Mycoplasma genitalium chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à Montréal

RMTC

Volume 49-11/12, novembre/décembre 2023 : VIH et autres infections transmissibles sexuellement et par le sang

Étude épidémiologique

Infection à Mycoplasma genitalium chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à Montréal, Canada

Anne-Sophie Lê1, Annie-Claude Labbé1,2, Alain Fourmigue3, Milada Dvorakova3, Joseph Cox3,4, Claude Fortin1,5, Irene Martin6, Daniel Grace7, Trevor Hart7,8, David Moore9,10, Gilles Lambert3,11, l'équipe de l'étude Engage

Affiliations

1 Faculté de médecine, Université de Montréal, Montréal, QC

2 Département de microbiologie et infectiologie, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, Montréal, QC

3 Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, Montréal, QC

4 Direction régionale de santé publique de Montréal, Centre intégré de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, Montréal, QC

5 Département de microbiologie et infectiologie, Centre hospitalier de l'Université de Montréal, Montréal, QC

6 Laboratoire national de microbiologie, Agence de la santé publique du Canada, Winnipeg, MB

7 École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto, Toronto, ON

8 Département de psychologie, Université métropolitaine de Toronto, Toronto, ON

9 Centre d'excellence en matière de VIH/sida de la Colombie-Britannique, Vancouver, BC

10 Faculté de médecine, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver, BC

11 Institut national de santé publique du Québec, Montréal, QC

Correspondance

gilles.lambert.ccsmtl@ssss.gouv.qc.ca

Citation proposée

Lê A-S, Labbé A-C, Fourmigue A, Dvorakova M, Cox J, Fortin C, Martin I, Grace D, Hart TA, Moore DM, Lambert G, l'équipe de l'étude Engage. Infection à Mycoplasma genitalium chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à Montréal, Canada. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2023;49(11/12):525–35. https://doi.org/10.14745/ccdr.v49i1112a03f

Mots-clés : Mycoplasma genitalium, gbHARSAH, infection transmissible sexuellement, azithromycine, moxifloxacine, résistance

Résumé

Contexte : La bactérie Mycoplasma genitalium a été identifiée comme un agent causal de l'urétrite chez les hommes, en particulier chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbHARSAH). Des données canadiennes recueillies dans un contexte clinique ont mis en évidence une forte prévalence de M. genitalium et une résistance de M. genitalium aux traitements antibiotiques. Cet article estime la prévalence des infections à M. genitalium chez les gbHARSAH de Montréal, explore les corrélats de l'infection et estime la prévalence des mutations associées à la résistance aux antimicrobiens (RAM).

Méthodes : L'étude de cohorte Engage est une étude longitudinale multisite sur les gbHARSAH sexuellement actifs, âgés de 16 ans et plus, recrutés par échantillonnage dirigé par les répondants à Montréal, Toronto et Vancouver. Les participants ont rempli un questionnaire sur leurs habitudes et ont subi des tests de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang à chaque visite. Pour cette sous-étude, les participants de Montréal dont une visite de suivi a eu lieu entre novembre 2018 et novembre 2019 ont été inclus.

Résultats : Au total, 2 064 échantillons ont été fournis par 716 participants. La prévalence de l'infection à M. genitalium était de 5,7 % au niveau rectal ou urétral, de 4,0 % au niveau rectal et de 2,2 % au niveau urétral. Les corrélats de l'infection à M. genitalium étaient le jeune âge et le fait de déclarer six partenaires sexuels ou plus au cours des six derniers mois. La prévalence des mutations associées à la résistance aux macrolides (« Macrolide resistance-associated mutations », MRAM), des mutations associées à la résistance aux quinolones (« Quinolone resistance-associated mutations », QRAM) et des MRAM ou QRAM était respectivement de 82 %, 29 % et 85 %.

Conclusion : Cette première étude populationnelle portant sur les gbHARSAH au Canada a documenté une prévalence élevée de l'infection urétrale et rectale à M. genitalium et des niveaux élevés de résistance aux antimicrobiens (RAM). Nos résultats soulignent l'importance de l'accès au dépistage ainsi qu'à la détection de la RAM lorsque celle-ci est indiquée.

Introduction

La bactérie Mycoplasma genitalium a été identifiée comme un problème de santé croissant pour les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbHARSAH), car elle est une cause importante de l'urétrite aiguë, persistante ou récurrente Note de bas de page 1 Note de bas de page 2 Note de bas de page 3 Note de bas de page 4 Note de bas de page 5 Note de bas de page 6. Les données concernant M. genitalium en tant qu'agent causal de la proctite clinique sont contradictoires Note de bas de page 4 Note de bas de page 5 Note de bas de page 6 Note de bas de page 7 Note de bas de page 8. La co-infection de M. genitalium avec d'autres infections transmissibles sexuellement (ITS) bactériennes a été fréquemment signalée chez les gbHARSAH Note de bas de page 7 Note de bas de page 9.

