Discours de la ministre du Commerce international, l'honorable Chrystia Freeland, devant le Conseil canadien pour les Amériques sur « Le Canada et l'Alliance du Pacifique »

Discours

Le 17 juin 2016 – Toronto (Ontario)

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de New Credit.

Nous sommes un pays commerçant. Le commerce international est très important pour l'économie canadienne. Le commerce signifie que les entreprises sont en mesure de créer davantage d'emplois bien rémunérés et que les familles de la classe moyenne sont plus fortes, plus prospères et plus nombreuses.

Nous sommes vraiment une nation commerçante. C’est une conviction profonde et un fondement stratégique fondamental dans notre pays. L’Alliance du Pacifique en est un élément important, mais avant de parler de l’Alliance du Pacifique et de la place qu’elle occupe dans la stratégie commerciale du Canada et, je l’espère, dans les possibilités offertes aux personnes que vous employez, je voudrais parler un peu du commerce et du Canada dans un contexte mondial.

Lorsque je songe à notre politique commerciale et à nos échanges commerciaux dans le monde, je reconnais d’abord que nous traversons une période très difficile pour le commerce mondial. Je pense que nous vivons dans… Vous savez, Ken [Frankel, président du Conseil canadien pour les Amériques] a parlé des gens qui construisent des murs, mais l’approche canadienne consiste à bâtir des ponts. C’est vrai. Il est très important que nous tenions compte du fait que nous nous trouvons actuellement dans la période la plus protectionniste qu’il m’ait été donné de voir, à l’échelle internationale et dans de nombreuses parties du monde, de nombreuses régions influentes du monde, en particulier dans les démocraties occidentales industrialisées. C’est une vague très puissante, qui ne concerne pas seulement le protectionnisme, mais aussi l’extrême hostilité manifestée envers les immigrants dans de nombreux pays.

Selon moi, il s’agit là d’une vaste attaque contre ce qu’on peut appeler la société ouverte, une attaque contre notre volonté de bâtir des ponts, d’être en relation avec le monde, avec d’autres pays sur le plan économique, d’ouvrir nos frontières au commerce et aux personnes. La société ouverte est une valeur fondamentale du Canada. C’est réellement le principe sur lequel repose notre pays. Le Canada doit et peut donc être en mesure de repousser cette attaque. Nous sommes fondamentalement une nation commerçante, et nous sommes fondamentalement un pays d’immigrants.

Or, en dépit de l’importance de ces valeurs au Canada, en dépit du fait que jusqu’ici, nous ne semblons pratiquement pas touchés par ces fortes vagues de protectionnisme, je crois qu’il est très important pour nous, Canadiens, de les prendre au sérieux, de comprendre que ce qui se passe dans le monde est réel et puissant et que nous ne sommes pas à l’abri, comme par magie, de ces tendances. Vous savez, il n’y a rien dans l’air que nous respirons ni dans l’eau que nous buvons qui peut empêcher que cela nous arrive. Et il n’y a certainement rien qui garantit que nous ne serons pas gravement touchés par les tendances que nous observons, les tendances protectionnistes qui se manifestent dans d’autres régions du monde.

Je pense également qu’il est très important, même si nous devons nous opposer fermement et publiquement, sur le plan international, à ces tendances protectionnistes et à l’érection de murs, que nous comprenions et que nous n’ignorions pas le fait que ces sentiments très puissants, qui pourraient même avoir coûté la vie à une députée britannique, cette semaine, sont fondés sur des émotions et des situations réelles dans de nombreux pays occidentaux industrialisés. Ce n’est pas une illusion. Il se passe quelque chose de bien réel. Beaucoup de personnes sont très inquiètes et très en colère, et elles se servent de ces idées pour exprimer cette colère.

