Discours de la ministre Freeland à la 10e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce

Discours

Le 17 décembre 2015 - Nairobi, Kenya

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Madame la Présidente, chers Ministres, leurs Excellences et distingués délégués, Mesdames et Messieurs,

Le Canada est une nation commerçante.

Tous les pays présents le sont aussi.

Le commerce peut s’avérer une force de transformation. Le commerce et l’ouverture des marchés peuvent avoir d’importantes répercussions — en contribuant à la hausse du niveau de vie, à l’autonomisation des femmes et à la protection de l’environnement.

Je suis ici pour la première fois à titre de ministre représentant le gouvernement canadien nouvellement élu.

Et c’est un plaisir et un honneur pour moi d’être ici parmi vous.

Je voudrais prendre quelques minutes pour vous donner un aperçu des priorités de notre nouveau gouvernement canadien.

Nous avons été élus en proposant trois axes :

  • D’abord, nous croyons fermement que la diversité est la force du Canada. Et c’est ce que nous démontrons en accueillant 25 000 réfugiés syriens en ce moment, et en nommant un nombre égal d’hommes et de femmes au Cabinet. J’incite tous les pays ici présents à tenter cette approche.
  • Ensuite, nous avons été élus grâce à un programme de prospérité commune, une expression que j’entends dire ici par beaucoup de personnes. Et permettez-moi d’affirmer, collègues des pays en développement, que vous n’êtes pas les seuls à avoir cette préoccupation; elle est aussi partagée par les pays développés. Si la croissance économique ne produit pas des résultats pour l’ensemble de nos concitoyens, alors elle n’offre pas les avantages attendus pour notre pays.
  • Enfin, nous avons été élus grâce à un programme de multilatéralisme. Lors de ma campagne électorale cet automne, mes discussions portaient fréquemment sur le Canada en tant que membre de la communauté multilatérale. Le Canada est vraiment de retour, et nous sommes ravis d’être ici.

L’OMC est l’une des principales institutions multilatérales du monde. Elle est d’une importance capitale. Comme Amina [l’ambassadrice Amina C. Mohamed, secrétaire du Cabinet pour le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Kenya] nous l’a mentionné hier, si l’OMC n’existait pas, il faudrait l’inventer. Et alors que nous sommes confrontés à certaines questions difficiles, il est opportun de réaliser la chance extraordinaire que nous avons grâce à une institution telle que l’OMC.

C’est pourquoi, cette semaine, le Canada mettra beaucoup d’énergie à obtenir des résultats concrets.

Nous sommes ici en Afrique. C’est la raison pour laquelle nous nous concentrerons sur l’obtention de résultats pour les pays en développement, et en particulier les pays les moins développés.

Nous travaillerons également en vue d’obtenir des résultats agricoles ambitieux. Mais nous croyons sincèrement que pour aboutir à ces résultats, il faudra absolument que tout le monde y contribue, y compris les principaux États subventionnaires.

Nous souhaitons donc que les choses avancent cette semaine, mais soyons honnêtes : il nous sera impossible d’épuiser les sujets à l’ordre du jour.

Je ne veux pas que nous perdions notre temps avec des questions de nomenclature.

Il y a beaucoup de discussions quant à savoir si « nous sauvons Doha ou si Doha est terminé? »

Je ne pense pas que la question soit là.

Je crois que nous devrions nous attarder à la nécessité pour l’OMC de continuer d’exister et d’être efficace en tant que tribune de négociations commerciales.

L’efficacité du travail de l’OMC est l’une des raisons pour laquelle il est si important que nous trouvions des moyens d’aller de l’avant lorsque nous quitterons tous Nairobi. Je tiens à ce que nous n’oublions pas le caractère essentiel du mécanisme de règlement des différends de l’OMC.

Les commentaires les plus terrifiants qu’il m’a été donné d’entendre aujourd’hui sont ceux de l’Australie : si les négociations de l’OMC ne progressent pas, nous risquons de discréditer le mécanisme de règlement des différends de l’OMC.

Nous ne pouvons permettre que cela se produise.

Le Canada a besoin du mécanisme de règlement des différends de l’OMC; nous sommes justement sur le point d’obtenir le règlement d’un de nos différends cette semaine, et je sais que chaque pays ici compte sur ce mécanisme.

Dans les déclarations lors de la séance inaugurale, hier, nous avons entendu bon nombre de personnes saluer avec raison la COP21 à Paris et ses résultats étonnants. Nous venons également d’entendre d’autres personnes, de la Jamaïque cette fois, saluer les grandes réalisations accomplies à Paris.

J’aimerais conclure en nous invitant tous à réfléchir aux questions suivantes : pourquoi la COP21 a-t-elle pu obtenir de tels résultats, et pourquoi éprouvons-nous ici ce sentiment d’être impuissants et bloqués dans une impasse?

Comme je suis l’une des plus nouvelles ministres et que je viens tout juste de sortir d’une élection, je vais vous faire une suggestion à laquelle vous pourrez réfléchir à votre retour au moment de trouver des solutions pour faire progresser les négociations de l’OMC.

Les ministres et les dirigeants se sont rendus à la COP21 porteurs et défenseurs d’un fort consensus national quant à ce qu’ils avaient besoin d’atteindre, et d’un fort consensus mondial quant à ce qu’ils voulaient atteindre ensemble.

Ce que je vous propose humblement, c’est que nous cherchions à établir un consensus citoyen et politique solide à l’échelle nationale autour d’un programme commercial international.

Sans ce consensus national, nous serons toujours coincés ici, comme l’a affirmé le ministre Gao [Hucheng, ministre chinois du Commerce], avec le sentiment de mener un combat entre différents intérêts particuliers nationaux, plutôt que de travailler ensemble à l’atteinte d’un grand objectif mondial.

J’ai beaucoup d’affection pour notre ambassadeur auprès de l’OMC à Genève [Jonathan T. Fried], et je suis très heureuse d’être ici avec mes collègues ministres.

Notre programme commercial mondial ainsi que l’économie mondiale et la mondialisation constituent toutefois des questions trop importantes pour être laissées entre les mains de nos ambassadeurs auprès de l’OMC à Genève. Et trop importantes pour que nous soyons les seuls à les régler dans des rencontres comme celle-ci.

J’estime sincèrement que nous pourrons arriver à un accord ambitieux, pas cette semaine, mais lors de notre prochaine rencontre.

Toutefois, pour y parvenir, nous devrons tous faire davantage que changer notre façon de négocier entre nous; il nous faudra également établir un consensus politique national et un consensus politique mondial sur l’importance absolue d’accroître la libéralisation du commerce international.

Je vous remercie.

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