L'infection à M. genitalium n'est pas une maladie à déclaration obligatoire au Canada Note de bas de page 10 Note de bas de page 11. Aucune étude canadienne réalisée en communauté n'a été publiée sur le sujet. Des études menées en 2013 (Ontario), 2016 (Alberta) et 2019 (Saskatchewan), chez des hommes et des femmes présentant des symptômes d'ITS ou ayant consulté un médecin pour un dépistage d'ITS, ont montré des taux élevés d'infection à M. genitalium et de mutations associées à la résistance aux macrolides (MRAM), ainsi qu'une présence significative de mutations associées à la résistance aux quinolones (QRAM) Note de bas de page 12 Note de bas de page 13 Note de bas de page 14.

Des données canadiennes plus détaillées sont nécessaires pour orienter le dépistage et le traitement des infections à M. genitalium pour les gbHARSAH. Les objectifs de cette étude sont 1) d'estimer la prévalence de l'infection à M. genitalium et d'autres ITS bactériennes selon le site anatomique chez les gbHARSAH de Montréal, 2) d'explorer les corrélats de l'infection à M. genitalium et 3) d'estimer la prévalence des MRAM et des QRAM.

Méthodes

Étude de cohorte Engage

L'étude de cohorte Engage est le fruit d'une collaboration entre des chercheurs et des intervenants d'organismes communautaires. Elle porte sur la santé sexuelle (incluant la fréquence des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dont l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine [VIH]) des gbHARSAH à Montréal, Toronto et Vancouver. Les détails de cette étude de cohorte ont été décrits ailleurs Note de bas de page 15 Note de bas de page 16 Note de bas de page 17. En bref, les participants ont été recrutés à l'aide d'un échantillonnage en fonction des répondants (« Respondent Driven Sampling », RDS), une méthode permettant de recruter des populations difficiles à atteindre; elle constitue une forme d'échantillonnage en chaîne Note de bas de page18. Ainsi, les participants inscrits ont recruté d'autres participants admissibles par le biais de leurs réseaux sociaux. Les critères d'admissibilité étaient les suivants : hommes cisgenres ou transgenres, francophones ou anglophones, âgés de 16 ans ou plus et déclarant avoir eu au moins un rapport sexuel avec un homme au cours des six derniers mois. Après le recrutement, les participants ont été invités tous les 6 à 12 mois à des visites ultérieures effectuées au site communautaire de l'étude. À chaque visite, les participants ont répondu à un questionnaire auto-administré par ordinateur et ont fourni des échantillons biologiques, notamment de l'urine (premier jet), un écouvillon pharyngé et un écouvillon rectal, ainsi qu'un échantillon de sang.

Sous-étude à Montréal

Le recrutement à Montréal pour l'étude de cohorte Engage a débuté en février 2017. Pour la présente sous-étude transversale, les participants dont une visite de suivi a eu lieu entre novembre 2018 et novembre 2019 ont été inclus.

Collecte d'échantillons biologiques et analyses de laboratoire

Pour détecter les infections à Neisseria gonorrhoeae et à Chlamydia trachomatis, des tests d'amplification de l'acide nucléique ont été utilisés (cobas® 4800; Roche Diagnostics, Branchburg, New Jersey). Pour la détection de l'infection à M. genitalium, les échantillons ont été conservés à température ambiante dans le milieu PCR de cobas® (Roche Diagnostics) pendant un an au maximum ou sous forme d'éluats congelés; ils ont été analysés à l'aide du test AllplexTM CT/NG/MG/TV (Seegene Inc.). Les échantillons positifs à M. genitalium ont ensuite été analysés par PCR en temps réel pour détecter les MRAM et les QRAM à l'aide des tests AllplexTM MG et AziR et AllplexTM MG et MoxiR, respectivement.

Résultats et corrélats

À partir des connaissances fondées sur la littérature existante, certaines des variables du questionnaire de l'étude de cohorte Engage ont été sélectionnées pour la présente sous-étude Note de bas de page 19 Note de bas de page 20. Les variables ont été regroupées selon les catégories suivantes : sociodémographiques; partenaires sexuels au cours des six derniers mois; méthodes de recherche de partenaires sexuels au cours des six derniers mois; consommation de substances au cours des six derniers mois et ITSS au cours des six derniers mois. La variable « sexe sous drogue » (« chemsex ») a été définie comme la consommation méthamphétamine en cristaux (« cristal metamphetamine »), de gamma-hydroxybutyrate (GBH), d'ecstasy/3,4-méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA), de kétamine ou de « poppers » (c'est-à-dire de nitrites d'alkyle) dans les deux heures avant ou pendant les rapports sexuels avec au moins l'un des cinq derniers partenaires sexuels au cours des six derniers mois. La variable « diagnostic d'ITS autodéclaré » fait référence à un diagnostic de C. trachomatis, N. gonorrhoeae, lymphogranulomatose vénérienne (LGV) ou syphilis posé par un professionnel de la santé au cours des six derniers mois. Une personne était considérée comme infectée par M. genitalium si l'échantillon d'urine ou l'échantillon rectal était positif. Les mutations clés associées à la résistance à l'azithromycine (positions 2058 ou 2059 dans la région V du gène de l'ARN ribosomique 23S) et à la résistance à la moxifloxacine (S83I, S83R, S83N, D87N ou D87Y dans le parC) ont été utilisées pour définir les MRAM et les QRAM, respectivement.

