Allocution du ministre Dion à la séance plénière de l'APEC : La croissance inclusive par le développement de collectivités durables et résilientes
Discours
Le 17 novembre 2015 - Manille, Philippines
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.
Merci, monsieur le président.
Je suis très honoré de faire aujourd’hui ma première intervention à titre de nouveau ministre des Affaires étrangères du Canada, ici aux Philippines. Je tiens aussi à souligner le rôle essentiel qu’ont joué les Philippines durant le présent cycle de l’APEC, et vous en particulier, monsieur le ministre [des Affaires étrangères] Albert del Rosario, afin d’orienter nos discussions.
Comme vous tous, je suis consterné et abasourdi par les événements tragiques qui se sont déroulés vendredi dernier à Paris. Le Canada offre à la France toute sa solidarité et son soutien à la suite de ces attentats effroyables et barbares. Je joins ma voix à celle du premier ministre [Justin] Trudeau et à celles de tous les Canadiens pour exprimer nos plus sincères condoléances aux parents et amis des personnes tuées ou blessées. La Ville lumière pleure ses disparus, et le Canada pleure avec elle.
La lutte contre le terrorisme international exige des efforts nationaux aussi bien qu’internationaux; l’APEC, par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur le contre-terrorisme, continuera d’apporter sa contribution. Le Canada poursuivra son travail en étroite collaboration avec la communauté internationale afin de prévenir de tels actes de violence horribles et insensés.
Chers collègues, j’ai écouté avec beaucoup d’attention ce que vous avez dit hier et aujourd’hui à propos de la croissance inclusive par le développement d’économies durables et résilientes.
Et j’ai confiance que vous constaterez beaucoup de soutien dans l’approche du gouvernement du Canada, à l’intérieur de ses frontières bien sûr mais aussi à l’international, quant à la croissance inclusive et durable.
En ce qui concerne la croissance inclusive, la priorité du Canada sera de renforcer la classe moyenne. Nous demanderons au « un pour cent » le plus riche du Canada, et au « zéro virgule zéro un pour cent », d’en faire plus. Nous voulons davantage de justice fiscale au Canada et nous voulons travailler avec chacun d’entre vous afin d’assurer une plus grande justice fiscale dans le monde entier. La justice fiscale n’est pas la résultante de la croissance économique : elle en est la condition.
Il en va de même pour la croissance durable. Il est impossible de séparer croissance économique et environnement. Ceci n’est pas un slogan : c’est une nécessité pour la croissance économique. À ce chapitre, la stratégie du gouvernement du Canada sera axée sur des investissements ciblés, à la fois importants et responsables. Le ratio de notre dette publique par rapport à notre produit national brut continuera de diminuer, mais notre croissance durable s’appuiera sur des investissements ciblés, en particulier dans le secteur des infrastructures publiques et sociales. Nous multiplierons par quatre nos investissements dans les transports en commun, et nous investirons de manière importante dans les technologies et les infrastructures vertes, en particulier dans le domaine de l’énergie propre; dans les installations locales de traitement de l’eau potable et des eaux usées; dans des infrastructures résistantes au climat, y compris des systèmes d’atténuation des inondations; et dans des infrastructures permettant de nous préparer et d’intervenir en cas d’urgences liés à des phénomènes météorologiques.
Nous allons aussi investir davantage chaque année dans les entreprises de production de technologies propres, de sorte qu’elles puissent s’attaquer aux enjeux environnementaux les plus pressants pour le Canada, et nous allons soutenir l’innovation dans l’utilisation des technologies propres dans tous les secteurs des ressources naturelles du Canada, y compris la foresterie, les pêches, les mines, l’énergie et l’agriculture, créant ainsi de plus nombreuses occasions pour les travailleurs canadiens.
Cela aura pour effet de dynamiser la demande intérieure d’énergie propre, de soutenir les entrepreneurs et de stimuler la création de nouveaux emplois.
Nous rehausserons les normes d’efficacité énergétique des produits de consommation et des produits commerciaux et recourrons à de nouveaux instruments de financement pour encourager l’investissement dans la rénovation reliée aux économies d’énergie des immeubles industriels, commerciaux et résidentiels au Canada.
