Discours de la ministre Bibeau à la séance du Mécanisme de financement mondial : La révolution des soins de santé améliorés pour chaque femme, chaque enfant, lors de la conférence Women Deliver

Discours

Le 17 mai 2016 - Copenhague, Danemark

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Le Canada est résolu à jouer un rôle de premier plan dans la réalisation du Programme de développement à l’horizon 2030 et les Objectifs pour le développement durable.

C’est pourquoi nous avons comme priorité de recentrer l’aide internationale du Canada afin d’assister les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, et de soutenir les États fragiles.

Afin de donner une suite concrète à cet engagement, nous procéderons à un examen de notre aide internationale.

Il est beaucoup trop tôt pour dire l’allure que prendra notre nouvelle approche.

Cependant, une chose est claire : l’autonomisation des femmes et des filles sera au cœur de la politique du Canada en matière de développement.

Cela comprend l’amélioration des droits et de la santé des femmes et des filles, ce qui se fera en comblant les lacunes existantes au chapitre des soins et des services relatifs à la santé sexuelle et reproductive.

Le Canada s’est déjà engagé à verser 3,5 milliards de dollars de 2015 à 2020 pour des initiatives qui mettent l’accent sur l’accès à des services de planification familiale sûrs, fiables et de haute qualité.

Utilisée judicieusement, la planification familiale peut réduire le nombre d’avortements et celui des grossesses non désirées et améliorer la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

Nous ne voulons pas seulement aider les femmes et les filles, nous voulons leur donner le pouvoir d’être maître de leur propre santé, de leur propre gagne-pain et de leur propre avenir.

Malheureusement, en dépit des contributions de donateurs, il manque chaque année la somme astronomique de 33 milliards de dollars pour protéger la santé reproductive et la santé des mères, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents dans les pays en développement.

Plus que jamais, il est évident que nous devons trouver de nouveaux moyens de financer la prestation des services de santé aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, lesquelles sont le plus souvent, comme vous le savez, les femmes et les enfants.

Voilà pourquoi le Mécanisme de financement mondial, ou MFM, est si important.

Il est unique au monde.

Le MFM est novateur, car il s’écarte des modes traditionnels de financement du développement, tels que l’aide publique au développement.

Comprenez-moi bien : l’aide publique au développement aura toujours un rôle important à jouer. Cependant, à elle seule, elle ne suffira jamais.

Le MFM est le premier mécanisme qui encourage les pays en développement à mobiliser leurs propres ressources en matière de santé, tant à l’échelle internationale que nationale.

Et cela, au moyen notamment de taxes et de mesures pour attirer de solides investissements du secteur privé.

En fin de compte, l’objectif consiste à aider les gouvernements des pays en développement à financer et à gérer leur propre secteur de la santé. Cependant, pour que cela se réalise, nous devons passer par les processus nationaux.

Je sais qu’il faudra du temps, mais je crois vraiment qu’il importe de souligner toute l’importance de cette étape.

Pour renforcer les régimes de soins de santé et les systèmes nationaux de financement d’un pays, il est essentiel de réunir tous nos investissements collectifs dans le domaine de la santé sous un seul toit. Cela signifie que ces investissements seront intégrés au budget national du pays, ce qui permettra de suivre et de contrôler tous les fonds versés grâce aux processus du gouvernement. Cela aura une incidence durable sur la vie des individus.

De même, la responsabilisation, la transparence et une saine gestion financière sont fondamentales pour garantir que nos investissements là aussi ont un effet durable.

S’il est utilisé judicieusement, le MFM peut :

  • aider à combler l’insuffisance du financement dans le secteur de la santé des pays en développement;
  • accroître la coordination de l’aide;
  • favoriser la transparence et la responsabilisation;
  • contribuer à réduire le chevauchement des efforts des donateurs, des gouvernements des pays en développement, des organisations internationales et de la société civile;
  • assurer la pérennité de tous ces aspects.

Il est encourageant de constater les réels progrès dans les pays qui sont à préparer leur dossier d’investissement national, comme l’a décrit ma collègue du Liberia aujourd’hui.

Collectivement, les 12 pays bénéficiant du MFM représentent 60 p. 100 du nombre total de décès de mères et d’enfants parmi ceux qui étaient admissibles à sa mise en œuvre.

Je crois qu’autonomiser les femmes et les filles en améliorant leur santé est essentiel pour atteindre tous les autres objectifs de développement.

Quand les femmes et les filles sont en santé, tous en bénéficient, y compris les générations à venir.

Afin d’assurer la réussite permanente du MFM, j’aimerais en outre attirer votre attention aujourd’hui sur deux aspects particuliers.