Analyses statistiques

La prévalence et les rapports de cotes (RC) ont été estimés et ajustés pour tenir compte de la méthode de recrutement ainsi que du phénomène de censure (participants perdus au suivi); une pondération pour le recrutement en fonction des répondants (RDS-II) Note de bas de page 21 a été combinée à une pondération inverse à la probabilité de censure Note de bas de page 22. Les pondérations RDS-II sont inversement proportionnelles à la taille du réseau social des participants, ce qui signifie qu'un poids moindre est attribué aux données des personnes disposant d'un réseau important. Les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés à l'aide d'une estimation robuste de la variance (intercale) pour tenir compte de la corrélation intra-sujet induite par la pondération Note de bas de page 23. Les données relatives à la prévalence des MRAM et des QRAM n'ont pas été ajustées, étant donné qu'un individu ayant un poids important peut facilement dominer lorsque l'échantillon est petit (chaque sous-échantillon de MRAM et de QRAM comptait moins de 100 spécimens positifs). La régression logistique a été utilisée pour prédire l'infection à M. genitalium chez les gbHARSAH. L'objectif étant la prédiction, il n'était pas nécessaire de prendre en compte les facteurs de confusion ou la modification de l'effet. La performance prédictive a été évaluée à l'aide du critère d'information d'Akaike (AIC).

Éthique

Cette étude a reçu l'approbation éthique de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

Résultats

Entre février 2017 et juin 2018, 1 179 participants ont été recrutés à Montréal. Une visite de suivi de l'étude, au cours de laquelle des échantillons ont été prélevés pour le dépistage de M. genitalium, a eu lieu pour 717 participants. Un participant a été exclu des analyses de prévalence de M. genitalium, car seul un échantillon pharyngé a été fourni. Au total, 716 participants ont fourni 2 064 échantillons (figure 1).

Figure 1 : Organigramme des participants à l'étude de cohorte Engage à Montréal et des échantillons par site d anatomique de prélèvement inclus dans l'analyse

Figure 1

Figure 1 - Équivalent textuel

La figure 1 est un organigramme de base qui indique comment les participants ont été sélectionnés aux fins de cette étude. 1 179 personnes ont été recrutées au départ dans le cadre de l'étude de cohorte Engage à Montréal. Les 717 participants ont eu une visite de suivi entre novembre 2018 et novembre 2019 au cours de laquelle des échantillons ont été prélevés pour le dépistage de Mycoplasma genitalium. Un participant a été exclu de l'analyse de la prévalence de M. genitalium, car seul un échantillon pharyngé a été fourni. Les 716 participants qui ont fourni au moins un échantillon rectal ou un échantillon d'urine ont été inclus dans l'analyse, pour laquelle 2 064 échantillons ont été prélevés au total.


La plupart des participants ont indiqué leur identité ethnoculturelle comme étant canadienne-française ou canadienne-anglaise (53,5 %) et leur orientation sexuelle comme étant homosexuelle (82,2 %). La majorité d'entre eux ont déclaré avoir un niveau d'éducation supérieur à l'enseignement secondaire (79,1 %), un revenu annuel brut de 30 000 dollars ou moins (60,1 %), être séronégatifs pour le VIH (84,9 %) et avoir eu cinq partenaires sexuels masculins ou moins au cours des six derniers mois (67,6 %) (tableau 1).

Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques des participants à l'étude de cohorte Engage à MontréalTableau 1 note de bas de page a ayant fourni un ou plusieurs échantillons pour l'analyse de Mycoplasma genitalium entre novembre 2018 et novembre 2019, n = 716
Caractéristiques Proportion ajustée (%)Tableau 1 note de bas de page b IC à 95 %
Âge (années)
29 ans ou moins 30,2 24,5–36,7
30 à 45 38,5 31,6–45,8
46 ans ou plus 31,3 24,6–38,9
Niveau d'éducation
Diplôme d'études secondaires ou moins 20,9 15,7–27,3
Diplôme supérieur à l'enseignement secondaire 79,1 72,7–84,3
Revenu annuel (CAD)
0 à 29 999 60,1 53,1–66,7
30 000 à 59 999 31,7 25,6–38,6
60 000 ou plus 8,2 6,1–11,0
Groupe ethnoculturel
Canadien français 45,0 37,9–52,4
Canadien anglais 8,5 5,6–12,5
Européen 12,7 9,1–17,4
Amérique latine 13,7 9,1–20,1
Asie du Sud ou de l'Est 4,9 2,1–11,2
Arabe ou Nord-Africain 5,8 3,2–10,2
Afrique de l'Est ou de l'Ouest ou Caraïbes 3,5 1,7–7,1
AutreTableau 1 note de bas de page c 5,9 3,4–10,1
Immigration
Né au Canada 59,2 51,7–66,2
Déménagé au Canada au cours des deux dernières années 5,1 2,7–9,3
Déménagé au Canada au cours des trois dernières années ou plus 35,7 28,4–42,9
Identité de genre
Homme cisgenre 92,9 88,7–95,7
Homme transgenre 1,8 0,6–5,4
AutreTableau 1 note de bas de page d 5,2 3,1–8,8
Orientation sexuelle
Gai 82,2 76,6–86,7
Bisexuel 9,2 6,0–13,8
Queer 4,6 2,6–8,2
AutreTableau 1 note de bas de page e 4,0 2,1–7,3
Comportements sexuels dans les six derniers mois
Toute pénétration anale sans préservatif 56,0 48,4–63,4
Toute relation sexuelle sous influence de drogueTableau 1 note de bas de page f 10,8 7,7–14,9
Nombre de partenaires sexuels masculins
5 ou moins 67,6 61,0–73,6
6 à 10 16,0 11,4–21,9
11 ou plus 16,4 12,5–21,2
Statut VIH
Vit avec le VIH 15,1 11,0–20,3

