Discours de la ministre Bibeau à l'Assemblée mondiale de la santé

Discours

Le 25 mai 2016 - Genève, Suisse

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Il ne fait aucun doute que les Objectifs du Millénaire pour le développement ont permis d’accomplir des progrès considérables en matière de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

Le nombre de femmes qui survivent à la grossesse et à l’accouchement est plus élevé que jamais, et presque deux fois plus d’enfants vivent au-delà de leur cinquième anniversaire.

Mais les adolescents — et principalement les filles — ont été en grande partie oubliés.

Oui, nous avons réalisé des progrès au chapitre de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, mais beaucoup trop d’adolescentes risquent encore d’être laissées pour compte.

Ce soir, je me pencherai sur les problèmes de santé auxquels font face les adolescentes.

Je viens de passer deux semaines en déplacement pour assister à des sommets et à des réunions. J’y ai entendu de nombreux discours et de nombreux chiffres.

Toutefois, une statistique en particulier dit tout : chaque année, plus de 16 millions d’adolescentes deviennent mères.

Lorsque des filles d’à peine 13 ans, ou même plus jeunes, sont violées ou forcées de se marier et deviennent enceintes avant d’être adultes, elles sont privées de leur enfance. Elles sont privées de la possibilité d’aller à l’école. Elles sont privées d’un avenir. Elles courent un risque plus élevé de souffrir de complications de santé, notamment d’infection et de maladie, et de mourir.

Cette situation doit changer. Oui, la santé des mères est importante, mais la lutte contre les causes premières des grossesses chez les adolescentes l’est aussi. Nous devons adopter une approche globale.

Notre gouvernement est résolu à protéger et à promouvoir la santé et les droits des femmes et des filles — surtout leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs.

Il s’agira de notre grande priorité alors que nous examinons notre politique d’aide internationale.

Alors, qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie qu’il faut :

  • écouter ce que les adolescentes ont à dire;
  • comprendre leurs besoins;
  • les faire participer à nos initiatives;
  • veiller à que nos programmes contribuent à leur bien-être et à leur autonomisation.

Cela signifie également que nous devons offrir et appuyer la gamme complète des services de santé sexuelle et reproductive. Cela commence par l’éducation des filles et des garçons, notamment en ce qui concerne :

  • l’accès à la contraception;
  • l’accès aux services de planification familiale;
  • les accouchements sécuritaires;
  • les avortements sécuritaires.

Cette approche garantira que chaque grossesse est voulue, que chaque naissance est sans danger, et que chaque fille ou femme est traitée avec la dignité et le respect qu’elle mérite.

Par ailleurs, les adolescentes font face à d’autres problèmes de santé, auxquels le gouvernement du Canada entend s’attaquer.

Je parle des épidémies mondiales et de la malnutrition.

Permettez-moi de commencer par les épidémies mondiales et la détermination inébranlable du Canada à lutter contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la polio. Ces maladies entraînent de graves conséquences, souvent disproportionnées, sur la santé des femmes, des adolescentes et des enfants.

Voici deux autres statistiques qui illustrent avec force l’importance de l’engagement à l’égard de la santé et des droits sexuels et reproductifs des adolescentes :

  • Dans les pays les plus touchés par le VIH/sida, les filles comptent pour plus de 80 p. 100 de toutes les nouvelles infections au VIH chez les adolescents.
  • Chaque semaine, 7 000 filles âgées de 15 à 24 ans contractent le VIH.

Je sais que cela peut sembler dramatique, et ce l’est. Mais il faut nous rappeler les progrès énormes que nous avons accomplis, en tant que communauté internationale, dans la lutte contre ces maladies.

Pensez un instant à la polio. Nous sommes sur le point d’éliminer cette maladie de la surface de la Terre.

Grâce à une collaboration soutenue et un engagement renouvelé, nous atteindrons l’Objectif de développement durable de mettre fin aux épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme une bonne fois pour toutes d’ici 2030.

Nous pouvons y parvenir en soutenant le travail important du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et celui de GAVI, l’Alliance du vaccin.

Il y a quelques semaines, le Canada a augmenté sa contribution au Fonds mondial de 20 p. 100 pour atteindre 785 millions de dollars durant la période de 2017 à 2019.

De plus, je suis heureuse de vous inviter à appuyer la cinquième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, dont le Canada sera l’hôte, à Montréal, le 16 septembre 2016.

Permettez-moi maintenant d’aborder la question de la nutrition — un autre élément prioritaire pour la santé des adolescentes. Leur donner accès à des aliments nutritifs est un autre moyen de les aider à survivre, à s’épanouir et à atteindre leur plein potentiel.

Voici mes dernières statistiques pour ce soir :

  • Aujourd’hui, plus de 1 milliard de femmes sont victimes de malnutrition.
  • L’anémie touche 500 millions de femmes et d’adolescentes.

C’est pourquoi le Canada soutient les efforts mondiaux en matière de nutrition, notamment le Mouvement pour le renforcement de la nutrition. Le Canada est en outre le donateur fondateur de l’Initiative pour les micronutriments ou IM.

La semaine dernière, à la conférence Women Deliver, à Copenhague, au Danemark, nous avons participé au lancement de l’Initiative pour un bon départ de IM, qui vise à aider 100 millions de femmes et de filles en réalisant des interventions essentielles en matière de nutrition.

Ce soir, nous entendrons parler des progrès étonnants qui ont été accomplis quant à la santé des adolescents à l’échelle locale et nationale.

On présentera aussi certaines des lacunes que nous devrons combler en ce qui concerne :

  • la recherche;
  • la collecte de données;
  • l’intégration et la participation des jeunes dans la prise de décisions.

Lorsque les adolescents, particulièrement les filles, vivent en sécurité et en santé, et qu’ils ont le pouvoir d’exercer de véritables choix dans leur vie, ils peuvent être de puissants agents de changement social et économique.

C’est notre objectif. C’est ainsi que nous nous assurons que personne n’est laissé pour compte.

Je vous remercie.

Contacts

Bernard Boutin
Attaché de presse
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