Répercussions de la COVID sur l’approvisionnement en matière de défense

La pandémie de COVID-19 nous a posé à tous des défis sans précédent, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Chacun a été touché, d’une manière ou d’une autre, par cette crise qui n’est pas terminée.

Cette réalité a été la même pour l’industrie militaire. Les membres de l’Équipe de la Défense, de concert avec leurs partenaires de l’industrie, ont abattu un travail incroyable pour surmonter plusieurs de ces difficultés en se montrant plus souples, plus ouverts à l’adaptation et plus novateurs.

Malgré des avancées remarquables au chapitre de l’adaptation aux changements de situation résultant de la pandémie, il importe d’apprécier, alors même que nous nous tournons vers l’avenir, les défis qui ont résulté de la COVID-19, et que nous rencontrons toujours, pour comprendre l’effet de cette crise sur les projets d’acquisition.

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Difficultés initiales

Au début de la pandémie (hiver-printemps 2020), l’impact le plus lourd a été, bien sûr, l’inconnu. Tous, qu’il s’agisse d’entrepreneurs, d’employés, d’agents négociateurs, de fournisseurs ou autres, ont cherché le moyen d’avancer ensemble. Personne ne savait à quoi s’attendre, comment fonctionner dans cette réalité nouvelle ou combien de temps la crise allait durer.

Fermetures et télétravail

  • Il y a eu des cas où, pour la sécurité de chacun, tout travail a complètement cessé. Ces mesures s’harmonisaient aux procédures de santé et de sécurité auxquelles ont dû se plier tous les secteurs publics et privés de tout le pays et du monde entier.
  • Des bureaux ont fermé leurs portes et nos équipes n’ont eu d’autre choix que de s’adapter au télétravail. Il a fallu pour cela un certain temps car nous avons dû autonomiser et équiper notre personnel, dont tous les membres n’avaient pas accès à la technologie et aux outils nécessaires pour se lancer dès le début dans le télétravail. Certaines bases de données et autres systèmes n’étaient pas accessibles de l’extérieur et les équipes ont dû adapter leurs façons de travailler et de communiquer entre elles.

Nous avons finalement trouvé notre chemin au fil de cette période initiale bien que les fermetures et les confinements complets, dans certaines régions, continuent d’avoir des conséquences.

Impacts personnels

  • Chacun a fait également face au côté personnel de cette crise, comme la fermeture des écoles et des garderies, la distanciation physique et les directives enjoignant de rester chez soi, le sentiment d’isolement et de crainte, une prudence extrême à l’égard de ceux qui avaient déjà des problèmes de santé, et d’autres obligations familiales.

Difficultés pour l’industrie militaire

  • L’industrie militaire, confrontée à la même situation, a eu à surmonter ses propres difficultés, comme fonctionner au milieu de nouveaux règlements touchant la sécurité et les voyages, les fermetures de frontières internationales et interprovinciales, qu’a ressenties la chaîne d’approvisionnement, et les conséquences financières de la pandémie.

Trouver notre chemin

À l’instar des autres Canadiens, nos équipes n’ont pu que s’adapter. À mesure que nous recevions de l’information des responsables de la santé, nous avons trouvé des moyens d’accommoder, autant que possible, nos employés et avons élaboré des mesures d’atténuation pratiques et efficaces qui ont permis au travail de se poursuivre là où c’était possible.

Nous avons mis l’accent sur certaines priorités, comme veiller à ce que les parcs de matériel essentiels aux opérations des Forces armées canadiennes (FAC) soient pris en charge sans interruption. Nous avons dû, par exemple, faire en sorte qu’il y ait des réserves suffisantes de pièces de rechange pour les véhicules des FAC et avons fait des investissements d’urgence dans du matériel spécialisé, notamment pour le transport de patients infectés à bord d’appareils de l’Aviation royale canadienne.

Après une certaine période d’ajustement, nous avons été en mesure, en tirant parti de nos relations avec d’autres ministères et organismes gouvernementaux, nos alliés, les associations de l’industrie et les représentants d’entreprises, ainsi que grâce à l’ingéniosité et à la créativité de nos équipes, de faire face aux priorités immédiates et de nous améliorer sans cesse pendant les quelques premiers mois de la pandémie.

Défis durables

Dans le cas du travail pouvant se faire de la maison, nous avons autonomisé notre personnel au chapitre du télétravail, ce qui nous a permis de continuer de progresser sans égard aux conditions externes. La pandémie nous a toutefois laissés devant des défis durables.

