Allocution de la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, à la Conférence internationale de haut niveau des Nations Unies pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États 

Le 28 juillet, 2025
New York, New York

L’allocution prononcée fait foi

Excellences, Mesdames et Messieurs les Délégués, chers collègues.

La question de la Palestine est au cœur de tout espoir de stabilité à long terme au Moyen-Orient.

Malgré la complexité de la situation, notre présence collective ici aujourd’hui témoigne du soutien international fort en faveur d’une solution négociée.

Une solution qui vise à garantir l’autodétermination du peuple palestinien et la sécurité d’Israël.

Et qui trace la voie vers une paix et une prospérité régionales durables.

Comme le stipule l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Le Canada reste fermement attaché à une solution à deux États : à savoir un État palestinien indépendant, viable et souverain, coexistant avec Israël dans la paix et la sécurité.

Le Canada soutient le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

Et nous appuyons le principe de la création d’un État palestinien.

Nous continuerons de discuter avec l’Autorité palestinienne des prochaines étapes de nos relations.

Un État palestinien viable a besoin d’une gouvernance légitime et démocratique qui sert l’ensemble du peuple palestinien.

Il est essentiel que l’Autorité palestinienne s’engage à entreprendre les réformes globales nécessaires pour gouverner Gaza et la Cisjordanie.

À cette fin, le Canada s’engage aujourd’hui à verser 10 millions de dollars supplémentaires cette année pour accélérer les réformes et le renforcement des capacités de l’Autorité palestinienne.

L’engagement du Canada en faveur d’une solution à deux États découle de notre désir de voir le peuple palestinien vivre dans la liberté et la dignité ET de voir les Israéliens vivre en paix et en sécurité.

Dans cette optique, cette voie n’est pas seulement la plus juste; elle est la seule qui soit viable.

À Gaza, la situation humanitaire est catastrophique.

De nombreux Palestiniens meurent de faim, sont tués en tentant d’accéder à la nourriture et à l’eau, ou lors d’opérations militaires qui ont fait de nombreuses victimes. Et ceux qui survivent sont exposés à des maladies évitables et à la mort.

C’est inacceptable.

Nous condamnons le fait que des otages soient toujours détenus par le Hamas depuis le 7 octobre 2023, et demandons leur libération immédiate et inconditionnelle.

Le Hamas est une organisation terroriste, et il doit libérer immédiatement et sans condition tous les otages.

Le Hamas ne peut jouer aucun rôle dans la gouvernance future de Gaza.

Le droit d’Israël à vivre en paix et en sécurité avec ses voisins est depuis longtemps, et continue d’être, un principe fondamental de la politique du Canada au Moyen-Orient.

Je crois que ce droit doit être reconnu par tous les partenaires qui sont engagés à promouvoir la paix.

À ce principe doit s’ajouter notre engagement commun en faveur du droit de la Palestine à vivre en paix et en sécurité.

De concert avec ses partenaires internationaux, le Canada a également récemment condamné les souffrances civiles qui se poursuivent :

• Nous condamnons les meurtres inhumains de civils, y compris d’enfants.
• Nous condamnons l’expansion continue des colonies et la violence de colons en Cisjordanie.
• Et nous condamnons le déplacement forcé de la population palestinienne.

Les actions décrites ci-dessus constituent toutes des violations du droit international humanitaire.

Nous exhortons tous les partenaires à continuer de soutenir une réponse fondée sur des principes par l’intermédiaire d’organisations humanitaires non gouvernementales, soit des organisations ayant démontré leur capacité à fournir une aide humanitaire à grande échelle.

Le Canada a engagé plus de 315 millions de dollars en aide humanitaire à Gaza, ce qui fait du Canada le troisième plus important donateur bilatéral dans le contexte de cette crise.

Ces fonds comprennent notamment :

• un soutien au Programme alimentaire mondial pour répondre aux besoins alimentaires urgents;
• un appui au Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour fournir des soins médicaux d’urgence et des services de protection;
• un soutien à l’UNICEF pour acheminer des produits nutritionnels d’urgence aux enfants souffrant de malnutrition;
• et un appui à d’autres partenaires humanitaires expérimentés et à des ONG.

Annonce

Aujourd’hui, compte tenu des besoins urgents et persistants, le Canada annonce un financement supplémentaire de 30 millions de dollars cette année pour les Palestiniens de Gaza.

Ces fonds permettront de mettre à disposition davantage d’aide dans la région afin qu’elle puisse être acheminée à grande échelle dès que la logistique le permettra.

Pour que cette aide cruciale parvienne à ceux qui en ont besoin, les partenaires humanitaires doivent pouvoir accéder en toute sécurité et sans entrave aux civils à Gaza.

Mais comment parvenir à un contexte où la reconstruction et la guérison peuvent commencer?

Le Canada considère cette conférence comme une réaffirmation de principes, ainsi qu’un appel à l’action.

Une solution politique durable nécessite un cessez-le-feu permanent afin d’entamer le difficile travail de reconstruction des institutions, de rétablissement de la confiance, et de mise en œuvre des conditions propices à une solution viable à deux États.

[À cet égard, le Canada salue les efforts déployés par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu.]

Aucune solution durable ne peut voir le jour sans la participation de toutes les parties.

D’ici là, et après un cessez-le-feu, le gouvernement du Canada sera présent pour fournir de l’aide humanitaire et jouera un rôle de premier plan auprès de ses partenaires internationaux afin de faciliter l’acheminement d’une aide toujours plus importante à Gaza.