Discours du ministre Dion à la conférence ministérielle sur le maintien de la paix en environnement francophone

Discours

Le 27 octobre 2016 - Paris, France

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Je me réjouis de voir un si grand nombre de partenaires déterminés à œuvrer de concert au renforcement des capacités de maintien de la paix en environnement francophone.

C’est bon de voir que le soutien pour la paix dans les pays francophones s’étend bien au-delà de leurs frontières. Je suis particulièrement heureux de compter parmi nous un de nos coprésidents, le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, M. Abul Hassan Mahmood Ali, que j’ai eu le plaisir d’accueillir plus tôt cette semaine.

Je tiens aussi à souligner la présence de deux partenaires essentiels à tous nos efforts, Mme Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, et M. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l’ONU, responsable des opérations de maintien de la paix.

Mon allocution portera sur trois sujets : la nature des opérations de paix dans le monde d’aujourd’hui; la nature des opérations de paix dans un environnement francophone; le réengagement du Canada dans ces opérations.

Tout d’abord, il faut admettre que les opérations de paix ont bien changé depuis que le Canadien Lester B. Pearson a institué les Casques bleus [Force de maintien de la paix] lors de la crise de Suez, en 1956. L’époque, où deux États épuisés par leur guerre demandaient à l’ONU de s’interposer le temps qu’ils puissent établir une confiance mutuelle, est quasi révolue.

À l’heure actuelle, il faut quand même le noter et s’en féliciter, il n’y a plus de guerre directe entre États. Bien sûr, rien n’est irréversible et la vigilance s’impose, mais il reste que l’absence actuelle de guerre directe entre États est en soi une amélioration extraordinaire attribuable à tous les efforts diplomatiques et militaires que nous avons déployés pour la paix.

Les conflits qui subsistent dans le monde sont de nature asymétrique. Il ne s’agit plus d’États engagés dans des luttes armées les opposant les uns aux autres; il s’agit plutôt d’États opposés à des groupes d’insurgés, à des résistants, ou à des réseaux terroristes ou criminels.

Comme la nature des conflits a changé, les missions de paix ont elles aussi évolué. Les conflits d’aujourd’hui sont complexes et requièrent une approche multidimensionnelle et globale faisant appel à des interventions militaires, diplomatiques et humanitaires, en étroite collaboration avec les autorités locales et divers partenaires internationaux et régionaux comme l’OTAN, l’Union européenne, l’Union africaines et d’autres, mais dont le cœur est l’ONU.

J’en viens à mon deuxième sujet : le monde francophone. En effet, l’ONU consacre 60 p. 100 de ses effectifs policiers et militaires et 55 p. 100 de son budget d’opérations de maintien de la paix, à ses opérations en environnement francophone.

Comme vous le savez, l’ONU mène aujourd’hui 7 de ses 16 opérations de maintien de la paix dans un environnement culturel et opérationnel où la langue française est l’une des langues officielles ou d’usage courant.

Or, le manque de personnel francophone est un problème de nos missions de paix. Alors que 60 p. 100 des Casques bleus sont déployés par l’ONU dans 7 pays francophones, les pays francophones ne fournissent que 20 p. 100 des effectifs sur le terrain.

La capacité de communiquer en français est indispensable à la réussite de ces missions. En effet, il est crucial d’interagir efficacement avec les populations locales et de coordonner adéquatement les activités avec les autorités et institutions de sécurité du pays.

Mon dernier point concerne l’annonce faite par le premier ministre Justin Trudeau : le Canada est de retour dans les opérations de paix. Cet été, le Canada a promis de déployer dans les missions de paix onusiennes jusqu’à 600 membres des forces armées canadiennes, ainsi que des forces policières et d’autres contributions civiles. Le processus de réflexion est enclenché quant au choix des missions de paix où intervenir. Le Canada sera un architecte résolu de la paix.

Je terminerai en insistant sur le fait que cette conférence ne doit pas rester sans suite. Et sur la nécessité que tous les pays francophones ou ayant en partage l’usage de la langue française unissent leurs forces. Ainsi, lorsque nous nous retrouverons au Canada à l’automne 2017, nous aurons réalisé des progrès importants.

Rêvons d’un espace francophone sans conflit armé.

Le français, l’une des belles langues de la diplomatie, la langue d’Aristide Briand, prix Nobel de la Paix, et de Jean Jaurès, ce grand pacifiste, la langue dans laquelle il fait si bon argumenter, jouter à la seule force des mots, le français doit partout se conjuguer avec le mot « paix ». N’est-ce pas en français que l’on chante « Quand les hommes vivront d’amour »?

Je vous remercie, et je vous donne rendez-vous au Canada en 2017.

Contacts

Chantal Gagnon
Attachée de presse
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
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