Discours du ministre Dion à la réunion des partenaires du Dialogue post-forum du Forum des îles du Pacifique

Discours

Le 10 septembre 2016 - Pohnpei, Micronésie

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Good morning to all, bonjour, kaselehlie!

Au nom du premier ministre Justin Trudeau, je tiens à vous dire que c’est un plaisir et un honneur pour moi d’être le premier ministre canadien des Affaires étrangères à assister au Forum des îles du Pacifique (FIP). Et il y a longtemps que nous aurions dû être présents ici, car les défis que vous posent les changements climatiques sont les défis du monde entier.

Je me souviens que lors de ma première conférence internationale à titre de ministre canadien des Affaires étrangères en novembre dernier, lors du Sommet de l’APEC à Manille, le discours le plus frappant, du moins à mon avis, a été donné par le directeur de la Gouvernance économique au Secrétariat du FIP, M. Shiu Raj. Il a souligné avec éloquence la menace dramatique, voire existentielle, que représentent les changements climatiques pour les pays des îles du Pacifique.

Mais je me souviens aussi qu’en 2005, quand j’ai agi à titre de président à la 11e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Montréal, le monde entier disait : « Les changements climatiques ne sauraient tarder, ça ne saurait tarder. » Cependant, le premier ministre actuel du Tuvalu, M. Enele Sopoaga, disait alors : « Ce n’est pas vrai, les changements climatiques se produisent déjà, ils se produisent présentement. »

Et bien l’an dernier, à la 21e session de la Conférence des Parties à Paris, qu’est-ce que le monde disait? Il disait ceci : « Les changements climatiques se produisent déjà, ils se produisent présentement. » L’Accord de Paris sur le climat est une réalisation formidable, mais ce n’est pas suffisant. Alors nous devons au moins mener à bien cet accord de Paris!

Je suis ici aujourd’hui et je peux constater de mes propres yeux à quel point vous êtes en première ligne de la lutte contre les changements climatiques. Et je vais le signaler au premier ministre Trudeau, ainsi qu’à mes collègues du Cabinet.

À la suite de la tempête tropicale qui a frappé Vanuatu en mars 2015, 75 000 des 250 000 résidents du pays ont eu besoin d’un abri d’urgence. Lorsque le cyclone Evan a frappé le Samoa en décembre 2012, il a causé des dommages estimés à 30 p. 100 du PIB du pays. Il est difficile pour les Canadiens d’imaginer des catastrophes d’une telle ampleur.

Les pays des îles du Pacifique font partie des nations les plus vulnérables aux changements climatiques, et ce, malgré le fait qu’ils sont responsables de moins de 0,03 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre au monde. Les changements climatiques représentent vraisemblablement la crise existentielle la plus importante à laquelle est confrontée la région, en plus de tous les autres défis d’une région en développement. Plusieurs d’entre vous m’ont expliqué ces défis lors de nos rencontres bilatérales d’hier : développement et énergie, emploi pour les jeunes, manque de capacités et égalité entre les sexes, bonne gouvernance, état de droit et sécurité.

Les changements climatiques ne constituent pas un problème qui peut se régler en vase clos. Nous devons le faire ensemble. La façon dont les solutions sont élaborées ici aidera le reste du monde à trouver des solutions. Nous devons travailler au niveau multilatéral et c’est ce message que le premier ministre Justin Trudeau souhaite que je transmette dans le monde entier.

À mon avis – et bon nombre d’entre vous seront d’accord –, les conséquences les plus concrètes et les plus graves des changements climatiques concernent l’eau. L’eau est le défi principal du XXIe siècle.

La hausse du niveau de la mer constitue probablement la menace existentielle la plus importante ici, dans la région du Pacifique. Vous savez que pour vos peuples, il s’agit d’une question de survie. La salinisation du sol, la dégradation côtière et la menace imminente de la submersion complète de certains états insulaires font déjà partie de votre réalité. Mais il s’agit d’une menace que la planète entière devra affronter : de 147 à 216 millions de personnes vivent sur des terres qui se trouveront sous le niveau de la mer ou le niveau habituel des crues d’ici la fin du siècle.

La hausse du niveau de la mer entraîne un risque accru de migrations attribuables à l’environnement. Il s’agit là d’une grave préoccupation que bon nombre d’entre vous ont portée à mon attention.

