Les marins de la Réserve de volontaires modifient le cours de la bataille de l’Atlantique

Le 26 avril 2023 - La Marine royale canadienne

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Une grenade sous-marine explose à l’arrière du NCSM Ottawa (H31) pendant des essais.

Depuis leurs humbles débuts à l’aube du 20e siècle jusqu’à leur service exemplaire pendant la bataille de l’Atlantique, les marins de la Force de réserve de la Marine royale canadienne (MRC) ont fait preuve d’un engagement extraordinaire envers le Canada.

Tout au long de la Deuxième Guerre mondiale, la Force de réserve a constitué l’épine dorsale de la MRC, puisqu’elle a fourni des recrues venant de partout au Canada, y compris de communautés enclavées loin de ses trois océans.

Alors qu’elle célèbre cette année son 100e anniversaire, la Réserve navale continue de former des marins qualifiés pour les opérations des Forces armées canadiennes, tant au pays qu’à l’étranger, tout en soutenant les efforts de la Marine visant à établir des liens avec la population canadienne par des échanges positifs au sein des communautés. Bon nombre de ces marins occupent également des emplois à temps plein dans le civil.

Créée en 1923 par le contre-amiral (Cam) Walter Hose, la Réserve de volontaires de la Marine royale canadienne (RVMRC) est le prédécesseur de la Force de réserve moderne d’aujourd’hui. Cette Force, ainsi que la Réserve de la Marine royale du Canada, fournissait un soutien supplémentaire à la MRC en cas de besoin.

La RVMRC a été créée à une époque où la Marine faisait l’objet de compressions budgétaires draconiennes. Le Cam Hose a vu dans une force de réserve volontaire un excellent moyen pour la nouvelle MRC de renforcer le soutien d’un océan à l’autre, et il a créé des divisions de la Réserve navale dans toutes les grandes villes canadiennes. Ces bâtiments étaient appelés « frégates de pierre » et portaient le titre de navire canadien de Sa Majesté (NCSM).

Leur utilité a été démontrée en 1939, au début de la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’ils ont servi à recruter et à former une grande partie de la Marine du Canada en temps de guerre. À la fin de la guerre, le Canada possédait la troisième plus grande Marine au monde, composée de près de 100 000  personnes, dont la plupart étaient membres de la RVMRC.

Les officiers de la Force régulière de la Marine portaient sur leurs manches d’uniforme des galons droits, tandis que les officiers de la RVMRC portaient des galons ondulés, d’où le surnom de la « Wavy Navy ».

Alors que leurs collègues de la Réserve de la Marine royale du Canada étaient en grande partie des marins professionnels et expérimentés de la marine marchande, les marins de la RVMRC étaient inexpérimentés et n’avaient reçu qu’une instruction limitée avant la guerre ou ne possédaient qu’une simple expérience en tant que navigateurs de plaisance.

Pour ceux qui ont été sélectionnés, la vie dans la RCNVR commençait par le processus d’enrôlement dans la division de la Réserve navale la plus proche et la promesse d’une solde de 48 $ par mois. Après avoir passé une visite médicale et prêté serment de loyauté au roi, les nouvelles recrues étaient intégrées à l’effectif de la division et recevaient un uniforme.

Elles commençaient leur entraînement à l’échelle locale, puis elles étaient envoyées sur les côtes pour suivre une instruction avancée. Cependant, cette instruction était loin d’être suffisante par rapport aux normes des Forces régulières d’avant-guerre. En fait, il s’agissait de donner aux recrues suffisamment de renseignements sur la manœuvre des navires et la guerre anti-sous-marine pour qu’elles puissent au moins survivre sur la passerelle d’un navire.

Le 10 septembre 1939, la RVMRC est partie pour la guerre, se joignant à la flotte canadienne composée de six destroyers, de quatre dragueurs de mines et d’une goélette, ainsi que de 2 000 officiers et hommes de la MRC. 