Prévalence de l'infection à Mycoplasma genitalium et d'autres infections transmissibles sexuellement

La prévalence de M. genitalium était de 5,7 % (IC 95 % : 4,0–8,1) (site rectal ou urétral) avec une prévalence spécifique de 4,0 % (IC 95 % : 2,6–6,0) au niveau du site rectal et 2,2 % (IC 95 % : 1,2–4,0) au niveau du site urétral (tableau 2). Mycoplasma genitalium a été détecté au niveau du pharynx chez seulement deux personnes (0,2 %, IC 95 % : 0,1–0,9). Les prévalences de C. trachomatis et de N. gonorrhoeae sont détaillées dans le tableau 2. Parmi les personnes atteintes d'une infection urétrale à C. trachomatis, une sur cinq était co-infectée par M. genitalium (20 %); parmi les personnes atteintes d'une infection rectale à C. trachomatis, deux sur 22 étaient co-infectées par M. genitalium (9,1 %) (tableau 3). Parmi les personnes présentant une infection rectale à N. gonorrhoeae, deux sur douze étaient co-infectées par M. genitalium (16,7 %); aucune infection urétrale à N. gonorrhoeae n'a été observée.

Tableau 2 : Prévalence de Mycoplasma genitaliumTableau 2 note de bas de page a et des infections à Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatisTableau 2 note de bas de page b par site anatomique, n = 716
Type d'échantillon (n) Échantillons positifs
n
Prévalence ajustéeTableau 2 note de bas de page c
% IC à 95 %
Écouvillon pharyngé (n = 688)
M. genitalium 2 0,2 0,1–0,9
N. gonorrhoeae 15 1,5 0,8–2,6
C. trachomatis 7 0,8 0,2–3,0
Écouvillon urétral (n = 687)
M. genitalium 23 2,2 1,2–4,0
N. gonorrhoeae 0 0,0 s.o.
C. trachomatis 5 1,9 0,4–8,6
Écouvillon rectal (n = 688)
M. genitalium 41 4,0 2,6–6,0
N. gonorrhoeae 12 1,4 0,6–3,3
C. trachomatis 22 2,6 1,2–5,5
Écouvillon rectal ou urétral (n = 716)
M. genitalium 61 5,7 4,0–8,1
Tableau 3 : Co-infections de Mycoplasma genitalium, Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis par site anatomique, n = 716
Type d'échantillon (n) C. trachomatis N. gonorrhoeae
Négatif Positif Négatif Positif
Écouvillon urétral (n = 672)
M. genitalium Négatif 645 4 649 0
Positif 22 1 23 0
Écouvillon rectal (n = 683)
M. genitalium Négatif 622 20 632 10
Positif 39 2 39 2

Corrélats entre l'infection à Mycoplasma genitalium et les autres infections

Une tranche d'âge plus jeune (29 ans ou moins) et les facteurs suivants (tous déclarés au cours des six derniers mois) étaient associés significativement à l'infection à M. genitalium dans l'analyse univariée : un nombre élevé de partenaires sexuels masculins (6 à 10 partenaires et 11 partenaires ou plus par rapport à cinq ou moins); avoir au moins un nouveau partenaire sexuel; déclarer au moins un rapport sexuel anal sans préservatif (insertif ou réceptif) avec un autre homme; pratiquer le sexe sous drogue et avoir reçu un diagnostic d'ITS (tableau 4). Le fait de vivre avec le VIH n'était pas associé à l'infection par M. genitalium. Le meilleur modèle prédictif de régression de l'infection à M. genitalium incluait les facteurs suivants : tranche d'âge plus jeune (29 ans ou moins) (RC : 2,5 IC à 95 % : 1,2–5,5) et un nombre élevé de partenaires sexuels masculins dans les six derniers mois (6 à 10 partenaires et 11 partenaires ou plus) (RC respectifs : 3,3 IC à 95 % : 1,3–8,5, et RC : 5,7 IC à 95 % : 2,3–14,1) (tableau 5).

