Discours du ministre Dion à l'occasion de la 5e série annuelle de discussions entre le Canada et la Corée

Discours

Le 7 juin 2016 - Ottawa, Ontario

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

J’aimerais tout d’abord formuler quelques commentaires sur le caractère impératif de notre engagement en Asie au XXIe siècle, et sur le rôle particulier que nos relations avec la Corée du Sud devraient y tenir dans un contexte plus vaste.

L’importance de l’Asie pour le Canada

Les environnements économique et géostratégique gravitent dorénavant autour d’un autre point central, le Pacifique. L’Asie est une région essentielle dans le monde; nous l’avons compris : nous sommes un pays de l’Asie-Pacifique.

L’Asie compte 60 p. 100 de la population mondiale et abrite certaines des économies les plus dynamiques et les plus performantes du monde, y compris les deuxième et troisième économies en importance dans le monde et 6 membres du G20. Elle contribue à plus de 50 p. 100 de la croissance mondiale.

L’Asie est une région essentielle à la résolution de presque tous les enjeux mondiaux d’envergure, y compris les soins de santé, les changements climatiques, les finances mondiales et la réduction de la pauvreté.

C’est pourquoi le partenariat du Canada avec l’Asie est crucial pour l’atteinte des objectifs canadiens de coopération en matière de politique étrangère, de commerce, d’environnement et de développement.

Le nouveau gouvernement du Canada saisit l’importance d’une présence accrue dans la région. Nous délaissons une politique étrangère ponctuelle et transactionnelle en Asie afin d’adopter une approche stratégique et globale.

L’Asie n’est pas qu’une question de commerce pour nous

Pour le Canada, l’Asie, c’est plus qu’une question de commerce. Nous souhaitons être un partenaire d’importance pour assurer la paix et la sécurité dans la région, ainsi qu’un partenaire actif dans les groupes multilatéraux en Asie-Pacifique, notamment le forum de Coopération économique Asie-Pacifique [APEC] et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ANASE]. Mais nous voulons également collaborer avec nos homologues asiatiques à l’amélioration des conditions de vie des populations partout dans le monde.

L’un des domaines dans lequel nous souhaitons collaborer étroitement avec nos partenaires régionaux est l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci. La vulnérabilité de la région aux effets des changements climatiques est non seulement un défi de taille, mais également une occasion à saisir et un indicateur des développements éventuels. L’Accord de Paris est le reflet de l’engagement solide de la communauté internationale, y compris le Canada et la Corée du Sud, à lutter efficacement contre les changements climatiques.

En collaboration avec ses partenaires asiatiques, le Canada travaillera à l’élaboration d’initiatives de financement de la lutte contre les changements climatiques, en faisant la promotion des technologies propres, des infrastructures vertes et du développement durable. En novembre 2015, le Canada a pris un engagement historique d’investir 2,65 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour appuyer la transition des pays en développement vers des économies à faible émission de carbone qui sont à la fois plus vertes et plus résilientes, notamment 300 millions de dollars au Fonds vert pour le climat, qui est établi en Corée du Sud.

Le Canada et la Corée du Sud

Puisque le Canada et la Corée du Sud partagent un grand nombre de valeurs et d’intérêts communs et puisque leurs économies sont complémentaires, il leur convient particulièrement de forger un partenariat et d’entretenir une relation d’amitié.

Le premier ministre [Justin] Trudeau a rencontré la présidente Park [Geun-hye] en novembre 2015, en marge des réunions de l’APEC tenues à Manille [aux Philippines], où j’ai également eu la chance de rencontrer pour la première fois mon homologue sud-coréen, le ministre Yun Byung-se. J’ai rencontré de nouveau le ministre Yun à Genève [en Suisse], en mars 2016, à l’occasion de la réunion du Conseil des droits de l’homme.

Le Canada et la Corée entretiennent des liens de longue date. Les soldats canadiens et coréens ont fait front commun pendant la guerre de Corée. Parmi les pays de l’ONU, le Canada est le troisième pays qui a fourni le plus grand nombre de soldats, et environ 516 Canadiens ont perdu la vie dans le conflit. Comme vous le savez, les anciens combattants canadiens retournent encore en Corée du Sud chaque année pour voir par eux-mêmes le pays fort et prospère qui en est résulté.

La Corée du Sud est un partenaire de plus en plus important pour le Canada, tant sur le plan économique que politique.

Par ailleurs, le Canada et la Corée du Sud ont tissé des liens interpersonnels solides qui découlent de nos interactions passées, renforcées par un afflux d’immigrants et de touristes ainsi que par des échanges universitaires. En moyenne, 5 664 Sud-Coréens ont immigré au Canada chaque année de 2004 à 2013, contribuant ainsi à constituer une collectivité d’environ 170 000 Canadiens qui s’identifient comme étant d’origine coréenne.

Plus de 25 000 Canadiens vivent actuellement en Corée du Sud, y compris quelque 3 200 professeurs de langue.

La Corée du Sud est également un important partenaire commercial du Canada, soit le septième en importance.