Une organisation de 19 centres de recrutement et d’instruction de base répartis dans tout le pays fournissait à la MRC tous les effectifs nécessaires, plus loin à l’intérieur des terres que la Marine n’avait jamais atteintes auparavant.

Du jour au lendemain, la RVMRC a presque doublé la taille de l’effectif de la MRC et, en janvier 1941, plus de 8 000 des 15 000 membres de la MRC étaient des réservistes volontaires. Au plus fort de la guerre, près de 100 000 Canadiens portaient le bleu marine. Parmi eux, plus de 77 000 étaient de fiers membres de la Wavy Navy.

Selon l’auteur d’histoires navales Richard Mayne, ce qui n’avait pas été enseigné lors de l’instruction d’avant-guerre devait rapidement être appris à bord des navires.

« La mer et l’ennemi ont infligé de nombreuses leçons douloureuses » [traduction], écrit-il dans Le marin-citoyen : chroniques de la Réserve navale du Canada, 1910-2010. « Aussi déroutante que soit l’instruction à terre pour les jeunes hommes tout droit sortis de l’école, du bureau ou de la ferme, la vie sur l’Atlantique Nord était pire : de longues périodes d’ennui et de mal de mer, suivies d’opérations de convoi et de moments de pure terreur. Avec le temps, cependant, les marins de la Réserve allaient devenir tout aussi professionnels que leurs homologues de la Force régulière. » [traduction]

Les marins canadiens ont également eu du mal à se faire reconnaître par la Marine royale, mais ils ont fini par prouver leur valeur.

« Les marins de la RVMRC ont permis au Canada de se faire un nom » [traduction], écrit le lieutenant Gordon B. Jackson, le premier officier de la RVMRC à être commissionné du rang. « Ils ont eu de bons états de service. Nous avons gagné le respect de la Marine royale, ce qui n’est pas négligeable. » [traduction]

La bataille de l’Atlantique, menée en grande partie par des réservistes, a été la plus longue bataille ininterrompue de la Deuxième Guerre mondiale, dans laquelle le Canada et la RVMRC ont joué un rôle majeur. La bataille a commencé le premier jour des hostilités, en septembre 1939, et s’est terminée presque six années plus tard, lorsque l’Allemagne a capitulé en mai 1945.

L’enjeu était la survie de la Grande-Bretagne et la libération de l’Europe occidentale de l’occupation allemande. Le seul moyen de sauver la Grande-Bretagne de la famine et d’en faire une rampe de lancement renforcée de la libération de l’Europe occidentale était de faire parvenir des fournitures, des troupes et de l’équipement du Canada et des États-Unis.

Tout devait être transporté dans des navires marchands vulnérables qui devaient affronter les forces navales ennemies dans l’Atlantique Nord, reconnu comme impitoyable. Le témoignage le plus important de son succès a été la circulation en toute sécurité pendant la guerre de plus de 25 000 navires marchands sous escorte canadienne. Ces cargos ont livré près de 165 millions de tonnes d’approvisionnements à la Grande-Bretagne et aux forces alliées qui ont libéré l’Europe.

Au cours de ces opérations, la MRC a coulé ou a aidé à détruire 31 sous-marins ennemis. Pour sa part, la MRC a perdu quatorze navires de guerre aux mains des
U-boot, et huit autres navires dans le cadre de collisions et d’accidents dans l’Atlantique Nord. La majorité des 2 000 membres de la MRC qui ont péri sont morts au combat dans l’Atlantique.

Après la guerre, en 1946, la RVMRC et la Réserve de la Marine royale du Canada ont été combinées pour former la nouvelle Force de réserve de la Marine. Lors de cette fusion, le galon ondulé distinctif de la RVMRC a été remplacé par le galon de la Force régulière, mettant ainsi fin à une époque.

Alors qu’elle célèbre les réalisations et la fière histoire de la Réserve navale à l’occasion de son centenaire cette année, la MRC se réjouit de la contribution exceptionnelle et continue de ses 4 100 marins citoyens répartis dans 24 divisions de la Réserve navale à travers le pays.

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