Tableau 4 : Corrélats de l'infection à Mycoplasma genitalium (site urétral ou rectal) dans les analyses univariées (n = 716)
Caractéristiques RC ajustéTableau 4 note de bas de page a IC à 95 %
Sociodémographie
Âge (années)
46 ans ou plus Référence
30 à 45 1,0 0,4–2,6
29 ans ou moins 2,9 1,3–6,5
Né au Canada
Non Référence
Oui 1,0 0,5–1,9
Groupe ethnoculturel
Canadien français Référence
Canadien anglais 1,5 0,5–4,5
Européen 2,8 0,9–7,8
Amérique latine 0,5 0,1–2,0
Asie du Sud ou de l'Est 0,9 0,2–5,0
AutreTableau 4 note de bas de page b 1,2 0,4–3,1
Niveau d'éducation
Diplôme supérieur à l'enseignement secondaire Référence
Diplôme d'études secondaires ou moins 0,5 0,2–1,4
Revenu annuel (CAD)
0 à 29 999 Référence
30 000 à 59 999 1,8 0,9–3,6
60 000 ou plus 2,9 1,0–7,5
Orientation sexuelle
Gai Référence
AutreTableau 4 note de bas de page c 0,6 0,2–1,7
Identité de genre
Homme cisgenre Référence
Homme transgenre 2,4 0,4–13,2
AutreTableau 4 note de bas de page d 1,8 0,6–3,1
Vit avec le VIH
Non Référence
Oui 1,4 0,6–3,1
Partenaires sexuels (six derniers mois)
Nombre de partenaires sexuels masculins
5 ou moins Référence
6 à 10 3,9 1,5–10,3
11 ou plus 7,4 3,1–17,7
Nouveau partenaire sexuel
Non Référence
Oui 3,9 1,5–10
Relations sexuelles anales sans préservatif avec un homme
Aucune Référence
1 ou plus 3,3 1,3–8,6
Méthodes de recherche de partenaires sexuels (six derniers mois)
Fréquentation d'un bain public ou d'un club de sexe
Non Référence
Oui 1,4 0,7–2,8
Participation à un événement sexuel de groupe
Non Référence
Oui 2,4 0,9–6,4
Consommation de substances (six derniers mois)
Toute relation sexuelle sous l'influence de drogueTableau 4 note de bas de page e
Non Référence
Oui 2,3 1,2–4,4
Consommation de cristaux de méthamphétamine
Non Référence
Oui 2,0 0,8–4,9
Injection de drogues
Non   Référence
Oui s.o.Tableau 4 note de bas de page f s.o.
ITSS (six derniers mois)
Diagnostic autodéclaré d'infection transmissible sexuellementTableau 4 note de bas de page g
Non Référence
Oui 3,3 1,4–7,9
Co-infection avec C. trachomatis ou N. gonorrhoeae
Non Référence
Oui 1,4 0,4–3,6
Tableau 5 : Modèle prédictif à variables multiples de l'infection à Mycoplasma genitalium
Caractéristiques RC ajustéTableau 5 note de bas de page a IC à 95 %
Nombre de partenaires sexuels masculins (six derniers mois)
5 ou moins Référence
6 à 10 3,3 1,3–8,5
11 ou plus 5,7 2,3–14,1
Âge (années)
30 ans ou plus Référence
29 ans ou moins 2,5 1,2–5,5
Rapport sexuel anal sans préservatif au moins une fois (six derniers mois)
Non Référence
Oui 2,1 0,8–5,4

Résistance aux antimicrobiens à Mycoplasma genitalium

Pour les trois participants infectés à la fois au niveau urétral et rectal, les résultats obtenus au niveau urétral ont été utilisés pour calculer la prévalence de la résistance aux antimicrobiens (RAM). La prévalence des MRAM était de 82 % (n = 46/56) et des QRAM de 29 % (n = 16/55) (tableau 6). La prévalence des MRAM ou es QRAM était de 85 % (n = 46/54), alors que la prévalence des MRAM et des QRAM était de 28 % (n = 15/54).

Tableau 6 : Mutations associées à la résistance aux macrolides et aux quinolones détectées par réaction en chaîne par polymérase en temps réel dans les échantillons positifs à Mycoplasma genitalium, n = 61Tableau 6 note de bas de page a
Mutations associées à la résistance (gènes) Mutations Résultats de la réaction en chaîne par polymérase en temps réel
n %
MRAM
(ARNr 23S), n = 56Tableau 6 note de bas de page b
Type sauvage 10 18 %
A2058G 7 12 %
A2059G 39 70 %
QRAM (parCTableau 6 note de bas de page c), n = 55Tableau 6 note de bas de page b Type sauvage 39 71 %
S83I (G248T) 13 23 %
S83R (A247C) 2 4 %
D87Y (G259T) 1 2 %

