Discours du ministre Dion à l'occasion de la réception automnale de la Commission mixte internationale

Discours

Le 24 octobre 2016 - Ottawa, Ontario

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Comme vous le savez, depuis plus de 100 ans, la Commission mixte internationale [CMI] prévient et résout les différends au sujet de l’eau entre le Canada et les États-Unis, en vertu du Traité des eaux limitrophes de 1909.

Depuis plus d’un siècle, la CMI réalise son objectif de servir les intérêts communs des deux pays tout en assumant le rôle d’organisme consultatif indépendant et objectif auprès de nos gouvernements respectifs. C’est une partie intégrante de la coopération florissante née entre le Canada et les États-Unis au début du XXe siècle, et qui se poursuit depuis.‎

Alors que les conditions changeantes de nos bassins hydrographiques continuent à se répercuter sur les intérêts économiques, sociaux et environnementaux, y compris dans les régions transfrontalières, le rôle de la CMI est toujours aussi crucial.

Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance du travail de la Commission. En réponse à quatre plans d’étude réalisés par la CMI, le gouvernement du Canada a prévu dans son budget de 2016 une réserve allant jusqu’à 19,5 millions de dollars pour l’étude de la qualité de l’eau et de sa quantité, de même que des problèmes d’inondation dans quatre bassins hydrographiques limitrophes entre le Canada et les États-Unis : le secteur supérieur des Grands Lacs; le lac Champlain et la rivière Richelieu; le lac des Bois; la rivière Souris.

La CMI est active à l’intérieur et aux alentours de ces bassins ainsi que dans d’autres régions limitrophes qui à la fois relient et délimitent nos pays. Votre force vous vient de la démarche consensuelle et indépendante que vous appliquez pour résoudre les problèmes transfrontaliers.

Vous menez des consultations. Vous établissez des consensus. Vous demandez la participation du public. Vous favorisez la mobilisation des administrations locales et des Premières nations. Vous faites preuve d’objectivité. Et vous vous appuyez sur des recherches scientifiques.

Votre travail est discret, méthodique et crucial. Et ses répercussions sont fondamentales.

Je souhaite remercier tous ceux qui participent au travail de la CMI pour leurs efforts soutenus au profit de la gestion de nos ressources hydriques communes. Elles [ces eaux] ont une indescriptible valeur économique, environnementale et symbolique pour les Canadiens et les Américains.

L’histoire de la CMI et de la gestion de nos ressources hydriques communes regorge d’exemples de problèmes présents principalement dans un pays, mais dont la résolution dépend des actions menées dans l’autre. Ou encore, d’actions menées dans un pays qui menacent les ressources hydriques de l’autre. Dans de tels cas, la CMI a conseillé les gouvernements, en s’appuyant sur des renseignements scientifiques et la mobilisation communautaire à l’égard d’éventuelles mesures à envisager. Nos gouvernements ont tiré profit de ces conseils pour élaborer les solutions les plus appropriées.

La gestion des ressources hydriques à l’échelle mondiale exigera bientôt également notre attention : nous serons appelés à partager avec plusieurs autres nations les compétences et l’expertise que nous avons acquises au cours des 100 dernières années grâce au travail de la CMI.

À mesure que les changements climatiques s’amplifieront et se généraliseront, les problèmes associés à l’eau vont s’aggraver. En fait, l’eau sera la question la plus importante au XXIe siècle.

En effet, près de 1 milliard de personnes, soit un sixième de la population mondiale, n’a aucun accès à de l’eau salubre.

Quelque 2,4 milliards de personnes ne disposent pas d’installations sanitaires adéquates.

La moitié des lits d’hôpitaux à l’échelle mondiale sont occupés par des patients qui souffrent de maladies d’origine hydrique.

Les Nations Unies estiment que chaque année, seulement en Afrique sub-saharienne, 40 milliards d’heures sont consacrées à la collecte de l’eau, cette tâche étant accomplie la plupart du temps par des femmes et des filles.

L’insécurité concernant les ressources hydriques mine les sociétés et constitue la source de trop nombreux conflits.

La gestion conjointe de bassins hydrographiques transfrontaliers est une source de stabilité et de fierté pour nous, mais pour trop de pays, c’est un facteur de conflit.

La rapidité à laquelle surviennent les changements climatiques, l’augmentation de la fréquence des sécheresses et des inondations, les variations sans cesse croissantes des débits d’eau, ainsi que l’augmentation des volumes d’eau nécessaires pour l’agriculture, la production d’énergie et la consommation humaine : voilà autant de facteurs qui contribuent à ce que l’accès aux ressources hydriques, leur gestion et leur sécurité soient un enjeu crucial pour tous.

Le défi de veiller à ce que les bassins hydrographiques soient gérés de manière conjointe et efficace sera de plus en plus présent pour les États riverains à l’échelle de la planète. Sur les 263 bassins hydrographiques internationaux, 158 ne disposent d’aucun cadre de coopération, quel qu’il soit. Au fur et à mesure que les questions liées aux ressources en eau seront exacerbées par les changements climatiques, les risques de tension et de conflit augmenteront, particulièrement dans les régions où il n’y a aucun cadre de coopération.

À l’échelle mondiale, les États doivent constamment faire des choix et prendre des décisions au sujet de la gestion de l’eau. Par exemple, on pourrait circonscrire les pénuries d’eau en améliorant l’irrigation dans un pays au désavantage de pays en aval si l’on omettait d’accorder une grande attention à une approche sensible aux conflits ou de s’engager à coopérer étroitement.

Les pratiques de gestion et les mécanismes de gouvernance faisant appel à la collaboration, tels qu’ils sont mis en œuvre dans les travaux de la CMI, offrent un modèle qui permet de gérer et d’éviter les différends concernant les bassins hydrographiques frontaliers et transfrontaliers.

Nous devrions partager ce modèle avec d’autres États riverains qui pourraient également l’appliquer.

En mettant l’accent sur les points de vue des intervenants, la recherche scientifique et les mécanismes de saine gouvernance, la gestion des ressources hydriques communes peut créer des occasions d’établir des relations plus étroites et permettre de préserver les intérêts communs des États riverains. Plutôt que se consacrer séparément à des objectifs égoïstes, les États peuvent poursuivre un but commun. Les éventuels résultats positifs sont impressionnants.

Les ressources hydriques dans le monde seraient gérées d’une manière beaucoup plus durable. La gouvernance dans le domaine de l’eau serait exemplaire. Et le risque de conflit diminuerait de manière importante.

À mon avis, la CMI contribue à assurer que les irrigateurs disposent de suffisamment de sources d’eau, et elle permet de prendre des mesures pour réduire les risques d’inondation dans les bassins Souris et Champlain-Richelieu.

La CMI établit également un exemple de coopération que le monde entier peut suivre.

Un monde auquel je crois.

Je vous remercie de votre travail.

Contacts

Chantal Gagnon
Attachée de presse
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
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chantal.gagnon@international.gc.ca

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