L’Accord de libre-échange Canada-Corée [ALECC], le premier accord de libre-échange du Canada en Asie, est maintenant en vigueur. Ma collègue, la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, a conclu une visite fructueuse en Corée du Sud la semaine dernière pour promouvoir l’accord de libre-échange, qui procure aux entreprises canadiennes un accès accru au marché sud-coréen.

Le Canada poursuit sa collaboration avec la Corée du Sud afin d’assurer la mise en œuvre sans heurts de l’Accord. La première réunion de la commission mixte de l’ALECC est prévue à la fin de juin.

Le Canada et la Corée du Sud entretiennent de solides relations dans des domaines comme l’énergie et les ressources naturelles, la science, la technologie et l’innovation. Deux des domaines de collaboration les plus intéressants sont l’énergie renouvelable ainsi que la recherche et le développement dans l’Arctique.

Nous avons conclu plusieurs protocoles d’entente, dont un entre Ressources naturelles Canada et le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie de la Corée du Sud, qui porte sur les technologies d’énergie propre, et deux concernant la recherche dans l’Arctique.

La Corée du Sud agit à titre d’observateur au Conseil de l’Arctique. La coopération bilatérale à l’égard de l’Arctique est florissante. Les travaux de recherche conjoints dans la mer de Beaufort devraient se poursuivre quand le brise-glace Araon de la Corée du Sud retournera dans la région en 2017; et de nouvelles activités de recherche stimulantes sont prévues, par exemple d’éventuels projets à la nouvelle Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique, située à Cambridge Bay, au Nunavut.

Nous tenons également à continuer d’intensifier les relations dans le domaine de l’aide internationale. Nous considérons la Corée du Sud comme étant un donateur prometteur offrant des possibilités de synergie entre l’expérience canadienne et les liens sud-coréens avec les pays en développement.

Par ailleurs, l’éducation constitue un élément important des relations bilatérales entre le Canada et la Corée. La Corée du Sud est la troisième source en importance d’étudiants internationaux au Canada : en 2014, plus de 19 000  étudiants sud-coréens ont séjourné au Canada pendant une période de 6 mois ou plus. Jusqu’à 4 000 jeunes Sud-Coréens profitent du programme Expérience internationale Canada et travaillent au Canada.

La perspective mondiale

Le Canada et la Corée du Sud ont des points de vue et des objectifs semblables à l’égard d’une gamme d’enjeux mondiaux, comme la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, la non-prolifération des armes de destruction massive, la sécurité sanitaire mondiale et la coopération économique mondiale.

En ce qui concerne la Corée du Nord, le Canada appuie les efforts visant à renforcer la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est, et collaborera avec des partenaires aux vues similaires comme la Corée du Sud pour promouvoir la sécurité régionale.

Le Canada est profondément préoccupé par les violations graves et systématiques des droits de la personne qui ont cours en Corée du Nord. Aux Nations Unies et dans d’autres tribunes, le Canada continuera d’insister afin que la Corée du Nord veille à respecter les droits de la personne.

Le Canada condamne fermement les provocations de la Corée du Nord, notamment l’essai nucléaire du 6 janvier et le lancement d’un missile le 7 février. Ces deux actes contreviennent directement à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptées à l’unanimité, et menacent la paix et la sécurité dans le monde.

Le Canada a coparrainé la résolution 2270 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 2 mars, qui envoie un message sans équivoque que la communauté internationale est résolue à stopper la poursuite imprudente et illégitime du recours aux capacités nucléaires et aux missiles balistiques par la Corée du Nord. Nous mettons en œuvre activement ses nouvelles mesures.

En collaboration avec nos partenaires internationaux dont la Corée du Sud, nous continuerons d’exercer des pressions sur le gouvernement de la Corée du Nord pour qu’il mette un terme à ses programmes nucléaires et de missiles balistiques et qu’il s’occupe plutôt de répondre aux besoins urgents de sa population.

À l’avenir, il faudra exercer des pressions internationales concertées pour contraindre la Corée du Nord à faire marche arrière et à reprendre le dialogue visant à trouver une solution diplomatique et politique pacifique.

Conclusion

Le Canada considère les enjeux traditionnels et non traditionnels en matière de sécurité comme des domaines à fort potentiel de collaboration accrue avec la Corée du Sud.

Parmi les domaines de collaboration possible figurent des échanges stratégiques plus ciblés ou des programmes conjoints sur la cybersécurité, la sécurité sanitaire mondiale, les changements climatiques, l’aide humanitaire et l’intervention en cas de catastrophe.

Nous nous réjouissons à l’idée de faire progresser la relation étroite et dynamique entre le Canada et la Corée du Sud.

Je vous remercie.

Contacts

Le Service des relations avec les médias
Affaires mondiales Canada
343-203-7700
media@international.gc.ca
Suivez-nous sur Twitter : @CanadaPE
Suivez le ministre Dion sur Twitter : @MinCanadaAE
Aimez-nous sur Facebook : La politique étrangère du Canada - Affaires mondiales Canada


Recherche d'information connexe par mot-clés

L'hon. Stéphane Dion Affaires mondiales Canada Économie et industrie

Détails de la page

Date de modification :