Discours du ministre Dion à la Chambre des communes sur la mission de combat contre l'EIIL
Discours
Le 10 décembre 2015 - Ottawa, Ontario
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.
Monsieur le Président, je partagerai aujourd’hui mon temps de parole avec le secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale.
La communauté internationale vaincra l’EIIL [le soi-disant État islamique en Iraq et au Levant], et le Canada participe à ce combat et participera aussi à sa victoire ultime. Le gouvernement souhaite remercier profondément les membres des Forces armées canadiennes du dévouement et du courage dont ils ont fait preuve et du travail acharné qu’ils ont accompli dans le cadre de l’opération IMPACT.
Il faut empêcher que la mission de nos forces armées et leur sacrifice soient politisés. Malheureusement, c’est ce qu’a fait trop souvent l’ancien gouvernement conservateur. C’est l’une des raisons pour lesquelles il forme maintenant l’opposition. Les conservateurs ont agi ainsi en donnant l’impression qu’ils étaient les seuls à appuyer nos militaires et les seuls à être prêts à lutter contre le terrorisme. Ce genre de dogmatisme menait à une partisanerie exagérée. Cette déformation flagrante des faits est l’une des raisons pour lesquelles les conservateurs se retrouvent aujourd’hui dans l’opposition. J’espère qu’ils auront une bonne réflexion à ce sujet et qu’ils changeront d’attitude afin qu’ils parviennent à comprendre que, bien que nous ayons des opinions différentes sur les moyens de nous attaquer aux dangers, nous sommes tous patriotes et nous voulons tous protéger nos concitoyens même si nous ne nous entendons pas sur la façon de le faire.
Les activités terroristes menées par l’EIIL, qu’on appelle aussi le groupe État islamique, dans les territoires qu’il contrôle en Iraq et en Syrie ont donné lieu à des milliers de morts et au déplacement de millions de personnes.
L’EIIL continue de cibler des membres de communautés religieuses et ethniques. Il a autorisé les viols et l’asservissement des femmes, et a froidement détruit des lieux de culte et des sites archéologiques irremplaçables.
Bien qu’il reste beaucoup à faire, la coalition [mondiale contre l’EIIL] a réalisé des progrès considérables au cours de la dernière année.
Le soi-disant État islamique a été chassé du territoire qu’il occupait en Iraq et en Syrie, et des milliers de personnes dans ces pays ne vivent plus comme des prisonniers dans leur propre ville.
En Iraq, les villes de Tikrit et de Sinjar ont été libérées, et les forces iraquiennes se battent actuellement pour libérer Ramadi. Les réfugiés et les personnes déplacées sont rentrés chez eux pour rebâtir leur vie et leur communauté.
La campagne militaire contre l’EIIL est cruciale, et la contribution du Canada a été et continuera d’être importante. Reste à savoir comment faire en sorte qu’elle soit optimale.
Le combat dans lequel nous sommes n’est pas un combat de religions ni de civilisations, mais celui de la civilisation humaine contre le terrorisme. Dans ce combat, chaque pays a la responsabilité d’identifier ses forces et de voir comment ces forces pourraient s’ajuster à celles des alliés, afin de vaincre le terrorisme en Iraq comme partout ailleurs.
Le mois dernier, je me suis entretenu avec de nombreux partenaires du Canada dans la coalition au Sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique aux Philippines, à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Malte et aux rencontres ministérielles de l’OTAN et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Le premier ministre a également discuté avec eux.
Le message était toujours le même : nos alliés respectent et comprennent nos choix, et appuient notre décision d’axer nos efforts dans des secteurs où nos contributions auront les meilleures répercussions possibles à long terme, à la lumière de consultations avec nos alliés pour que nos contributions soient complémentaires aux leurs.
Pourquoi nos alliés veulent-ils que le Canada s’engage dans tous ces dossiers? C’est parce qu’ils ont un immense respect envers les hommes et les femmes en uniforme pour leur professionnalisme, leur dévouement et leur capacité de protéger la population. Nous devons tous être fiers d’eux.
À partir de maintenant, les contributions du Canada feront partie d’une stratégie exhaustive à long terme pour résoudre cette grande préoccupation mondiale. Je comprends que l’opposition veuille que nous présentions le plan complet tout de suite. C’est son rôle de nous demander de le faire. Cela viendra. C’est important. Nous ne pouvons pas faire cavalier seul. Nous devons élaborer ce plan en collaborant pleinement avec nos alliés et en les consultant, et c’est ce que nous faisons.
