défis liés à l’eau, notamment les dimensions écologiques, transfrontalières et sociales ou qui touchent la sécurité, le développement et la santé.

À titre de partenaire bilatéral et multilatéral dynamique, le gouvernement du Canada continuera à faire la promotion de la démocratie, des droits de la personne, de la sécurité et du développement durable, et ce, pour le bien de tous les citoyens. Il continuera en outre à insister sur le fait que la présence d’institutions nationales et régionales solides est essentielle au développement durable, tant dans les Amériques qu’ailleurs dans le monde.

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