Je crois que nous vivons à une époque où des forces économiques extrêmement puissantes transforment le monde. Klaus Schwab, du Forum économique mondial, se plaît à dire qu’il s’agit de la quatrième révolution industrielle. Je pense que c’est une bonne façon de la décrire. Nous constatons tous que beaucoup de gens, dans leur travail, se servent de ces puissantes facettes de la révolution technologique et de la mondialisation qui transforment notre monde, notre pays, nos vies et nos emplois aussi profondément que l’ont fait les vagues précédentes de la révolution industrielle.

Il en découle des occasions extraordinaires pour bien des gens, mais également de l’anxiété, de la confusion, la crainte du changement et une peur très réelle que tout s’écroule sur le plan économique. Beaucoup de personnes ressentent cette crainte et sont très inquiètes, tant pour elles-mêmes que pour leurs enfants. La dernière fois qu’une transformation de cette ampleur s’est produite, au XIXe siècle, l’une des principales réactions du public fut le mouvement des luddites. Les gens sont allés détruire les nouvelles machines. Toutefois, nous ne semblons pas être aux prises avec une nouvelle vague de rage contre les machines. C’est peut-être parce que nous aimons tous nos iPhone ou, dans mon cas, mes deux BlackBerry – que j’ai oublié d’apporter sur l’estrade –, car je suis la ministre du Commerce du Canada et je prends fait et cause pour les entreprises canadiennes. Je suis très fière d’utiliser les produits canadiens.

Non, nous aimons trop les choses que nous procure la révolution technologique; ce n’est donc pas, cette fois-ci, ce qui fait l’objet de la colère du public. Ce qui est plutôt en train de devenir la cible de la colère du public, commodément, c’est ce qui vient de l’extérieur, que ce soit l’immigrant ou l’entreprise étrangère, les biens étrangers, le principe de la politique commerciale. Les sentiments de colère qui sont dirigés vers ces deux éléments, dont bien sûr le commerce, sont donc démesurés, car ils découlent des profondes inquiétudes engendrées par les puissantes forces de transformation économique de notre époque.

C’est donc un problème sérieux. Comment devrions-nous réagir? Je crois qu’il y a trois façons dont les Canadiens et le gouvernement doivent réagir. Premièrement, nous devons nous employer activement au pays à prévenir l’apparition de ces inquiétudes et de cette rage populiste avec lesquelles sont aux prises tant d’autres pays qui partagent nos valeurs et même notre niveau de vie. Il faut empêcher que cela se produise ici. Comment le faire? Je crois fermement que nous pouvons le faire en travaillant d’arrache-pied pour renforcer la classe moyenne et aider les personnes qui s’efforcent d’en faire partie. Nous devons le faire parce que c’est ce qui s’impose, mais aussi parce que c’est la seule façon dont nous pouvons conserver l’appui des Canadiens à l’égard d’une société ouverte, y compris du commerce ouvert. C’était l’élément central de notre engagement électoral, et c’est au cœur des premières mesures qu’a prises le gouvernement. Voilà pourquoi nous nous sommes empressés d’instaurer la baisse d’impôt pour la classe moyenne, de bonifier l’Allocation canadienne pour enfants, en particulier pour les enfants les plus démunis du pays, qui reçoivent maintenant ce qui constitue en fait un revenu annuel garanti. Voilà pourquoi mon collègue Bill Morneau et le premier ministre travaillent si fort pour augmenter les prestations de retraite. Il est très important de veiller à ce que les Canadiens à revenu moyen et à faible revenu se sentent rassurés et appuyés le plus possible, en cette période de grands changements, afin que notre pays puisse s’ouvrir à ces changements et en tirer parti.

La deuxième chose que nous devons faire et qui est au cœur de mon travail en tant que ministre du Commerce, c’est élaborer ce que j’appelle un programme commercial progressiste, et c’est un projet pour lequel j’aimerais solliciter l’aide de tout le monde ici. Il est absolument essentiel que non seulement nous parlions du commerce, mais que nous pratiquions le commerce comme la majorité des Canadiens le souhaitent et d’une façon qui leur convient. Je n’ai pas fait de sondage, mais je suis persuadée que je m’adresse ici à des convertis. Je m’adresse à des personnes qui comprennent, qui croient beaucoup au libre-échange dans une économie ouverte au Canada, pas seulement pour leur entreprise, mais aussi en vertu de leur conviction intellectuelle profonde et de leurs valeurs.