Nous avons mis en place toute une gamme de mécanismes pour interrompre et endiguer le flot de combattants étrangers. Il faut en améliorer l’efficacité. En étroite collaboration avec nos alliés, nous mettons en commun des renseignements, des pratiques exemplaires, des outils et des programmes afin de mieux comprendre qui sont ces gens, la façon dont ils sont radicalisés, entraînés et déplacés, et comment nous pouvons gagner.
L’an dernier, la coalition a lancé une vaste campagne en vue de faire disparaître les finances du groupe État islamique, de l’empêcher de collecter, de déplacer et d’utiliser des fonds, et d’utiliser à mauvais escient le système financier international.
Le Canada joue un rôle de premier plan dans le déploiement de l’effort international, notamment dans le cadre des activités du Groupe d’action financière internationale et du G-7. Nous souhaitons améliorer son rôle. C’est un des éléments du plan.
Le Canada a également entamé des projets sur son propre territoire pour contribuer aux efforts internationaux visant à contrecarrer les efforts de recrutement de l’EIIL et à réduire la radicalisation menant à la violence en exposant son message et son idéologie de haine et en en réduisant l’impact. Il convient également de redoubler d’efforts à ces égards.
Sur le terrain en Iraq, le financement octroyé par le Canada et les organismes locaux contribue à la réalisation de projets de stabilisation pour combler les besoins à court terme et favoriser la résilience et la stabilité. Nous devons renforcer notre aide à ces organismes locaux.
Le remède à ce non-État nihiliste est un État fonctionnel. Comme le monde l’a constaté, l’établissement d’un tel État est un travail ardu de longue haleine qui exige une forte collaboration internationale. Le Canada a les compétences nécessaires pour reconstruire les institutions de l’Iraq, et nous comptons nous en servir à bon escient.
Il faut une solution politique en plus d’une solution militaire en Iraq. Il faut trouver une solution politique qui s’attaque aux causes profondes de l’instabilité de la région, unisse les Iraquiens et leur donne une raison de croire en leur gouvernement central et de se battre pour leur pays. Nos plus proches alliés et partenaires de la coalition le reconnaissent.
Pour éviter qu’un autre groupe remplace l’EIIL lorsque ce dernier aura été vaincu, pour éviter une série de guerres civiles s’étalant sur plusieurs générations au Moyen-Orient, il faut se pencher sur ce que le Canada peut faire pour contribuer à la stabilité politique à long terme de la région.
En ce qui concerne l’assistance en matière de sécurité, nous savons qu’il y a un besoin crucial d’entraînement continu des forces iraquiennes, et les Forces armées canadiennes sont bien placées pour aider à préparer les Iraquiens à cet égard. La formation doit être un élément important de notre nouveau plan. En contribuant à l’entraînement des forces iraquiennes, nous nous assurerons que les Iraquiens seront capables de se défendre et de prendre l’initiative sur le champ de bataille.
Nous étudions aussi la possibilité que la GRC contribue à la formation des policiers iraquiens. Selon les pourparlers actuels avec nos alliés, cette aide serait très utile.
Pour contribuer davantage aux programmes de stabilisation et pour protéger les populations les plus vulnérables — les membres de minorités ethniques ou religieuses déplacées à l’intérieur du pays qui ont souffert aux mains de ce soi-disant État islamique et les victimes de violence sexuelle —, nous devons accroître l’aide humanitaire et veiller à ce qu’elle vise les personnes dans le besoin.
En conclusion, nous sommes fiers de la contribution des Forces canadiennes dans ce combat, et elles continueront de jouer un rôle important dans les contributions canadiennes futures.
Les Canadiens veulent que nous luttions avec force contre l’EIIL. Ils veulent que nous choisissions les meilleurs outils à notre disposition et que nous établissions un plan qui nous permettra de contribuer aux efforts de la coalition avec nos alliés. Nous le ferons ensemble, chers collègues, parce que c’est notre devoir; parce que nous devons appuyer nos courageux hommes et femmes en uniforme de même que les diplomates et les citoyens sur le terrain et nous devons faire tout en notre pouvoir pour rétablir la paix et la justice en Iraq.
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