Discussion

Cette première étude populationnelle au Canada estime la prévalence de l'infection à M. genitalium à 5,7 % (infection urétrale ou rectale) parmi les gbHARSAH. Il est difficile de mettre nos données en contexte, car nous ne disposons pas d'études de prévalence en population générale. Comparativement aux études cliniques canadiennes sur les ITS, la prévalence urétrale de M. genitalium dans notre étude (2,2 %) était inférieure aux estimations antérieures chez les hommes de l'Ontario (4,5 %, 2013), de l'Alberta (5,3 %, 2016) et de la Saskatchewan (6,2 %, 2019) Note de bas de page 12 Note de bas de page 13 Note de bas de page 14. En Australie, la prévalence urétrale de M. genitalium chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HARSAH) recrutés dans des cliniques ITSS spécialisées était comprise entre 2,7 et 4,7 % et la prévalence des infections rectales (7,0 %–8,9 %) était plus élevée que dans notre étude (4,0 %) Footnote 24 Note de bas de page 25. Conformément à nos résultats (n = 3/689; 0,4 %), un très faible nombre d’infections pharyngées à M. genitalium chez les HARSAH a été rapporté en Australie (n = 0/508 à n = 8/464; 2,0 %) (9,25). Nous supposons que la transmission orale est négligeable et nous avons exclu les échantillons pharyngés positifs pour M. genitalium de notre estimation de la prévalence. L'infection rectale à M. genitalium (4,0 %) était plus fréquente que les infections rectales à C. trachomatis (2,6 %) et à N. gonorrhoeae (1,4 %). Les estimations de la prévalence urétrale de M. genitalium étaient plus proches de celles de l'infection à C. trachomatis (M. genitalium, 2,2 %; C. trachomatis, 1,9 %; N. gonorrhoeae, 0 %). Une étude de cohorte menée aux États-Unis en 2018–2019 auprès de jeunes gbHARSAH et de femmes transgenres a révélé que M. genitalium était plus prévalent que les autres ITS dans les échantillons rectaux (M. genitalium, 21,7 %; C. trachomatis, 8,8 %; N. gonorrhoeae, 6,8 %) et urinaires (M. genitalium, 8,9 %; C. trachomatis, 1,6 %; N. gonorrhoeae, 0,8 %) Footnote 26. Une étude menée en Australie en 2017–2018 a révélé que parmi les HARSAH asymptomatiques, la prévalence de C. trachomatis était comparable à celle de M. genitalium dans les échantillons rectaux (M. genitalium, 7,0 %; C. trachomatis, 8,5 %; N. gonorrhoeae, 6,2 %) et urinaires (M. genitalium, 2,7 %; C. trachomatis, 1,7 %; N. gonorrhoeae, 0,7 %). Il a également été constaté que 9,2 % des HARSAH dont l'échantillon rectal était positif pour C. trachomatis étaient co-infectés par M. genitalium, alors que 6,1 % des échantillons rectaux positifs pour N. gonorrhoeae présentaient une co-infection par M. genitalium Footnote 24. Dans notre étude, 9,1 % des gbHARSAH avec un échantillon rectal positif pour C. trachomatis étaient co-infectés par M. genitalium et 16,7 % des infections rectales à N. gonorrhoeae présentaient une co-infection par M. genitalium.

Les analyses univariées ont permis d'identifier de multiples facteurs de risque de transmission des ITS, tels que les relations sexuelles sous l'influence de drogues dans les six derniers mois, les nouveaux partenaires sexuels dans les six derniers mois et un diagnostic d'ITS dans les six derniers mois. Les tranches d'âge plus jeunes et le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels masculins ont été retenus dans notre modèle prédictif. Ces résultats sont cohérents avec les études qui ont identifié le jeune âge Note de bas de page 24 Footnote 27 Footnote 28 et les partenaires sexuels multiples Note de bas de page 19 Note de bas de page 20 Note de bas de page 29 Footnote 30 comme des corrélats de l'infection par M. genitalium. Alors qu'une étude britannique a mis en évidence une prévalence plus élevée de M. genitalium chez les gbHARSAH vivant avec le VIH Footnote 31, l'infection par le VIH n'a pas été associée à l'infection par M. genitalium dans notre étude. D'autres études sont nécessaires pour clarifier le rôle de M. genitalium dans l'acquisition ou la transmission du VIH chez les gbHARSAH, car il a été identifié comme un facteur de risque d'infection par le VIH, en particulier chez les gbHARSAH Note de bas de page 32 Footnote 33.