Je dois toutefois vous dire que ce ne sont pas tous les habitants des pays occidentaux industrialisés ni même tous les Canadiens qui sont de cet avis. Mercredi soir dernier, j’ai organisé une assemblée publique sur le PTP [Partenariat transpacifique] à l’École de gestion Rotman, un environnement loin d’être hostile au commerce, et pourtant, on y a exprimé, avec beaucoup de passion, d’authenticité et de préoccupations, une crainte très profonde à propos des changements qui se produisent dans le monde et du fait que la situation des personnes à revenu moyen et à faible revenu se détériore. Par conséquent, nous devons vraiment travailler à l’élaboration d’une politique commerciale avantageuse pour tous.

En quoi consiste un programme commercial progressiste? Je crois qu’il doit tout d’abord mettre l’accent, encore une fois tant théoriquement que concrètement, sur les débouchés offerts aux petites et moyennes entreprises. Nous devons nous assurer, en tant que ministres du Commerce, que nos échanges commerciaux permettent dès maintenant de créer ces débouchés. Ce qui est formidable, au XXIe siècle, c’est que c’est tout à fait possible. C’est possible comme jamais auparavant. Il peut sembler fort abstrait de parler de l’accès des petites et moyennes entreprises au commerce mondial. Lorsque j’en parle, j’aime toujours penser à mon père.

Je viens de Peace River, en Alberta, où mon arrière-grand-père a établi jadis une ferme et là où mon père pratique l’agriculture en ce moment. Il est extrêmement enthousiaste, car cet hiver, il a acheté un tout nouveau semoir à grains fabriqué à Regina, en Saskatchewan, où sont situées deux entreprises rivales fondées par des frères, je crois, qui se sont séparés et qui se livrent concurrence dans la fabrication des meilleurs semoirs à grains au monde, des machines remarquables. Les semoirs coûtent un quart de million de dollars. Mon père dit que conduire le semoir à grains est la meilleure expérience de toute sa vie, et cela comprend ses deux nuits de noces.

 J’ai raconté cette anecdote à Gerry Ritz. Il a dit que c’est seulement parce que mon père se fait vieux et qu’il a oublié ce qui s’est passé durant ces nuits. Mon père a 72 ans.

 Quoi qu’il en soit, mon père est agriculteur et il cultive surtout le canola, mais aussi un peu de blé et d’orge, selon les années. Cette année, il est très heureux, car il cultive une variété de canola mise au point par des scientifiques canadiens qui produit une huile pouvant être chauffée à une température très élevée, plus élevée que jamais auparavant. Le Canada a conçu cette variété expressément pour le marché japonais. Mon père et ses voisins le savent tous. Ils connaissent le marché japonais. Ils connaissent le supplément qu’ils touchent pour la culture de cette variété particulière. Ce sont de petits entrepreneurs. Je peux vous assurer qu’ils n’ont jamais mis les pieds aux étages supérieurs des gratte-ciel de Bay Street, mais ils sont tout à fait au courant. Ce sont de petits entrepreneurs canadiens très bien informés.

Pour montrer comment les petites et moyennes entreprises peuvent être informées et comment notre politique commerciale doit mettre l’accent sur cet aspect, j’aimerais également vous parler de l’excellente conversation que j’ai eue avec Tobi Lütke, fondateur de Shopify, un fleuron du secteur technologique canadien. Il m’a dit qu’il a fallu un an pour qu’un premier client canadien fasse affaire avec son entreprise. Pensez-y. Pour lui, la mondialisation n’est pas venue après coup; elle lui a permis de lancer son entreprise. Il est donc juste de dire que les entreprises canadiennes peuvent participer à l’économie mondiale – même celles qui sont dirigées par un homme de 72 ans, mon père, avec l’aide d’une seule personne dans le nord de l’Alberta –, et qu’un jeune et brillant immigrant allemand qui vient de lancer son entreprise à Ottawa peut immédiatement avoir accès aux marchés mondiaux. Nous devons mettre l’accent là-dessus.