Les plus importants de ces défis demeurent ceux-ci :

  • la limitation de la capacité résultant des mesures de distanciation physique :
    • malgré les efforts diligents de tous les intervenants et partenaires pour trouver des solutions, il subsiste, en vertu des lignes directrices actuelles en matière de santé et de sécurité, des limites aux projets qui doivent être réalisés dans des espaces réduits (navires, sous-marins, entretien et ainsi de suite),
    • la réglementation en matière de distanciation physique, la limitation du nombre de travailleurs, ainsi que le temps qu’il faut de plus pour exécuter les procédures adéquates de nettoyage et d’aseptisation, qui ont encore des répercussions dans tout le pays et dans le monde,
    • dans certains cas, cela signifie que le travail s’est trouvé ralenti et qu’il a fallu revoir les calendriers;
  • les répercussions sur la chaîne d’approvisionnement :
    • les chaînes d’approvisionnement mondial, dans tous les secteurs d’activité, ont subi de lourdes conséquences par suite de la fermeture des frontières ou des restrictions de passage, des limites de capacité des chaînes de production et ainsi de suite,
    • il en a résulté une rareté des ressources, des retards de fabrication et d’expédition et une hausse du coût des produits,
    • bien que les réouvertures aient commencé, des difficultés demeurent et il se passera un certain temps avant que la chaîne d’approvisionnement ne revienne à un point comparable à ce qu’elle était avant la pandémie;
  • les voyages et les frontières internationales :
    • les protocoles de sécurité permanents et les restrictions aux voyages ont aussi continué de se faire sentir chez les sous-traitants, dans les examens auxquels procèdent les bureaux de projet et dans les expéditions des fournisseurs.

En collaborant avec nos partenaires de l’industrie, nous continuons de préserver nos effectifs respectifs tout en mettant en œuvre des mesures d’atténuation là où c’est possible et en poursuivant les progrès de nos projets.

Répercussions

Chaque projet est unique mais tous les projets d’approvisionnement ont subi des conséquences sous une forme ou une autre. L’ampleur de ces conséquences dépend largement du stade où le projet en était quand la pandémie a frappé. Nous avons collaboré étroitement, pendant la pandémie, avec Services publics et Approvisionnement Canada et avec le secteur privé pour évaluer toute répercussion sur la réalisation de projets d’approvisionnement en cours et à venir et pour y faire face. 

Nous restons optimistes tout en comprenant que la situation continuera d’évoluer, car nous ne connaissons pas encore l’intégralité des effets que la pandémie a toujours sur la production et sur l’approvisionnement. Nous suivons la situation de près et analysons les renseignements et les détails à mesure qu’ils nous sont connus pour garantir aux contribuables que nous faisons de leur argent un usage judicieux.

Toute modification des dates et des coûts des projets sera communiquée dès qu’elle sera accessible.

Hauteur des répercussions

Certaines acquisitions (comme les Navires de combat canadiens (NCC)) en étaient à leurs premiers stades, qui sont comparables à du travail de gestion générale de projet, comme l’étude de documents, l’établissement de calendriers et la préparation de plans. Ce travail peut se faire à distance, dans la plupart des cas, et il a continué d’avancer sans trop de répercussions après la période initiale d’ajustement.

Des projets plus avancés dans leur déroulement, qui exigeaient davantage d’activités sur place, ont souffert davantage. Par exemple :

  • dans les cas où l’espace de travail a été limité, comme dans les chantiers navals;
  • dans les cas où le travail était largement tributaire des chaînes d’approvisionnement ou était exécuté dans d’autres pays;
  • dans les cas où l’exigence de collaboration en personne n’a pu être respectée en raison des restrictions de voyage;
  • dans les cas où il fallait accéder à des renseignements classifiés.

Ce type de travail a dû cesser complètement à certains moments ou a été très nettement réduit, ce qui a entraîné des retards prononcés.

D’autres projets peuvent avoir subi des retards initiaux car certaines choses ont dû fermer ou ont fait l’objet de restrictions, mais le travail a repris depuis, moyennant des adaptations. La réparation et la révision de pièces de rechange, par exemple, ou l’entretien dans de grands espaces, peuvent avoir l’avantage d’une plus grande marge de manœuvre et une gamme différente de mesures personnelles de santé peut être mise en œuvre pour protéger l’effectif.

Échéancier

Dans certains cas, les échéanciers ont été, ou seront, touchés.