La très forte prévalence de MRAM (82 %; n = 46/56) et de QRAM (29 %; n = 16/55) observée chez les gbHARSAH de l'étude de cohorte Engage Montréal est inquiétante. Cette prévalence est plus élevée que les estimations précédentes de MRAM au Canada (64 % pour les hommes en Alberta en 2016, 63 % pour les femmes et les hommes en Saskatchewan en 2019 et 63 % pour les hommes en Ontario en 2013) Note de bas de page 12 Note de bas de page 13 Note de bas de page 14. L'échec du traitement par l'azithromycine a été bien décrit avec des polymorphismes nucléotidiques aux positions 2058 et 2059 dans la région V de l'acide ribonucléique des ribosomes 23S Footnote 34. Pour la QRAM, S83 dans le gène parC est significativement associé à la résistance à la moxifloxacine Footnote 34. Si plusieurs polymorphismes nucléotidiques simples contribuent à la résistance aux quinolones, aucun n'est un prédicteur d'échec thérapeutique aussi puissant que la résistance aux macrolides avec les polymorphismes nucléotidiques simples de l'ARN ribosomique 23S Footnote 34Footnote 35. Des études canadiennes antérieures ont révélé une prévalence de 11 % à 20 % de QRAM chez les hommes et les femmes Note de bas de page 12 Note de bas de page 13 Note de bas de page 14. Une méta-analyse compilant des études réalisées entre 2010 et 2019 a estimé la prévalence de MRAM et de QRAM à 52 % et 10 %, respectivement, dans la région des Amériques Footnote 2. Une étude clinique menée aux États-Unis en 2017–2018 auprès d'hommes souffrant d'urétrite a révélé des taux de prévalence de MRAM et de parC QRAM de 64 % et 12 %, respectivement Footnote 28. Le risque d'être infecté par M. genitalium résistant aux macrolides est plus élevé chez les gbHARSAH que chez les femmes et les hommes n'ayant que des partenaires féminins Note de bas de page 1 Footnote 36 Footnote 37. Ces données pourraient s'expliquer par la transmission au sein de réseaux sexuels très proches et par une exposition accrue aux antibiotiques Footnote 37. L'augmentation de la résistance à l'azithromycine pourrait s'expliquer par son utilisation répandue pour le traitement de certaines ITS Note de bas de page 2 Note de bas de page 7 Note de bas de page 38 Footnote 39 Footnote 40. Dans notre étude, 28 % des échantillons positifs pour M. genitalium présentaient à la fois des MRAM et des QRAM. Une double résistance a déjà été signalée chez des gbHARSAH sous PPrE et chez des personnes vivant avec le VIH Note de bas de page 36 Footnote 41.

Implications pour la recherche et la pratique

Dans notre étude, nous avons identifié une prévalence élevée d'infection à M. genitalium chez les gbHARSAH, en particulier chez les jeunes et chez ceux qui déclarent avoir plusieurs partenaires sexuels masculins. Bien que la plupart des lignes directrices actuelles indiquent que le dépistage systématique de l'infection à M. genitalium n'est pas recommandé (cela contribuerait à la pression de sélection de souches résistantes), elles varient en termes d'indications et de calendrier des tests chez les personnes symptomatiquesFootnote 42Footnote 43Footnote 44: au moment de la présentation initiale de l'urétrite (en même temps que le dépistage de N. gonorrhoeae et de C. trachomatis)Footnote 42Footnote 43Footnote 44, uniquement en cas d'urétrite non gonococcique récurrente Footnote 4 ou uniquement en cas d'urétrite non gonoccocique et non chlamydienne persistante ou récurrente, après un traitement empirique contre les infections à N. gonorrhoeae et C. trachomatis et lorsque les tests d'amplification de l'acide nucléique préalables au traitement ou le test de suivi de la guérison sont négatifs pour C. trachomatis et N. gonorrhoeae Footnote 45. En ce qui concerne le dépistage rectal, certains indiquent clairement qu'il n'est pas recommandé Footnote 4 ou ne mentionnent pas les tests extra-génitaux Footnote 46. La prévalence élevée de l'infection à M. genitalium chez les gbHARSAH infectés par C. trachomatis ou N. gonorrhoeae démontre la nécessité pour les cliniciens de rester très vigilants quant à une éventuelle co-infection en cas de symptômes persistants après un traitement adéquat. Nos résultats faisant état d'une prévalence élevée de M. genitalium rectal chez les gbHARSAH à Montréal (4,0 %), soit une prévalence près de deux fois supérieure à celle de l'infection urétrale à M. genitalium (2,2 %) et beaucoup plus élevée que celle de l'infection rectale à N. gonorrhoeae (1,4 %) et que celle de l'infection à C. trachomatis (2,6 %), s'ajoutent aux données épidémiologiques utiles à considérer dans le cadre du processus de mise à jour des lignes directrices canadiennes Footnote 45. Enfin, les directives les plus récentes concernant la prise en charge de l'infection à M. genitalium recommandent une thérapie guidée par la RAM Footnote 4Footnote 42Footnote 44. Cette approche a démontré son potentiel pour réduire les échecs thérapeutiquesFootnote 47Footnote 48. En fonction du profil de sensibilité identifié, la doxycycline est utilisée comme traitement empirique initial et est suivie par l'azithromycine ou la moxifloxacine Footnote 49. En raison de la disponibilité limitée des tests au Canada et conformément aux lignes directrices canadiennes actuelles, l'instauration d'un traitement contre M. genitalium devrait se faire dans le contexte d'une prise en charge syndromique de l'urétrite persistante ou récurrente Footnote 10. Le traitement recommandé consiste à utiliser l'azithromycine et la moxifloxacine en première et deuxième intention Footnote 45. L'importante RAM observée dans notre étude confirme la nécessité d'une détection de M. genitalium et d'un test de RAM dans un délai court Footnote 42Footnote 44Footnote 47. Elle met également en évidence la nécessité, lorsqu'une double résistance est détectée, d'un accès facile et rapide à des traitements alternatifs tels que la pristinamycine, qui peut actuellement être demandée par le biais du Programme d'accès spécial de Santé Canada Footnote 42Footnote 46Footnote 50.