Nous comptons aussi créer un nouveau fonds pour une économie à faibles émissions de carbone qui servira au financement de projets menant à une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre au Canada. Le Canada fera sa part pour s’attaquer à la menace que représentent les changements climatiques, à la Conférence de Paris sur le climat et bien au-delà dans l’avenir.
Pour le Canada, les données scientifiques sur les changements climatiques sont incontestables. En tant que nation nordique, nous en constatons et en sentons les conséquences. Les changements climatiques ont des effets croissants sur notre environnement naturel, sur notre économie et sur notre population.
Et nous savons que nos amis partout dans le monde luttent aussi contre les répercussions des changements climatiques, qui se font sentir en particulier en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Sud.
Pour les Philippines — comme nous l’avons constaté avec le typhon Yolanda — et pour d’autres pays de l’ANASE, ces problèmes sont particulièrement importants, alors que les efforts de reconstruction continuent au lendemain des plus puissants typhons jamais enregistrés.
Comme l’a souligné M. [Shiu] Raj, directeur de la Gouvernance économique au Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, la situation est particulièrement dramatique, voire existentielle pour certains pays des îles du Pacifique qui s’exposent à des catastrophes naturelles plus graves et plus fréquentes en raison des changements climatiques.
Je suis heureux que l’APEC ait conçu un cadre de réduction des risques de catastrophes. Ce cadre aidera les économies de l’APEC à gérer les catastrophes et à réduire au minimum les répercussions économiques que les catastrophes naturelles peuvent produire sur les chaînes de production et d’approvisionnement de plus en plus intégrées et interreliées à l’échelle régionale.
Ensemble, nous devons dès maintenant prendre des mesures requises pour transformer notre économie mondiale et mener le monde sur la voie de la durabilité et de la résilience. C’est un long périple qu’il faut amorcer ensemble, sur plusieurs plans, maintenant.
Monsieur le président, nous vivons à une époque où les défis sont de taille, mais ces défis représentent aussi de formidables opportunités :
- l’occasion de stimuler la prochaine vague d’innovation technologique, en particulier les technologies vertes et les technologies à faibles émissions de carbone, ce qui nous permettra de nous éloigner d’une économie à fortes émissions de carbone tout en promouvant la croissance et le développement durable;
- l’occasion d’implanter les principes de développement durable dans la croissance de nos collectivités et de nos villes;
- l’occasion d’encourager nos villes à devenir des moteurs de transformation économique et de servir de catalyseurs à la génération du savoir et à sa mise à profit grâce à l’innovation menant à la création d’emplois;
- l’occasion de prendre des mesures qui donneront lieu à des réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour maintenir sous deux degrés Celsius le réchauffement planétaire et qui, en même temps, se traduiront par des bienfaits économiques et par la stimulation de la croissance économique;
- l’occasion de conclure à Paris, en décembre prochain, un nouvel accord ambitieux, équitable et concret sur les changements climatiques qui nous fera progresser vers un avenir plus prospère et plus sain.
La Conférence de Paris approche, et elle suscite de plus en plus d’intérêt. Tous les ordres de gouvernement, les entreprises, les institutions financières et la société civile travaillent ensemble dans le but de prendre les mesures nécessaires pour transformer l’économie mondiale d’une façon qui stimulera la croissance tout en réduisant les risques liés au climat.
En tant qu’économies de l’APEC, il nous incombe de clairement déclarer au monde notre ambition que Paris soit une réussite. Je vous assure que le Canada vous épaulera et qu’il travaillera très activement au succès de la Conférence de Paris, car le bien-être et la prospérité des générations futures dépendent de notre leadership collectif.
Le Canada reconnaît les défis actuels et s’engage à travailler de concert avec ses partenaires et à jouer un rôle constructif dans le soutien de la croissance inclusive par le développement de collectivités durables et résilientes.
Je suis impatient de travailler avec mes nouveaux collègues de l’APEC et de saisir cette occasion.
Je vous remercie.
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