La deuxième chose que nous devons vraiment faire, dans le cadre de notre politique commerciale, c’est mettre à l’avant-plan ce qu’on pourrait appeler des objectifs sociaux. J’ai été ravie d’entendre Ken [Frankel] mettre l’accent sur la RSE [responsabilité sociale des entreprises] lorsqu’il a parlé de l’Alliance du Pacifique et des voies à emprunter pour travailler ensemble. Cela ne peut être une considération secondaire. Ce doit être au centre de nos activités. Et je sais que les entreprises canadiennes sont des chefs de file dans ce domaine, en particulier celles du secteur de l’extraction, comme l’a mentionné Ken [Frankel], et des pays des Amériques. Nous ne devons pas seulement parler des peuples autochtones, des femmes, de l’environnement et de la main-d’œuvre dans les communiqués de presse ou dans les rapports d’entreprise. J’ai déjà été journaliste. On le sait quand il s’agit d’un simple ajout. Il faut que ce soit au cœur de nos stratégies commerciales. Et pour nous, en tant que gouvernement, ce doit être au cœur de nos échanges commerciaux.

Et c’est possible. Je suis très fière des modifications apportées par le gouvernement au chapitre relatif à l’investissement dans l’AECG [l’Accord économique et commercial global], notre accord commercial avec l’Union européenne. Ces modifications sont importantes sur le plan politique. Avant que nous fassions ces changements, l’appui à l’AECG dans les partis de centre-gauche en Europe, qui est essentiel à la ratification de l’AECG au Parlement européen, ainsi que dans les pays comme l’Allemagne et la France, était incertain. Maintenant que ces changements ont été apportés, les dirigeants, les politiciens progressistes de ces pays appuient fermement l’accord. Ces modifications ont ramené le chapitre sur l’investissement à son idée de départ.

Dans les accords commerciaux, il y a des chapitres qui portent sur l’investissement en raison de préoccupations légitimes. Jonathan  [Hausman, vice-président, Placements non traditionnels et répartition stratégique mondiale de l’actif, Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario] a souligné que lui et moi nous sommes rencontrés pour la première fois en Russie. Je peux donc vous assurer que je connais très bien les préoccupations légitimes que peuvent avoir les investisseurs étrangers, qui craignent de faire l’objet de discrimination parce qu’ils viennent de l’étranger. C’est une réalité. Je l’ai constaté de très près. C’est donc en raison de cet élément de non-discrimination qu’existent les chapitres relatifs à l’investissement. L’intention n’est pas de limiter le droit des gouvernements de réglementer; notre accord d’investissement avec l’UE souligne et garantit le droit de l’État de réglementer avec plus de force que dans les chapitres antérieurs sur l’investissement. C’est important. C’est une étape extrêmement importante pour convaincre la société civile que le commerce peut profiter à tout le monde.

Nous avons aussi apporté des changements au processus d’arbitrage. Ici également, nous l’avons rendu plus ouvert, plus transparent. C’est très important, et cela a un rapport avec la troisième façon dont le Canada peut et doit s’employer à créer une société ouverte, à défendre le commerce ouvert et à lutter contre cette vague de protectionnisme : en cherchant des alliés dans le monde et en faisant figure de chef de file dans cette démarche. C’est ce que nous faisons, et certaines des modifications que nous avons apportées à l’AECG, qui témoignent concrètement de la direction que nous prenons, permettent vraiment d’obtenir l’appui des gens. À la demande de nos partenaires de l’Alliance du Pacifique, nous avons entamé des discussions à ce sujet, notamment avec le Chili et le Mexique. Ces deux pays sont très intéressés à travailler avec nous afin d’élaborer ce genre de programme, car ils partagent nos préoccupations concernant la montée potentielle du protectionnisme, tant sur le plan national qu’international.