Limites

La petite taille de l'échantillon a limité notre capacité à identifier les corrélats de l'infection ou de la RAM. Les données relatives aux symptômes liés aux ITS n'ont pas été collectées dans le questionnaire de l'étude, lequel a été conçu avant le lancement de cette sous-étude et était axé sur les contextes communautaires, les relations sociales et les habitudes sexuelles. Nous n'avons donc pas pu évaluer la prévalence de M. genitalium en relation avec la présentation clinique. Malgré l'utilisation de la méthode RDS pour le recrutement, certains sous-groupes de la population gbHARSAH peuvent être sur ou sous-représentés. Les biais potentiels liés à cette méthode ont été atténués en respectant les procédures de recrutement recommandées, en ayant un échantillon de grande taille avec de longues chaînes de recrutement et en ajustant avec les pondérations de RDS-II. Les données relatives à la RAM n'ont pas été ajustées en fonction de la méthode RDS, car elles ont été obtenues à partir d'un sous-échantillon trop restreint. Nos résultats en matière de prévalence pourraient ne pas être généralisables aux populations canadiennes non urbaines de gbHARSAH. Nous n'avons pas trouvé d'études comparatives analysant la performance du test Allplex CT/NG/MG/TV, ce qui a limité notre appréciation de possibles biais. Le Roy et al. ont calculé une concordance globale de 94,6 % entre la PCR en temps réel interne et le test Allplex MG et AziR Footnote 51. Le test a cependant montré une faible sensibilité pour la résistance aux macrolides par rapport au séquençage (sensibilité de 74,5 %, spécificité de 97,6 %).

Conclusion

Cette première étude populationnnelle parmi les gbHARSAH au Canada a documenté une prévalence élevée de l'infection urétrale et rectale à M. genitalium. Les niveaux de RAM observés, qui dépassent le seuil de 5 % à partir duquel l'Organisation mondiale de la Santé recommande de modifier le traitement empirique, confirment la nécessité d'une thérapie guidée par la RAM Footnote 52. Des efforts devraient être déployés pour faciliter la détection ciblée de M. genitalium ainsi que les tests de RAM lorsque ceux-ci sont indiqués.

Déclaration des auteurs

A. S. L. — Méthodologie, interprétation des données, visualisation, rédaction
A. C. L. — Conceptualisation, méthodologie, interprétation des données, visualisation, rédaction, révision et édition, supervision
A. F. — Méthodologie, conservation des données, analyse formelle, interprétation des données, rédaction, révision et édition
M. D. — Méthodologie, analyse formelle, rédaction, révision et édition
J. C. — Révision et édition des manuscrits, administration du projet, acquisition des fonds
C. F. — Conceptualisation, enquête, rédaction, révision et édition
I. M. — Rédaction, révision et édition
D. G. — Rédaction, révision et édition
T. A. H. — Rédaction, révision et édition
D. M. M. — Rédaction, révision et édition
G. L. — Conceptualisation, méthodologie, investigation, analyse formelle, interprétation des données, rédaction, révision et édition, administration du projet, acquisition de fonds, supervision

Tous les auteurs ont révisé le manuscrit de manière critique pour en dégager le contenu intellectuel important, ont approuvé la version finale à publier et ont accepté d'être responsables de tous les aspects du travail.

Intérêts concurrents

J. Cox et G. Lambert font état d'un soutien non financier de la Direction régionale de santé publique, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. J. Cox fait état de subventions et d'honoraires personnels de ViiV Healthcare et de Gilead Sciences Canada, ainsi que d'honoraires personnels de Merck Canada, en dehors des travaux présentés. D. M. Moore fait état d'une subvention de la Michael Smith Foundation for Health Research. Aucun autre intérêt concurrent n'a été déclaré.

Remerciements

Les données de ce travail proviennent de l'étude de cohorte Engage. Les chercheurs principaux de l'étude de cohorte Engage sont J. Cox et G. Lambert (Montréal), J. Jollimore, N. J. Lachowsky et M. D. Moore (Vancouver), et D. Grace et T. A. Hart (Toronto). Les auteurs remercient les participants de l'étude de cohorte Engage, le personnel administratif et les membres du comité d'engagement communautaire, ainsi que les agences communautaires partenaires.

Financement

L'étude de cohorte Engage est financée par les subventions TE2-138299, FDN-143342 et PJT-153139 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la subvention CTN300 du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC, la Fondation canadienne de recherche sur le sida, la subvention 1051 du Réseau ontarien de traitement du VIH (OHTN), la subvention 4500370314 de l'Agence de la santé publique du Canada et du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. D. M. Moore bénéficie d'une bourse de la Michael Smith Foundation for Health Research (no 5209). T. Hart bénéficie d'une Chaire de recherche en santé des hommes gais et bisexuels de l'OHTN. D. Grace bénéficie d'une Chaire de recherche du Canada sur la santé des minorités sexuelles et de genre. Les organismes de financement n'ont joué aucun rôle dans la conception de l'étude, la collecte et l'analyse des données, la décision de publier ou la préparation du manuscrit.

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