Il y a d’abord la nécessité d’inclure dans les dossiers d’investissement de tous les pays l’élaboration de systèmes d’établissement des statistiques de l’état civil et d’enregistrement des faits d’état civil, ou systèmes de SEC/FEC.

Pour que le développement durable se concrétise, chaque personne doit avoir été comptée et chacune doit pouvoir participer à tous les aspects de la société.

À l’heure actuelle, on estime que le tiers des naissances et les deux tiers des décès dans le monde ne sont pas dûment inscrits dans des registres d’état civil.

L’importance de ce fait va bien au-delà du seul caractère bureaucratique.

Cela signifie que, partout dans le monde en développement, des millions de personnes naissent, vivent et meurent sans laisser la moindre trace officielle.

Si leur existence n’est pas enregistrée, ou si elles n’ont pas de document juridique prouvant leur identité, elles ne peuvent être soutenues.

Elles ne peuvent accéder à des services sociaux, les soins de santé par exemple.

Et elles ne peuvent subvenir aux besoins de leur famille ni s’épanouir pleinement.

Les femmes et les filles sont les plus touchées par cela, particulièrement lorsqu’il s’agit de promouvoir leur égalité et leurs droits, y compris leur droit à la santé.

Voilà pourquoi les systèmes de SEC/FEC sont d’une importance cruciale.

Afin de planifier avec succès des systèmes de santé, il nous faut savoir où, à qui et quand les médicaments et les soins doivent être fournis.

Par exemple, si nous n’enregistrons pas la cause des décès, nous ne pourrons pas savoir quelle est la meilleure façon d’aider les femmes et les adolescentes qui meurent pendant l’accouchement.

Il nous faut améliorer les systèmes d’information afin de savoir si nos efforts produisent les résultats escomptés, de manière à cerner les contextes où il y a lieu d’accentuer nos efforts.

Le second aspect que je veux mettre en lumière est que le Mécanisme de financement mondial doit permettre d’intervenir dans les contextes humanitaires et dans les zones de conflit.

Dans les cas où un gouvernement est tombé, ou encore là où aucun système national fiable n’existe, nous devons coopérer avec des acteurs non étatiques pour arriver malgré tout à joindre les populations les plus pauvres et les plus vulnérables et à leur prodiguer des services de santé.

Cela concorde avec le consensus entourant la nouvelle Stratégie mondiale de l’ONU, qui accorde la priorité à la santé reproductive et à la santé des mères, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents partout dans le monde, y compris dans le contexte des crises humanitaires et dans les régions touchées par des conflits.

Au soutien que le Canada accorde au MFM s’ajoute la contribution de notre gouvernement à d’autres initiatives novatrices en matière de santé, telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Comme certains d’entre vous le savent peut-être, le premier ministre Justin Trudeau vient d’annoncer que le Canada accueillera la 5e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui se tiendra à Montréal, le 16 septembre 2016.

Nous fournirons 785 millions de dollars au Fonds mondial de 2017 à 2019, ce qui représente une augmentation de 20 p. 100 par rapport au dernier engagement pris par le Canada à cet égard.

J’espère que d’autres pays se joindront à nous pour s’engager fermement à appuyer cet important effort visant à éradiquer le sida, la tuberculose et le paludisme une fois pour toutes.

Avec le MFM, cet appui aidera à renforcer les systèmes de santé de sorte que nous puissions améliorer les résultats au chapitre de la santé des femmes et des enfants.

Une donnée statistique en particulier devrait illustrer clairement pourquoi la lutte contre le VIH/sida est si importante pour l’avenir des femmes et des filles dans les pays les plus durement touchés : 80 p. 100 des personnes nouvellement infectées par le VIH sont des filles.

L’ambitieuse portée du Programme de développement à l’horizon 2030 et les Objectifs pour le développement durable exigent que nous envisagions le développement d’une façon différente, dans nos réflexions et notre travail, dans nos partenariats et nos structures financières et dans nos mises en œuvre.

À titre de donateur et de partenaire de confiance du développement, le Canada croit fermement que le MFM peut révolutionner la façon dont les pays dispensent des soins de santé à leurs populations.

Je vous remercie.

Contacts

Bernard Boutin
Attaché de presse
Cabinet de la ministre du Développement international et de la Francophonie
343-203-5977
bernard.boutin@international.gc.ca

Le Service des relations avec les médias
Affaires mondiales Canada
343-203-7700
media@international.gc.ca
Suivez-nous sur Twitter : @DevCanada
Aimez-nous sur Facebook : Le développement international du Canada - Affaires mondiales Canada

Détails de la page

Date de modification :