Cela m’amène à vous parler de notre relation élargie, de la grande importance de l’Alliance du Pacifique. J’étais à Mexico, la semaine dernière, pour signer l’Accord de partenariat stratégique, et je pense que Ken [Frankel] a tout à fait raison de souligner que c’est très important pour le Canada. Quatre pays sont membres de l’Alliance du Pacifique. Nous sommes le premier pays du monde qu’ils ont choisi comme partenaire stratégique. Il s’agit d’un accord officiel. Les ministres des Affaires étrangères et du Commerce de tous les pays membres étaient présents lors de la signature. Ces pays sont pour nous des alliés importants et précieux pour plusieurs raisons. D’abord, comme l’a mentionné Ken [Frankel], ce sont quatre pays qui se sont regroupés parce que, dans le contexte politique difficile de l’Amérique latine, chacun a pris la décision – et ces décisions ont résisté aux changements de gouvernement, tout comme l’engagement du Canada  à l’égard d’une société ouverte résiste aux changements de gouvernement – de favoriser la société ouverte et l’économie ouverte. Ils croient que l’accroissement des échanges commerciaux et l’ouverture des frontières entre eux et avec les autres pays du monde rendront leurs habitants plus prospères. Et ils ont raison.

La deuxième raison pour laquelle ils sont pour nous d’excellents partenaires, c’est que leur confiance dans le libre-échange et l’économie ouverte est étroitement liée à leur engagement à s’améliorer sans cesse sur le plan de la démocratie et de la prospérité inclusive. Ils ont des points de départ différents et difficiles, mais ils ne ménagent pas leurs efforts pour s’engager dans cette voie. Ils sont aussi préoccupés que nous, et peut-être davantage, au sujet de la puissante vague de protectionnisme qui déferle sur le monde. Quand ils entendent des gens parler de construire des murs, ils sont profondément préoccupés, à juste titre, et ils sont reconnaissants au Canada de leur tendre la main avec amitié, de l’autre bout du continent nord-américain, et de leur dire qu’il appuie leurs efforts. Il m’est difficile de décrire l’accueil extrêmement chaleureux qui a été réservé au Canada à Mexico et à quel point ces pays recherchent notre amitié, notre appui et même notre leadership dans ce dossier.

Voilà pourquoi, en tant que gouvernement, nous consacrons du temps et des efforts à cette région. Voilà pourquoi j’étais à Mexico, mercredi dernier, et au Pérou, le mois dernier. Voilà pourquoi notre gouvernement accorde autant d’attention aux relations avec le Mexique, et nous nous réjouissons beaucoup de la visite officielle du président mexicain, à la fin du mois, ainsi que du fait que le Canada  sera l’hôte du Sommet des leaders nord-américains. Voilà pourquoi le ministre chilien des Affaires étrangères et du Commerce, un de mes bons amis – un ancien écrivain et une sorte d’intellectuel progressiste – m’a dit attendre avec impatience votre participation et celle du Canada au Sommet de l’Alliance du Pacifique, à la fin du mois. Toutefois, il m’a prévenu que même si l’événement a lieu dans une magnifique région, cette région est située très au sud du pays, et comme c’est l’hiver, là-bas, les températures pourraient être très froides. Que tous ceux qui s’y rendront n’oublient pas d’apporter leur manteau de laine.