Certains projets ont subi de légers retards en conséquence des défis initiaux de la pandémie. Ils ont été évalués et des mesures d’atténuation ont été instaurées, là où c’était possible, pour tenir compte des modifications des calendriers. Bien que les échéanciers initiaux puissent avoir subi un certain décalage, cela ne causera pas de grands problèmes à chaque projet dans son ensemble.

D’autres projets ont subi de plus grands inconvénients, qui ont eu davantage d’effets sur l’échéancier. Ces projets continuent de faire l’objet d’évaluations alors même que les conséquences de la COVID sont toujours là. Nous collaborons étroitement avec nos entrepreneurs et nos fournisseurs à l’élaboration de solutions de rechange et de calendriers renégociés qui minimiseront les répercussions sur les projets tout en tenant compte des défis continus auxquels l’industrie fait face.

Coûts

Nous verrons certains projets subir de légères répercussions et certains de nos grands projets, plus avancés dans leur réalisation, être plus touchés.

Les coûts ont été touchés pour une gamme de raisons :

  • l’inflation attribuable aux retards;
  • la réduction de l’effectif, d’où une réduction de la productivité et l’apparition de limites chez les fournisseurs, qui accusent des retards de fabrication;
  • la disponibilité réduite des approvisionnements et les arriérés d’expédition, qui ont entraîné une hausse des prix et, au vu des besoins spécifiques de la défense, une rareté des solutions de rechange qui auraient aidé à réduire les prix;
  • les limites du bassin de fournisseurs : il n’est pas toujours possible, en raison de la spécificité des besoins militaires, de trouver des fournisseurs de substitution.

L’industrie et nos alliés ont récemment fait état des conséquences des retards subis dans la chaîne d’approvisionnement et de hausses des coûts de 40 % à 80 % dans le cas de certaines composantes, ainsi que d’une hausse des coûts d’expédition pouvant aller jusqu’à huit fois la norme. Si l’on tient compte des répercussions connues de la COVID sur l’effectif et sur la productivité, ainsi que des hausses de coûts résultant de l’inflation, il y a tout lieu de croire que les coûts canadiens d’acquisition et de maintien en puissance subiront les mêmes effets car ces hausses se manifestent dans toute la chaîne d’approvisionnement.

Ces hausses de coûts se propagent verticalement dans la chaîne d’approvisionnement et on s’attend à ce qu’elles influent sur le coût de certains produits et projets. Les effets à long terme de ces facteurs sont toujours en cours d’évaluation.

Avancer

La première de nos priorités consiste à assurer la santé et la sécurité des membres de l’Équipe de la Défense et de leur famille et à bien faire notre part pour limiter la propagation du virus.

Nous évaluons depuis le début cette situation qui ne cesse d’évoluer, nous apportons des modifications et nous mettons en œuvre des mesures, si possible, pour tenter d’en atténuer les répercussions sur les coûts et les échéanciers :

  • connexion – nous nous assurons, depuis le tout début, d’établir les liens de rigueur entre le personnel gouvernemental, les autorités contractantes, les responsables techniques des projets et les fournisseurs du secteur privé :
    • à titre d’exemple, au début de la pandémie, nous nous sommes réunis toutes les deux semaines, virtuellement, avec nos partenaires de l’industrie et du gouvernement, dans le cadre du Groupe consultatif de l’industrie de la défense et nous sommes demeurés en communication avec eux pour discuter d’efforts qui se poursuivent toujours, de l’échange de renseignements et des façons d’atténuer nos soucis;
  • technologie – comme tous un chacun, l’Équipe de la Défense a recouru à différents outils et plateformes en ligne pendant la pandémie pour tenir des réunions à distance, des ateliers, pour mettre en œuvre des outils de collaboration et ainsi de suite;
  • fournisseurs – nous nous en remettons largement à l’expertise du marché que possèdent nos fournisseurs; ils sont en mesure de trouver pour nous des solutions aussi économiques que possible.

Bien que nous gardions un œil sur les risques et suivions les effets de la pandémie dans tous les projets et les atténuions là où nous le pouvons, nous comprenons également que plusieurs des variables qui influent sur nos projets continuent de fluctuer sans que nous puissions les contrôler. Ainsi, nous nous attendons à des répercussions continues sur nos projets et continuerons de collaborer avec l’industrie pour nous ajuster chaque fois et dans chaque dossier où ce sera possible.

Plusieurs de nos partenaires de l’industrie ont formidablement bien réussi à trouver des solutions pour optimiser leur capacité de continuer de faire le travail. Nous avons été impressionnés par le niveau du travail accompli et nous continuons de constater des améliorations à cet égard.

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