Malgré ce scénario alarmant, aucune organisation internationale ne dispose actuellement d’un mandat clair de protection des personnes forcées de se déplacer au-delà des frontières en raison des catastrophes naturelles et des changements climatiques.

Le Canada est l’un des membres fondateurs de la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes, et accueillera la cinquième Plate-forme régionale pour la réduction des risques de catastrophes, à Montréal, en 2017. Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’un enjeu émergent et qu’il faut en faire beaucoup plus à cet égard.

L’état des stocks de poissons est une autre question importante dont j’ai discuté avec plusieurs d’entre vous. La surpêche, la pollution, la perte d’habitat, les changements climatiques et l’acidification nuisent à la santé des écosystèmes océaniques et réduisent la capacité des océans à appuyer le développement humain et économique. L’exploitation des stocks mondiaux de poissons a plus que triplé depuis les années 1970, et 40 p. 100 des espèces populaires comme le thon sont désormais pêchées de manière non durable.

Le Canada est déjà un partenaire des îles du Pacifique. Par exemple, le Fonds canadien d’initiatives locales finance de petits projets dans l’ensemble de la région. Hier, j’ai visité deux de ces projets où les équipes accomplissent un travail formidable dans le domaine de la préservation de l’environnement et de l’autonomisation : la Conservation Society of Pohnpei et Micronesian Productions.

J’ai également le plaisir d’annoncer aujourd’hui le lancement du Mécanisme d’assistance technique en matière de commerce et d’investissement en Asie-Pacifique. Cette initiative de 12 millions de dollars vise à appuyer le renforcement des capacités et le déploiement d’experts afin d’améliorer le commerce et l’investissement dans la région. Ce fonds est axé sur la demande, et je vous encourage fortement à y présenter un dossier.

Le Canada contribue également à diverses organisations multilatérales actives dans la région, notamment par un octroi de 100 millions de dollars au Programme pilote pour la résistance aux chocs climatiques de la Banque mondiale, et 300 millions de dollars au Fonds vert pour le climat. Le Canada est aussi le sixième plus important donateur du Fonds pour l’environnement mondial, dont tous les pays en développement des îles du Pacifique sont bénéficiaires.

Nous nous intéressons aussi vivement à la biodiversité marine, dans des secteurs situés au-delà des limites des compétences nationales. Nous participons actuellement au comité préparatoire des Nations Unies qui examine la possibilité de créer un instrument à cet égard, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Au début des années 2000, le Canada a joué un rôle actif dans la création de la « Commission du thon », soit la Commission des pêches du Pacifique ouest et central.

Mais le Canada doit en faire plus, nous devons tous en faire plus. Le gouvernement du premier ministre Trudeau est prêt à collaborer. C’est pourquoi le premier ministre a annoncé un financement de 2,65 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques, en mettant l’accent sur les populations les plus vulnérables. Le Canada s’est également engagé à accroître de 20 p. 100 sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et nous accueillerons la Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, la semaine prochaine, à Montréal. Je sais que le Fonds mondial est présent dans de nombreux pays de la région.

Bien que la côte ouest du Canada se trouve loin d’ici, et bien que les océans Arctique et Atlantique bordent nos côtes, le Canada est une nation du Pacifique. Nous sommes votre voisin. Nous nous trouvons à la limite est de votre vaste océan.

Le Canada est un pays maritime commerçant, comme les vôtres. Notre prospérité repose sur l’établissement de solutions collectives aux changements climatiques provoqués par l’homme, ainsi que sur le renforcement de l’ordre international.

Le monde a besoin des îles du Pacifique pour réussir! Si nous y arrivons avec le Forum des îles du Pacifique, nous pouvons y arriver pour le monde. La façon dont les solutions sont élaborées ici aidera la communauté internationale à trouver des solutions.

Le Canada a beaucoup à offrir et beaucoup à apprendre. En tant que pays du Pacifique, nous devons collaborer davantage avec nos partenaires du Pacifique. Et nous le ferons!

Thank you, merci, kalahngan!

Contacts

Chantal Gagnon
Attachée de presse
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
343-203-1851
chantal.gagnon@international.gc.ca

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