En conclusion, je tiens à vous remercier tous de votre leadership, en particulier en ce qui concerne l’Alliance du Pacifique. Lorsque je me rends dans les pays membres de l’Alliance du Pacifique, l’une des choses que j’aime le plus, en tant que ministre du Commerce international, c’est d’être accueillie si chaleureusement parce que ces gens aiment le Canada, mais surtout parce que ces pays ont eu d’excellentes expériences en matière d’investissement canadien et avec les entreprises canadiennes. À Mexico, mon ami m’a dit que les mineurs canadiens, qui représentent 75 p. 100 de l’investissement étranger dans l’industrie minière du Mexique, ont établi des normes si élevées qu’il parle aux entreprises mexicaines du secteur minier de ce que font les Canadiens. Et il dit que nous devons apprendre d’eux.

Il a indiqué notamment que l’une des forces de nos entreprises, c’est qu’elles parlent à leurs travailleurs; par exemple, elles leur demandent dans quel type de maison ils veulent habiter. Elles se sont rendu compte, sans surprise, que les gens qui vivent dans un village éloigné préfèrent habiter dans une maison dotée d’une cour plutôt que dans un immeuble d’appartements. Ce sont là des choses concrètes, n’est-ce pas? J’ai grandi sur une ferme. Mon père n’arrive pas à croire que des gens veulent vivre dans ces appartements restreints, enfermés dans ces immeubles. Il est donc très important de parler à ses employés, et c’est formidable que le gouvernement mexicain remarque ce que font les Canadiens.

J’ai entendu parler de situations similaires au Pérou. Je m’y suis rendue le mois dernier pour le Sommet de l’APEC [Coopération économique Asie-Pacifique]. Les Péruviens en étaient les hôtes, et ils seront également nos hôtes en novembre prochain. L’exposé principal qu’a présenté Magali Silva, la ministre du Commerce, à l’ensemble des participants au Sommet portait sur un projet dirigé par des gens d’affaires canadiens et financé par le gouvernement du Canada, destiné à aider les petites entreprises autochtones du pays à entrer en contact, grâce à Internet, avec des acheteurs internationaux. Et l’une des choses intéressantes qu’ils ont apprises, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’apprendre à un grand tisseur des Andes comment créer un site Web ou de le créer pour lui. Il s’agit en fait d’établir un lien, car l’entreprise doit parfois consulter l’acheteur de Holt Renfrew pour savoir si, cette année-là, elle devrait fabriquer des produits de couleur orange ou de couleur verte. C’est très important. C’est un détail, mais cela peut permettre de multiplier les ventes par deux, trois ou quatre. Et il s’agissait d’une initiative canadienne. J’étais très fière. Tous les autres ministres m’ont félicitée. Nous faisons de l’excellent travail, un travail guidé par un engagement des entreprises qui offre de nombreuses possibilités au Canada en général. Je crois vraiment que c’est tout à fait dans l’esprit d’une société ouverte et du commerce ouvert, et que nous, Canadiens, grâce à un solide partenariat entre le gouvernement, les entreprises et la société civile, pouvons maintenir une société ouverte au pays et défendre ce principe d’une voix puissante dans le monde.

Pour terminer, permettez-moi de vous faire part d’une dernière réflexion. Je tiens à dire à toutes les personnes ici qui travaillent pour une entreprise qui participe au commerce international : je travaille pour vous, le premier ministre travaille pour vous et tous les ambassadeurs travaillent pour vous. Le premier ministre et moi sommes très conscients que notre travail, en tant que représentants du gouvernement canadien, est de promouvoir l’image de marque du Canada et les entreprises canadiennes. J’aime beaucoup le faire. C’est un plaisir de le faire, car vous êtes formidables. N’hésitez surtout pas. Communiquez avec mon ministère. Si vous avez besoin d’aide en ce qui concerne un accord, dites-le-nous. Nous vous aiderons avec grande fierté et grand plaisir. Faites travailler les ambassadeurs. Ils savent qu’une partie importante de leur mission consiste à vous aider à conclure des accords partout dans le monde. Nous savons que c’est ce qui permet de créer de bons emplois pour la classe moyenne ici, au Canada. Nous savons que c’est vous qui les créez, mais que nous pouvons vous aider à le faire. Merci beaucoup.

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